Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
Amanalat : L'Éclatement de la Mémoire
 Publié le 01/10/12  -  9 commentaires  -  1441 caractères  -  131 lectures    Autres textes du même auteur

Un texte qui me trottait en tête depuis quelques semaines, qui joue entre le fond et la forme, comme j'aime souvent le faire ! Autant l'écrire avant que celui-ci ne disparaisse à son tour !


L'Éclatement de la Mémoire



Je pense donc je suis, je suis ce que je pense.
Je reste chevillé à cette certitude
M’accroche âme et corps face à la décrépitude
Que fait ma maladie qui lentement se…

Déjà les mots m’échappent mais je m’accroche
À ces souvenirs qui fuient de part en part
Je m’y accroche comme ultime rempart :
Mon aimée, la maison cernée de roch…

Mais ma vie file et je suis condamné
S’effilochant sans fin et sans repère
Sans s’arrêter et mon fils déjà perd
Son nom, le souvenir de sa nai…

Tout disparaît et je suis à court
D’idées car la maladie me ronge
Oui mais pas encore ! Et même en songe
Je me battrai ! Rendrai coup pour…

Comme un spasme dans le cerveau
À chaque fois est éructée
Et puis éjectée ma pensée
Comme si j’allais la vo…

Encore un mot qui s’arrache
Mais il me reste mes sens
Cette dégénérescence
Qui brûle et qui va m’ach…

Les sensations ! Pense, et
Résiste un peu encore
L’odeur, le goût, ce corps
Que tu veux ense…

Je me rattrape à
Ça et ma pensée
N’a plus de sens et
Je ne veux pas…

Trop tard et l’on
Ne peut rien faire
Et se défère
Ma volon…

C’est fini
Ma mémoire
Sans espoir
Se vi…

Fini.
Je cesse
De res-
Pi…

Corps
Noir…
Moires


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Miguel   
8/9/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Ce texte relève davantage de la poésie libre que de la néoclassique.
Cette trouvaille judicieuse du vers dégressif et du vocable inachevé, dont on comprend bien la portée métaphorique, lasse cependant par le caractère trop répétitif que lui donne la longueur du texte ; à la fin, on ne s'étonne plus. Quant à "moires", je ne saurais l'interpréter.

   Charivari   
1/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour.
Une des choses que j'apprécie le plus en poésie, c'est l'adéquation entre le fond et la forme, et ici, c'est une véritable osmose.
Le texte est percutant, bien écrit, peut-être un peu terre à terre, mais ce réalisme, c'est un choix -peut-être le meilleur possible- pour traiter ce thème...

Bref, j'ai beaucoup aimé.

Dommage ce "moires" que je n'ai absolument pas compris, et qui finit le texte.

   Anonyme   
1/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Joli texte totalement en apnée où tout est dit dans l'urgence. Décrépitude, déchéance dévalent inexorablement jusqu'au silence. Plus de traces, plus de mémoires. Merci pour cette lecture.

   pieralun   
1/10/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Amanalat,

Ce texte est on ne peut plus d'actualité, et peut émouvoir certaines personnes confrontées ou sensibles à cette maladie.
J'y suis confronté indirectement, j'y suis sensible, mais je n'ai pas été touché.
Il me semble que la poésie est un domaine où l'on ne peut pas dire les choses telles qu'elles sont; sinon, ce serait de la prose.
Qu'un malade d'Alzheimer s'exprime sur sa souffrance peut ce concevoir, mais les mots et les images de la poésies doivent suggérer; ici beaucoup trop de mots et d'expressions font appel au langage courant:
"Que fait ma maladie qui lentement se…"
"Déjà les mots m’échappent mais je m’accroche"
"Tout disparaît et je suis à court
D’idées car la maladie me ronge"
"Je me battrai ! Rendrai coup pour"…et bien d'autres encore...

Je ne fais pas un réquisitoire, cet avis est personnel.
En revanche, l'idée de raccourcir progressivement les vers en suivant le cours de l'évolution du mal est excellente.

