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Fantastique/Merveilleux
wancyrs : Les cinq conseils
 Publié le 27/02/22  -  10 commentaires  -  30852 caractères  -  57 lectures    Autres textes du même auteur

Lorsque tu es confronté à un problème et que tu hésites entre deux options, choisis la troisième option…


Les cinq conseils


Par une nuit de pleine lune, une étrange personne traverse les portes du palais du roi Soundjata ; c’est Balla Fakéssé, le prophète à la silhouette fantomatique, porteur d’une nouvelle pour son altesse. Le roi vient à peine de se coucher et déteste qu’on le réveille en pleine nuit. Mais Balla Fakéssé n’est pas n’importe qui. La légende dit qu’il a prédit que Soundjata serait roi des Zamundas malgré son statut de cadet d’une famille royale de trois enfants mâles, et que par tradition le trône toujours revient à l’aîné. Depuis que cette prophétie s’est réalisée, Balla Fakéssé a tous les droits dans le royaume, même celui de réveiller son souverain tard la nuit :


– Quel vent t’amène si tard la nuit, Balla ? De mauvaises nouvelles ?

– Non ! Non, Son Altesse. De bonnes nouvelles, répond le prophète une fois qu’ils se sont assis sur des sièges de bambous tressés.

– Tu me rassures, dit le souverain en se détendant. Alors que disent les astres ?

– Tu auras bientôt un successeur. Et cet enfant sera un grand souverain, ne t’inquiète plus pour ta pérennité. Mais attention ! Ce sera ton unique enfant.

– Merci pour cette merveilleuse nouvelle ; je me contenterai bien d’un seul enfant si c’est la volonté des dieux.


Quelques mois plus tard, la reine Maïmouna met au monde une fille. Soundjata qui s’attendait à avoir un fils est désemparé. Chez les Zamundas il n’y a jamais eu de reine. Chez les Zamundas il ne suffit pas d’avoir le sang royal pour obtenir le trône ; il faut le mériter. Et ce mérite passe par une épreuve rude. Une épreuve qui a souvent coûté la vie à bien de princes… Néanmoins le roi est content d’être père d’une magnifique enfant. Il la nomme Ukarimu, ce qui signifie en sa langue maternelle « générosité », parce que le ciel a été généreux envers lui.


Les années ont passé, Ukarimu est maintenant une belle jeune femme. Son enfance s’est déroulée entre les murs du palais à écouter la sagesse de son père, ses balades des journées entières dans la savane où elle interagissait avec la nature et les animaux, puis les entraînements avec les soldats de la garde royale. On la dit redoutable guerrière, capable de manier avec dextérité toutes les armes de l’armée du royaume. On la dit aussi sage et rusée. Le temps est venu pour elle de se soumettre à l’épreuve qui attend tous les aspirants au trône des Zamundas. Son père est terrifié mais il garde la tête froide pour ne pas l’effrayer. Maïmouna, la reine mère, aurait voulu que cet instant n’arrivât jamais, mais le temps est une machine implacable qui nous rappelle toujours à la réalité. L’épreuve consiste à partir jusqu’au royaume des sept princes récupérer une amulette enchantée : l’amulette des rois. Celle-ci se trouve dans une grotte gardée par un génie farceur qui éprouve chaque candidat se présentant. L’aspirant souverain ne doit emporter pour ce grand voyage qu’un vêtement de rechange, des vivres pour trois jours, un peu d’eau dans une gourde et dix pièces d’or. Le parcours jusqu’au royaume des sept princes est ardu. Le prétendant au trône doit faire des rencontres étranges et surtout traverser la forêt aux sept chemins. On dit des choses horribles de cette forêt, et les deux frères du roi Soundjata, avant lui, sont partis rechercher l’amulette enchantée mais ne sont jamais revenus. On ne sait pas ce qu’il est advenu d’eux. Et le roi actuel, bien qu'ayant réussi l'épreuve, est tenu au silence par le secret de la forêt enchantée. Préparer sa fille à éviter ses différents pièges la condamnerait à un sortilège terrible…

Comme il est de coutume, le roi organise une grande fête où tous les habitants du royaume sont conviés afin de leur annoncer que le moment fixé pour la princesse d’affronter son destin selon la tradition est arrivé. La cérémonie est grandiose. Chacun mange et boit à volonté. Le peuple veille tard pour apporter le plus de soutien à la jeune femme. Et aux premières lueurs du jour, quand le ciel dans les douleurs de l’enfantement accouche du soleil, et que timidement les rayons écartent les draps nuageux pour caresser les jeunes plantes, la princesse, munie d’un petit baluchon, part du royaume de son père, retenant ses larmes. C’est la première fois qu’elle va aussi loin de sa terre natale…


Ça fait un moment déjà que la jeune femme marche dans le sentier poussiéreux qui l’emmène loin de chez eux lorsqu’elle croise une vieille femme pauvrement vêtue. Celle-ci s’appuie sur une vieille canne pour avancer, et à chaque pas des craquements se font entendre. Les seules parties de son corps que ne cachent pas ses haillons dévoilent des membres maigrelets où sous la peau se dessine son squelette. La princesse la salue poliment, en s’inclinant comme le veut la tradition lorsqu’une jeune personne rencontre une aînée. L’ancêtre s’immobilise au centre du chemin, se redresse autant qu’elle peut dans un concert de craquements, dévisage la jeune femme et dit d’une voix chevrotante :


– Où vas-tu ainsi mon enfant ?

