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Poésie contemporaine
Arielle : Le vieux hameau
 Publié le 12/10/14  -  22 commentaires  -  1025 caractères  -  703 lectures    Autres textes du même auteur

Au détour d'une promenade, la mélancolie d'un de ces hameaux abandonnés qui ponctuent la campagne bretonne…


Le vieux hameau



La grâce est embusquée au coude du chemin
sous un porche de pierre
abritant l’harmonie du granit et du lierre
qui s’épousent sans bruit

Le pas d’un promeneur réveille cette voûte
le hameau déserté tend l’oreille il écoute
l’écho de son passé
et sourit sous la mousse embarbant les vieux puits

Adossés aux langueurs des cours pavées d’oubli
recuits par le soleil
rêvent les fours à pain
aux fringales d’hier suspendues à leurs seins

Le lavoir s’est paré d’un cimier de roseaux
et l’éclair d’un lézard
calque l’éclat de l’eau
sur la dalle brûlante où claquaient les battoirs

Un couple de ramiers fracasse d’un vol gourd
la quiétude effarée
qu’héberge la chapelle
dont la foi et l’autel s’effritent sous la fiente

Ils ont bâti leur nid
s’appuyant aux meneaux qui scindaient la lumière
leur grasse roucoulade est la seule prière
qui monte désormais
aux lèvres du hameau


 
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   Robot   
21/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La rythmique variable 12/6 donne au poème un déroulé agréable, nonchalant, au pas du promeneur. La vision est agrémentée par des images simples et belles, très descriptives.
On est en visite, une impression de sérénité, quelques sonorités.
Entre autre, j'ai aimé m'arrêter sur cette strophe et sur cet "embarbant" plus qu'évocateur
"Le pas d’un promeneur réveille cette voûte
le hameau déserté tend l’oreille il écoute
l’écho de son passé
et sourit sous la mousse embarbant les vieux puits"

   Anonyme   
12/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
L'emploi systématique du pair (dodéca- et hexa- syllabes) convient à mon avis à merveille au sujet, douceur et nostalgie, "harmonie du granit et du lierre". Tu évites l'ennui et la mièvrerie, le banal qui (pour moi, toujours impatiente) pourraient émaner de l'immobilité du hameau grâce à la mise en avant de détails qui réveillent l'ensemble : le pas du promeneur, les "fringales d'hier", la "quiétude effarée", la "grasse roucoulade", et surtout grâce à une merveilleuse attention aux sonorités qui trouve selon moi son apogée dans
"l’éclair d’un lézard
calque l’éclat de l’eau" (attention, les battoirs qui claquaient juste derrière, pour moi c'est un peu too much : l'image est évoquée de manière brutale est directe alors qu'elle l'était déjà par la bande juste avant ; pour moi, ça fait redite)
"la foi et l’autel s’effritent sous la fiente"

J'ai d'abord lu
"la mousse emballant les vieux puits", et j'avoue qu'en revenant dessus et en découvrant "embarbant" j'ai été un poil déçue, j'avais en tête cette image de puits comme enveloppés dans du papier-bulles, figés pour le tourisme comme tant de villages archi-léchés en France me donnent l'impression d'être... Bon, ça c'est moi. (D'autant que tu évoques un hameau abandonné, non apprêté pour la visite, endimanché.)

En tout cas, voilà ce que j'appelle du beau travail, soigné, réfléchi, de l'expression sur un sujet qui a priori ne me passionne pas plus que ça...

Ah oui, et puis la "grâce embusquée", trop la secla !

   Francis   
12/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai flâné dans ce hameau avec au fond du cœur ce mélange de quiétude et de mélancolie. Le porche, le vieux puits, le four à pain, le lavoir, la petite chapelle sont peints avec délicatesse et la plume leur donne une âme. Le rythme des vers offre une promenade tranquille.

   Pimpette   
12/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
ma strophe chou chou:

"Un couple de ramiers fracasse d’un vol gourd
la quiétude effarée
qu’héberge la chapelle
dont la foi et l’autel s’effritent sous la fiente"

...Mais tout est beau, soigné, fluide, musical...nimbé de la petite musique d'Arielle qui charme poème après poème!

