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Science-fiction
Ynterr : La Déficience Génétique Sexuelle Cancérigène
 Publié le 19/02/21  -  7 commentaires  -  16724 caractères  -  57 lectures    Autres textes du même auteur

« Après tous les examens que nous avons passés, il s'est avéré que les cas de Mme X et Hu Xianping, ainsi que de l'Américaine et de l'Africaine, ne sont pas des coïncidences, mais découlent d'un gène cancérigène en sommeil sur le chromosome X féminin. »
Étude de cas des cancers foudroyants localisés, page 1851, par le Dr Ouarel, 2042.


La Déficience Génétique Sexuelle Cancérigène


Il était le 3 juin 2034 lorsque cette marchande d’amour sans identité arriva aux urgences. Elle était souffrante d’un cancer généralisé foudroyant.

Malgré tous les soins apportés par les médecins, elle mourut dans la semaine.


En raison de la rareté de ce cancer, une autopsie eut lieu, et le médecin légiste déclara que « seuls son colon, sa gorge et son utérus avaient été atteints, ce qui était loin de se rapprocher d’un cancer généralisé ». Le docteur gynécologue Charles Ouarel, mondialement reconnu dans ce milieu pour avoir aidé au développement du vaccin contre les papillomavirus, s’empara de ce cas médical, afin d’en éclaircir le mystère. Après deux mois et sept jours de recherches, les résultats, aussi décevants qu’ils étaient, furent publiés :


« Moi, Charles Ouarel, ainsi que mon équipe, n’avons abouti à aucun résultat significatif ni logique du cas de Mme X. Il semble que la localisation des tumeurs à ces orifices précisément soit purement coïncidente. »


Le cas de Mme X fut par la suite rapidement classé, puis plus personne ne parla de cette inconnue qui fut enterrée dans la fosse commune de sa ville d’origine. Seuls ses anciens clients pensèrent à elle plus d’un mois.


Il était le 25 août 2039 lorsqu’un cas identique fut reçu dans un autre hôpital à l’autre bout du monde. Même métier, mêmes symptômes ; mais cette fois-ci l’identité de la malade fut enregistrée (une certaine Hu Xianping). Il fut jugé par la communauté scientifique que cela relevait de la coïncidence, une fois que le docteur Ouarel, après un examen en détail, eut déclaré à nouveau que rien n’était d’origine virale, bactériologique, mycologique ou quoi que ce soit. Cependant, à peine deux ans plus tard, un nouveau cas fut enregistré aux États-Unis. Puis, quelques mois plus tard, un autre en Afrique.


Ces deux cas firent relancer les recherches sur cette forme de cancer si particulière. Les corps de Hu et Mme X furent déterrés, malgré leur état de décomposition avancée, puis examinés avec les deux cas africains et américains.

Beaucoup plus poussées, avec le soutien de quelques autres pays, toutes les expérimentations furent faites. Génétique, biologie, hormones, anthropologie, tous les domaines avec un lien possible furent essayés et toutes expériences et théories furent éprouvées. Pendant ce temps, plusieurs autres cas furent découverts, alimentant les recherches et les ragots.

Et au bout de trois ans de recherches, le compte rendu final et détaillé, de 1854 pages, fut publié. Il consignait toutes les infos et résultats accumulés. Pour le grand public, le rapport disait en essence :


« Durant nos trois années de recherches, il est apparu que ces tumeurs étaient dues à un allèle présent sur le second chromosome sexuel (le deuxième X, qui remplace le Y pour les hommes). Il est dormant, mais peut être activé lorsqu’une trop grande quantité de spermatozoïdes est présente. À ces spermatozoïdes, les cellules réagissent en se développant de manière accélérée, mettant le corps du malade en haut risque de cancer foudroyant en deux trois semaines. Nous ignorons si cet allèle est détenu par toutes les femmes, mais il se pourrait qu’une part importante de la population mondiale en soit pourvue. Il n’est donc pas inenvisageable d’effectuer un test ADN auprès de notre laboratoire pour effectuer un dépistage en prévention, mais des recherches sont en cours pour contrer ce problème. »


Malgré qu’il s’attendît à une réaction forte des lecteurs, jamais le docteur Ouarel ne put prévoir le cataclysme qui s’ensuivit. Son laboratoire fut pris d’assaut par les journalistes, puis par d’autres docteurs en médecine génétique et gynécologique, et enfin par des centaines d’échantillons en provenance de femmes (majoritairement des prostituées inquiètes pour leur travail).

