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Récit poétique
Alcirion : Sommes-nous revenus ?
 Publié le 09/05/20  -  7 commentaires  -  9644 caractères  -  122 lectures    Autres textes du même auteur

La première version de ce texte date de 2006. Je l'ai repris une nouvelle fois dans un format de récit poétique.


Sommes-nous revenus ?



I

Sommes-nous revenus des songes ancestraux,
Paradigmes immobiles, anciennes douleurs,
Qui rassuraient l’esprit en berne ?

Aujourd’hui noir jeudi, tu voudrais bien secouer l’arrogance de tes paradoxes.
Mais les chiens même regardent ailleurs, te refusent toute empathie.
Ils sentent, ils sentent…
Ramper du dehors, venir des firmaments invisibles d’effroyables saisons.

Un cauchemar est venu qui ne veut pas s’enfuir.
Une ombre est tombée que tu n’as su lire.

Alors m’avouerais-tu vraiment,
En aurais-tu l’audace,
M’avoueras-tu jamais,
La couleur de ton désespoir ?


II

Encore une fois tu t'enfuis. Tu te secoues. Tu parviens à t'égarer au loin, par-delà les collines empathiques. Tes chères montagnes. Mais le soleil cyclothymique s’éprend d’autres rêveurs.

De fait

Que reste-t-il que tu n’aies déjà découvert, fracassé d’une rage mauvaise ?
Que reste-t-il que tu n’aies point encore égorgé ?

Est venu le temps où ton ombre s’affole, elle n’est plus qu’un spectre vide mais te suit malgré tout.

Sommes-nous revenus vraiment
De l'imaginaire ancien ?
Sommes-nous revenus enfin
De nos maigres espérances ?


III

Tu vis ton hiver aux sorcières manquantes. L’absence de charmes glace ton esprit, tu ne retrouves plus la lande obscure où tu réchauffais ton âme, là où tu retrouvais ta source, là où tu pleurais par moments ta naïveté perdue, le terme de ton innocence.

Alors

Tu voudrais rallumer le feu ancien,
Que coulent à nouveau les torrents d’espérance.

Alors

Tu penses à la petite. Tu sais de qui je parle. La petite éternelle, celle qui te souriait parfois, au juste moment. La première ingénue de la réalité onirique. Tu t’isolais du bruit, tu discernais le fond de ton verre, tes yeux se fermaient malgré toi, seul au milieu de tous ces corps, au milieu du métal. Les étiquettes défilaient devant tes yeux, forts alcools, heure tardive, âme proche de vomir.

Elle arrivait alors, par-delà tes larmes odieuses et imméritées…


IV

Elle disait

Je suis le soleil lointain
Ma lumière ne souffre point de nuages
Je te recueille
J’ai tant cueilli sais-tu
J’ai donné tant de réconfort
Pour pauvres caresses
J’ai soigné tant de plaies
Et jamais de gratitude
On ne m’est point gré
On ne veut me voir
La douceur de mes mains
La joie de ma chair
Pour des esprits petits
Des rêves immaculés
Perdus à jamais
Procurés pour rien

Je me sens devenir mauvaise

Elle disait

Sommes-nous revenues vraiment
Pour butors et faquins ?
Sommes-nous revenues en vain
Les nymphes sylphides du fond des âges de malheur ?


V

Tu n’écoutes pas. Tu voudrais ne plus l'entendre. Par-delà les souffrances qui te mutilent, saignent tes tympans crevés. Il te faut écouter pourtant. Tu n’es point sourd encore. Il reste quelque panache à tes rêves.

Rappelle-toi les hurlements tus des soirs de misère. Les mots, tristes mots, ne savent plus rendre compte. Ils se refusent les mots. Ils perdent toute compétence descriptive.

Sommes-nous revenus
Des ivresses figurées ?
Sommes-nous revenus
Pour mutiler nos rêves ?


VI

La colère te reviendrait. Tes sens encore ne seraient point taris. Saurais-tu, serais-tu encore capable de mouvoir ce corps faussement exténué, de regarder en arrière, de deviner la grâce de ton ombre éteinte ?

La petite est fâchée. Elle est partie de toi. Elle mène ailleurs sa générosité.

Ô reprends-moi !
Tu hurles trop tard semble-t-il,
Te voilà condamné à vomir d’autres fleurs.