– Je vais à la rencontre de mon destin.

– Huuuumm ! Je vois… tu devras faire attention à la forêt. Elle est très hostile.

– Je sais grand-mère, je sais. Mais toi, où vas-tu ainsi seule ? Tu dois avoir faim. Veux-tu partager mon repas ?

– Tu es bien gentille mon enfant, mais ces provisions tu vas en avoir besoin, crois-moi.

– Je sais grand-mère, je sais. Mais le futur prend soin du futur, et le présent prend soin du présent. Je sais que tu as faim. Partage avec moi mon repas, plus tard je me débrouillerai.

– Tu es bien généreuse mon enfant ! Alors je partagerai ton repas.


Les deux femmes s’asseyent au bord du chemin et la princesse ouvre son baluchon. Pendant qu’elles mangent, la vieille femme lui apprend que la forêt est remplie de dangers en plus d’être le repaire de quelques brigands redoutables ; elle lui recommande de redoubler d’attention. La princesse réfléchit un instant et se dit : « Pour les autres dangers, je verrai en temps et lieu. Mais pour les brigands il faut leur montrer qu’ils n’ont rien à me voler. » Puis elle dit à l’ancêtre :


– Je te donne toutes mes pièces d’or si tu me cèdes tes vêtements.

– Tu vas avoir besoin de cet argent mon enfant, pourquoi vouloir me faire un si grand don ?

– Tu sais grand-mère, si je me fais attaquer par les brigands parce que je suis richement vêtue, cet or ne me servira à rien non plus.

– Tu as raison mon enfant. Une vie vaut mieux que de l’or.


La princesse échange ses vêtements contre ceux de la vieille femme et au moment de partir celle-ci lui dit :


– N’oublie jamais mon enfant qu’un conseil est la plus grande richesse qu’on peut t’offrir.


Ukarimu opine de la tête. L'ancêtre continue :


– Et si en forêt tu es dans le besoin, que tu hésites sur la marche à suivre, observe la nature, elle t’enseignera.


La jeune femme remercie la vieille dame puis s’en va. Elle marche jusqu’à se rendre à l’entrée de la grande forêt, et là, elle se trouve au milieu d’un carrefour qui dessert sept chemins. La princesse ne sait pas lequel prendre. Elle s’assoit sur l’herbe et réfléchit. Quel chemin emprunter ? ! Elle ferme les yeux et lorsqu’elle les rouvre, devant elle se trouve un vieil homme assis en tailleur, la tête baissée et ses longs cheveux blancs comme du sel pur tombent de sa tête jusqu’au sol, lui cachant son visage. La jeune femme sursaute mais ne craint pas.


– Qui es-tu ? demande la jeune femme.


Le vieillard, immobile, ne répond pas.


– Je suis Ukarimu, princesse des Zamun… dit la jeune femme qui pense que c’est parce qu’elle ne s’est pas présentée la première que le vieillard ne lui répond pas.

– Je sais qui tu es, je sais où tu vas, répond doucement le vieil homme.

– Alors qui es-tu ?

– Hum ! Je suis le génie de la savane et de la forêt, je t’observe depuis un temps. Et maintenant tu dois te demander par où aller n'est-ce pas ?

– Oui, dit la jeune femme.

– Choisir n’est pas le plus important, c’est d’assumer ensuite son choix qui importe. Quelle que soit la voie que tu prendras, au bout il y aura des épreuves. La question est : es-tu bien préparée à les affronter ?


La jeune femme réfléchit un instant. Le génie continue :


– J’ai vu ta générosité avec la vieille dame et je vais te récompenser. Veux-tu cent pièces d’or qui vont t’aider pendant ton voyage, ou trois conseils ?


La princesse se remémore la recommandation de la vieille dame et les brigands quelque part sur le chemin puis dit :


– Je veux les trois conseils.


Le vieillard, sans toujours montrer son visage, hoche la tête, reste silencieux un moment et dit :


– Ton choix est judicieux et sage, alors voici les trois conseils :

* La ruse est préférable à la force brute.

* Ce que tu vois ou entends n’est pas toujours le reflet de la réalité.

* Lorsque tu es confrontée à un problème et que tu hésites entre deux options, choisis la troisième option.


La princesse ouvre la bouche pour remercier le génie, mais celui-ci disparaît. Alors elle choisit un chemin quelconque et s’enfonce dans le bois.


