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Poésie néo-classique
Arielle : Libellule
 Publié le 25/12/15  -  17 commentaires  -  893 caractères  -  485 lectures    Autres textes du même auteur

Le poème subit souvent bien des métamorphoses avant de quitter sa forme larvaire…


Libellule



À force de nouer ses doutes affligés
Avec le fil des jours le cocon se déchire
Et la nymphe frissonne, éternuant, étire
Ses membres engourdis qu'elle croyait figés.

Voilà qu'en mon sommeil me sont poussées des ailes,
Quelque divinité passant par ce verger
A dû m'ensorceler, songe la demoiselle.

Moi qui n'étais que larve et rampais à grand-peine,
Je m'envole promue au rang de schaltinienne* !

Parfois d'un noir brouillon jaillit une étincelle…



* Pour rappel la schaltinienne est un poème composé de dix vers, il comporte un quatrain à rimes embrassées, un tercet, un distique, un vers médaillé (ou isolé). Ils doivent être indépendants l'un de l'autre et surtout pas raccrochés, par la conjonction « et » par exemple.

Le mètre utilisé est l'alexandrin sur le schéma suivant :
ABBA-CAC-DD-C


 
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   Vincendix   
25/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une construction originale que j'ai déjà rencontrée et qui n'est pas facile à réaliser.
Ce genre doit, en 10 vers, décrire une situation importante, dans ce cas présent, c'est réussi, la métamorphose de la libellule est parfaitement décrite... Avec quelques touches d'humour en supplément.

NB Que d'L, que d'L alors Joyeux Noël

   Anonyme   
12/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je recroise à nouveau le chemin rare de cette forme poétique, ce poème en son ensemble me paraît une belle réussite, plaisante à lire, et à relire, avec attention cette gracieuse "Libellule", son intéressante et étonnante métamorphose, toujours un mystère de la nature qui se mêle ici au jeu de l'écriture. Juste un tout petit détail, j'ai un peu de mal avec cette phrase "Et la nymphe frissonne, éternuant, étire", malgré plusieurs relecture, je bloque à chaque fois, sur le mot "éternuant", il force à un temps d'arrêt, qui n'est pas judicieux et puis "éternuant, étire," ce n'est pas très agréable à l'oreille.

   Anonyme   
25/12/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Deux forces principales animent ce petit poème :
D'abord, l'originalité de sa forme, que je ne connaissais pas.
Et le fait de comparer la production poétique à une libellule.

Ce que j'aime :
À force de nouer ses doutes affligés
Ses membres engourdis qu'elle croyait figés.
Et le brouillon noir du dernier vers (mal réveillé j'avais lu bouillon
en première lecture).

Ce que j'aime moins :
éternuant

Au final, petit texte qui m'a fait découvrir une forme inconnue.

   leni   
25/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Arielle
Merci pour cette leçon d'écriture :la libellule sort de la chrysalide comme un lapin blanc sort de le manche d'un prestidigitateur

Oserais-je?
Et la nymphe s'étonne elle frissonne elle étire

BOF ?
Merci pour ce réveil tout sympa
Amitiés Leni

   Anonyme   
25/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Arielle et par la même occasion, Joyeux Noël !

Belle métaphore entre le poème et la libellule, tous deux subissant cette métamorphose, qui d'un cocon, qui d'un brouillon, pour devenir comme ici une agréable schaltinienne, forme que j'ai pratiquée une seule fois... sans succès !
Hormis l'"éternuant", un peu prosaïque dans ce contexte, j'aime beaucoup ce poème autant pour sa forme que pour le sujet traité.
Je suppose que la diérèse à schaltinienne l'a fait classer en néo, ce qui n'est pas un drame.

Merci pour ce joli cadeau de Noël !

   papipoete   
25/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Arielle; je voudrais pouvoir me coucher, avec mon ventre rond, mes biceps raplaplats, le visage ingrat; puis au réveil, me découvrir une tablette de chocolat, des bras puissants, un profil d'Apollon, mais...
La nymphe elle, ne rêve pas, et voit au jour nouveau, un miracle accompli par la nature; c'est la "belle" libellule et la "bête" larve.
Le poème germe, pousse et devient par delà un brouillon, une cordelière d'alexandrins enserrant une "schaltinienne" dont ma plume n'était pas coutumière.
Belle découverte!

   cervantes   
25/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Itou pour moi qui ne connaissait pas cette forme poétique.
Elle s'adapte très bien au lent murissement du cocon qui produit l'éphémère libellule.

Très bien écrit, une progression implacable du processus de murissement.
Espérons seulement, que le poème aura une durée de vie à tout le moins inversement proportionnelle à son murissement...

   widjet   
26/12/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je ne suis pas du tout expert en la matière, il n'est donc guère étonnant pour moi d'ignorer ce genre de poème.

Arielle livre une oeuvre qualitativement mineure (comparé ses précédents opus), mais toujours empreinte de sa délicatesse coutumière.

Amusante métaphore sur le miracle de la naissance d'une oeuvre.

Pas inoubliable, mais pas désagréable pour autant

W

   Francis   
26/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Belle évocation de la création artistique ! La naissance d'un poème, d'une sculpture, d'un tableau, d'une mélodie... est toujours un moment magique. Du papier, de l'argile...du cocon naît une "étincelle" fragile, unique. Je découvre la schaltinienne !

   Pussicat   
26/12/2015
Arielle et ses formes poétiques hors normes, ses déconstructions alexandrines, tu m'étonnera toujours, et pour le coup je suis conquise !