Sommes-nous revenus
De nos serments défaits ?
Sommes-nous revenus
Pour parjurer nos mythes ?


VII

À l’amour nouveau, tu peines à lever ton verre.
Faudrait-il que ce soit…
… toujours les mêmes rancunes, les mêmes déceptions, les mêmes aspirations viriles…
Tu ne renais que de volonté grégaire, tu ne sais que remuer les cendres de combats perdus.
Vérité pure et immaculée.
La petite était en droit de te renier.
Je lui donne raison et je lui rends gorge.

Sommes-nous revenus vraiment
Pour de pauvres visions ?
Ne sommes-nous revenus
Que pour prendre la muse de force ?


VIII

Tu n’es pas plus mauvais qu’un autre, au fond. Tu serais même meilleur que certains. Les chiens t’apprécient d’ordinaire, ils ne fuient point ton approche.

J’ai vu tant d’horreurs clames-tu, et mes mains en sang sur des sols gelés, et ma peau desséchée par de noirs hivers, et mes sens éteints et mon âme absente. Il semble toujours qu’il n’est pas pire misère, jusqu’à ce que tes yeux désœuvrés croisent route d’un autre regard.

Ne sommes-nous revenus
Que pour des plaintes prévisibles ?
Ne sommes-nous revenus
Que pour des gémissements convenus ?


IX

L’envie te prend. Tu rajustes ton col. Tu voudrais bien rajuster ton être. Le dehors t’attire.

Tant de fatigue.

Mais il n’est finalement question que de mouvoir ce corps, de traîner, ramasser les odeurs, s’enivrer d’alcool ou d’espoir, et puis les choses te sont aisées, quelques heures seulement dispensées à l’ennui d’ignobles sonorités, à la vacuité sans nom de rires creux et d’attirances faciles…

Tu parviens à tes fins, tu es à l’aise à ton jeu, quelques mots seulement, quelques postures, et l’escalier, tu montes toujours l’escalier le premier, sans doute prends-tu des risques… Des ombres passent rapidement avant la suprême récompense du sommeil de la brute.

La petite mort t’aspire au néant.

Sommes-nous revenus vraiment
Pour des enlacements fugaces ?
Sommes-nous revenus seulement
Pour de pauvres étreintes ?


X

Ainsi

Tu as vendu la petite pour un chien de l’enfer.

Il est parfois des aurores navrées que l’on voudrait ne point connaître. Des lumières sombres, des lumières sourdes, hostiles, inhumaines, qui vous tordent nerfs et cœur, et là cette chair atroce qui déborde, qui se répand entre les draps, absence de sens, néant sensationnel…

Même pas un remords, juste une tactique, un plan, un échafaudage, trouver l’instant pour fuir, aller s’abrutir ailleurs…

Je me souviens pourtant.

Un seul de tes regards faisait jaillir des phénix aux mains des jeunes filles. La douceur de ta voix, la lumière de tes yeux, le charme premier, corrompus à jamais et traînés dans la fange pour le prix de l’efficacité.

Ton harmonie est morte, les fleurs flétrissent, les anges réclament le vouvoiement.

Sommes-nous revenus vraiment
Pour la peau de l’imaginaire ?
Sommes-nous revenus seulement
Pour blasphémer nos sens ?


XI

Je sais. Il faut bien que coulent les rivières. Il faut bien nourrir les Chinois. Mais ton ombre n’est plus pareille, je ne la reconnais plus.

Souviens-toi des espoirs anciens. La désinvolture nous semblait alors la plus belle des révoltes. Tu as tout oublié. Tu manges avec les autres désormais, tu réponds à leurs avances, tu forges tes armes dans le même acier navrant…

Oui

Tu as vendu la petite pour un chien de l’enfer.

Sommes-nous revenus vraiment
Pour brader nos plus belles fleurs ?
Sommes-nous revenus seulement
Pour lorgner la table des repus ?


XII

L’ivresse toujours, et cette déambulation macabre, tu te mens à toi-même, tu ris au-dedans de toi.

J’ai déshonoré l’innocence, j’ai raillé ses larmes et j’ai moqué ses cris.

Par-delà ce vent glacial et féroce, tu poursuis ta course, répandant tes entrailles, nez en l’air, synapses offertes. Les contours ne sont pas clairs, on devine seulement la reptation des ombres le long des pierres noires...

