Une belle célébration de retrouvailles; enfin de la poésie heureuse. Tout est excellemment exprimé : description, sentiments, et même les suggestions de bon goût qui nous épargnent le détail. Ce "je" qui s'adresse à ce "tu" crée une atmosphère intimiste et sensuelle. Les vers sont très musicaux. Cette lecture est apaisante. Il n'y a que "la scène opportune" qui ne me convainc pas.

Aussi doux que les pétales des roses...
Ici est un jardin de vers où la poésie fleure délicieusement bon...
Fleurs des poètes qui ont chanté la grâce de celles-ci, embaumé leur poésie de leurs charmes...

Un poème bucolique où l'amour se butine sous les doigts printaniers au milieu des fleurs sans épines...

C'est un petit écrin de velours, ce texte !
Les vers s'emmêlent avec tendresse comme des rosiers grimpants dont la beauté et l'éclat ne nous lassent jamais.

Dans le festival inattendu de poésie classique qui nous est proposé actuellement, ce joli sonnet tient une belle et enviable place.

Beaucoup de douceur, beaucoup d’élégance , de charme et de poésie et une touche délicate de sensualité dans les tercets qui ne peuvent pas laisser insensible.

Une alliance subtile entre la nature paisible, la beauté féminine et celle des roses toujours si aimablement nommées, qui suscite une émotion passionnée…
Comment ne pas succomber au plaisir de la lecture.

Bravo et Merci pour cet envoûtant poème.

En EL
Lebarde

Magnifique bouquet plein de charme et de délicatesse qui glisse d'un bouton de rose floral (strophes 1 et 2) à un autre plus intime (strophes 3 et 4). Non sans oublier d'honorer au passage dans un même élan les poètes ( "Lady de La Fontaine ou Dame de Nerval"). Le vers 2 ("Il fait toujours bon vivre au coeur de ton jardin") riche rétrospectivement de sous-entendus et de promesses, prend alors une toute autre saveur. C'est très bien fait. Le sommet est atteint avec ce vers et demi : "Une rose amoureuse a mêlée sa rosée / au plumet d'un roseau". Superbe image se mêlant au jeu sur les sonorités (à la fois assonnance et allitération) que j'ai plaisir à me répéter. J'ai beaucoup aimé cette lecture. Seule l'apparition d'Aladin parmi ces noms de roses m'a surpris un bref instant. Et puis, non finalement.
Sur un thème pourtant rebattu et dans une écriture classique, la plus exigeante qui soit, je suis toujours étonné de voir qu'il est encore possible de s'exprimer avec autant d'élégance et de légèreté. Bravo !

Bonjour Cristale

Je n'ose effleuré, tant c'est doux et beau

Je ne suis que vielles épines et buisson bien maladroit

Vous avez enchanté ma matinée et vous en remercie

Bonjour,

Amours cosmiques ("Le cosmos nous convie à son grand festival…" ) où les deux corps prêts à exulter, - préparés en cela par les caresses prodigués aux roses, - semblent être aux ordres des évènements célestes : la lune sonne l'heure des ébats, le soleil y met fin.

Les allusions clairement sexuelles du dernier quatrain (rose, rosée, plumet) font de ce poème de prime abord très sage un texte à la finalité érotique. D'ailleurs, on peut se demander si les vers dans leur ensemble ne forment pas une unique et continue métaphore sexuelle.


J'avoue me triturer encore les méninges sur le passage suivant :

"La nuit nous a bercés jusqu’au petit matin
Entre ses draps de soie où, d’un rayon mutin,
Le soleil s’est glissé sur la scène opportune."

...que je trouve moins limpide que le reste, et ne comprends guère la référence à Aladin du premier quatrain, incompréhension sans doute due à une lacune personnelle sur le sujet que je pourrais facilement combler avec une rapide recherche sur la toile, mais comme je suis paresseux...

G.

bonjour Cristale
Je me suis approché de ton jardin, où tels " doigts d'Aladin " tu fis naître la reine des fleurs, que tu baptises d'un nom de poète... elles le valent bien tant elles magnifient la roseraie...
et tu m'as comblée aux draps de soie, de tes " doigts d'Aladin " et ta bouche me chante ta joie, ton bonheur de me voir ta " rose amoureuse "
NB comment parler de la rose, avec des pétales en guise d'encre, avec un parfum enivrant comme plume, venir flatter le jardinier, et aimer à perdre la raison celle que le Beau sublime...
J'ai parlé moi aussi, de roses souvent, mais mes vers avaient pâle allure face à cette toile de maître, de Maîtresse.
Cristale est revenue de son île déserte, nous la retrouvons plus épanouie que jamais... gardons-la bien !
la dernière strophe, avec ce repos du guerrier de " paix " bien mérité, a ma préférence.
techniquement, pas la moindre peccadille à se mettre sous la critique ; des alexandrins au garde-à-vous, comme " le doigts sur la couture "

De ce sonnet parfaitement au point j'avoue n'avoir pas été emporté plus que celà par les effets poétiques.
Pour cette fois à comparer à d'autres oeuvres de votre cru, j'ai beaucoup ressenti le travail technique mais sans éprouver intensément les émotions.
Une rédaction un peu trop classique sans vraiment d'inattendu.
Peut être n'étais-je pas dans une situation de réceptivité aujourd'hui. Ce sera pour une prochaine fois.