Au milieu des arbres gigantesques Ukarimu avance, prudente. Elle analyse l'insignifiant bruit, guette le moindre signe, car dans la forêt aux sept chemins chaque minute d’imprudence peut coûter cher. On dit que sept personnes sur dix qui s’y sont aventurées ne sont jamais revenues. Et celles qui sont revenues n’ont jamais raconté ce qui leur était advenu. C’est un peu comme si la forêt scellait un pacte de non-divulgation d’information avec les rescapés. La princesse est aux prises avec ses pensées lorsqu’elle réalise que devant elle se trouve un ravin. Elle se tourne pour rebrousser chemin, mais derrière elle aussi se trouve le même ravin. En fait elle est sur un îlot de terre séparé du reste de la forêt par un énorme gouffre qui l’entoure. Au fond du gouffre il y a des squelettes et des ossements humains. Elle comprend pourquoi peu de personnes sont revenues de la forêt aux sept chemins. Sans paniquer, la princesse s’assoit en tailleur et réfléchit. Soudain elle voit dans le ciel un grand aigle royal. Le grand oiseau aux ailes magnifiques plane vers la princesse et celle-ci se lève, sur le qui-vive. Le grand rapace s’immobilise devant la jeune femme et, en battant des ailes, lui dit :


– Salut Son Altesse !

– Salut Sa Majesté ailée. On se connaît ? demanda la princesse.

– Bien sûr belle Ukarimu. Je suis l’aiglon qu’un jour tu as nourri quand il avait perdu sa maman. Te souviens-tu ?


Bien sûr qu’elle se souvenait. Le jeune aiglon était tombé de son nid et elle s’en était occupée jusqu’au moment où il put voler de ses propres ailes.


– Je suis venu à ton aide, pour que tu saches qu’un bienfait n’est jamais perdu. Grimpe, grimpe sur mon dos afin que je t’emmène de l’autre côté du ravin.


Joignant le geste à la parole, le grand aigle se pose, la princesse grimpe sur son dos, puis il la dépose sur la terre ferme à l’autre bout du ravin. La princesse l'embrasse en guise de remerciement et continue son chemin.


Cela fait un peu plus de trois jours que la princesse marche dans la forêt. Les nuits, elle grimpe sur un arbre pour sa sécurité et dort à la belle étoile. Ses provisions de vivres et d’eau se sont épuisées. Elle sait que dans la forêt en absence de fruits, les racines peuvent être comestibles, mais elle ne sait pas lesquelles. Alors elle se souvient du conseil de la vieille femme qui disait : dans la forêt si tu es dans le besoin, observe la nature elle t’enseignera. La princesse regarde autour d’elle et voit une bande de singes se nourrir de racines. Elle se dit : s’ils les mangent c’est qu’elles sont comestibles. Alors elle arrache les mêmes racines et les consomme. Reste son problème d’eau car elle a soif. À observer les animaux dans la savane elle a appris que ceux-ci vont toujours se désaltérer dans les ruisseaux le soir. Alors elle attend le soir tombé, suit à distance une meute de loups qui la conduit vers un point d’eau où elle remplit sa gourde.


Le jour s’est levé une fois de plus dans la forêt aux sept chemins. La princesse se trouve dans une clairière où la végétation est constituée de plantes avec de larges feuilles sur lesquelles il y a des milliers d’épines. La jeune femme avance prudemment en regardant à gauche et à droite. Subitement, elle sent une liane se nouer autour de sa cheville droite ; en une fraction de seconde, elle comprend ce qui se passe. Elle balance avec violence sa jambe par l'avant, un peu comme si elle frappait de son pied un ennemi invisible. Le mouvement brise net la liane agressive, mais déjà une autre plante attaque sa cheville gauche. La princesse répète son geste défensif, esquivant ensuite avec agilité deux lianes qui essaient de lui enserrer la taille. Les plantes carnivores, comme si elles communiquaient par un langage secret, se dressent toutes, et Ukarimu regrette de n'avoir pas apporté avec elle un sabre. Alors elle esquive les attaques qui se multiplient, combinant saltos et roulades pour échapper aux étreintes meurtrières, gagnant centimètre après centimètre le bord de la clairière, c'est compter sans la hargne des plantes à vouloir faire d'elle leur viande de sandwich. Finalement elle est prise au piège des lianes, les nœuds progressivement se resserrant elle sent ses forces l’abandonner. Un peu avant de s’évanouir elle voit arriver en courant un grand gorille, puis c’est le noir total. Lorsqu’elle ouvre les yeux, elle est dans la forêt et le grand gorille la veille. Celui-ci lui raconte que quelques années auparavant il était pris dans un piège d’homme et elle l’avait sorti du pétrin. Aujourd’hui il paye sa dette. Ukarimu l'étreint, le remercie et après avoir retrouvé ses forces reprend son chemin au milieu de la forêt.


Sans comprendre comment cela s’est produit, la princesse se trouve entourée de sept hommes portant un camouflage de feuilles d’arbres. La jeune femme analyse la situation ; elle peut bien s’en sortir en se battant mais elle ignore si d'autres brigands sont tapis non loin. Elle se rappelle du premier conseil du génie : la ruse est préférable à la force brute. Alors elle se laisse capturer. Ils la ligotent et l’emmènent dans un campement où attendent les autres membres de la troupe et le chef de bande. Quand celui-ci voit arriver ses hommes :


– Tiens, tiens ! Qu’est-ce que vous me ramenez là ? Une jeune imprudente ! Ne sais-tu pas jeune femme qu’il ne faut pas se promener seule dans la forêt aux sept chemins ?


Ukarimu dévisage l’homme qui vient de s’adresser à elle, une espèce de géant avec des mains gigantesques, un corps musclé, et une balafre qui lui traverse en diagonale tout le visage.


