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Poésie classique
Anje : Noire tulipe
 Publié le 06/08/21  -  12 commentaires  -  934 caractères  -  289 lectures    Autres textes du même auteur


Noire tulipe



La passion déroule un tapis de silex
Sous mon pied harassé, poussiéreux et morose,
Enveloppe mon cœur dans ses ailes de sphex.
Pourtant, quand je parviens à l'antique narthex
Flotte un parfum de rose.

Ah ! Si j'étais abeille… Au-delà des forêts,
Sur les monts, les ruisseaux, j'ouvrirais un passage.
Tous les cahots vaincus, alors je franchirais,
Triomphal et hardi, le dangereux marais
Pour goûter son corsage.

Enfin je l'aperçois. Au bout de mon regard,
Parmi ses sœurs de sang dans la verte prairie
Sur sa hampe dressée autant qu'un étendard.
Je veux à son caïeu déposer mon égard,
Près d'elle est ma patrie.

Mais mon amour racine où pousse l'horizon
En me laissant le goût d'un éternel déboire.
À chaque pas, l'espoir retourne en sa prison.
Pourrai-je un jour porter, avant ma déraison,
La lèvre à son ciboire ?


 
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   Miguel   
23/7/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
Il est toujours gênant, quand on lit une poésie, de devoir recourir au dictionnaire; surtout pour découvrir que "caïeu" relève du vocabulaire de "l'ailliculture"; au moins cela relève l'ensemble, comme en cuisine. Mais je suis un peu taquin. Plus sérieusement, le narthex et le corsage me déconcertent quelque peu. Lequel est métaphorique ? "Enfin je l'aperçois." Et qui donc ? Le caïeu est-il aussi métaphorique ? Je suis incapable de saisir s'il s'agit d'un édifice (narthex), d'une femme (corsage) ou de la tulipe du titre. On ne sait où se cache la métaphore. Cette symbolique hermétique m'empêche d'entrer pleinement dans ce poème, au demeurant irréprochable quant à la prosodie, et plein de vers très mélodieux.

   Queribus   
30/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Que dire devant une telle perfection d'écriture; malgré plusieurs relectures, je n'ai pas trouvé la moindre trace de faute de prosodie; par ailleurs, la ponctuation est tout à fait à sa place. Votre écrit possède aussi de très belles images poétiques: "La passion déroule un tapis de silex", "Enveloppe mon cœur dans ses ailes de sphex", "Ah si j'étais abeille...""Parmi ses sœurs de sang"etc. Tout ceci témoigne, très certainement, d'une longue pratique de l'écriture poétique toute à votre honneur.Vous pouvez continuer encore longtemps ça pour le plaisir de vos lecteurs.

Bien à vous.

   Eskisse   
7/8/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Anje,

Recourir au dictionnaire ne me dérange pas. En revanche,j'ai eu du mal à décrypter le fond ( d'autres y parviendront sans doute mieux que moi, désolée ) peut-être à cause cette confusion femme-fleur engendrée par le mot " corsage " alors que l'ensemble est par ailleurs très plaisant à lire.

   papipoete   
6/8/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour Anje
Voilà bien longtemps que nous n'avons suivi l'auteur, jusqu'aux contours de ses vers !
Elle est si belle, à l'image de ces fleurs, d'elles la Tulipe Noire ; me semblant si inaccessible, qu'à chaque pas vers Elle, je recule aussitôt ! non, je ne parviendrai jamais à l'approcher à moins.. qu'une fée me transforme en abeille ? au moins, je viendrais tout près d'elle, butineuse parmi les butineuses...
NB une jolie histoire que l'on vécut sûrement tous, un jour de notre vie ! Je m'approcherai et au moment où elle demandera " vous désirez ? - rien, je voulais vous demander ma route ! "
la seconde strophe est ainsi mon interprétation, et par là même mon passage préféré !
Vous n'êtes pas avare de mots " savants ", mais sans en connaître le sens, on le devine !
et le rêve final se fait notre, pour le héros !
Les refrains hexasyllabiques semblent une révérence, sur le passage de leurs cousins alexandrins...
classique parfait !