Sommes-nous revenus
Pour nous perdre au cœur des cités modernes ?
Sommes-nous revenus seulement
Pour abuser notre ennui ?


XIII

Un attroupement. Des corps agglutinés. Hideux.

On se pousse des coudes, on voudrait n’en rien manquer, elle est là étendue, toi seul sais son nom, ses yeux sont grand ouverts...

… cette blancheur, non, cette lividité…

Elle ne pèse plus rien, elle est désincarnée : les autres l’ont vue, c’est dire.
Ô tu ne passeras pas ton chemin, tu perdras ton cerveau.
C’en est fini vraiment.
La muse est morte.

Et c’est long, c’est bien long de porter à trépas un ange familier.
Il faut pour cela injurier toute l’innocence humaine, renier la chair de l’esprit et bénir le chaos.

Dans les méandres des plans méconnus,
Gémissent désormais les velléités d’avenir.

Tant de sang.
On ne peut y croire
Et pourtant.
Un si petit corps et tant de sang,
Un si petit corps et un si grand deuil.
Le crime est consumé comme ta dernière cigarette.

Sommes-nous revenus seulement
Pour des meurtres inconscients ?
Sommes-nous revenus enfin
Pour nous crever les yeux ?


 
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   Corto   
9/5/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
A la lecture de ce récit poétique je me sens comme de retour d'un grand voyage. J'ai vu tant de choses marquantes, belles à s'en souvenir, fugaces à vouloir les retrouver.
Je sais que ce voyage est magnifique, je sais qu'il me laissera comblé à vouloir le déguster à nouveau.

C'est un monde de sensations où rien n'est tiède mais si brûlant que je m'en approcherai à nouveau avec précautions pour ne pas déguster trop vite.
Prendre son temps pour s'imprégner de chaque évocation, chaque étape, chaque avenir.

D'ailleurs le texte lui-même invite à cette prudence en récidivant ce "Sommes-nous revenus vraiment".

Le cheminement est immense, il donne le vertige, il aspire vers des profondeurs tour à tour craintes et lumineuses. Il y a tout à la fois urgence et intemporalité. Surtout ne pas oublier que "le soleil cyclothymique s’éprend d’autres rêveurs."

Et ces mots qui "perdent toute compétence descriptive", pour nous interroger froidement:
"Sommes-nous revenus
Des ivresses figurées ?
Sommes-nous revenus
Pour mutiler nos rêves ?"

Le cheminement qui saute d'interrogations en questionnements semble sans fin mais vient ce coup de (presque) grâce:
"C’en est fini vraiment.
La muse est morte."

Le final qu'on refuse, qui révulse, qui traumatise nous accable sans rémission:
"Sommes-nous revenus enfin
Pour nous crever les yeux ?"

Ce voyage immense dans les profondeurs du ressenti, de l'espoir, du déchirement et de l'incertitude est d'une remarquable puissance.

Félicitations à l'auteur.

   papipoete   
9/5/2020
bonjour Alcirion
Je n'évite aucune forme d'écriture autre que " poésie ", une nouvelle de temps à autre bien que je ne sache pas m'y prendre pour l'analyser !
Récit poétique, quelle différence avec la nouvelle ?
Je vous ai donc lu, jusqu'à la fin, en insistant sur des passages... sur tout passage en fait, où j'ai simplement retenu que l'auteur exprimait un regret immense, un constat sur ce que l'homme et le monde est devenu ? bien peu de chose j'en conclus...
NB je vois là entre l'écrivain et moi, le gouffre de connaissance qui nous sépare, pour arriver à disserter de la sorte !
cette réflexion ( ce n'est point injure, bien au contraire ) me fait penser à l'homélie que le prêtre nous lit pendant la messe ! parfois, celle-ci coule claire comme eau de source, et une autre fois on trouve cela bien écrit, mais on est perdu !
Votre récit est si bien construit, les éléments joints par un précieux ciment, et le rythme sonne bien... mais je n'y entends rien !
" pas " serait injuste, j'aurais dû passer mon chemin !
" beaucoup " semblerait pommade que je ne sais oindre !
Aussi, je laisse qui saura boire vos paroles, vous accorder la note appropriée !