Bonjour Cristale,


Quelle définition de la poésie pouvait mieux séduire les" poetes" que celle, Cristaléenne qui en fait un envol de délice, de plaisir et de grâce, digne d’occuper le champ de la pensée proprement poétique.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

Bonjour Cristale,

Je viens de lire votre poème dans la lignée des précédents quant à la qualité et à la simplicité qui me touche particulièrement.
Votre évocation des roses va me permettre de patienter en attendant le printemps et la floraison de celles de mon jardin. Ce sont mes fleurs préférées.
Bonne idée de leur donner des noms de poètes. Pour ma part je ne sais pas si je ne donnerais pas à mes belles anonymes des prénoms célèbres : Colombine, Esmeralda, Iseut, Roxane, Héloïse...

Il fait bon vivre au milieu des fleurs.

Merci pour ce séduisant et délicat bouquet de roses.

Bonjour Cristale,

Que dire en passant un peu tardivement qui n'ait été écrit ? Je partage évidemment tous ces ressentis sur le parfait travail d'écriture qui est ta griffe et surtout sur l'élégance et la grâce dont ta plume ne se dépare jamais. Tout est dit sereinement et simplement et en plus, comme toujours avec toi, il faut savoir lire entre les lignes et décrypter toutes les subtilités de tes non-dits.

Et là me diras-tu, je sens venir le « mais » ^^
Il y en a un en effet : ce qui me perturbe ici c'est cette maîtrise du flot émotionnel. J'ai beau être admirative de l'exercice de composition, de la prosodie impeccable, j'ai l'impression que tu as oublié de faire passer un peu de ton âme dans cette roseraie au parfum un peu lourd et du coup, je n'arrive pas à être touchée par tes vers.
Il me manque ici tout ce qui m'emporte habituellement quand je te lis, le mordant de ton humour, l'épice de ta poésie libertine, ou le poignant de tes tristesses. Toute la singularité, la folie et l'outrance dont tu es capable.

Heureusement mon humble avis ne t'ôtera pas les plumettes méritées mais, avec un talent comme le tien, il me semble que j 'ai le droit d'être exigeante ! ;)
A te relire prochainement et merci pour ce joli poème.

Myndie

La rose dans un murmure. Preuve de l’ordonnancement cosmique, la plus belle des créatures terrestres dont le seul nom donne un sens au plus beau des sentiments et aux mots par delà l’expression d’un art appelé poésie . Ainsi j’ai vécu ce poème.

Bonjour Cristale,

j'ai goûté la convocation d'Aladin.
- le jardin des Mille et Une Nuits s'est imposé d'abord, où les pierres précieuses poussent sur des arbres. Magie.
- l'apesanteur d'un tapis volant m'a sorti de mes contingences quotidiennes. La lecture de ce poème me transportera ailleurs, plus loin et plus haut.
- la locutrice enchaîne avec une simple caresse. C'est déjà très sensuel. On ne frotte aucune lampe. C'est la roseraie elle-même qui saupoudre le pollen, sa partie mâle donc, d'une simple caresse. Caliente.

Les roses ont des noms de femmes. La partie mâle du poème est "poète" et "esthète".

Changement de décor. La caméra se déplace vers la chambre avec, là encore, une belle promesse : "Le cosmos nous convie à son grand festival…". Les points de suspension, très utilisés dans les SMS amoureux, ne manquent pas de baliser cette voluptueuse sente : Éloignez les enfants de l'écran, à partir de là, ça va décoiffer.

Je lis. Tout est suggéré. Les enfants peuvent rester.
Seul l'adulte initié traduira "Une rose amoureuse a mêlé sa rosée" par "Mais quelle nuit ! C'était waouh !".
J'ai apprécié la paronomase en forme de déclinaison latine "rose", "reuse", rosée" :-))

Et le dernier vers pour dire l'Amour.

Merci pour ces quatrains. Merci pour le temps passé à butiner toutes ces roses.
Votre production est délicieuse. C'est un subtil équilibre entre le doux et le corsé.
Un miel AOC.
C pour Cristale.

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil
N'a point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil.
Cristale Ronsard.

Toujours aussi en verve, Cristale, et pas que pour le plaisir des yeux ni des oreilles...

Bravo et merci !

L'Orient, la poésie et la maison champêtre, trois lieux où il fait bon se retirer, et quand les vers sont simples et sonnent juste c'est encore plus agréable. Merci beaucoup pour ce poème et cette douceur apaisante. J'aime l'idée du corps endormi, à la fin. J'ai pensé à Marceline et au nom des roses de Saadi. Dans son poème comme dans le vôtre, le monde, l'amour, les poètes, deviennent le décor autour des roses qui envahissent l'espace. C'est plaisant.