   Arielle   
1/10/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Une trouvaille intéressante dans la forme sans aucun doute. Malheureusement le mérite de ce texte s'arrête là, à mon goût.
A force de "faire simple" pour être en adéquation avec le personnage, le vocabulaire donne dans le simpliste et se prive de toute poésie. Le résultat est assez plat en fin de compte et guère porteur d'émotion. Dommage !

   brabant   
1/10/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Amanalat,


J'aime le constat semi-autodérisoire et terriblement lucide énoncé en ouverture/fermeture dans l'exergue.

Conscience de la déconstruction inéluctable d'une identité et de tout ce qui la fait/y est attaché.


J'aime la disposition typographique du poème qui figure l'entaille d'un arbre qui va s'abattre !...
quoique...
peut-être un peu trop logique, un peu trop mathématique, démonstrative.


Ainsi que vous le montrez un/une malade d'Alzheimer a le temps de réaliser qu'il/elle en est atteint et assiste impuissant à la progression de son mal.
J'ai vu, comme beaucoup de personnes, des gens atteints de ce mal ; mais pas dans ma famille (où l'on meurt jeune, mais je sais que ce mal peut atteindre même des personnes jeunes).
Peut-être avez-vous étudié la question très avant puisque vous avez écrit ce poème, empli de sensibilité et de pudeur, aussi vous demandé-je :
L'évolution de cette terrible maladie se fait-elle dans une aussi parfaite continuité géométrique comme le laisse sous-entendre la forme en coin planté, décroissant vers l'obscurité, de votre texte (on pourrait quasiment tracer un trait à la règle), ou y a-t-il une discontinuité avec des zigzags, des pics, des ventres, des excroissances et des déflations, des retours à la conscience (à une conscience aiguë) jalonnant cette descente aux enfers ?


Quoi qu'il en soit, j'ai apprécié ce poème clair et profondément humain par-delà le désordre et la détresse/douleur qu'il évoque.


Merci !

   Blacksad   
1/10/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très bonne complémentarité entre le fond et la forme. Et j'aime beaucoup l'idée de ces mots inachevés et qui viennent pourtant rimer.
Sur le fond, ça me fait un peu penser à "Des fleurs pour Algernon", quand le "héros" se voit avec terreur et lucidité décliner inexorablement.
Je pense que le vocabulaire aurait pu être un peu plus étudié, cela aurait également permis que le fond soit affiché de manière moins explicite (le terme "maladie" est à mon sens une erreur). Peut-êtr eun peu de longueur également.

Mais globalement, une très bonne idée.

PS : comme les autres, je m'interroge sur le "moires". Est-ce une résonnance de "mémoires" ? Une trace que l'esprit a définitivement sombré ?

   So-San   
1/10/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Amanalat,
J'apprécie tout d'abord beaucoup la dynamique d'écriture qui veut jouer du fond vers la forme, ou de la forme vers le fond, c'est tout simplement excitant!
Cependant, ce texte m'a plus marqué par sa forme que par son fond. Le thème de la maladie, de la douleur, de la décadence est parfaitement cohérent avec "l'architecture" du poème. Mais quelques phrases, peut-être trop brutes, comme dites familièrement, rompent un peu avec l'harmonie du thème et de sa structure.
Enfin, tout cela pour écrire que j'ai apprécié la lecture de ce texte ingénieux.

   Anonyme   
25/8/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Le titre "L’Éclatement de la Mémoire", nous fait entrer de plein pied dans cette terrible maladie, qui morcelle peu à peu votre mémoire. C'est terrifiant de voir à quel point, elle vous anéantit jour après jour.

Votre texte est tout à fait ce que j'en attendais, par cette simplicité vous avez le ton juste, vrai, touchant, la réalité du fait vous cueille et vous empoigne, mêlée à cela la forme remarquablement explicite. Votre narration corrobore avec sensibilité tout ce que j'ai vu voir et connaître de cette maladie destructrice. L'être humain tout entier se perd dans l'obscurité profonde où nul ne peut l'en sortir.

Vous m'avez complétement captivé tant par le fond que par la forme, en parfaite adéquation l'un avec l'autre.


Oniris Copyright © 2007-2023