Les uns s’occupèrent de répandre au monde le compte rendu des expériences et des quelques interviews gracieusement faites par le docteur Ouarel ; les autres confirmèrent ses résultats d’expériences, et les derniers firent ralentir les recherches d’un remède.


Suite aux articles des docteurs et des journalistes, la quantité des échantillons se fit d’abord croissante, puis exponentielle : chaque jour la quantité augmentait. Elle augmentait aussi vite que le nombre de cas de cancers généralisés précoces chez les femmes. Si bien que les laborantins débordés firent pression pour reléguer la longue tâche de dépistage à un autre organisme. Assez compréhensif, et surtout encouragé par nombre de pays, le docteur Ouarel réussit à obtenir suffisamment de fonds pour créer un organisme spécialisé dans le dépistage de la « Déficience Génétique Sexuelle Cancérigène » (DGSC), ou « le cancer des putes » selon le vocabulaire populaire.

La forte proportion de prostituées positives à ce test fit grandement reculer le métier.


Mais on vit aussi un autre phénomène apparaître. De nombreuses femmes furent aussi accusées d’adultère, ou de marchandes d’amour. En effet, on vit apparaître des cas de DGSC chez des personnes sans problèmes d’argent ni de travail ni même étant considérées comme volages. Ces situations commencèrent à provoquer de nombreux conflits au sein de couples et de familles. Que ce soit celles qui étaient positives au dépistage et ne pouvaient plus avoir d’enfants par voie naturelle, ou celles qui commençaient à développer la DGSC sans pouvoir en justifier l’origine à leur mari ou copain.

Pour celles-ci, le jugement était sans appel : la honte, et le déshonneur familial. Les sociétés avec moins de tabous, elles, parfois, soutenaient les femmes atteintes dans leur fin de vie. Mais c’était rare ; le plus souvent, on ignorait leur maladie, ou on invoquait une cause de malédiction. Savoir que sa mère, sa sœur ou sa fille avait eu assez de relations intimes pour développer la DGSC était devenu extrêmement humiliant ; le sujet et l'origine du développement de tumeurs ne pouvant pas être passés sous silence.


Jusqu’à ce que la présidente des États-Unis en soit atteinte.


Les laboratoires du docteur Ouarel eurent beau pousser les recherches, ce qu’ils n’avaient cessé de faire depuis des années, aucun traitement ne fut trouvé à temps pour la sauver. Mais son honneur put toutefois être en partie restauré ; de par une déclaration de son mari : « Elle n’aimait pas réaliser l’acte. À vrai dire, elle était même asexuelle convaincue. »


Bien évidemment, beaucoup de personnes se moquèrent du mari, le traitant allègrement de cocu, niais, et autre crédule.


Mais cette phrase changea toute une part des victimes de la DGSC. Certaines victimes commencèrent à exiger une remise à niveau des études réalisées. D’aucuns disaient que c’était de mauvaise foi, mais le nombre de victimes important fit tout de même se poser suffisamment de questions aux experts pour relancer des recherches.


Après une remise à niveau des recherches, et plusieurs autopsies de jeunes filles atteintes, il apparut que l’on pouvait contracter la maladie dès les premières relations. Les résultats sortirent le 6 juin 2064, soit trente ans après le cas de Mme X. La virulence s’était intensifiée sur une seule génération. Les chercheurs ne surent expliquer une si rapide transmission à l’échelle de l’humanité sur si peu de temps. L’idée d’une transmission virale fut émise mais ne sut être confirmée.