   Donaldo75   
9/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Alcirion,

Tu le sais, je ne sais pas s’ils le savent mais nous ne le savons pas nous mêmes – purée, je suis en plein questionnement existentiel, on dirait – mais j’aime ta poésie – même si j’aime encore plus tes analyses de mes propres textes mais je n’y peux rien, le cerveau humain est dominé par l’égo même chez les plus bouddhistes d’entre nous, de pauvres gars pourchassés par les Chinois dans les montagnes de l’Himalaya – et surtout l’ambition qu’elle affiche, ce qui fait des vacances en face des poèmes conservateurs que je lis souvent ici et ne commente pas du coup. Je sais, mes phrases sont un tantinet trop longues et demandent de la respiration. Jean-Marc Barr s’est noyé en lisant la dernière. Quelle idée, aussi, de lire un texte avec la tête dans l’aquarium ! Je vous jure, il y en a, des fois…

Je ne sais pas si c’est du récit poétique que tu nous livres là – d’ailleurs, au diable les définitions disait ma grand-mère, une institutrice qui avait viré grunge le jour où je lui avais fait écouter « Smells like teen spirit » de Nirvana – mais c’est de la poésie à tendance incantatoire, presque religieuse. Si je devais la comparer à de la musique, elle aurait droit à se ranger à côté des chansons de Marylin Manson. Il y a du théâtral, des effets de scène, des larmes et des pleurs presque mélangés à l’encre et aux plumes. C’est long mais le découpage en pratiquement psaumes permet au lecteur de ne pas submerger ses neurones par trop de matière, trop de lettres accrochées les unes aux autres et enchainées par des mots.

J’ai lu récemment dans un post sur un des forums locaux que le système d’évaluation ne faisait pas l’unanimité, que le « Passionnément » était proscrit par des penseurs forcément plus intelligents que les fondateurs ou tenanciers du site, que le « Vraiment pas » ne se justifiait pas et enfin que les plumes attribuées à un texte suite à ces évaluations ne valaient pas tripette. Du coup, je ne sais pas si je dois poser une évaluation ou écouter le gars qui se balade dans Paris avec une lampe à pétrole à la main en déclarant la fin des temps démarrée, le retour à l’infiniment petit et plein de concepts dont je ne comprends pas la substantielle moelle. C’est dommage, non ? Heureusement, j’ai toujours une solution grâce au génie de la musique. Je vais m’écouter un album de Marylin Manson pour me détendre les neurones, en dérider les synapses – oulalalala, je dois faire gaffe, là, les scientifiques du site vont me sortir la définition du mot synapse et la décliner en croquis jaunis et autres camisoles symboliques – et savourer ce texte à la juste valeur jusqu’à en évaluer la qualité de mon impression de lecture par un de ces « Beaucoup » flèche en haut qui flirtent dangereusement avec le décrié « Passionnément » mais ne risquent pas l’excommunication.

Bravo, ami poète. Je te félicite.

PS : l’album de Marylin Manson est Holy Wood (In the Shadow of the Valley of Death).

   Vincente   
11/5/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Une question récurrente dans le titre et au travers, "en travers" des séquences, ce "sommes-nous revenus ?" et ce questionnement lancinant qui envahit la conscience du lecteur, à s'en "crever les yeux"comme interroge encore, laissant peu d'échappatoires, la dernière phrase, forment le propos.

Si ces insistances à déplorer de notre condition actuelle, celle que cible cette dénonciation en règle des inclinations "catastrophistes", sont ici assez directes, un brin manichéennes, elles n'en abordent pas moins une "vraie question".
J'ai lu sans "fatigue" ce récit un peu long à mon sens vu ce qu'il a dire ; je n'ai pas compris en quoi les digressions multiples apportaient à chaque fois de la pertinence, à part un effet engourdissant qui pourtant contrecarre un peu l'ardeur incantatoire de la plume.
Ceci dit, j'ai trouvé très intéressante et inspirée la convocation de la "muse" poétique autour de laquelle s'articule, et pratiquement, se justifie ce récit et son orientation démonstrative. Choisir la poésie comme clé de voûte de l'expression existentielle humaine est en effet très séduisant. C'est pour moi en cela que ce "récit poétique" trouve une belle incidence, originale et pleine de signifiances.
L'invective du narrateur humanoïde à l'Homme contemporain prend ainsi une belle dimension quand intervient "la petite", la modeste, la discrète, l'insoupçonnée magicienne qui par le verbe fait… la Poésie, marqueur de l'esprit de l'Homme, plus qu'une simple manière de s'exprimer, une façon de se porter en conscience, etc… se réaliser. Capable de faire plus que réaliser le réel…