– Sais-tu qui je suis ?

– Non, dit la princesse en calculant ses chances de pouvoir s’échapper.

– Je suis Simba Kali, le grand lion féroce.


La princesse sursaute. Ce n’était donc pas juste une légende pour l’endormir ? Sa nourrice lui avait maintes fois raconté l’exploit de Kali… La légende raconte que jadis la forêt des sept chemins abritait une bête féroce, une panthère noire maléfique qui s’attaquait chaque semaine à un village alentour et emmenait une victime homme. Les habitants de la contrée s’étaient alliés pour chasser le félin, mais en vain ! Le monstre continuait à décimer les populations avoisinant la forêt. Certaines familles abandonnaient leurs maisons pour aller s’établir ailleurs. À cette époque-là, Kali n’était pas encore surnommé Simba Kali. Il était orphelin de père et de mère, élevé par la vieille sorcière du royaume des sept princes. Kali se porta volontaire avec les sept princes pour aller traquer la panthère maléfique. Deux jours plus tard les princes retournèrent au royaume, terrorisés par ce qu’ils avaient vu. Puis le troisième jour, au petit matin, Kali revint, fatigué et mourant, une balafre diagonale sur le visage, et dans l'une de ses mains large comme un battoir, la tête encore sanguinolente de la bête féroce. Acclamé et adulé par le peuple, Kali apprit que les sept princes, jaloux, complotaient pour le tuer. Alors il s’enfuit dans la forêt et se fit baptiser Simba Kali.


– Je suis Ukarimu, dit la princesse.

– Et que fais-tu toute seule dans la forêt aux sept chemins ? Ne sais-tu pas qu’elle est dangereuse ?

– Je le sais, mais je dois la traverser pour aller où je vais.

– Et où vas-tu ?

– À l’autre bout de la forêt.

– Tu n’iras pas bien loin car ton voyage s’achève ici. Tu n’as pas d’argent je présume !

– Non.

– Ce n’est pas grave. Belle comme tu es, je n’aurai pas de difficulté à te vendre. Mais avant, je dois aller réfléchir ; j’ai un pari à gagner si je trouve à quoi riment deux énigmes que le chef d’une bande rivale m’a lancées. Si je gagne il me donne deux cents pièces d’or. Mais si je perds, c’est moi qui lui en donne. Tu dois bien valoir deux cents pièces d’or… dit Kali en tournant le dos pour s’en aller. Gardez-la bien ligotée, dit-il à ses hommes de main.

– Je peux aussi t’aider à résoudre tes énigmes tu sais ?

– Toi ? ! dit le brigand en revenant sur ses pas.

– Oui moi. Je m’y connais en énigmes. Mais il faudra que tu me laisses la vie sauve après.


Simba Kali réfléchit un moment puis :


– On verra bien. Alors voici l’énoncé des énigmes ; pour la première : « Parfois je suis fort, parfois je suis faible, mais je parle toutes les langues de la terre sans les avoir jamais apprises. Qui suis-je ? » Pour la deuxième : « Je suis un homme, je suis une femme, mais je ne suis ni homme ni femme. Qui suis-je ? »


La princesse, sans réfléchir longtemps lui dit :


– L’écho, pour la première… l’écho peut être faible ou fort et répète tout ce qu’on dit, quelle que soit la langue. Et l’ombre pour la deuxième… l’ombre suit un homme quand il marche, l’ombre suit une femme lorsqu’elle marche, mais l’ombre n’est ni homme ni femme.


Le brigand est impressionné par l’aisance avec laquelle la jeune femme lui a répondu. Il la scrute un moment en tenant son menton, puis :


– Ton raisonnement se tient. On verra à mon retour si tu as dit vrai.


Simba Kali s’en va et revient plusieurs heures après, ravi. Il raconte à la princesse comment grâce à elle il a gagné deux cents pièces d’or. Ensuite il lui dit :


– Je vais te donner ta liberté comme promis, mais sans mon aide tu éprouveras beaucoup de difficultés à sortir de la forêt maléfique. J’ai un marché à te faire.

– Lequel ? demande la princesse méfiante.

– Donne-moi deux autres énigmes qui pourront m’aider à gagner deux cents autres pièces d’or et je t’explique comment quitter la forêt maudite.


La princesse réfléchit un instant, se dit qu’elle a tout à gagner, rien à perdre. Alors elle lui livre deux autres énigmes.

Le brigand ravi lui dit :


– Après être partie d’ici, tu arriveras à un carrefour de quatre voies. Trois de ces voies te ramènent dans la forêt où tu seras confrontée à d’autres dangers, te faisant tourner en rond. Une seule voie te permet de sortir de la forêt, c’est celle de l’est. Suis les astres et trouve ton chemin. La princesse libérée arrive au carrefour. Le soleil couchant pointe vers la voie de droite, alors elle prend la voie de gauche et sort de la forêt maudite.


