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Chansons et Slams
Ascar : Le rocher
 Publié le 12/08/22  -  10 commentaires  -  1793 caractères  -  151 lectures    Autres textes du même auteur

On est tous attachés à un lieu par une ficelle sentimentale.


Le rocher



Il se tenait, géant, reposant sur le socle
Des siècles ensablés à jamais silencieux.
Vestige d'un chaos que put conter Sophocle,
Il se tenait, géant, comme un fragment des cieux.

Combien d'orgueils blessés sur ses parois rugueuses,
De genoux écorchés, dans l'espoir de transir,
Quand, jeunes adolescents aux hormones fougueuses,
Nous testions, sur ses flancs, l'échelier du désir ?

Ah les beaux souvenirs
qui vous portent plus loin que ne pourraient des ailes
Ah les beaux souvenirs
qui fondent dans la bouche comme un bonbon de sel

De le revoir encore, la folle envie me prit
De retrouver, là-haut, les faveurs d'Isabelle
Quitte à m'égratigner car, n'avait pas de prix
Ce baiser qui, toujours, à cet endroit, me scelle.

C'est d'un pas décidé que j'apposais mes mains
Recherchant du regard le passage secret.
Je retrouvais les prises, je retrouvais l'entrain
Et puisais dans mon corps la force des regrets.

Ah les beaux souvenirs
qui vous portent plus loin que ne pourraient des ailes
Ah les beaux souvenirs
qui fondent dans la bouche comme un bonbon de sel

Lévitant au sommet de ce nuage en pierre,
La plage apparaissait tel un ciel renversé.
Son visage dessiné par ma douce prière,
Le trop-plein de mon cœur s'en trouva déversé.

Nous avons tous en nous un lieu qui nous appelle
Et remonte sitôt que vous vous y rendez,
Cette petite lueur, cette sublime étincelle
Qui vous brûle à nouveau bien qu'ayant tout brûlé.

Ah les beaux souvenirs
qui vous portent plus loin que ne pourraient des ailes
Ah les beaux souvenirs
qui fondent dans la bouche comme un bonbon de sel


 
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   Cyrill   
7/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Il y a des références à côté desquelles il est difficile de passer à la lecture de ce texte : Brel pour « qui vous brûle à nouveau bien qu'ayant tout brûlé », que je trouve d’une tonalité bien trop lyrique en comparaison à celle de l’ensemble. Celui-ci serait plus proche d’ « Un coin qui me rappelle », Eddy Mitchell, chanson à laquelle vous empruntez les mots pour votre titre.
J’ai trouvé une rythmique bien solide pour vos paroles, pas de doute qu’une mélodie puisse les faire chanter. Le refrain est particulièrement réussi et donnent le ton en permettant des respirations dans la restitution du souvenir.
Je vois également une allégorie bien menée dans ce rocher-femme peu accessible et conquis de haute lutte.
Même si c’est un sujet assez rebattu qui ne me touche pas plus que ça, la chanson a de l’allure, ne lésine pas sur des formules littéraires, recherchées mais sans boursouflure, sauf pour le petit emprunt dont je causais au début.

   Anonyme   
12/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Ascar,

On a tous, je pense, un ou plusieurs endroits comme votre rocher qui heurtent la mémoire et nous ramènent à des réminiscences mélancoliques. J’ai songé à Marcel Pagnol et sa trilogie sur les souvenirs d’enfance. J’ai bien aimé l’image du bonbon de sel et, évidemment, il faudrait entendre ce chant de mémoire en musique pour en profiter pleinement.

Merci pour la lecture

Anna

   Provencao   
12/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Ascar,


"Ah les beaux souvenirs
qui vous portent plus loin que ne pourraient des ailes
Ah les beaux souvenirs
qui fondent dans la bouche comme un bonbon de sel"


J'aime bien ces perceptions et souvenirs .
Avec cette confession en tant que cadeau qui ne saurait être aperçue comme passé . Une mémoire qui reste, un fond présent dans la conscience.


Au plaisir de vous lire.
Cordialement

   Anonyme   
12/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Ascar,

J'aime bien l'originalité de ces souvenirs.
Dommage que ces jolies paroles n'aient pas été mises en musique et interprétées.
On a le texte, le refrain, il ne manquait plus grand chose pour me satisfaire pleinement .

   Anonyme   
12/8/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
S'il y a toujours un coin qui me rappelle, comme dit dans la chanson de l'artiste, ma lecture a été gênée par ce contraste incongru entre le phrasé des couplets qui se fait trop imagerie littéraire, et le refrain carrément populaire avec ses ''Ah ! '' à répétition m'entraînant sur les rythmes d'une tarentelle (par exemple).

On fluctue en permanence entre le précieux de ce qui pourrait être plutôt un bon poème, et un côté guilleret qui annihile aussitôt ce brin de tragique nécessaire à cette histoire de ficelle enchâssée telle une bernique à son rocher.

Une chanson qui ne m'emballe pas tant que ça, que je verrais plus en poème, finalement.

Peut-être qu'une mise en musique pourrait redresser cette impression négative ???

