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Poésie néo-classique
Anje : Pour le temps qui nous reste
 Publié le 13/01/19  -  15 commentaires  -  1617 caractères  -  317 lectures    Autres textes du même auteur

Rencontre tardive d'un troubadour et une comtesse.


Pour le temps qui nous reste



Pour le temps qui nous reste, à l'avenir compté,
J'accorderai ma lyre aux souffles de l'automne
Et nous fredonnerons à travers le comté.

Sous le vieil arbre d'or où le ver pelotonne
Son ténu fil de soie, habilement, sans bruit,
Nous irons clapoter ce que le ru chantonne.

Nous nous arrêterons dans la forêt qui bruit,
Adolescents fanés, pour graver dans l'écorce
D'un chêne druidique un amour reconstruit.

Et sûrs de notre foi que le savoir renforce
Nous jurerons le ciel qu'à l'infini succinct,
Comme Alcor et Mizar, nous luirons sans divorce.

Parmi les tournesols que butine un essaim,
Nous prendrons, ma colombe, une gerbe fleurie
Pour mettre à vos bouquets un peu d'ambre succin.

Nous y ajouterons pour plus de rêverie
Du coquelicot bleu des océans de blé
Que vous arrangerez dans une poterie.

En traînante gambade et le dos accablé,
Aux prés d'insouciance où courent les folâtres
Agneaux de nos moutons, nous aurons l'œil comblé.

Abandonnant alors nos houlettes de pâtres,
Nous danserons, mon ange, étonnant le bercail,
Près du tilleul en fleurs, telles des apis âtres.

Poussés par le noroît, nos mains au gouvernail
Sur les flots de l'osmose on coulera de source
Devers l'éternité, la voile en éventail.

Nous prierons tous les dieux, la lune et la grande ourse,
Cet animal céleste à jamais indompté,
De tenir le soleil et ralentir sa course

Pour le temps qui nous reste, à l'avenir compté.


 
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   Gemini   
22/12/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Quand nous serons bien vieux, au soir à la chandelle...
J’ai eu la nette impression que la comtesse n’était là que pour le jeu de mots compté/comté, parce que rien d’autre dans le texte ne laisse supposer un titre (ni même une qualité) à la destinataire du poème.
L’angle est original : on n’aborde pas la fin de course comme le départ. La conscience du couperet final relativise bien des choses. Je trouve cependant au troubadour beaucoup de verdeur dans sa sagesse. Sous un amour aussi courtois que cahotant, on sent une sève ardente. Il conte fleurette à la comtesse, et j’ai parfois eu l’impression qu’il reprenait des standards ayant fait recette dans le passé pour les rejouer devant sa nouvelle conquête. Troubadour et joli cœur !
Inutile de nier que c’est excellemment dit (dans un futur de circonstance), sauf peut-être ce double participe présent de la huitième strophe, ce « on » du v26 (on employé au sens de nous) qui emprunte au registre familier, et je pense que "avettes" étant féminin, il fallait écrire "telles" au v24.
De plus, c’est excellemment versifié (avec de belles rimes et des mots choisis), sauf ce petit hiatus : « Nous y ajouterons » v16.
Élégant.

PS : Dans la dernière strophe, je ne sais pas si le rapprochement de bateau (sous-entendu) et d’osmose a été voulu, mais si c’est le cas, chapeau pour le double sens.

   Queribus   
22/12/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Votre texte m'inspire les remarques suivantes:
Tout d'abord, j'ai bien remarqué la perfection de l'écriture et le parcours sans faute dans les règles draconiennes de la poésie classique, ce qui devient de plus en plus rare.
J'ai aussi remarqué ce défaut qu'on retrouve souvent chez les Classiques: des phrases et des mots très "léchés" qui manquent un peu de spontanéité et vont même vers la préciosité, ce qui les rend élitistes et réservés à une minorité.
J'ai enfin trouvé le texte un peu long: dix tercets me semblent vraiment un maximum mais pourquoi pas si c'est votre choix.

En conclusion, malgré les défauts précités, j'ai beaucoup apprécié la qualité et la perfection de votre écriture dont beaucoup devraient s'inspirer. À une prochaine fois j'espère.

Bien à vous.

   Miguel   
23/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quel beau poème ! J'en goûte le rythme doux, la musicalité, les images, tout. Quel dommage qu'il y ait cet hiatus, "Nous y ajouterons", cela appelle une modification ; mon extase a aussi été un peu bousculée par le familier "on coulera..." (je vois bien qu'un "nous" ici rendait le vers faux, mais quand même) qui ne plane pas au même niveau que le reste de l'expression. Mais enfin ce fut un très beau moment que cette lecture.

   Anonyme   
13/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Une écriture raffinée pour nous conter une idylle qui surprend tardivement ces deux êtres ; mais ils vont la vivre intensément durant le temps qul leur reste.
"Nous prierons tous les dieux, la lune et la grande ourse,
Cet animal céleste à jamais indompté,
De tenir le soleil et ralentir sa course".

Par contre ce " on ", dans l'avant dernier tercet, fait figure d'intrus.
A mon sens, ce dit tercet ne me semble pas important.

   Donaldo75   
13/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Anje,

Voici du travail d'orfèvre, me suis-je dit à la première lecture. Et le relire conforte cette impression. Le poème est raffiné, très bien composé, agréable à la lecture car il coule tout seul et les images sont belles, dans une douce tonalité.

Bravo !

Donaldo

   Anonyme   
13/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir

Une terza-rima sur Oniris, c'est suffisamment rare pour que j'apprécie
ce moment de lecture.
Pour le temps qui nous reste profitons de l'instant présent, on sent
du Lamartine, non pas par la forme qui n'est réapparue qu'avec
les parnassiens mais par le fond et son étayage romantique.