La contestation principale que je ferais au fond du propos concerne la posture du narrateur qui se place dans un état d'esprit à mon sens "abusif". Je pense qu'il outrepasse la réalité de l'état de l'humanité pour appuyer sa démonstration. Il y a une sorte de spéciosité au fait de partir de l'hypothèse que la poésie s'évanouie, ou tend à s'évanouir dans nos temps modernes ; partir de " / Sommes-nous revenus des songes ancestraux, / Paradigmes immobiles, anciennes douleurs, / Qui rassuraient l’esprit en berne ? " pour introduire une sorte de "tout ça pour ça !", une telle évolution civilisationnelle pour "gommer" le poétique (" La muse est morte. "), le tuer comme l'explicite ce vers :
" Le crime est consumé comme ta dernière cigarette. ". Je ne peux partager cette interprétation, ou alors... je n'ai pas compris l'intention du propos elle-même.

Une dernière petite chose, juste dans l'aspect graphique où des retours à la ligne menant à une première lettre en majuscule invitent à investir la ligne comme un vers. Je trouve la formule bâtarde. Cette forme "semi—versifiée" devrait présenter un avantage, d'ailleurs effectif et justifié dans le §.IV, mais sinon l'on "attend" à la lecture une concision, une scansion équilibrée (mais à quoi ?), un rendu sonore, ou autre spécificité "poétique", je n'en ai pas ressenti, non vraiment dans les trois-quarts du texte, pour moi, il n'y a pas de justification pertinente dans ce choix.

Mais d'une manière plus générale, la verve, la construction élaborée, l'intérêt qu'avoue le souci de cette problématique sont bien intéressants.

   hersen   
10/5/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
La catégorie "récit poétique", créée récemment, nous ouvre une nouvelle porte. Et c'était une bonne chose que de l'ouvrir.

Car la poésie est multiple, elle n'est pas une forme, elle est une essence, et je le ressens très fort à la lecture de ton texte.

Il est très fluide, très "coulant", on lit et on est tiré par le fond. le lecteur est en mimétisme. ce qui ne m'a pas empêchée d'avoir à le lire plusieurs fois, simplement parce que j'aime tellement cette impression d'être "dans" un récit, que certains textes nous offrent parfois.

Merci pour cette lecture très dense, merci pour la poésie.

J'avais deux-trois bricoles à dire, mais finalement, c'est même pas la peine :) j'apprends à me taire, on dirait :)))

   Pouet   
11/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Slt,

très très dense tout cela *. Très très danse d'ailleurs, des mots, macabre, du tourbillon de l'âme... Allez si on voulait comparer je parlerais bien d'un brin de Cendrars saupoudré d'Isidore Ducasse... :)

Revenus de la guerre? Revenus de nos certitudes? Revenus de nos désertions métaphysiques? Revenus de nous-mêmes très certainement.

Tant et tant d'images poétiques, d'inaudible en écho, de désespérances irisées, de fuites et d'utopies, d'errances en perfusion...

Le texte est certainement à relire, ma première lecture fut toutefois très convaincante, forte, puissante même. De l'écriture poétique de très bon niveau. Je ne vais pas jusqu'au "passionnément", parce qu'à mon sens, en "ramassant" un peu tout ça, en condensant une lichette, le propos en ressortirait peut-être plus limpide et d'autant plus percutant. (et c'est lui qui parle de limpidité... :)

Bravo.

* bah merdre, je trouve le moyen de dire la même chose que le com précédent, promis j'ai pas copié!

   Sodapop   
16/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ah Alcirion! Quelle plume ! Reconnaissable dès les premiers vers.
Cela fait un bout de temps maintenant que nous te lisons sur Oniris, et le plaisir est toujours au rendez-vous.
Tu sais à quel point je suis client de ton style ! Je sais que l’atmosphère déconcertante de ton univers est pour certains déroutant et qu’il est difficile d’accrocher le wagon. Mais encore une fois, je ne vais pas m'attarder plus sur le fond de ton texte mais, je retrouve ta plume.
C’est toi tout simplement, et dieu sais que je ne suis pas fan de la poésie longue ou en prose, mais tu es un des rares à me captiver pour lire jusqu'au bout.
Encore une fois, chapeau bas l’artiste ! ;-)


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