Une fois sortie de la forêt aux sept chemins la princesse voit au loin des maisons. Elle accélère le pas parce que la nuit est sur le point de tomber. Quand elle entre dans le village de Jamani, le village maudit, les gens lui sourient ; certains lui proposent de s’arrêter partager un breuvage avec elle, et d’autres lui font la conversation. C’est ainsi qu’elle apprend que dans le village il y a un homme étrange dont personne n’a jamais vu le visage. Il vit reclus, à la lisière des cases du village, et seule sa femme, de temps en temps, rencontre la population. Malgré l’insistance des villageois elle n’a jamais rien révélé sur leur vie, toujours souriante et courtoise lorsqu’elle va au marché public acheter les vivres. Alors en manque d’informations, les gens imaginent n’importe quoi au sujet de l’homme. Certains pensent que c’est un criminel qui se cache après de multiples forfaits commis çà et là. D’autres disent que c’est un sorcier maléfique qui lancerait un sort au village si on osait l’attaquer. D’aucuns même disent que c’est un génie diabolique qui se transformerait la nuit pour aller commettre des crimes partout dans la contrée.

La princesse Ukarimu se rappelle du deuxième conseil du génie « tout ce que tu vois ou entends n’est pas toujours le reflet de la réalité » et décide d’aller demander l’hospitalité chez l’homme mystérieux.

La porte s’ouvre sur une femme surprise et terrorisée. Personne n’avait encore osé cogner à leur porte depuis quinze ans qu’ils étaient installés dans le village, surtout pas à l’heure du souper. Quand elle voit que c’est une étrangère elle se rassure.


– Qui êtes-vous ? Que puis-je faire pour vous ? dit la femme un peu tendue.

– Je suis Ukarimu, et je voudrais que vous m’offriez l’hospitalité ce soir.


La femme hésite un moment, entre le désir de dire oui et la méfiance. C’est la voix de son mari, une voix d’outre-tombe, qui la décide.


– Laisse-la entrer !


La femme laisse entrer la princesse dans une pièce sobrement meublée au milieu de laquelle son mari est assis à une table où attend un maigre repas. Il est drapé dans une tunique noire dont il a rabattu le voile sur son visage. La princesse s’approche et il l’invite à s’asseoir sur l’autre chaise en face de lui.


– Tu n’es pas de la région, lance-t-il une fois qu’Ukarimu s’est installée.

– Non. Je viens de loin et je vais encore plus loin…


La femme de l’homme mystérieux rapporte un autre siège, ajoute une troisième assiette et se joint aux autres.


– Je suis Ukarimu du royaume des Zamundas et vous ?

– Je me nomme Fahari, ce qui veut dire fierté en ma langue maternelle ; et voici mon épouse Ajabu, ce qui signifie chez nous merveille.

– Mon père dit que les hommes ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas. Pourquoi entourez-vous votre vie de mystère ?

– Ton père est sage. Mais tu sais, les hommes ont encore plus peur des différences. Je suis malade d’un mal qui effraie les gens. Une maladie qui paraît très contagieuse… d’ailleurs n’as-tu pas peur que je te contamine ?

– Non. Tu ne me contamineras pas !

– Et comment le sais-tu ?

– Ta femme… Depuis combien de temps vit-elle avec toi ?

– Depuis quinze ans.

– Est-elle malade ?

– Non.

– Alors pourquoi le serais-je ?


À ces mots, Fahari devient émotif. Il enlève son voile et dévoile un visage qu’on dirait ravagé par la lèpre. Ukarimu regarde le visage hideux sans dégoût. Elle le trouve même beau dans sa laideur. L’homme mystérieux verse quelques larmes ; c’est la première fois depuis des années qu’un étranger lui témoigne de l’affection.


– Au tout début nous avons cru que c’était de la lèpre, mais ça ne l’était pas. Malgré le grand changement de mon apparence, Ajabu mon épouse, fidèle à elle-même, est restée auprès de moi. Elle est le plus beau cadeau que les dieux m’aient fait… Effectivement ma maladie n’est pas contagieuse, mais personne ne peut comprendre cela.

– Et pourquoi pas ? Les gens que j’ai croisés au village semblaient avoir plus peur du mystère que d’autre chose. Peut-être gagneriez-vous à leur dévoiler la vérité ?

– Peut-être, qui sait… dit Fahari l’air songeur.


Sur ces mots ils mangent en silence, puis Ajabu va montrer sa chambre à la princesse et, quelques minutes plus tard, le silence se fait dans la maison.


La princesse repart le lendemain le cœur un peu gros. Elle trouve que le sort de Fahari est injuste. Fatiguée de marcher et de réfléchir à comment aider l’homme mystérieux elle s’endort sur le bord du chemin. Elle fait un rêve. Le génie qui lui est apparu au tout début de son aventure est devant elle, assis.


– Pourquoi te tourmentes-tu ainsi ? lui demande-t-il

– Je trouve injuste le sort de Fahari.

– Tout ce qui arrive arrive pour quelque chose mon enfant.

– Alors pourquoi lui !?

– Fahari comme son nom l’indique était fier et orgueilleux. Nous, les génies, l’avons puni pour un temps, jusqu’à ce qu’il devienne humble. Après, tout ira bien. Maintenant repose-toi, tu es tout près du but.


