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Poésie contemporaine
archibald : Préface à une vanité [concours]
 Publié le 05/10/20  -  6 commentaires  -  1788 caractères  -  175 lectures    Autres textes du même auteur

Demande à la poussière.

Vanité des vanités, tout est vanité [...] et pâture de vent.
L'Ecclésiaste (1:2–1:14)


Préface à une vanité [concours]



Ce texte est une participation au concours n°29 : Histoire de tombes et poésie de poussière...
(informations sur ce concours).





À travers ce tableau parle l'Ecclésiaste
Pour qui l'orgueil est sot, l'ambition néfaste
Car ces rêves trompeurs dont tu es agité
Te distraient d'affronter l'ennui qui te dévaste.
Vanité, vanité, tout n'est que vanité.

Un enchevêtrement de tibias, un crâne,
Maxillaire manquant, édenté, qui ricane,
Trônent sur le plateau d'un meuble marqueté,
Entourés d'un collier de nacre diaphane.
Vanité, vanité, tout n'est que vanité.

Sept ou huit pièces d'or, un masque, un jeu de cartes,
L'archet d'un violon, le « Discours » de Descartes,
Du vin, quelques fruits mûrs sur un plat argenté...
Éphémères plaisirs avant que tu ne partes.
Vanité, vanité, tout n'est que vanité.

Sablier se vidant posé sur l'hyacinthe,
Bulles, bouquets fanés, bougie à peine éteinte
Disent incessamment ton être limité.
C'est l'impasse du temps et le vieux labyrinthe.
Vanité, vanité, tout n'est que vanité.

Que te servent les arts, les livres et la glose,
Que te sert de comprendre et savoir toute chose
Puisque tout se résout dans cette éternité ?
Tout naît, croît et vieillit, meurt et se recompose.
Vanité, vanité, tout n'est que vanité.

Lors contemple toujours la toile salutaire,
Toi qui n'auras passé qu'un instant sur la terre,
Tu n'as jamais été plus proche du trépas.
Admire ce chef-d’œuvre, il t'oblige à te taire
Pour méditer cela que tu n'ignores pas.


 
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   Anonyme   
21/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bravo pour le choix du sujet ! En peinture, j'adore les natures mortes en général et en particulier les vanités ; le miroir, le crâne, le bouquin, la tonalité sombre, je ne m'en lasse pas. La forme classique me paraît très appropriée à ce sujet grave et à la grande époque des vanités. Vous me semblez fort bien la maîtriser malgré l'étourderie du hiatus "tu es agité".

J'apprécie notamment l'attention au rythme fluide, assuré, et aux rimes. Une mention pour Descartes/partes et hyacinthe/labyrinthe (fallait la trouver, celle-là), mais elles ne sont pas les seules intéressantes, loin de là. Vous prenez garde à faire souvent rimer un substantif et un verbe, ce qui maintient tout du long de la vivacité. Le choix des quintils me paraît lui aussi judicieux.

Un bémol notable tout de même : l'abondance des diérèses.
l'Ecclésiaste
l'ambition
tibias
diaphane
violon
sablier
hyacinthe
Sept pour six quintils, donc, et un vers comporte deux diérèses. Je peux comprendre qu'elles ajoutent de la solennité, ce qui sied au propos, mais en l'occurrence je trouve que leur fréquence nuit à la fluidité.

J'aime beaucoup, entre autres,
Toi qui n'auras passé qu'un instant sur la terre,
Tu n'as jamais été plus proche du trépas.
Parfait rappel, dans la lignée de ces vanités savamment évoquées. En revanche, le tout dernier vers du poème m'apparaît assez terne.

   Myo   
23/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une visite dans la galerie de Pieter Gerritsz Van Roestraten dont la particularité était ces compositions curieuses d'objets représentants la richesse illusoire face au temps qui passe.

Cet écrit semble tout à fait en concordance avec l'esprit du maître de l'époque qui n'avait de cesse de mettre en exergue cette "vanité" et la futilité des choses qu'on amasse mais qui ne nous suivront pas dans la tombe.

Une forme qui me semble impeccable avec ces quintils d'alexandrins harmonieux.
Mon seul bémol sera peut-être ce côté " moralisateur" et très sombre qui pèse sur l'ensemble.

Mais un travail adroit et minutieux.
Bravo.

En EL Myo

   papipoete   
5/10/2020
bonjour
je voudrais pouvoir dire mon ressenti, en lisant ces mots tirés de " l'Eclésiaste ", mais j'avoue n'avoir pas le savoir requis !
Une fois encore, je mesure l'étendue des connaissances de certains... et telle une côte que je n'ose affronter, je mets le pied à terre et renonce !
Tout au plus puis-je me pencher sur la construction de l'édifice.
Même à ce niveau, je vois nombre de prononciations dont il faut vérifier " synérèse et di/é/rèse " , ce qui serait trop fastidieux !
Simplement, à la 2e strophe, une rime qui fait souvent débat ( crâne et ricane ) dont l'accentuation ou non divise en la matière ( ahhh ou a )
je suis sûr, en faisant le constat chaque jour, que le sujet sera si familier pour certains, que votre réflexion attirera bien des commentaires !