   Myndie   
12/10/2014
Commentaire modéré

   Luz   
12/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est un très beau poème, qui m'a beaucoup touché, peut-être parce qu'il me rappelle les villages du massif central où j'ai vécu mon enfance ( il y a maintenant plein de villages abandonnés.)
Je trouve les descriptions vraiment très justes, emplies de poésie à chaque détour de pierre.
J'aime particulièrement :
"Le lavoir s’est paré d’un cimier de roseaux
et l’éclair d’un lézard
calque l’éclat de l’eau
sur la dalle brûlante où claquaient les battoirs".
Merci.
Luz

   Anonyme   
12/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Arielle, une magnifique description de ce lieu qui semble abandonné par son créateur: l'être humain. Il est dorénavant joliment habité par d'autres créatures que la nature sait produire, heureusement, au delà de nous, et même malgré nous. Ton poème est véritablement enchanteur, le rythme suit bien celui de la promenade, du corps, des yeux, et de l'âme. Dommage que cette âme ne puisse se défaire un instant des influences de sa race. Ce lieu n'est pas rendu à la nature par l'homme, il est simplement délaissé car devenu sans intérêt pour lui. Pourquoi alors donner à cette ruine des sentiments, des sens, des accents humains: " la grâce, le hameau tend l'oreille, écoute, sourit, les fours à pain rêvent, leurs seins, la foi, la prière aux lèvres du hameau." Je sais que le promeneur a une mémoire mais c'est lui et seulement lui qui donne à ce lieu cet écho du passé. J'ai beaucoup aimé ce poème, mais j'aurais préféré des images un peu moins nostalgiques, une réelle réappropriation par la nature de ce lieu sans homme. Merci pour ce bon moment, tout de même.

   Anonyme   
12/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Arielle... J'ai bien aimé cette balade matinale au cœur de ce vieux hameau empli de souvenirs et de poésie...
De très belles images, l’harmonie du granit et du lierre
qui s’épousent sans bruit, etc. et un coup de cœur particulier par ce quatrain...

Le lavoir s’est paré d’un cimier de roseaux
et l’éclair d’un lézard
calque l’éclat de l’eau
sur la dalle brûlante où claquaient les battoirs...

Ces battoirs me ramènent au lavoir de mon enfance où ma grand-tante "lavait" pour les bourgeois selon ses propres termes.

La grâce n'est pas seulement embusquée au coude du chemin mais tout au long de ce texte qui m' a ravi...

Un détail toutefois... Ici, dans ce nord Finistère où la terre rejoint la Manche et l'Iroise, on ne trouve pas ce genre de hameau à l'abandon. Une ancienne ferme de ci de là, parfois un vieux manoir ou maison de maître mais point cet ensemble que tu as su si bien décrire. Il faut sans doute rentrer un peu plus dans les terres pour découvrir ces lieux abandonnés.

Merci Arielle...

   pieralun   
12/10/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Magnifique !!!
Une vraie réussite.
Tout est poétique et il est difficile de tout citer: granit et lierre, l'image du hameau à l'écoute du passé.
Ah! les cours pavées d'oubli...., le lavoir et son cimier de roseaux.
Un petit bémol por les Juxtapositions " éclair - calque - éclat - claquaient, certainement voulues par l'auteur, mais qui rompent la quiétude du lieu.
J'aurais mis lourd pour le vol des ramiers, mais la strophe est juste magique ainsi que les 5 vers de chute.
bravo Arielle pour une de tes plus belles réalisations

   Coline-Dé   
12/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Se promener dans tes textes, quelles vacances ! des mots qui transfigurent et embellissent le moindre caillou, qui accordent grâce et musique aux plus ordinaires bestioles... C'est nonchalant, élégant sans sophistication, délicatement teinté de mauve et de mélancolie, raffiné...Voir avec tes yeux est un régal dont je ne me lasse pas !