Ukarimu se réveille en sursaut, regarde à gauche et à droite pour déceler la présence du génie, mais en vain. Elle se lève et continue sa route. Elle croise deux hommes qui se disputent et s’arrête un instant pour les écouter. Entre les deux hommes gît une antilope morte. Les deux hommes la voyant cessent de se chamailler et lui expliquent l’objet de leur désaccord. Le premier lui raconte qu’il traquait depuis une demi-heure dans le bois cette antilope ; lorsque enfin il la rattrapa, il l’abattit d’une flèche de son arc. Au moment de s’emparer de la bête il vit cet autre homme sortir d’un talus pour réclamer l’antilope. Le second homme raconte qu’il était embusqué derrière son talus lorsqu’il vit arriver cette antilope effrayée. Il banda son arc et tua l’animal. Alors il ne comprend pas pourquoi l’autre homme veut lui arracher son butin. La princesse scrute la bête ; celle-ci n’a qu’une seule flèche fichée dans le corps, et pas moyen de déterminer auquel des deux chasseurs elle appartient.


– Que comptez-vous faire maintenant, leur demande-t-elle ?

– Nous allons devant le juge, lui seul décidera, dirent les deux hommes.


La jeune femme regarde les deux hommes un instant, se demandant comment les aider ; se rappelant alors du troisième conseil du génie « quand confronté à un problème tu hésites entre deux options, choisis la troisième », elle leur propose :


– Je vais vous raconter une histoire ; si à la fin de mon histoire vous n’avez pas trouvé une solution à votre problème, alors vous irez devant le juge.


Les deux hommes acceptent. Alors Ukarimu commence :


Dans un royaume pas très loin du vôtre, un homme se promenait en pirogue sur le lac. Pendant son temps de loisir il contemplait un bracelet d’une valeur inestimable, héritage que lui avait légué son père avant sa mort, lorsque cet objet précieux tomba dans l’eau. L’homme ne sachant pas nager retourna sur la berge demander de l’aide. Un inconnu qui passait par là à ce moment précis décida de l’aider. L’homme plongea dans les eaux du lac et ressortit non seulement avec le bracelet, mais aussi avec un coffret qui contenait mille pièces d’or. L’inconnu remit le bracelet au premier homme et voulut emporter le coffret, mais ce dernier réclamait le coffret en plus du bracelet. Une dispute éclata entre les deux… La princesse prend une pause et demande aux deux chasseurs :


– Selon vous, à qui appartient le coffret ?

– À l’inconnu, puisque c’est lui qui l’a trouvé, dit le premier chasseur.

– À l’homme dans la pirogue, puisque c’est à cause de son bracelet que le coffret a été trouvé, dit le second chasseur.

– Il ne savait pas nager, alors il n’aurait pas pu trouver le coffret, dit le premier.

– S’il s’était moins soucié lui aussi de son bracelet, l’inconnu n’aurait pas trouvé l’or, dit le deuxième.


C’était reparti en dispute. Ukarimu laisse faire un instant puis :


– Voulez-vous savoir comment l’histoire s’acheva ?

– Oui, dirent-ils.


La princesse continue :


– Ne pouvant pas s’entendre, les deux protagonistes vont devant le juge. Celui-ci les écoute et, constatant qu’ils sont de mauvaise foi tous les deux, décide de garder l’or comme trésor public.


La jeune femme prend une pause et dit :


– Mon père pense qu’un mauvais compromis est préférable à un bon procès. Maintenant, à vous de décider car je dois m’en aller.


Les deux hommes regardent s’en aller la princesse, réfléchissent un instant et décident de se partager l’antilope à parts égales.


Le royaume des sept princes est maintenant visible. On peut admirer de loin les donjons du beau palais royal, mais aussi les grandes murailles de la ville. Mais la princesse n’a pas besoin de traverser le royaume pour aller à la grotte du génie farceur, gardien de l’amulette, car celui-ci habite hors de la cité. Lorsque la jeune femme se présente à lui, elle remarque que c’est un homme de très petite taille, les yeux brillant couleur or liquide, portant une soutane burlesque et une barbe qui touche presque le sol. Il se dandine sur un pied puis sur l’autre en ricanant de temps en temps. Il demande à la princesse ce qu’elle est venue chercher. Elle lui répond : l’amulette enchantée. Il lui dit :


– Sais-tu que tu risques ta vie ?

– Oui ! dit-elle.

– Je vais te proposer une énigme. Si tu trouves la solution tu repars avec ton amulette. Mais si tu ne trouves pas la solution je te tiens captive ici pour un temps indéfini.

– D’accord ! dit la princesse.

– Voilà : « Je suis plus grand que Dieu, pire que le diable, les pauvres me possèdent en grande quantité, les riches ne m’ont pas. Et quand on me consomme on en meurt. Qui suis-je ? »


Ukarimu réfléchit pendant une demi-heure, se dit que si elle n'est pas à la hauteur elle ne reverra ni son père, ni sa mère, ni son royaume chéri. Pour la première fois depuis le début de son aventure elle a peur. Elle ferme les yeux et revoit la vieille dame démunie. Qu’y a-t-il de plus grand que Dieu, pensa-t-elle ? Rien. Et le diable, y a-t-il pire que lui ? Non. Elle tient sa réponse ! Tandis que la princesse prend son temps, le génie farceur se réjouit. Il est certain de la tenir captive, comme tant d'autres.


