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Poésie contemporaine
Annick : La berge babilleuse
 Publié le 28/06/18  -  10 commentaires  -  1101 caractères  -  192 lectures    Autres textes du même auteur



La berge babilleuse



Un large pont de pierre enjambe le cours d'eau
Dont les flots turbulents arrosent la grande arche.
Un beau lierre grimpant, dans une longue marche,
Ondule élégamment au-dessous de l'arceau.

Dans une anse dormante, une jolie baigneuse,
Que l'eau vêt d'une robe aux mille et un cristaux,
Nage en éclaboussant la berge babilleuse
Où se cachent l'abeille et le nid des oiseaux.

Entre ses doigts menus glisse un fringant poisson,
Qui, d'un élan fougueux, se perd dans son chignon.
Et l'on croit voir la nacre ambrée de son écaille
Briller comme une fleur dans les fins cheveux paille.

L'enivrante églantine a des senteurs bleutées
Qui font tourner la tête au rossignol chanteur.
La blancheur d'Aphrodite éveille le pêcheur...
Belle enfant, la nuit tombe, au milieu des pensées !

La forêt alentour s'assoupit doucement
Pendant que deux yeux noirs subitement s'allument.
La terre s'obscurcit et les rives s'embrument
Pour cacher leur eau rouge et leur gémissement.


 
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   papipoete   
28/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Annick
Dans la rivière où tout est tranquille, à part la berge qui babille, une ondine se baigne ... un peintre pourrait immortaliser le tableau, cette baigneuse à la " robe aux mille et un cristaux ", alors que peu à peu l'ombre tombe, la nuit prépare son lit ; point de Courbet alentour de ses pinceaux muni, mais deux yeux noirs s'allument, attendent leur moment !
NB ne me croyez pas prétentieux, mais j'aime votre écriture parce qu'elle ressemble à la mienne ( quand ma plume brille ! ) .
Quel cadre enchanteur que celui dépeint ici ! De beaux vers tels le 6e et les 9e et 10e et le lecteur s'alanguit sur la berge, à contempler la naïade ... mais il n'est pas seul et la dernière strophe glace peu à peu le sang .
cela doit sauter aux yeux, mais je vois pas ce qui s'oppose au " néo-classique " ?

   Anonyme   
28/6/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour.

Je suis assez mitigé sur ce texte. Si l'on peut trouver un certain charme
aux quatre premiers quatrains, même si quelques formulations
sont assez maladroites, après plusieurs lectures, j'en suis encore
à me demander ce que l'auteur a bien voulu nous conter avec
la strophe ultime.

J'aime bien la longue marche du lierre (beau devrait être changé).
au-dessous ou en-dessous ?
J'aime bien l'image de l'écaille de nacre du poisson qui brille
dans les cheveux de la belle même si quelques formulations
comme le fringant poisson (tant qu'à faire une inversion j'aurais
choisi petit) ou les fins cheveux paille, sont quelque peu aléatoires.

La suite s'enrobe de mystère, peut-être que l'auteur ait voulu
nous conter le mythe d'Aphrodite au bain ?

Bon, au final et comme je l'ai déjà dit, un texte qui ne manque
pas de charme par endroit mais qui mériterait d'être repris.

   LylianR   
14/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce poème est tout en sensualité retenue : le poisson est assimilé à un homme séducteur, voire un amoureux : un fringant poisson, un élan fougueux, se perd dans son chignon.

La nature même est gagnée par cette suggestion :
Que l'eau vêt d'une robe aux mille et un cristaux...

L'enivrante églantine a des senteurs bleutées
Qui font tourner la tête au rossignol chanteur.

Les trois premières strophes font la part belle à l'insouciance. Tout est mouvement :
Dont les flots turbulents arrosent la grande arche.
Un beau lierre grimpant, dans une longue marche,
Ondule élégamment au-dessous de l'arceau...

Les deux dernières figent et assombrissent le tableau, il y a comme une mise en garde du narrateur :
La blancheur d'Aphrodite éveille le pêcheur...
Belle enfant, la nuit tombe, au milieu des pensées !

Et le couperet tombe mais seulement au dernier vers comme pour ménager l'effet de surprise. Sans doute une agression contre la belle nageuse :
Pour cacher leur eau rouge et leur gémissement.

J'ai apprécié ce poème aux images délicates :
Et l'on croit voir la nacre ambrée de son écaille
Briller comme une fleur dans les fins cheveux paille.

