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Poésie néo-classique
Annick : La maison abandonnée
 Publié le 16/03/24  -  13 commentaires  -  1056 caractères  -  226 lectures    Autres textes du même auteur


La maison abandonnée



Ses murailles creusées de rides,
Par où se glissent les lézards,
Ont des allures de vieillards
Au regard de fenêtres vides.

Son vieux portail bringuebalant
Où n'entre plus ni chant ni rire,
Béant, au vent, râle et expire
Ainsi qu'une bouche sans dent.

Des plâtres à la mine grise,
Une araignée dans un recoin
File sa dentelle avec soin,
Balancelle sous l'âpre bise.

Une fissure, un craquement,
Son triste fondement chancelle ;
Qui saurait un instant pour elle
Verser une larme d'enfant ?

Au grenier, ses frêles solives
Se courbent sous le poids des ans ;
Vermoulues, brunies sur leurs flancs,
Elles s'effondrent, maladives.

Bientôt les jours consumeront
Le clos que hantent les fantômes,
Les bouquets fanés, les arômes,
Les restes de cette maison.

Sur le toit, quelques tourterelles
Se souviennent des jours heureux :
Dans le fenil, les amoureux
Riaient en croquant des airelles…


 
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   Robot   
29/2/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une visite nostalgique de cette maison abandonnée. Le narrateur nous entraîne dans des sensations de regard, d'écoute et de silence. Curieusement si j'ai perçu de la nostalgie, je n'ai pas ressenti de tristesse. Simplement le rappel que cette maison à vécu et dont les aîtres nous transmettent la mémoire.

   poldutor   
5/3/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour
Belle description d'une maison abandonnée que le temps et les éléments dégradent.
La description est féroce, rien n'est oublié : les murs, les plâtres, les fissures, les solives voilées, même le clos abandonné depuis longtemps ; mais le dernier quatrain, adouci le descriptif.
Il est toujours triste de voir la décrépitude d'un logis qui a sans doute vécu des bonheurs.
Des octosyllabes pour un beau poème sans prétention.
Bravo.
poldutor en E.L

   Provencao   
16/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Annick,


"Des plâtres à la mine grise,
Une araignée dans un recoin
File sa dentelle avec soin,
Balancelle sous l'âpre bise."

J'ai bien aimé cet instant présent élaboré sans évocation au passé, un passé identifié sans faire appel au présent, qui ne résulte pas d’une disparition, mais naît contemporain du présent.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
16/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Annick
Qui ne connut pas de maison abandonnée, de mémé et pépé ou simplement un repaire pour Paulette et Michel des Jeux Interdits, pour y jouer leur enfance ; et plus tard un nid d'amoureux, sur la banquette-arrière, un samedi-soir sur la Terre...
Chaque détail de votre poème sonne juste ; on s'y croit à voir cette toile d'araignée qui se balance, cette lézarde aux lézards, ce squelette de chaux qui menace de s'écrouler...
NB on dira ( certains auteurs ) que sujet + verbe + COD, font de ces lignes un exercice trop conventionnel, suranné façon narration... mais moi, j'aime cette carte-postale comme postée depuis les bancs de l'école au pupitre et son encrier...
Chaque ligne me fait songer " oui, et puis il y avait cela aussi "
Ce mur qu'un étai soutenait, au risque de choir sur quelque rêveur, ou enfant y cueillant quelque pâquerette ; un jour venir, quand on ôta cette poutre... le mur ne bougea pas ! il fallut l'abattre !
quel passage me plaît davantage ? pas facile ! tout me sourit ! mais le premier quatrain peut-être
la dernière strophe emplie de bonheur, donne envie de la faire porter par une colombe jusqu'en Ukraine... ou autre
des octosyllabes qui coulent comme un joyeux ruisseau néo-classique
bravo chère Madame !

   Cristale   
16/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un joli rendu que cette triste ambiance comme une toile délavée par le soleil, la pluie, et l'usure du temps.
J'en suis d'autant plus touchée que je crois l'avoir vue cette maison délabrée, abandonnée et livrée aux bras féroces des fourches des pelleteuses ne laissant qu'un terrain aplani pour un semis de construction d'immeubles sans âme. J'ai ramassé et gardé précieusement une vieille clé, tordue par la broyeuse, le seul objet qui a survécu au massacre et tellement riche de vies passées, d'empreintes invisibles.
Cette maison que l'auteur décrit avec tant de précision vit encore un peu dans ses vers pétris d'une triste réalité où plane la nostalgie des plus doux souvenirs.
C'est bien de faire vivre encore un peu ce qui disparaît petit à petit.
Merci d'offrir un écrin poétique à celle qui vit grandir, aussi mourir, sans doute plusieurs générations

   Corto   
16/3/2024
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Je ne suis pas enthousiaste devant cette "maison abandonnée". Le sujet reste trop matériel et ne renonce guère aux poncifs: "murailles creusées de rides"; "fenêtres vides"; "portail bringuebalant; "araignée dans un recoin" ; "ses frêles solives se courbent sous le poids des ans".

