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Poésie en prose
AlexisGarcia : Tête flottée
 Publié le 05/09/21  -  4 commentaires  -  1918 caractères  -  86 lectures    Autres textes du même auteur

Encore un texte en bloc, ou plutôt comme la panse d'un ballon, à la trivialité sereine et joyeuse, qui enfle, qui enfle, qui enfle… sans jamais éclater, en expansion qui ne veut finir… Une version de « la grosse tête » autorisée.


Tête flottée



J’ai la tête à l’envers, j’ai la tête en l’air, j’ai la tête qui préfère la flottaison légère… Ordinairement, je n’aime pas les répétitions, ni des mots, ni des secondes, ni les eaux stagnantes aux petites vagues, ni le tricot serré du temps ou de la phrase, où sont mort-nées les images. Je cours les contradictions, et les contrejours, je parcours les controverses, et les contrenuits. Depuis longtemps, j’ai la tête en forme de pilon, qui cogne et qui concasse les granits noirs du Néant. Les murs ne me gênent pas, je me mets marteau en tête et je passe au travers. J’explose toute espèce de verticale. Mais aujourd’hui est jour d’oraison, je proclame et je célèbre. Je suis un peu solennel, comme Noël, chaque décembre, redit le Nouvel Éternel, comme Pentecôte, chaque mai, recommence le ciel. Dans l’heure, je me quitte, je me sépare, je me déleste de moi-même. Je me suis trop vu, je me suis trop aperçu, hors de moi-même encore le même, j’ai trop connu mes clones mêmes. Aujourd’hui je me dissous, je monte aérien par un couloir ascensionnel, dans un silence monacal, vers un ciel étroit et pâle, comme stationnent les ports, comme patientent les départs. Je ne prends rien ou presque, une vague idée peut-être, apparue sur une de mes fenêtres intérieures, dans mon être de colonne, le scintillement de je ne sais quoi, vu dans le plus absolu des obscurs, la profondeur je ne sais vers où, ressentie lors des tempêtes de l’âme, et, sur le blanc et le noir de mes jours, dans les mélodies tristes et lentes des pianos, qui pleurent des infinis devenus gris, je ne sais comment toujours vierges, les premières touches des couleurs. J’ai la tête à l’envers, j’ai la tête en l’air, j’ai la tête qui préfère refaire un Soleil… en rouge et jaune peut-être, en bleu et vert sûrement, de mille autres manières, des ultra-violets aux infra-tout, de je ne sais quelle matière. J’ai la tête en feu et en forme de sphère.


 
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   papipoete   
5/9/2021
 a aimé ce texte 
Pas
bonjour Alexisgarcia
Le genre ( très recherché ) de poésie où comme la tête du héros flotte, la mienne la perd, et n'ose pas me demander " t'as compris ce qu'écrivait le monsieur ? "
Nul doute que cette prose enchantera la sensibilité de certains, mais en l'état n'ai su accrocher à la locomotive de votre plume, et m'en trouve désolé...

   Vincente   
6/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"…/ Je cours les contradictions, et les contrejours, je parcours les controverses, et les contrenuits. Depuis longtemps, j’ai la tête en forme de pilon, qui cogne et qui concasse les granits noirs du Néant."

Aucun doute (même si je peux me tromper sur l'intention de l'auteur, mais à mon niveau… aucun doute !), ce "texte en bloc" a bien la "Tête flottée", et il s'épanche dans l'évanescence hypothétique de son propos. En d'autres termes, je trouve qu'il colle à ravir à l'irréelle réalité de son évocation.

J'aime beaucoup cette cohérence entre expression et sujet, une sorte d'honnêteté créatrice. De plus ici me plaît l'invitation de m'accompagner à imaginer ce qu'est cette notion de "tête" aérienne, sans accroche, sans attache, échappée d'un corps (le physique individuel, et le social aux cadres si "terre à terre"). On n'est plus dans une redéfinition de la perception de soi, mais résolument dans un voyage métaphysique qui nous entrevoit dans des capacités et une ampleur particulièrement ressourçantes.
J'aperçois ce potentiel quand par exemple "j'ai la tête qui préfère refaire un soleil…".
Entre rêve et réalité, entre pragmatisme et poésie, il y a aussi ces voyages que peut envisager un esprit en liberté…

   Anonyme   
6/9/2021
Il y a des brûlures verbales à ces mots, des incendies dirigés, de la flamme et de la passion musicale. J'aime beaucoup cette évocation des pianos, instrument chevelu et liquide, le mirage de fièvre dessiné par ces mots, la gourmandise qu'ils proposent ; c'est une tristesse colorée, peut-être mélancolique au sens hugolien, à haute température mais faible chaleur, et il faut laisser la prose longtemps contre sa joue pour en sentir la force des fléaux. Je n'aime pas les références à ces fêtes religieuses mais qu'importe ; je songe à Dagerman pour le désespoir lyrique et inaccepté, dans une langue résolument française, maîtresse de ses néologismes, mais pour l'approximation philosophique également : c'est un fouillis sans rigueur de pensée, fol élan juxtaposant des flux idéels difficiles à suivre.
Tout de même, ces blocs de prose ne sont pas une forme que je prise beaucoup. Je la trouve extrêmement exigente pour pas grand-chose, et j'aime assez les retours à la ligne, les paragraphes respirants, les souffles moins contraints.
J'espère vous y voir, surtout pendant ce septembre caniculaire où mes neurones grillent au soleil.

   embellie   
16/9/2021
 a aimé ce texte 
Pas
Ce texte est dans la rubrique Poésie en prose, mais le côté poétique ne me paraît pas très évident, même après relecture.
L'exergue nous dit « Une version de « la grosse tête » autorisée. »
L'auteur « s'autorise » et nous en avertit, mais cela suffit-il à entraîner l'agrément du lecteur ?
Pour moi cet écrit est le reflet d'un égocentrisme exacerbé qui n'attire pas trop ma sympathie.
Cette sorte d'introspection comprend une très longue phrase, si longue que j'ai du mal à en saisir le sens, et il me paraît difficile, voire impossible, d'apprécier ce que je ne comprends pas.
Désolée. Une autre fois peut-être...


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