   Lebarde   
29/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai eu en lecture ce poème, présenté je crois en classique qu'on retrouve ici en contemporain.
Bigre quel déclassement!

Pas à cause de la versification, les alexandrins sont a priori de belle facture, ni des rimes, toutes riches et parfaitement distribuées.

Ce serait alors pour quelques hiatus bien cachés dont un ("tu/es") a déjà été débusqué ou pour ces nombreuses diérèses signalées par ailleurs, qui ne sont peut être pas toutes critiquables après tout, mais dont, au moins une, est nécessaire pour donner tous les pieds au verS:
"Sablier se vidant posé sur l'hyacinthe".

Mais il y a des experts bien plus compétents que moi que je ne voudrais ni contredire ni contrarier!

Sinon ce poème dans un style alerte, sur un ton plaisant souvent ironique, fait un bel inventaire d'un bon nombre des "vanités", toutes futiles et inutiles, au mieux dérisoires et accessoires qui nourrissent l'orgueil et les ambitions de beaucoup d'entre nous et pourrissent les relations entre les humains pendant leur court passage ici bas.

A quoi bon tout cela:
"Tout naît, croît et vieillit, meurt et se recompose", formule un peu plagiée et galvaudée, tout comme: "Vanité, vanité, tout n'est que vanité", qui résume bien le propos.

Ce verS, répété à la fin des quintils pourrait aussi constituer le refrain ( ce qui existe même déjà je crois bien) d'une chanson sur le thème.

Je ne suis pas totalement conquis par ce texte mais j'ai pris plaisir à le lire et le commenter.

Merci et bonne chance pour une place sur le tableau d' honneur, autre "vanité" bien futile que recherchent pourtant tous les auteurs, même les plus blasés.

Ed: pour corriger des "ver(s)"qui n'avaient rien à faire dans une poésie!!
Lebarde

   Cristale   
6/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Sujet original, dont je suis allée revoir quelques exemplaires au musée Internet, n'ayant jamais eu l'idée d'exposer un tableau de Vanités sur un mur de mon salon. Je n'ai pas changé d'avis quoi que... les descriptions de cette "Préface" sont assez croquantes pour qu'éventuellement je craque.

Sérieusement, ces quintils ne souffrent point de désequilibre et je pense même que la redondance de di-érèses ajoute ce p'tit quelque chose de baroque en parfaite adéquation avec le thème.

Les rimes jouent la variété sans faire montre de...vanité, quelques perles : cartes-Descartes, hyacinthe-labyrinthe. quelques faiblesses pour rimer avec "vanité" : marqueté-argenté.
"La critique est aisée, mais l'art est difficile."
À part un malheureux hiatus, un circonflexe ombrageux, je ne vois pas le pourquoi du classement en catégorie contemporaine mais il y a sans doute une raison que ma raison ignore. Et puis cette catégorie me plaït pour son aspect moderne comme l'est cette plume.

J'apprécie la plume énergique qui a su rendre les couleurs à ces natures macabres baignant dans le clair-obscur de leurs toiles et ce discours, plus un constat qu'une volonté moralisatrice, comme me disait un être cher juste avant le grand voyage en regardant tout autour de lui : "ça sert à quoi tout ça ?".

Bonne chance pour le concours !
Cristale

   Lulu   
17/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un titre pertinent que je n'ai pas d'emblée compris. Il fallait pour cela entrer vraiment dans le poème...

Ce poème m'a dans un premier temps semblé redire des choses lues, mais je lui trouve une belle élégance, alors qu'il est question de la vanité, finalement. Rien de péjoratif dans ce sentiment. Juste une impression ou un constat qui n'est pas pour me déplaire.

Les images sont dans l'ensemble très intéressantes. Elles nous ramènent à notre condition humaine éphémère et à cet essentiel qui peut être à la fois esthétique, tels ces tableaux perçus au niveau de la seconde ou troisième strophes - l'un n'empêche pas l'autre - et poétique.

J'ai aimé que le ton ne soit pas lourd, mais juste léger, en dépit de la répétition du dernier vers des strophes qui n'était sans doute pas nécessaire.

J'ai eu du mal à visualiser ce vers :
"Sablier se vidant posé sur l'hyacinthe,". En effet, je ne savais pas ce qu'était l'hyacinthe". Cela dit, en dépit de ma recherche, ce vers me semble encore complexe, bien que la strophe soit plus éclairante dans son ensemble.

J'ai beaucoup aimé l'avant-dernière strophe, ma préférée de ce poème. Ce n'est pas tant le fond, mais ici la forme qui me touche encore... et j'ai alors l'impression de presque passer à côté du message transmis : la vanité de toute chose. Bien évidemment, parce que la vie me semble essentielle, au-delà de sa dimension éphémère. Enfin, les rimes de cette strophe ont retenu mon attention.

Le premier vers de la dernière strophe m'a semblé étrange dans sa formulation, mais les trois vers suivants nous rappellent dans leurs mots simples, l'idée véhiculée tout au long du texte.


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