   jfmoods   
13/10/2014
La métonymie initiale, puis le jeu filé des personnifications confèrent un charme particulier à ce poème au rythme plaisant et à la progression rigoureuse vers ces lieux désertés qui furent ceux du partage. Les assonances en "ou" et en "i" contribuent à verser une certaine nostalgie sur l'ensemble du propos. J'apprécie tout particulièrement, à la quatrième strophe, l'écho éclatant ("calque" /"claquaient") qui accentue l'image de ce pont infranchissable entre présent et passé révolu. Un second imparfait ("scindaient la lumière") traduit la perte d'une religion apte à fixer sereinement le cadre ordonnancé, apaisant, d'une morale. Les cinq sens sont prégnants, se répondant agréablement au fil du texte. Le passé composé ("s'est paré", "ont bâti") signale le surgissement, dans un décor où le végétal affleure insensiblement sous la pierre, d'une nature souveraine reprenant ses droits. Les allitérations en "f" de la cinquième strophe ("fracasse", "effarée", "foi", "s’effritent", "fiente") appuient sur le sentiment d'érosion inéluctable du lieu.

Merci pour ce partage !

   Anonyme   
13/10/2014
Bonjour Arielle

Les alexandrins déconstruits avec quelques rimes de ci de là sont ta marque de fabrique.
En l'occurrence cette forme souligne l'état d'abandon de ce hameau où prospèrent le lierre, la mousse et les roseaux.
On y retrouve ton goût (que je partage) pour les mots rares et imagés.
"La grâce est embusquée"
"la mousse embarbant les vieux puits "
"cimier de roseaux"

J'ai savouré ce zeugma comme une friandise :
"la foi et l’autel s’effritent"

Bref, c'est du très beau boulot

Merci Arielle et respect

   Anonyme   
13/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Arielle,

Très joli poème bien mis en image. J'aime beaucoup les expressions que tu utilises au fil de ton récit :

— « La grâce embusquée... » : superbe,

— « le hameau déserté tend l'oreille... » : empreinte nostalgique. On a l'impression qu'il regrette son ancienne aura. On sent ici une pointe d'espérance. Enfin, je le ressens ainsi.

— « dont la foi et l'autel s'effritent sous la fiente » : très belle image même si le terme « fiente » nous sort quelque peu de la jolie mélodie qui nous berçait depuis le début du poème.

Très belle oeuvre !

Merci pour ton partage.

   Ioledane   
13/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Pour ma part j’ai toujours trouvé beaucoup de charme et de portée émotionnelle à ces vieux hameaux abandonnés, et le sujet m’a attirée d’emblée.
J’aime l’atmosphère de ce texte, qui s’ouvre sur un superbe premier quatrain. Le cinquième est très beau également ; j’apprécie aussi les fours à pains qui rêvent recuits par le sable, et les meneaux qui scindent la lumière.
J’ai été moins séduite par les fringales « suspendues à leur sein » (l’image ne me parle pas) et l’éclair du lézard qui « calque » l’éclat de l’eau (idem).
Le rythme oscillant entre 6 ou 12 syllabes, un peu hésitant et doux à la fois, sert bien le sujet.

   Michel64   
13/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une très belle évocation d'un de ses lieux désertés qui sont toujours, pour moi, matières à rêveries. Et votre rêverie a, ici, était très féconde en belles images. J'aurais moi aussi préféré au "vol gourd" un "vol lourd" plus en adéquation il me semble avec le vol puissant de ces oiseaux (que par chez moi on appelle surtout "palombes"). De même "la quiétude effarée" ne me plaît pas trop. Mais mis à part ces deux petits bémols, je trouve toutes les strophes belles et je m'y suis promené plusieurs fois avec grand plaisir.

Merci Arielle

   margueritec   
13/10/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Belle évocation d'un hameau où tout semble s'être suspendu. Je me suis laissée emporter par la musique familière du lavoir et des ramiers et les saveurs du four à pain.
Un hameau comme il en existe encore si l'on prend la peine de s'éloigner des sites urbains et industriels.

Merci Arielle

   Miguel   
13/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un thème que j'apprécie particulièrement, celui de la grâce survivant aux choses. Le passé devenu poésie parce que justement devenu le passé. Pour les anciens, c'était si ça se trouve un quotidien aussi ordinaire que le nôtre. Mais aujourd'hui, les ruines désertes et ce qu'elles ont gardé de jadis parle au coeur du poète. Les mots sont porteurs d'images, les vers sont mélodieux, le petit air de nostalgie présent sans excès. Juste, à propos de la chapelle : l'autel qui s'effrite n'est hélas que trop vrai, et même dans des lieux non désertés ; mais la foi de la chapelle, je ne sais pas ce que c'est.