– Rien ! dit la princesse. La réponse c’est « rien » car rien n’est plus grand que Dieu, rien n’est pire que le diable, les pauvres n’ont rien, les riches n’ont pas rien, et si on consomme rien on en meurt.


Le génie siffle d’admiration et sans perdre de temps remet à la jeune femme l’amulette des rois.


Le trajet retour se déroule sans problème jusqu’au royaume des Zamundas. Lorsqu’on annonce au roi Soundjata que sa fille est aux portes du royaume, il convoque son chef cuisinier et lui demande de préparer un grand festin et de convier toute la population aux festivités marquant le retour de la princesse. Au cours de la grande fête, Ukarimu devant un public captivé et admiratif raconte les péripéties de son aventure. À la fin du récit, Soundjata, le roi, prend la parole afin de féliciter la princesse d’avoir fait preuve de ruse, de sagesse, de générosité et de toute cette clairvoyance devant les obstacles qui se sont dressés sur son chemin. Il finit en lui disant qu’elle est digne de devenir reine des Zamundas ; alors le peuple réagit par acclamation. La reine, elle aussi, après avoir félicité publiquement sa fille, la prend dans ses bras.


Ainsi s’achève l’histoire d’Ukarimu, la reine qui força l'admiration de tout un peuple. Elle prouva qu’on avait tort de ne pas faire a priori confiance à une femme dans la gestion d’un royaume. Les légendes racontent que pendant son règne elle rallia tous les royaumes de la contrée et sécurisa la forêt aux sept chemins. À sa mort on la mit dans le caveau où dorment les plus grands rois de la contrée. Et longtemps les mémoires gardèrent en souvenir cette souveraine hors du commun.


 
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   Anonyme   
23/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Un beau conte à mon avis, qui m'a fait voyager. Pétri de valeurs très honorables, je le verrais bien destiné à des enfants dès huit ans… et aux vieux enfants comme moi, en mal d'évasion vers un monde plus simple où la vertu est toujours récompensée.
Ce sera là mon bémol : tout est un peu simple ; c'est le revers du conte. En revanche, j'ai apprécié l'inventivité de l'histoire et l'abondance d'aventures.

   Donaldo75   
3/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je commente au fur et à mesure de ma lecture ; déjà, l’exergue m’a bien fait rire et j’espère que la philosophie du récit s’en inspire. L’écriture me plait bien ; je suis plongé dans un conte et j’aime ça, une forme de réminiscence de mon enfance je suppose. Les dialogues sont conçus pour faire avancer le récit et aussi pour éclairer la personnalité des personnages, en l’occurrence là où j’en suis actuellement celle de la princesse. C’est important car cette personnalité semble au centre du pitch dramatique vu que ladite princesse risque sa vie dans sa quête de l’amulette. Je suis arrivé au passage cité dans l’exergue ; c’est le conseil du gardien de la forêt. Jusque-là, c’est un conte initiatique vraiment efficace en termes de suspense car j’ai hâte d’avancer dans les épreuves que va subir la princesse. Les belles valeurs humaines de la princesse semblent lui servir de sésame et c’est là également que le conte prend de sa signification ; je crois d’ailleurs que c’est un peu pour ça que les contes sont écrits. Ici, le lecteur trouve son compte (je sais, elle est facile). La suite confirme mes premières impressions et la lecture est agréable à suivre. J’aime beaucoup cette nouvelle et je la trouve même instructive.

   Annick   
28/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau conte où l'on retrouve un schéma narratif et actanciel bien construits. La quête est semée d'épreuves (difficultés, opposants) qui sont surmontées grâce à des aides providentielles mais pas seulement. L'héroïne est maîtresse de son destin grâce à son intelligence, sa perspicacité et les conseils donnés dont elle sait tirer parti.
Il y a donc des enseignements à tirer de ce ce conte où les actions s'enchainent harmonieusement et tiennent le lecteur en haleine.

Le texte est bien écrit dans l'ensemble, le vocabulaire est riche et accessible mais certaines phrases pourraient être reformulées.

Un bon moment de lecture qui donne la part belle à une femme : une héroïne audacieuse sans être inconsciente des dangers, dans l'initiative, astucieuse, qui sait tirer profit de l'expérience des Sages. Elle ne perd pas son sang froid mais reste humaine malgré tout.

   Anonyme   
8/3/2022
Modéré : Commentaire non argumenté.

   Lariviere   
2/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Wan

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle en forme de conte philosophique... Sur la forme, le récit est plaisant et fluide, les dialogues sonnent juste, les noms des personnages aussi... sur le fond, j'ai aimé cette princesse qui réussit toutes ces épreuves grâce à la grande vertu de son coeur...