Un grand chamboulement sociétal eut lieu suite à cette mise à jour des recherches : la peur était présente. Nombre de religions prirent cette maladie comme punition divine, alors que d’autres prônaient une revanche de la planète Terre. Quoi qu’il en soit, les peuples procréaient moins. Beaucoup moins.


Plus à cause de la paranoïa ambiante que par réelle raison médicale, comme le faisait le VIH avant la découverte de la DGSC il y a quelques décennies de cela désormais. Mais cela ne fut pas sans conséquences. Cinq principales restaient dans les têtes des gouvernementaux :

– Les pays développés se retrouvèrent rapidement avec un défaut de naissances clairement inquiétant pour leur avenir ;

– Les lobbies des préservatifs et de la pornographie ne s’étaient jamais aussi bien portés ;

– Les demandes pour fécondations in vitro explosèrent ;

– La démographie mondiale s’était brutalement mise à stagner. La chute de natalité des pays du Nord était rattrapée par celle encore en hausse des pays en voie de développement. Cela augmentait leur ratio de femmes saines par le simple processus de sélection génétique ;

– Les femmes sans gène de la DGSC, au vu de leur rareté, commencèrent à être privilégiées dans la vie de tous les jours. Surtout dans les pays développés où les tests étaient faciles d’accès et les femmes saines beaucoup plus rares.


Le temps allant, ces effets s’accentuèrent.


Très convoitées, les femmes saines étaient courtisées par un nombre incalculable de prétendants. Les hommes étaient littéralement à leurs pieds.


Puis le temps passa, et l’humanité s’habitua. Vingt ans plus tard, il était devenu rare de voir une femme se promener allègrement, même de jour, dans les rues. Les viols étaient revenus en hausse par cause de frustration sexuelle chez de nombreux hommes. Les bagarres pour une fille devenaient maintenant beaucoup plus sérieuses, et parfois avec mortalité à la clef. Mais croissant aussi était le nombre de suicides masculins, dus au fait de vivre seul sans espoir de rencontre. Les transgenres se firent de plus en plus nombreux, acclamés par les hommes en manque et les femmes trop sollicitées, tandis que les plus riches se payaient des escorts, une véritable fortune, pour avoir le privilège de faire l’amour sans protection. Les pauvres se contentaient de la pornographie, de l’onanisme et des préservatifs. Aussi, accessoirement, le VIH avait plus reculé en une trentaine d’années qu’il ne l’avait jamais fait depuis sa découverte. Mais les fécondations in vitro étaient devenues très accessibles grâce à l’état, plus par nécessité démographique que par choix.

Aucun vaccin contre la DGSC n’avait été trouvé. Aucun autre remède que celui de sélectionner les naissances.


Cependant, il apparut au fil du temps aux gynécologues que le « cancer des putes » était devenu plus virulent encore. Il était devenu fréquent désormais qu’il se développe chez les jeunes filles dès la première relation, accentuant la paranoïa globale à propos du sexe. Faire l’amour sans préservatif était maintenant devenu une idée aussi absurde que de se couper avec un rasoir rouillé dans le désert.


Cela accentua le mythe des femmes sans problèmes de sexualité ; les gouvernements firent construire des établissements sécurisés spécialement pour elles. Officiellement, c’était pour être toujours en mesure de contrer la démographie en berne, malgré les fécondations in vitro. Officieusement, il s’agissait d’une réserve de prostituées de luxe pour les plus favorisés.


Et ceci resta tel quel pendant plusieurs dizaines d’années.


Jusqu’à ce qu’un premier cas particulier de patiente atteinte fut découvert. Elle était vierge.


Aucune pénétration de liquide séminal par aucun orifice, quel qu’il soit.


Les laboratoires du docteur Ouarel (désormais mort depuis bien longtemps) ne purent conclure qu’à un état aggravé de la DGSC. Celui-ci s’étant développé sans aucun contact de sperme, il fallut bien conclure que la source était interne. La réaction n’émanant pas d’un corps étranger, de nombreuses théories furent posées : problème hormonal, pénétration ignorée de la patiente, etc. Pour toutes les éprouver, la jeune fille fut forcée de vivre sous surveillance permanente des caméras et médecins le temps qui lui restait. Même si cela la gênait beaucoup au départ du test, elle reprit ses habitudes au bout d’une semaine, un peu par force. Écriture et dessin, Internet et réseaux sociaux, cuisine et plaisir solitaire.