Un beau travail, une belle composition.

   Cristale   
13/1/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
L'amour n'a pas d'âge: j'imagine malicieusement le troubadour et la comtesse "sous le vieil arbre d'or... habilement, sans bruit," allant "...clapoter ce que le ru chantonne"

J'aime cette coquinerie juvénile de la quatrième saison et je suis ravie de lire cette élégie dans son corset de dentelles joliment brodé.

Les détails prosodiques mis à part et déjà évoqués, je m'attache à l'ensemble de cette terza-rima parfaitement bien menée. Voilà un auteur qui ne lésine pas sur l'effort et le résultat en est plus que visible : forme et fond s'harmonisent pour le plaisir de la lectrice que je suis.

Je me demande si "bruit" en tant que verbe conjugué ne fait pas diérèse "bru-it" comme "bru-ire". Paresseuse que je suis, je regarderai cela plus tard mais je pense que oui.

La poésie classique vous sied Anje, les petits diables de hiatus ne sont là que pour éviter à la plume de s'endormir.

Bravo !
Cristale

   papipoete   
13/1/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
bonsoir Anje
" pour le temps qui nous reste ", allons voir mignonne... ma mie, écoutez ce que mon coeur vous dit, alors que mes yeux se noient dans les vôtres ; prenez ma main, et allons danser près du tilleul en fleurs...pour le temps qui nous reste .
NB " eh, toi viens voir là que j'te montre c'que j'sais faire ; t'en verras de toutes les couleurs, me suppliera de t'monter sur ma mob' ! "
Et Anje dit la même chose à l'élue de son coeur différemment, et chantent les alexandrins, et étincellent les rubis de ses rimes ; et je rêve de ce temps où les oiseaux des bois et la mousse étaient le décor de ces jeux d'amour !
Je voudrais détacher une pépite à ce lit de plaisir, mais tout est superbe ! le deuxième tercet est si joli avec ce "...que le ru chantonne "
les ménestrels existent encore, la preuve !
le 7e vers avec " bru/it " en diérèse empêcha peut-être la forme " classique " ?

   Coeurdeloup   
13/1/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonsoir Anje

Dommage que ce hiatus qui a malencontreusement échappé à votre attention empêche de classer ce poème en classique… Il l'aurait mérité et eut été parfait aussi bien dans la forme que dans le fond.

Pour ma part j'ai aimé la douceur, la musique des vers, la délicatesse et l 'originalité pour narrer l'amour qui a surpris ces deux êtres à l'automne de leur vie.

Et c'est vrai l'amour n'a pas d'âge !

Bravo pour cette "pépite" que vous nous avez offerte.

   pieralun   
14/1/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très joli poème en terme de sonorités, de rythme, de fluidité.

J’aime moins le ton vieillot, Ronsardien, qui ne me semble plus adapté à la poésie d’aujourd’hui, mais c’est très personnel.
C’est un peu comme si je découvrais un très beau Le Caravage en fin de période impressionniste au milieu des Monnet, Manet, puis Van Gogh ou Cezanne.

   domi   
14/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très poétique terza rima avec ses rimes enchevêtrées (même si j'aime moins la 4ème strophe, mais cela est dû à la difficulté de cette forme).
L'avant dernière strophe a déjà été signalée, le "nous", remplacé par "on", manque vraiment.
C'est un beau et long poème d'amour, bravo.

   Anonyme   
14/1/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Anje,

L'image de ces ''adolescents fanés'' éveille quelque chose de nostalgique, qui finalement ajoute au sépia du temps qui passe. Néanmoins, en vous lisant je n'arrive pas à me débarrasser totalement de cette musique particulière distillée par des vers métrés et travaillés pour donner du Classique, comme un trait forcé qui saute au visage.

Pour vous avoir lu ailleurs, dans les forums où l'on s'amuse notamment, j'ai pu apprécier toute la grande et subtile finesse de votre esprit et je suis certaine que votre poésie aurait à y gagner à s'autoriser plus de liberté dans l'expression. C'est un peu comme si je lisais deux Anje...

Ceci dit, je suis loin d'être experte en prosodie et vos pairs ont tranché à votre avantage côté technique. Je n'ai que mon ressenti à fleur de peau à vous proposer, parce que le thème me touche et que certaines de vos images me parlent au-delà des tournures que vous avez empruntées.

J'ai toutefois passé un moment agréable à vous lire.
Merci pour cela


Cat

   LenineBosquet   
14/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour, le thème me cause guère mais quelle élégance dans l'écriture ! Il y a juste ce "comté" vers 3 qui m'a semblé surgir de nulle part. Broutille. Et bravo.

   Anonyme   
15/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Écriture soignée, de belles images, une fluidité à la lecture sans oublier cette agréable musicalité donnent à votre poème beauté et élégance .

   Davide   
25/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Anje,

Je suis rarement touché à ce point par les poèmes que je lis.
Ce que j'adore dans l'écriture, ici (et dans d'autres poèmes que je découvre de l'auteur), c'est cette capacité à broder une "fantaisie poétique".
Je veux dire : transfigurer la réalité, faire coexister la dimension onirique et la dimension du réel, sans renier ni l'une ni l'autre (comme dans "Saga lunetière" dans un autre registre ou "Plume et fusil").
La magie de l'imaginaire donne à la réalité une couleur poétique incroyablement touchante.

Je vois dans ce poème une écriture magnifiquement travaillée où chaque mot semble avoir été posé avec la délicatesse d'un rayon de soleil sur la joue, créant un kaléidoscope d'images superbes.
Le poème devient un univers, une invitation au voyage, une composition d'un instant...
Merci Anje, c'est vraiment très beau !

Davide


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