Merci pour cette lecture et bonne continuation !

   wancyrs   
3/3/2022
Un forum de remerciement est ouvert ICI

   Pepito   
5/3/2022
Le problème avec les textes longs, c’est qu’ils semblent écrits au kilomètre. Pour un lecteur un rien attentif, celui là est bourré de bugs :

“traverse les portes du palais”... mieux vaut pas les ouvrir avant ?
“vient de se coucher …en pleine nuit.”... faudrait savoir
“trône toujours revient à l’aîné”... inverser le “toujours” ou le mettre entre virgoules
“Son enfance s’est déroulée entre les murs du palais” … “des journées entières dans la savane”... faudrait savoir
“manier avec dextérité toutes les armes de l’armée du royaume”...”sortes” d’armes, sinon ça fait un gros fagot. ^^
“L’épreuve consiste à partir jusqu’au royaume des sept princes récupérer une amulette enchantée” … et c’est ki, ki la ramène à chaque fin de règne ?
“ d’affronter son destin selon la tradition est arrivé”... hummm… Bug ?
“le plus de soutien à la jeune”... manque pas un “possible” ?
“ soleil, et que timidement”... pas de virgoule avant “et”
“qu’elle va aussi loin de sa terre natale”…hmm… “qu’elle s’éloigne autant”... non ?
“ marche dans le sentier”... “sur”... à moins qu’il soit creusé vachement profond
“Les seules parties de son corps que ne cachent pas ses haillons dévoilent des membres maigrelets” … c’est les “parties de son corps” qui dévoilent ?
“ concert de craquements”... répétition
“et là, elle se trouve au milieu d’un carrefour”... hmmmm
“La jeune femme sursaute mais ne craint pas.” … hmmmm “ne craint pas” doit vouloir dire “n’a pas peur” mais alors pourquoi sursauter ?
“Elle analyse l'insignifiant bruit”... d’insignifiant bruits, non ?
“Le grand rapace s’immobilise …, en battant des ailes”... trop fort, bouger les ailes immobiles ! ^^
“ elle grimpe sur un arbre …et dort à la belle étoile”... pffff, pas fichue de monter une tente quechua entre deux branches. ;=)
“faire d'elle leur viande de sandwich”... quel dommage, le passage était pas mal jusque là.
“Mais il faudra que tu me laisses la vie sauve après.”... c’est évident pour vendue comme esclave. ^^
“pacte de non-divulgation d’information”... marrant mais un poil hors champ lexical. ;=)
“Ukarimu devant un public captivé et admiratif raconte les péripéties de son aventure.”... faudrait savoir, on divulgue ou pas ?


Un conte africain avec quelques bons moments :

“Mais le futur prend soin du futur, et le présent prend soin du présent.”
“Une vie vaut mieux que de l’or.”
« tout ce que tu vois ou entends n’est pas toujours le reflet de la réalité »

“en s’inclinant comme le veut la tradition lorsqu’une jeune personne rencontre une aînée” … ça sur Oniris, ce serait actuellement de circonstance. ;=)

J’ai lu le tout sans trop me forcer, même si moins serait mieux. Trop de trucs bancals dans le déroulé pour vraiment y prendre du plaisir.

Pepito

   Ombhre   
23/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Wancyrs

d'abord merci pour cette bouffée de fraîcheur. Je me suis régalé à lire votre nouvelle. L'écriture est fluide, le déroulé clair, les différentes épreuves de l'héroïne donnent envie de connaître la fin, et ce conte philosophique arrive à une conclusion qui, si elle ne surprend pas, est très bien amenée. En fait, il n'en fallait pas d'autre.

Enfant, j'adorais les contes et légendes de différents pays. Et votre texte est un écho des "contes et légendes d'Afrique noire" que j'ai lu à l'époque, et dont je garde un excellent souvenir. Tout est à sa place dans votre texte, et si il est relativement long (mais rien de rédhibitoire, et je ne vois personnellement rien à retirer), il se lit rapidement et avec plaisir.

Merci pour ce beau partage et, pour être allé jeter un œil sur le forum que vous avez créé, j'attends avec impatiences les suivants !

Ombhre

   Vilmon   
8/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour, j’ai bien aimé. Je ne suis pas très bon en énigme. J’aurais perdu la vie si j’avais vécu une telle aventure. Bravo pour avoir imaginé ces énigmes à nous partager. Le conte a une belle construction qui suit le style de ces aventures de sagesse et de compassion. Merci pour cette évasion !

   papipoete   
12/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour mon cousin
30000 caractères que je n'aurais jamais lus, si je n'avais vu tes regrets de si peu de commentaires, sous cette montagne de mots !
Alors j'ai pris mes yeux à bout de bras, et suis allé traverser cette forêt dans les pas ( ça allait, elle ne marchait pas trop vite ) de Ukarimu, cette fille née, alors que le roi rêvait d'un garçon...
Finalement, la princesse dont le courage, la bonté pour les faibles, déjouera tous les pièges que l'endroit et son monde lui tendait, démontrera qu'être cousu d'or, et constellé de diamants, ne valait peu à côté de celui qui n'a RIEN...
NB un conte merveilleux, dont je ne sais s'il pourrait se concevoir dans le monde d'aujourd'hui, où le SANG vaut plus que tous les trésors, ( je songe à mi-mot au Tsar Vladimir... )
Une histoire qui finit bien, et montre qu'une femme peut gouverner, aimant la droiture, la paix, le pauvre et l'étranger ! ( je pense à une blonde de chez nous, ces jours-ci... )
Le passage sur le Farari affligé de la lèpre, par mauvais sort contre lui proféré, est mon passage préféré !
Voilà mon cousin, un commentaire de plus ; et chapeau pour cette " immense " écriture !


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