Une prochaine fois, peut-être...
Bonne continuation

   senglar   
12/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Ascar,


J'aime bien le refrain, tout le refrain.
J'aime aussi cette idée de quête, conquête par l'intermédiaire du paysage-rocher.
J'ai grimpé, escaladé avec vous, j'ai regardé vers le bas, embrassé la plage avec vous.
Curieusement je vois un peu d'anthropomorphisme dans tout cela.

   papipoete   
12/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Ascar
Ne serait-ce que pour le refrain, je m'attarde sous votre ( long ) poème ; il n'a pas bougé d'un pouce, ce grand rocher qui me rappelle toi ; ce baiser que tu me donnas, j'en ai encore le goût dans ma bouche...
Le temps a passé, et ce lieu semble dire " essaie de grimper là-haut, tu y trouveras peut-être celle qui te fit tant chavirer ! "
NB même une " oie blanche " aurait au fond du coeur, un souvenir secret enfoui... " il y a toujours un coin qui me rappelle " chantait monsieur Eddy. Mais faut-il le gommer pour toujours, ou bien ne pas empêcher son coeur de battre, devant un rocher, une cabane, une plage...
Moi, je laisse faire mon âme...
Votre avant-dernière strophe justement, est mon passage préféré !
le 7e vers s'envole sur ses 13 pieds, et quelques autres plus loin ; mais pas d'importance !
Je crois entendre Renaud, au 4e vers du refrain, et en cela voici un poème fort touchant !
bien sûr qu'une musique sur l'ensemble, fut charmant mais tout le monde n'a pas la chance de connaître un " rossignol ! "

   Cristale   
13/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

J'ai relu votre texte en le scindant en hexasyllabes et voyez-vous, je l'ai trouvé beaucoup plus aérien. Ce qui m'a gênée en première lecture est sans doute le poids des dodécasyllabes qui alourdissent le propos et nuisent à la musicalité.

Un texte par ailleurs charmant qui délivre des images bucoliques empruntes de romantisme, ce qui n'est pas pour me déplaire, forcément.

Une version musicale changerait peut-être mes impressions de l'ensemble.

Quand même c'est joli.

Cristale

   Vincente   
12/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai vraiment bien aimé la teneur générale de cette poésie.

D'abord l'écriture qui ne se rebelle pas et apporte au lecteur une fluidité assez harmonieuse bien agréable à profiter.

L'endossement double de "l'objet" d'amour, ce rocher/amante est d'une audace folle, troublante, oxymorique et pourtant pleine de connivence évocatrice. Cette assimilation porte le récit à un niveau d'originalité très fort. En fait, je reste étonné qu'il me soit paru comme naturel, presque logique ; j'aime cette incongruité narrative.

L'idée d'articuler le propos autour de trois apparitions d'un refrain est très appropriée, comme révélatrice de la résurgence du bon souvenir inextinguible qui réapparaît irrépressiblement , d'autant qu'il clôt la poésie comme s'il perdurait au travers de la mémoire. Et puis ce refrain est joliment chantant, simple à saisir et à fredonner (même sans mis en musique !) ; il vient redonner une note de légèreté à un propos assez complexe par ailleurs dans son expression. Le "bonbon de sel" laisse aussi glisser une ambiguïté de sens assez salée, comme une sensation à la fois coquine et inattendue…

Ma strophe préférée est celle-ci :
" Lévitant au sommet de ce nuage en pierre,
La plage apparaissait tel un ciel renversé.
Son visage dessiné par ma douce prière,
Le trop-plein de mon cœur s'en trouva déversé.
"
Très belle trouvaille que ce "nuage de pierre", et réhaussée encore par son rapprochement un brin rugueux avec le passé soyeux des amourettes et des souvenirs caressants…

Dans l'avant-dernière strophe, l'immixtion très filée d'une phrase empruntée au Don Quichotte de Brel, ne manque pas de sel, elle non-plus : les mots de Brel étant malgré tout plus harmonieux : "brûle encore bien qu'ayant tout brûlé", là où le "encore" se retrouve modifié en "à nouveau" pour les nécessités des pieds du dodécasyllabe du poème.

Et puis je salue l'expression "l'échelier du désir", excellente invitation où le désir fait "axe" comme le limon/montant porte les échelons/marches que gravit l'excitation très ascensionnelle et sensationnelle de l'impétueux amoureux.

   Evelit   
15/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour, j'aime bien votre texte. Je trouve qu'il y a de belles métaphores, et qu'on sent visualise bien ce rocher et les souvenirs qui y sont attachés. La phrase que je préfère c'est: "Ah les beaux souvenirs qui fondent dans la bouche comme un bonbon de sel". J'adore et cela m'émeut. J'aime aussi l'expression: "Nuage en pierre", "ciel renversé, "son visage dessiné par ma prière" et "puisais la force des regrets".
Je trouve aussi que le texte est assez riche niveau vocabulaire (égratigner, léviter, genoux écorchés, siècles ensablés...). Je perçois aussi l'émotion qui est liée au texte, je ressens l'amertume, l'envie de gravir pour ressentir à nouveau, les genoux qui s'égratignent, le goût salé des regrets.
Si je devais émettre une critique: par exemple, pour la première strophe, vous dites: "chaos que put conter Sophocle", je trouve que le fait de mentionner Sophocle n'est pas nécessaire et compliqué, cela donne à ce passage une touche "moins accessible" alors que finalement, votre sujet est simple et beau (un rocher, des regrets et des souvenirs).
Ce texte est une réussite selon moi, surtout parce que je visualise très bien ce rocher, ces genoux et perçois l'émotion (je me répète). Bravo.


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