   Anonyme   
9/8/2021
L'écriture est assez précieuse et le vocabulaire est travaillé, ce qui n'est pas pour me déplaire. Néanmoins, peut-être sont-ils encor tenus du bout des doigts et pas suffisamment maîtrisés pour appartenir à quelque souffle élevé. La retenue, le non-lyrisme ne me dérange pas, mais la phrase m'a l'air de souffrir des vers pour aller son cours, et l'imagerie baroque déployée en ce poème me donne l'impression que l'auteur n'a rien vu, au sens rimbaldien, mais voudrait voir et tourne autour de l'idée d'une Noire tulipe dont il postule l'existence sans en avoir eu la révélation. Un travail supplémentaire pourrait rendre les phrases plus fluides, plus naturelles comme l'entendrait Valéry, ce qui me rendrait plus plaisante la lecture de ce poème, mais je doute que ce soit à partir de là que j'aurai jamais le frisson d'un poème comme Le Bateau ivre, poème maladroit à bien des égards, mais contenant une puissance telle que ses vers me reviennent malgré moi dans bien des instants de ma vie.
Évidemment, je salue le défi relevé des rimes difficiles, et si vous étiez un écolier je vous mettrais une excellente note.

Bien à vous.

   Provencao   
7/8/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'ai beaucoup, beaucoup aimé cette inaccessibilité en vos mots si délicieux, si choisis, si delectables et surtout si enchanteurs..

L'accessibilité de cette Noire tulipe déborde toutes possibilités imaginées.: "Ah ! Si j'étais abeille… Au-delà des forêts,
Sur les monts, les ruisseaux, j'ouvrirais un passage.
Tous les cahots vaincus, alors je franchirais,
Triomphal et hardi, le dangereux marais
Pour goûter son corsage."
Il faudrait à vous lire qu'une félicité hors de toute passion déroulée existante ou rêvée et éternelle pour " porter la lèvre â son ciboire" se saisisse du " Ah si j'etais abeille"et l’envahisse selon un "espoir" qui ne dépend plus totalement de l'espoir... Illumination, confidence ou espoir d’un autre ordre ?

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Cristale   
7/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quel est ce malheureux prétendant aux amours impossibles à concrétiser ?
Des vers joliment déclinés dans un langage riche et une syntaxe harmonieuse.

Comment résister au charme de ce quintil final  ?

« Mais mon amour racine où pousse l'horizon
En me laissant le goût d'un éternel déboire.
À chaque pas, l'espoir retourne en sa prison.
Pourrai-je un jour porter, avant ma déraison,
La lèvre à son ciboire ? « 

Je suis ravie de retrouver votre plume après un long temps d’absence.

   jfmoods   
12/8/2021
Le topos de la femme-fleur 🌷 structure le poème. Sur le plan symbolique, le titre renvoie à l'idée d'un amour intense vécu dans la souffrance. C'est bien ce double aspect de la relation que développe le premier quintil. Aimer cause au locuteur une douleur très vive. Une métaphore particulièrement poignante ("La passion déroule un tapis de silex / Sous mon pied") illustre la dureté de l'épreuve traversée, épreuve marquée par une sensation d'étouffement ("Enveloppe mon cœur"). Malgré ces circonstances contraires, la puissance de l'amour demeure inchangée. Sur l'autel déjà ancien du désir ("l'antique narthex"), un fort marquage sensoriel persiste ("Flotte un parfum de rose")🌹. Ainsi est-il impossible au poète de renoncer à l'amour, même si celui-ci le fait continûment souffrir.

On pense immédiatement à la "Délie" de Scève, à cette femme désirable et distante qu'aucun plaidoyer, si émouvant soit-il, ne saurait infléchir en votre faveur.