Un bon moment de lecture.

   Anonyme   
28/6/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
L'entame plante un joli décor. Puis une belle naïade vient ajouter au charme du tableau.
Quatre strophes délicates et agréables à lire.

Et puis ça part en queue de poisson - à mon avis - avec cette chute dont je ne décèle pas vraiment le sens.

A qui appartiennent ces " deux yeux noirs " qui " subitement s'allument " et pourquoi l'eau des rives est-elle rouge ? De sang ?

   Queribus   
29/6/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Tout d'abord, je me permettrais une petite remarque sur la forme: votre poème est construit à la fois avec des vers embrassé (strophe1,4et 5,)des vers croisés (strophe2), des vers plats (strophe3); je trouve que ceci fait une peu désordre mais nous sommes en poésie contemporaine et pourquoi pas. De plus, vous faites très souvent rimer des vers de même nature (noms: eau-arceau, arche-marche, poisson-chignon, écaille-paille,, chanteur-pêcheur) , des verbes: s'allument, s'embrument); je pense qu'il aurait été bon de varier un peu.

Le fonds m'apparait un peu confus sans véritable ligne directrice mais comporte de très belles images poétiques.

En conclusion, le bilan m'apparait tout de même plutôt positif et mérite une appréciation positive.

Bien à vous.

   jfmoods   
29/6/2018
Ce poème est composé de cinq quatrains à rimes embrassées, croisées et suivies, pauvres, suffisantes et riches, égalitairement réparties entre féminines et masculines.

Le texte se présente comme une réflexion sur l'imaginaire de l'eau.

Le regard suit le fil de l'eau et voit s'exalter le décor. Un jeu filé de personnifications rythme la progression sur cet espace scénique affable, soudain transfiguré, peuplé de fantasmagories, habillé d'une tonalité merveilleuse ("Un beau lierre grimpant, dans une longue marche, / Ondule élégamment au-dessous de l'arceau", "une jolie baigneuse, / Que l'eau vêt d'une robe aux mille et un cristaux / Nage en éclaboussant la berge babilleuse", "un fringant poisson, / Qui, d'un élan fougueux, se perd dans son chignon", "l'on croit voir la nacre ambrée de son écaille / Briller comme une fleur", "L'enivrante églantine a des senteurs bleutées / Qui font tourner la tête au rossignol chanteur", "La blancheur d'Aphrodite éveille le pêcheur").

Le temps s'écoule ainsi, interminablement, sur cette surface dont les riches miroitements alimentent notre monde intérieur. Pendant des heures, on se perd dans les infinies métamorphoses de l'eau.

Soudain, c'est le soir ("Belle enfant, la nuit tombe, au milieu des pensées !", "La forêt alentour s'assoupit doucement").

L'obscurité qui s'avance ouvre alors, avec la perte progressive des repères, une tonalité fantastique. L'eau accueillante devient eau menaçante, vectrice de toutes nos peurs ("deux yeux noirs subitement s'allument", "les rives s'embrument / Pour cacher leur eau rouge et leur gémissement").

Merci pour ce partage !

   Anonyme   
30/6/2018
Bonjour,
Il y a dans votre poème de la délicatesse et de la grâce. La lecture est une caresse jusqu'aux deux ultimes vers où j'ai perçu quelque chose que je n'ai pas compris. La nuit a ses secrets.
:-)

   Donaldo75   
30/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Annick,

J'ai beaucoup aimé cette douce poésie dont les mots coulent à la lecture.

"Dans une anse dormante, une jolie baigneuse,
Que l'eau vêt d'une robe aux mille et un cristaux,
Nage en éclaboussant la berge babilleuse
Où se cachent l'abeille et le nid des oiseaux"

J'ai eu l'impression de contempler un tableau impressionniste.

"La forêt alentour s'assoupit doucement
Pendant que deux yeux noirs subitement s'allument.
La terre s'obscurcit et les rives s'embrument
Pour cacher leur eau rouge et leur gémissement."

Ce dernier quatrain m'a fait penser à un tableau de William Turner, quand le soleil se couche et que la lumière devient diffuse, un peu menaçante, annonçant le règne prochain de la nuit.

Bravo !

Donaldo

   Annick   
1/7/2018

   Robot   
3/7/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup apprécié de suivre cette berge babilleuse. D'abord le titre est tout un programme. C'est important les titres. Un parcours champêtre édénique que la nuit vient interrompre pour en donner une vision que l'imagination rend un peu moins charmante.


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