Je m'arrête là et je demande qu'a-t-elle vécu cette maison ? Car une maison est faite pour vivre, depuis que les maisons existent. Une maison c'est une vie, un projet.

Et si on faisait parler les tourterelles qui "Se souviennent des jours heureux" ?

ou même écouter Françoise Hardy:
"Le temps a passé, et me revoilà
Cherchant en vain la maison que j'aimais
Où sont les pierres et où sont les roses?
Toutes ces choses auxquelles je tenais
D'elles et de mes amis plus une trace
D'autres gens, d'autres maisons ont volé leurs places...


PS: je fréquente bien des lézards mais aucun n'a "des allures de vieillards".

   Damy   
17/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Il y avait une "vieille maison" au paradis de mon enfance, le Moulin. Elle abritait pépé et mémé qui construisirent plus tard une grande maison neuve abritant 4 générations. La vieille maison ne servit plus que de grange et d'entrepôt, mais j'imaginais la vie intime des grands parents.

Votre maison abandonnée ravive, heureusement, des souvenirs vieux de plus de… 60 ans.

Merci, Annick

   Ioledane   
17/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Je suis sensible moi aussi à ces vieilles maisons abandonnées, où subsiste néanmoins encore un peu d'âme ...
Vous savez su à merveille retranscrire cette atmosphère si particulière, de manière joliment imagée, et avec une plume fluide.
Merci à vous pour cette belle lecture dominicale.

   Geigei   
17/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Annick,

Ce que l'on garde d'un article de presse, d'un texte court en général, c'est la fin. La chute. Et là, nous sommes servis ! J'ai été touché.

Dans le cœur du texte, la personnification, comme pour le portail avec :
"Béant, au vent, râle et expire
Ainsi qu'une bouche sans dent."

fonctionne à merveille.

Une description bien menée. Une émotion attendrie.

Bravo !

   Myndie   
18/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Annick,

Ton poème a beaucoup d'attraits, le premier étant peut-être la douce émotion émanant des vers. J'aime beaucoup son côté pictural et l'idée d'associer l'organique (regard vide, bouche édentée, vieillesse et mort) au minéral et à la matière(la pierre, le plâtre, les poutres...).
J'ai aussi beaucoup apprécié les tournures poétiques qui l'émaillent et l'enrichissent :
« Des plâtres à la mine grise,
Une araignée dans un recoin
File sa dentelle avec soin,
Balancelle sous l'âpre bise. »

C'est un joli poème d’atmosphère qui me semble cependant hésiter entre beauté des images et prosaïsme de certaines formulations.
Mais par comparaison, la dernière strophe rend toute sa luminosité au regard ému que porte la poétesse sur cette maison abandonnée.

Merci Annick pour cette jolie lecture !

   Graoully   
18/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Thème romantique par excellence ( rappelons-nous Hugo, par exemple : "Ma maison me regarde et ne me connaît plus") traité au moyen d'images qui, sans être inattendues, se révèlent justes et sont assez judicieusement amenées pour donner l'illusion de la fraîcheur : un charmant trompe-l’œil, ce petit poème.

Il faut noter le jeu - verlainien - sur l'alternance des rimes masculines et féminines qui fait en grande partie la musique d'ensemble, ainsi que ce lapidaire questionnement :

"Qui saurait un instant pour elle
Verser une larme d'enfant ?"

dont l’enjeu est plus sérieux qu'il n'y paraît.

G.

   Annick   
18/3/2024

   Catelena   
21/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
C'est une maison qui te ressemble, Annick.
Elle chemine tranquille tout le long de sa vie, douce et solide à la fois.

Là où la ressemblance s'arrête, toutefois, et malgré la sérénité intense qui se dégage du lieu, c'est lorsque s'invitent ''ses murailles creusées de rides'' aux ''allures de vieillards''. ^^

Le portrait est dessiné au cordeau. On ''voit'' cette maison, on y ''respire'' tout autour sa vie passée.

C'est une maison qui me touche infiniment car tu as su lui donner une âme qui vibre tout le long de ton poème jusqu'à son point final.

Bravo, et merci pour le partage.

à te relire.

Cat


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