Aussi bien pour la forme que pour l'écriture.
Un petit bémol sur : Et la nymphe frissonne, éternuant, étire
"frissonne, éternuant", même avec la virgule, je lis frissonne-né,
c'est pas terrible...

Mais pour la forme, l'écriture, l'originalité et le vers final, mil bravos !
à bientôt de te lire

   Anonyme   
26/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Après la gérardine - une forme que je ne connaissais pas, mais il y en a tant ! - de Cristale avec son poème "L'attente", me voici de nouveau en terre inconnue avec cette "schaltinienne" sortie de nulle part... Mais j'aime bien les surprises, et celle-ci tombe à pique en cette période de Noël...

Chaque strophe ainsi détachée évoque en elle une partie du sujet, si j'ai bien compris, tandis que la dernière (du moins le dernier vers) se détache vivement du sujet... tout en restant finalement dans le contexte, ce qui me plait tout particulièrement ici.

Un bel exercice de style, en somme, très difficile à atteindre...

Bravo à vous !

Wall-E

   Cristale   
27/12/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Arielle,

Il me semblait que cette forme devait être redoublée pour être une schaltinienne et sur des rimes différentes. Sinon, c'est un dizain de Lochac : ABBA-CAC-DD-C
Pour faire suite à vos explications, sur le "célèbre" dictionnaire du net il est stipulé :
Le mètre de la schaltinienne est l'alexandrin et son schéma est le suivant :
ABBA-CAC-DD -C - EFFE-GEG-HH-G

Il est difficile de trouver l'oeuvre de Raymond Schaltin publiée en 1957 : " Les Règles des formes fixes nouvelles " qui semble ne plus être éditée.
Je me permets ces précisions pour avoir étudié et tenté cette forme, lu les explications et précisions de certains puristes, mais je ne suis pas infaillible.

Ceci n'enlève rien à la qualité de votre écrit et je trouve originale la comparaison entre la métamorphose de la nymphe en libellule et la création d'un poème. Des premiers mots, vers, rimes, hésitants, raturés souvent, naîtront parfois quelques petits chefs-d’œuvre.

Je regrette seulement que l'alternance des genres ne s'applique plus au distique, contrairement aux 7 premiers vers, ce qui donne deux jeux de rimes féminines au son identique "è" rompant un peu la musicalité de l'ensemble.
Nous sommes en néo-classique, et je chipote.

Le vers médaillon est ravissant !
"Parfois d'un noir brouillon jaillit une étincelle…"
L’image m'évoque "la soupe cosmique" dont l'univers est éclos.

Merci Arielle.
Cristale

   Coline-Dé   
27/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je viens de me rendre compte que ce que j'aime chez toi, ce sont tes ailes ! Celles de tes vers bien sûr - sinon la cuisse...:-))
J'aime particulièrement cette recherche qui est ta marque, je veux dire ce mélange toujours goûteux de formes très contraignantes et de liberté pour un résultat mélodieux où on ne sent jamais le travail mais seulement l'envol.

   Arielle   
28/12/2015

   Curwwod   
28/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelle jolie fable composée sous une forme savante et originale.
Le miracle de la métamorphose est traité avec beaucoup de douceur de tendresse et de fantaisie pour filer une métaphore littéraire des plus subtiles. Les derniers vers en forme de morale ne sont pas sans me rappeler la philosophie du "vilain petit canard".
J'aime beaucoup cette légèreté qui reprend avec élégance un thème d'une réelle profondeur.
Bien joli poème.

   Nemo   
24/2/2016
Bonjour Arielle,

Non, ce n’est pas une schaltinienne.
Ce n’est pas non plus un dizain de Lochac (comme le dit Cristale) car, pour qu’une forme fixe puisse être reconnue comme telle, il faut que les règles qui la régissent soient respectées.
Ce n’est donc pas un dizain de Lochac, même si vous lui ajoutez le qualificatif "raté".

Oui, mais nous sommes en néo-classique, direz-vous.

Dans les concours de poésie néo-classique, l’auteur doit au préalable préciser quelles règles il ne respecte pas, ce qui permet au lecteur de juger s’il y a éventuellement une erreur ou pas.
En l’absence de ces précisions, il est impossible de savoir si le non respect de la règle est accidentel ou voulu.
Dans le cas présent, je constate que vous ne respectez ni l’élision, ni les rimes, ni l’alternance. Que reste-t-il ? L’alexandrin ?

Cela m’empêche donc de donner une appréciation.

Quant au fond, selon mon principe, je ne le juge pas.
Je vous dirais bien que j’ai aimé, mais peut-être ai-je mauvais goût.

Voilà, j’espère que mon commentaire vous a comblée.

Non, non, ne me remerciez pas, c’est de bon cœur.

   jfmoods   
12/8/2017
Les différents stades d'évolution d'un insecte ("cocon", "larve", "nymphe", "demoiselle", "libellule") filent la métaphore du texte poétique mené de son ébauche à sa forme définitive. Dans un jeu de mise en abyme ("schaltinienne"), le poème prend ainsi son envol (marqueur d'intensité : "À force de", groupe nominal avalisant la lenteur de la tâche : "ses doutes affligés", intervention de la muse : "Quelque divinité passant par ce verger / A dû m'ensorceler", antithèses : "je rampais" / "je m'envole", "noir brouillon " / "étincelle", image du statut électif : "promue au rang").

Quelques procédés assurent l'expressivité du poème (contre-rejet : "étire / Ses membres engourdis qu'elle croyait figés", discours direct des vers 4 à 9, présentatif : "Voilà qu'en mon sommeil...", pronom tonique : "Moi qui n'étais...", inversions du sujet : "songe la demoiselle", "jaillit une étincelle").

Merci pour ce partage !


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