Cela fit tilt. Ses sécrétions furent examinées, puis comparées à celles du liquide séminal masculin. Et une théorie parut plausible : son corps aurait réagi à ses propres secrétions. Mais si cette théorie était vraie, elle ne pouvait pas être révélée. Pas de suite. Pas tant que le résultat n’était fiable qu’à quatre-vingt-dix-neuf pour cent.


Afin d’éviter les émeutes, et un renversement mondial, le dossier fut placé sous silence, et les parents de la jeune fille totalement désinformés (des « psychologues » leurs dirent que leur fille avait fait déni d’une fellation avec son petit ami dont ils n’avaient jamais entendu parler). Dix ans plus tard, un deuxième cas identique en tout point apparut. De nouveau silence fut fait. Puis, les années suivantes, les cas se multiplièrent. La troisième génération de la DGSC était apparue, le palier des cent pour cent atteint par les laboratoires Ouarel en était la preuve ; en parallèle, les théories de conspirations et complots se répandaient, si bien que les gouvernements durent lever le voile sur les dangers de la masturbation féminine. Jamais ils n’avaient autant craint pour la garantie de l’ordre public.


Rien ne se passa dans les plans prévus. Les économistes donnèrent trois semaines aux lobbies de la pornographie et des sextoys pour s’effondrer ; ils le firent en quatre jours. Il ne fallut pas beaucoup plus de temps pour que les populations se rendent compte que l’hyper sexualité n’était pas l’idéal. Elles qui prônaient la libération de l’esprit par le sexe indirect se mirent à parler d’amour courtois.


Les publicités et les hommes se firent beaucoup moins aguicheurs. Les transgenres, qui s’étaient libérés pendant les années précédentes, furent assez rapidement invités à se standardiser afin de ne pas être trop remarquables. Et les hommes à ne plus être dignes d’intérêt, afin de ne pas prendre de risque au cas où des femmes les verraient. Une partition nette de la société se creusa imperceptiblement entre les femmes et les hommes, et ils commencèrent à vivre séparément les uns des autres.

Il eut lieu en 2134, soit quelques années plus tard, le procès inédit d’un homme qui était accusé d’être « désirable ». Prenant trop soin de lui, il était coupable de meurtre involontaire de trois femmes. Sa condamnation fut unique en son genre : subir une chirurgie non-esthétique, ou la prison. Il préféra la prison.

Le temps passant, le monde était devenu bien plus terne. Alors que les personnes les plus âgées parlaient du « bon vieux temps » où il n’y avait pas besoin d’être privilégié pour pouvoir se reproduire naturellement, la nouvelle génération, elle, s’adapta sans trop de problèmes à ce qui était source de frustrations pour les générations précédentes.

Une grande campagne de promotion fut lancée pour permettre de retirer les glandes sécrétoires de cyprine chez les femmes atteintes du gène de la DGSC.

Passée sans délais, sous la pression des pays qui voyaient leurs populations vieillir inexorablement, cette mesure fut appliquée à toute femme atteinte la désirant. Cela ne résolvait pas le problème, mais suffisait pour assurer une certaine cohésion sociale.

Il fallut attendre à peine dix ans pour que cette opération s’impose naturellement chez toutes les filles dès qu’elles étaient en âge de pouvoir la subir. Cela relança la machine dépérissante de la vie sociale. La pornographie et tout ce qui y était lié revinrent en masse.


Mais la natalité resta en berne. Bien que désormais les hommes et les femmes ne craignissent plus de se voir, cela n’améliora pas la situation. Certes, des couples se formaient, et arrivaient à avoir des enfants grâce à l’in vitro, mais il y avait désormais cette méfiance de la sexualité héritée des dernières décennies qui ralentissait tout processus.

Le temps passa. Beaucoup. Au moins un siècle. Les sociétés s’étaient accommodées de la DGSC.

