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Poésie en prose
Alia2412 : Venise
 Publié le 30/07/15  -  7 commentaires  -  1361 caractères  -  175 lectures    Autres textes du même auteur

Rêverie sur la ville des doges.


Venise



Ombres diluviennes, arabesque alitée, sylphide onéreuse, fracas d’annulaire, ton corps lacunaire gît aux bords des écluses où les flots lagunaires caressent les pontons.

Sous un pont d’aconit pullulent les planctons et le tramway se mire dans l’étain des bas-fonds.

Liquide le silence pesant sur l’épaule.



Berceaux et linceuls voguaient sur la grève, et le vent de l’écume, et le bleu de l’étuve martèlent la mesure aux roulements des vagues où la triste chandelle boit le limon des fleuves.

La langueur des gondoles enflamme les fanaux qui se mêlaient jadis aux avenues d’orgeat.

Éteinte, une braise est restée lettre morte.



Pétales d’onyx, naufragés des pavots, lueurs délavées des canaux vaporeux, l’épiderme des quais est un jardin en graine, gravée de gemmes et de vers coruscants.

Le lustre se brise dans l’air vitrifié et le sol se couture de verre fracturé, liquide, liquide l’or des lanternes.

Les arcades ont poussé aux pavés des ruelles.



C’est le pas de l’alcool dans l’hybris du regard, c’est le port d’obsidienne dans la voix des cités.

C’est l’esquisse de mes traits, c’est l’odeur de la nuit où je vais, déliée, comme un fuseau de pierre.

Vois donc les frégates sous leurs masques de jais.


 
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   Anonyme   
30/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Je ne suis pas trop adepte de cette forme de poésie mais il y a
ici quelques belles images oniriques qui m'ont attiré.
Les flots lagunaires caressent les pontons.
La triste chandelle boit le limon des fleuves.
etc...

Cet ensemble donne une vision décalée de Venise et de son
enchantement légendaire.

Vois donc les frégates sous leurs masques de jais.

   TheDreamer   
30/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Venise est un thème qui me séduit toujours (et un thème difficile), sans doute par mon affection pour la musique baroque dont la Sérénissime était l'un des plus beaux écrins. Et puis, je ne peux dissocier la ville aux très beaux poèmes d'Henri De Régnier ou d'Albert Mérat.

J'ai trouvé de belles métaphores dans ce texte : "liquide le silence pèse sur l'épaule", "et le vent de l'écume", "lueurs délavées des canaux vaporeux", "Le lustre se brise dans l’air vitrifié et le sol se couture de verre fracturé, liquide, liquide l’or des lanternes".

Il y a quelque chose d'irréel dans l'écriture qui sied parfaitement à l'impression fugitive et fantomatique de la cité lacustre. L'auteur le pressent et nous le fait ressentir en mêlant habilement les sensations et les éléments. C'est habile.

   Anonyme   
30/7/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Plein d'images étonnantes dans votre poème. Ce qui m'empêche un peu de les apprécier comme les fleurs insolites quelles sont, c'est la mise en page, peut-être normale pour une poésie en prose, mais bon.
En gros un vers très long, un moyennement long et un plus court qui se succèdent pour moi cassent le rythme, peut-être est-ce aussi dû à la lecture à l'écran et à ma vue un peu bancale…

Mais par exemple, si je transforme un passage pour illustrer mon sentiment :

« Berceaux et linceuls voguaient sur la grève,
et le vent de l’écume,
et le bleu de l’étuve
martèlent la mesure aux roulements des vagues
où la triste chandelle boit le limon des fleuves.

La langueur des gondoles enflamme les fanaux
qui se mêlaient jadis aux avenues d’orgeat.

Éteinte, une braise est restée lettre morte. »

C'est peut-être moins original, mais pour moi c'est plus facile et assimilable, ou fluide. C'est personnel, mais qu'en dites-vous ? Il me semble aussi que ça met plus en valeur la richesse poétique du texte, qui me semble un peu « bradée » dans le vers très long, ou noyée, ou estompée par la longueur du vers, parce qu'il demande une attention plus soutenue, on a moins le temps d'apprécier en détail (et il y en a plein), ça va trop vite. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre.

Un autre bémol dans le passage suivant :
', fracas d’annulaire, ton corps lacunaire gît aux bords des écluses où les flots lagunaires caressent les pontons.' où je trouve qu'il y a au moins un 'aire' de trop. Ça alourdit un peu le style par ailleurs plus aérien…

La fin est plus assimilable peut-être parce que le plus long des vers est quand même moins long que dans les autres parties, et du coup je profite mieux de la réelle beauté de votre poésie.

Finalement ce sont les vers les plus longs qui sont un peu dommageables car le dernier 'tercet' est parfait.

À vous relire.

Cordialement.

C.

   Anonyme   
30/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Venise d'hier et d'aujourd'hui, décrite par de belles images où se mêlent plantes et pierres fines en métaphores.
" le port d’obsidienne dans la voix des cités." subtil.

   Robot   
1/8/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte à l'écriture précieuse et rêveuse qui convient bien à son objet.
Ce parcours a été plaisant.

   antonio   
12/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien
De belles images poétiques, j'adore Venise. Une simple remarque, vous versez trop dans le gongorisme.

   Anonyme   
18/7/2016
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↑
Je connais bien Venise, bien sûr que vos mots semblent nous présenter cette ville nous est présentée, cependant je ne trouve pas les images très belles comme ce "liquide le silence pesant sur l'épaule", cela n'a été nullement mon ressenti à Venise, c'est avant tout une sensation de légèreté, une communion unique entre tous les éléments, c'est à la fois simple et fort. C'est avant tout, un tout sans distinction en toute simplicité, c'est cela Venise. Il faut savoir se promener dans les ruelles étroites, pour ressentir ce "tout", il faut sortir de la vitrine que l'on fait de Venise.

Ce qui est magique justement à Venise, c'est que l'on fait abstraction à de l'environnement liquide, le regard est sans arrêt happé par tous ces palais, leur histoire, le côté jovial des vénitien(nes), tout une ambiance, de même que le carnaval reste toujours un peu présent, que je ne retrouve nullement dans votre texte, par un vocabulaire à mon goût beaucoup trop "pompeux".

Je suis vraiment désolée, mais vraiment trop peu de choses me rappelle Venise. Vous en êtes une carte postale, comme il est toujours fait, Venise c'est tout autre chose, mais pour cela il faut savoir aller à sa découverte.


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