Alors quoi ? Alors se rêver insecte ("Si j'étais abeille...") 🐝 pour, semblable au héros le plus audacieux ("Tous les cahots vaincus", "Triomphal et hardi"), accéder enfin (j'ouvrirais un passage", "je franchirais [...] le dangereux marais"), après un interminable périple ("Au-delà des forêts, / Sur les monts, les ruisseaux"), aux alentours de la femme fantasmée ("Pour goûter son corsage").

Alors s'approcher de cette fleur identifiable entre mille ("Parmi ses sœurs de sang") dans son inestimable majesté ("Sur sa hampe dressée autant qu'un étendard") pour lui présenter son respectueux hommage ("déposer mon égard"), lui signifier un attachement indéfectible à ses couleurs (complément de lieu : "Près d'elle est ma patrie").

Hélas, un gouffre sépare le rêve de la réalité : la femme désirée refuse toute approche. Cette passion que l'on porte en soi depuis si longtemps est purement utopique (complément de lieu : "mon amour racine où pousse l'horizon") et nourrit la profonde amertume du poète (complément de manière : "En me laissant le goût d'un éternel déboire", allégorie : "À chaque pas, l'espoir retourne en sa prison"). Si la question fermée qui clôt le texte n'attend pas de réponse, elle met clairement en perspective le douloureux destin d'un homme ("ma déraison") incapable, malgré le passage du temps, la distance physique obligée, les éternelles rebuffades, de renoncer à la femme que son coeur à élue.

Merci pour ce partage !

   Yannblev   
10/8/2021
Bonjour Anje,

Les tulipes noires n’existent pas, les objets fantasmés par des passions dévorantes pas davantage. Mais c’est souvent une sorte de quête du Graal que le désir irrésolu d’atteindre le calice où trouver un nectar d’exception.
Il en est ainsi pour l’abeille ou l’oiseau-mouche au cœur des fleurs, ou encore pour l’amoureux perdu dans les froufrous infranchissables d’un corsage.

Ce texte est bien servi par une prosodie rigoureuse, harmonieuse et fluide et très agréable à lire. Tout ce qui n’est pas dit est cependant bien évoqué et la complicité avec l’auteur est avancée. Une poésie qui se mérite en quelque sorte.

J’avoue pourtant avoir trébuché d’emblée sur la première strophe qui m’obligea à chercher chez Larousse ce qu’était ce « sphex » ailé… en fait une insignifiante bestiole dont on imagine assez mal les ailes envelopper un cœur passionné. Alors en passant le « narthex », je me suis dit, qu’outre la rose, l’endroit qui semait ses « silex » sentait aussi un peu le dictionnaire de rimes et je suis moins fan.

En tous les cas merci pour ce butinage.

   Myo   
13/8/2021
Un écrit sans doute trop pointu pour qu'il me touche vraiment.
Une tulipe noire, raffinée, peut-être un peu surfaite, que je regarde de loin sans oser me l'approprier.

Pourtant son charme est indéniable et suscite la curiosité mais son langage mystérieux ne peut que m'effleurer.
Dommage, j'aurais aimé la connaître davantage.

Bravo pour la travail de versification soigné.

Myo

   Robot   
16/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai admiré la dextérité avec laquelle sont amenées des rimes peu usitées dans le premier quintil. Une quête un peu désespérée de l'amour absolu qui s'échappe alors qu'on croyait le tenir en laissant "le goût d'un éternel déboire"
Le dernier quintil, mon préféré, est une réussite poétique.

   EtienneNorvins   
19/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Anje,
Merci pour ce joli texte, plein de complexes ambiguïtés. J'avoue toutefois avoir failli décrocher au 'morose' du deuxième vers, qui semble là juste pour la rime... Cela fait beaucoup pour un pied - déjà harassé et poussiéreux ! On attendrait un peu plus de gnose que d'arthrose... Mais ce sera tout pour ma glose.
Belle journée,
Respectueusement.


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