|
|
Cyrill
23/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
Il me semble que le prénom épicène soulève la question du genre de Dominique. En effet, rien ne dit qu’elle est une fille. L'auteur évite tout indice d'accord qui corrobore ou infirme son genre.
Le doute non levé fait sans doute l'intérêt du récit, qui se passe dans les années 60 où l'homosexualité s'imaginait à peine, et certainement pas pour ses propres enfants. Ce qui explique que les parents laissent sans trop de soupçons deux garçons seuls à l’abri d’une tente. Mais ce doute aurait pu être instillé un peu plus franchement, car ici le lecteur risque de passer à côté. Ce qui relègue du même coup la nouvelle au rang d’une bluette assez convenue. L’écriture est sage et lisse, comme pour mieux camoufler ce qui peut paraître encore aujourd’hui comme tabou pour le narrateur. J’ai lu avec plaisir, j’ai senti dans le ton la sérénité de qui a vécu et se souvient sans regret ni remord, et garde en mémoire la perle de son intimité. |
jeanphi
28/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
Bonjour,
Cette histoire, derrière une apparente simplicité, est très touchante. Moi qui n'ai pas même connu les années quatre-vingts, et qui, comme beaucoup, ai pourtant puisé dans la fin des années soixante une grande part de ma jeunesse, j'ai l'impression de retrouver dans votre texte la rencontre entre mes parents. L'apaisement, la liberté, la nature florissante, la tranquillité, la pudeur, le savoir vivre, la sincérité. La remarque du commentateur précédent (pour ne pas le nommer en accord avec la charte du site) est très judicieuse, cela ne m'était pas apparu en lecture rapide. L'identité sexuelle du jeune couple reste-t-elle volontairement sujette à l'ambiguïté ? Comme pour signifier que cela n'a en fin de compte qu'un intérêt très limité en comparaison à l'importance d'un amour partagé. |
Dameer
28/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
Hello Yakamoz,
Vu le titre aguichant, toute la lecture se passe dans l’attente de ce premier baiser ! Et l’attente se prolonge, l’auteur ne nous épargnant aucun détail sur ses vacances : la végétation méditerranéenne, le modèle de voiture, l’emplacement de la caravane, les variations de températures au cours de la journée, les statistiques de fréquentation de la piscine du camping selon les heures, les loisirs des jeunes gens, plus une érudition encyclopédique sur les groupes de chanteurs de l’époque qui par instant frise l’overdose. Eh bien le lecteur a droit à tout cela, sauf à la scène finale du baiser ! (Un peu comme dans les films indiens où le baiser est suggéré, jamais achevé.) Le texte est bien écrit, de façon académique, mais curieusement il n’a pas réussi à m’emballer, sans doute à cause des longueurs dans les réminiscences : j’ai l’impression que l’auteur relit les notes d’un journal tenu à l’époque. Dominique étant un prénom à la fois masculin et féminin, il aurait été bien de le remplacer par un pronom "il" ou "elle" au détour d’une phrase pour fixer le lecteur. Je suppose tout de même qu’il s’agit d’une fille, vu les coups d’œil soupçonneux des parents. La scène de la douche était intéressante, mais ne donner à voir que les pieds est juste frustrant. Le garçon aurait pu imaginer la courbe des seins, des fesses (s’il s’agissait d’une fille). Il aurait été intéressant de suggérer le jeune garçon se masturbant de son côté sous la douche. J’ai l’impression que l’auteur, ne voulant pas dénaturer un souvenir est passé à côté d’une œuvre plus littéraire. |
Catelena
28/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
Avec son petit côté calme et suranné, dû sans doute à l'emploi de l'imparfait comme tout bon récit narratif qui se respecte, mais aussi aux standards minutieusement décrits tellement éloignés de ceux d'aujourd'hui, le ton est en parfaite adéquation avec l'époque où se situe la nouvelle. Du moins, telle que je l'imagine.
L'histoire en va de même. Ainsi, le chahut des sauts dans l'eau de la piscine n'éclabousse pas les oreilles. Tout n'est que flegme et repos, l'agitation mise en sourdine. Ce n'est pas désagréable, bien au contraire, de suivre ainsi les tribulations de la jeunesse sixties dans un été au camping. Pourtant, il me semble, qu'il manque un peu de pétulance dans la découverte du sentiment amoureux. La montée du désir s'amorçait pourtant bien dans l'intimité des toilettes du campement. Mais pour moi, le soufflé retombe trop vite dans une sagesse qui ne correspond pas à la fougue enflammée de l'adolescence. Trop sage aussi la fin qui nous laisse sur notre faim d'en apprendre un peu plus sur la destinée de ces amours naissantes. Même si la narration, c'est vrai, n'a rien promis d'autre qu'un premier baiser au départ, c'est un petit bémol pénalisant ma gourmandise de lectrice. Merci pour le partage. |
Lil
29/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
|
Une écriture très sage pour un texte qui l'est tout autant, malgré le titre.
On suit sans surprise cette bluette, sans déconvenue aussi. Je pense que j'aimerais retrouver l'auteur sur d'autres sujets, car j'apprécie la précision de son écriture son sens du détail et de l'observation. Merci du partage |
plumette
7/12/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
une forme soignée, précise qui colle bien avec le fond de cette histoire d'adolescence de la fin des années soixante.
j'ai aimé l'évocation de l'ennui, de l'envie puis de l'éveil de ce narrateur ( ou narratrice?) au désir. il y a un doute sur le genre des protagonistes, voulu sans doute, mais l'ambiguïté n'est pas assez forte pour apporter un intérêt supplémentaire à l'histoire. j'aime bien ce genre de texte qui se nourrit de nostalgie et restitue avec une certaine délicatesse un temps que les moins de 20 ans... j'ai passé un bon moment de lecture |