   Miguel   
17/10/2014
Commentaire modéré

   Pussicat   
17/10/2014
Bonjour,
Quelle promenade ! impossible de mentionner toutes les trouvailles et les émotions de lecture ; autant recopier le poème en son entier.
Tout est impeccable : le rythme, la musique, cette subtilité dans l'utilisation de l'alexandrin, les mots qui glissent ou claquent comme : "et l’éclair d’un lézard / calque l’éclat de l’eau",
les images choisies, les fausses directions comme ici :
"Un couple de ramiers fracasse d’un vol gourd".
Pris dans l'élan du vers on se lasserait à lire "vol lourd", voilà tout le charme de cette écriture. Planter un décor et vous y placer.
Je suis dans ce vieux hameau.
Superbe !

   Fanch   
17/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De très jolies images et une utilisation "idéale" de l'"alternance 6/12 syllabes
simple, en plus, et Rassérénant

   senglar   
20/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Arielle,


Ce poème eût mérité qu'un peintre hollandais, jadis explosé au chant d'un chardonneret, s'y attardât, délaissant cependant ses bleus fameux car tu célèbres ici le granit et le lierre associés au gras et aux lèvres (ça, c'est plus lui - Carel ;) ?) quand le soleil marie incongrument le lézard à la tourterelle et que la prière, mine de rien, se prostitue en ritournelle...

De Quimper à Delft il n'y qu'un claquement de battoir !

Braoum :)

Brabant

   Curwwod   
28/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quelle charmante promenade à travers ce paysage hors du temps où l'industrie humaine et la générosité de la nature se marient avec cette harmonie paisible qui procure au promeneur des sentiments d'éternité. Beaucoup de très belles images, un rythme recherché qui évoque la marche contemplative à travers un lieu où on sent pouvoir connaître la paix et le bonheur.
J'ai beaucoup aimé tant la forme que le fond.
Metz, vous connaissez ? La maison de Verlaine ? Votre poème me remet en mémoire par son atmosphère le délicieux "Après trois ans..."
A vous lire encore...

   Anonyme   
28/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Le lavoir... battoirs" est très réussi.
J'ai moins aimé "Un couple de ramiers fracasse d’un vol gourd
la quiétude effarée" qui rompt la sérenité générale, le"vol gourd" est esthétiquement discutable et on ne comprend pas bien la quiétude "effarée"

Amitiés

   Myndie   
12/11/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je tente une expérience : mon commentaire sur ce poème, rédigé en espace lecture, avait été modéré pour prise de position "intempestive".
Il m'a semblé que c'était rendre justice au talent d'Arielle que de tenter à nouveau sa publication, débarrassée de toute considération "toxique", ç a va sans dire...

Alors moi, c'est le genre d'incipit qui me « ferre » immédiatement.

La grâce est embusquée au détour de vos vers. La mélancolie aussi qui, se nourrit de la structure harmonieuse du poème. L'alternance, en ordre dispersé, d'alexandrins et d'hexamètres lui offre sa douce mouvance, lui insuffle un rythme tout en légèreté et en fluctuations.
Les sonorités sont travaillées pour donner de la musique aux vers, du relief aux mots et de la vitalité aux images : allitérations en « p », en « cl », en « f ».
J'ai trouvé beaucoup de richesse à l'évocation, comme ce
« recuits par le soleil
rêvent les fours à pain »
et vraiment apprécié la deuxième strophe et son hameau qui « tend l'oreille ».

En vous sortant de la scène, en vous distanciant de cet autre vous, le promeneur, vous offrez un espace de liberté inouï à nos propres sensations et à nos émotions. Je ne sais si cette démarche était volontaire mais c'est en tout cas le bel effet qu'elle produit.

Vous avez une belle écriture, une puissance d'enchantement qui charme le lecteur.

Pour toi Arielle


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