La crise mondiale si crainte par les différents gouvernements n’eut pas lieu, ou trop sporadiquement.


Désormais moins prolifique, la population mondiale avait commencé à se stabiliser autour de 4 milliards. Le climat avait absorbé une partie non négligeable du trop-plein de CO2, et la couche d’ozone était en train de se reformer au pôle Sud. Le seuil de pauvreté avait remonté, et même si des guerres et autres troubles existaient toujours, il y avait eu peu de périodes aussi calmes dans toute l’histoire. La vie y était ironiquement saine, et sans reproches.

Avoir un enfant par voie naturelle était devenu un privilège, mais les fécondations in vitro étaient tellement standardisées que cela ne posait de problèmes qu’aux faux nostalgiques bercés par des récits d’autrefois. Les communautés agricoles furent remises au goût du jour, et avoir faim n’était pas la norme.

En résumé, il faisait bon vivre en 2268.



Il était le 6 avril 2274 lorsque ce religieux arriva aux urgences. Il souffrait d’un cancer généralisé foudroyant.


 
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   Anonyme   
12/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Une idée intrigante à la base de cette nouvelle : sexe = mort. Ce n'est pas nouveau, mais sa déclinaison, je dirais oui. J'ai apprécié le soin que vous mettez à aller au bout des conséquences, pour moi cette nouvelle représente une expérience de pensée, sous la forme « que se passerait-il si... ».
Je regrette un peu le procédé purement didactique d'exposition ; on n'est pas dans la narration mais dans la démonstration (significativement, il n'y a aucun dialogue). Cela dit, comme vous vouliez embrasser l'histoire de l'humanité sur deux siècles, vous n'aviez guère le choix sauf à écrire un roman : une intrigue basée, par exemple, sur plusieurs générations de femmes devant vivre au milieu des bouleversements sociétaux apportés par la maladie, serait bien sûr beaucoup plus longue que le scénario global que vous esquissez.

Soit dit en passant, j'ai du mal à comprendre pourquoi ce syndrome génétique s'aggrave de génération en génération : le gène n'était-il pas présent depuis longtemps chez les humains ? Pourquoi, de génération en génération, les femmes ayant le gène deviendraient-elles de plus en plus sensibles aux sécrétions masculines ? Si la présence du gène sur un seul chromosome X suffit à développer le cancer, pourquoi les hommes, qui en portent un, ne commencent-ils à tomber malades que tout à la fin, histoire surtout, m'a-t-il semblé, de fournir une "punchline" ? J'ai le sentiment que le but pour vous était surtout d'explorer les conséquences du sexe comme danger de plus en plus massivement mortel, sans trop vous attacher à la vraisemblance de la cause originelle ; c'est d'ailleurs le systématisme de cette exploration qui fait pour moi l'intérêt de la nouvelle.

   SaulBerenson   
12/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Intéressant. Le désir sexuel déclinant sauverait la planète par moins de pollueurs, l'écologie s'y retrouverait.
La narration est claire et le développement cohérent jusqu'au bout...ou presque, les religieux n'étant plus ce qu'ils étaient, et ce, bien avant 2274.

   Corto   
19/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette nouvelle est un feu d'artifice d'inventions et de provocations.
A la lire on se prend à penser qu'une pandémie de Coronavirus est moins conséquente pour l'avenir de l'humanité et surtout pour le plaisir de vivre.

Le déroulement des faits est présenté avec rigueur, logique, et l'on suit cette aventure socio-médicale sans difficulté.
L'inventivité est présente à chaque étape.

Le final arrive comme un coup de bambou sur le début de rationalité que le lecteur commençait à se construire.

Bravo Ynterr.

   hersen   
19/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
C'est pas con.

Ainsi donc, on dirait bien que sauver la planète ne se fera pas en sauvant les hommes et femmes, mais bien en auto-régulation sanitaire incontrôlable.
Donc forcé.

J'adhère pas mal à ce point de vue. (du forcé)
le récit est bien vu, il est très "clinique" et c'est ce qu'il fallait, je pense, pour pouvoir avaler toutes ces décennies et leur revirements.

En parlant de revirement, celui de la fin n'est pas raté, il fonctionne à merveille.

Je ne discuterais pas les données scientifiques, médicales, je ne m'y attache pas car je n'y connais pas grand-chose. Ce que j'aime, c'est l'idée, une des possibilités sanitaires qui nous attend. Mais on va finir par être rôdés, sans doute :)))

merci de cette lecture !

   Neojamin   
21/2/2021
L’idée est intéressante, mais je trouve dommage que le texte n’ait pas été plus travaillé avec notamment une plus grande cohérence au niveau de la langue. Les données et les rapports scientifiques sont bien trop légers à mon goût. Le ton général manque de sérieux pour que j’adhère et que j’y crois, ce qui aurait été nécessaire pour que je m’intéresse à l’histoire et me plonge dans l’intrigue... qui au final est inexistante. Je ne suis pas sûr que l’on puisse qualifier ce texte de nouvelle. Une base éventuellement pour raconter une histoire plus personnelle ?

Des détails qui m’ont fait tiquer :
- «Il était le» sans doute volontaire, mais j’ai eu du mal...
- «Moi charles Ouarel» pas sûr que des résultats officiels seraient publiés en commençant par ça...
- un cas à l’autre bout du monde... analysé par le même docteur ? Je trouve cette partie un peu légère et, du coup, pas crédible du tout. Ça m’a empêché de rentrer dans le récit.
- hormones est un domaine scientifique ?
- mettant en haut risque... en deux trois semaines...
- «fit grandement reculer le métier» un métier recule ?
- «Rien ne se passa dans les plans prévus» un autre exemple de phrase qui ne fonctionne pas. J’ai relevé pas mal de maladresses de ce genre qui m’ont sorti du récit à chaque fois.

En conclusion, je crois que je suis un peu déçu parce que l’idée et son traitement sont assez originaux et offrent des perspectives littéraires intéressantes.

   Ynterr   
22/2/2021

   Shepard   
25/2/2021
 a aimé ce texte 
Pas
"L'anticipation" est vraiment le genre de SF que je trouve difficile, car trop souvent tiré par les cheveux. En format nouvelle c'est pire... C'est très compliqué de développer un thème avec des répercussions aussi large que la disparition du sexe et de rester plausible. L'aspect romanesque est sacrifié pour faire de la place et l'auteur nous expose les faits jusqu'à une conclusion incongrue. Le drame n'est pas vraiment là (contrairement au classique de la dystopie), on a plutôt une forme d'humour cynique dans le propos. L'auteur chercherait-il peut-être à nous faire rire ? C'est vrai que mourir d'un coup de rein c'est marrant ! Enfin... Ça va si ce n'est pas l'unique propos du texte, et c'est là où je ne suis plus très sûr...

Finalement c'est le "take home message", comme en science, qui n'est pas clair dans ce texte. L'anticipation veut pointer quelque chose dans la société qui pourrait dériver, ou alors présenter une singularité (ce qui me semble être le cas ici...) qui changerait tout... Et là le sujet est trop survolé pour que je m'y intéresse. Les conséquences sont vites balayées et tout retourne à la normale... Donc pourquoi faire ?

Pour moi, ce texte a une idée, sans vraiment savoir quoi quoi en faire, mais veut absolument nous la présenter sans penser aux détails. Je plaide coupable, ça m'est arrivé aussi.

Outre son développement, il y a un "détail" majeur qui tue complétement l'histoire dans l’œuf : Si les femmes qui portent le gène ne peuvent se reproduire (elles meurent d'un cancer foudroyant à la pénétration), alors le gène ne peut simplement pas se propager de façon efficace dans la population... Il devrait s'éteindre aussi vite qu'il est apparut. C'est ce type de faille dans le récit qui me fait penser que le thème a été exposé trop vite.

En conclusion, ce texte ne m'a pas convaincu dans son fond, et je n'ai pas trouvé de personnages ou d'intrigue pour m'y raccrocher.


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