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Poésie libre
Automnale : La cloche de bois [concours]
 Publié le 29/02/16  -  14 commentaires  -  1994 caractères  -  239 lectures    Autres textes du même auteur

Tandis que sonne la cloche de bois,
Valentin se confie à un vieux brocanteur…


La cloche de bois [concours]



Ce texte est une participation au concours n°20 : Larcin Valentin ! (informations sur ce concours).





Mon prénom, c’est Valentin.
J’ai été trouvé, un quatorze février,
Par un égoutier qui faisait son turbin,
Quai des malchanceux,
Aux antipodes de la rue des gens heureux.
Mon nom, c’est Larcin.


Dans mon fief, coule la pisse des rats,
Stagne le désespoir des estomacs aux abois,
Sonne la cloche de bois.
Les soirs de vague à l’âme,
Les copains taquinent la boutanche,
Là-celle qui fait rouler les hanches.


Lorsque les chats sont gris,
Je fais le brocanteur, au petit bonheur.
J’use de mon droit d’épave.
La nuit ressemble à la marée
Qui amène ses algues ambrées,
Ses cythérées venant d’un ailleurs insoupçonné.


Sur l’éphéméride des malheureux au jeu,
C’était la fête des amoureux.
Quelle ineptie, M’sieur, quai des malchanceux !
Parmi les encombrants, je cherchais
Un trompe-l’œil, une loupiote-tempête,
Un Stevenson qui mettrait du soleil dans la tête.


Le grand escogriffe,
Qui enjolive avec des prunes chaque pare-brise,
M’a lancé : « Eh Valentin la Brocante,
Tu glisses sur la mauvaise pente ! ».
« Valentin Larcin ! Je ne suis pas un assassin »,
Ai-je répliqué à l’argousin.


Je lui ai fourré les noix dans la benne,
À cet empêcheur de tourner en rond,
Ce fieffé ciseleur de bourdon.
L’hémoglobine a giclé !
Comme le jus d’une orange pressée.
Restait plus qu’à décaniller.


Si vous voyez Annabel, mon edelweiss,
De l’enseigne « L’attrape-cœur »,
Dites-lui que je n’avais qu’elle…
Non, non, ne dites rien, M’sieur,
Elle aurait de la flotte plein les yeux.
Sonne la cloche de bois.


 
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   Ramana   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sur Wiki : "La cloche étant un instrument destiné à se faire remarquer en passant une porte, l’expression en bois désigne la volonté de ne pas faire tinter la cloche (tout comme l'expression sans tambour ni trompette). Il semble que l’expression ancienne ait été à la sonnette de bois, de même sens."
Où encore : "Une valise suffira pour mes hardes. Et, en déménageant à la cloche de bois, je ferai l’économie du dernier terme."
Ce Valentin n'est pas un Saint ! Votre style me plonge dans les rue du Paris bien glauque, quelque chose comme ça. En tous cas, c'est une réussite sur ce plan là, et vous abordez le thème imposé sous un angle inattendu. Il faut décaniller d'ici, sonne la cloche de bois, tant pis pour la Valentine...

   papipoete   
19/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
le sujet du concours ne me plaisant pas ( sang/valentin ), je ne jugerai pas ce poème en tant que tel, mais comme un " cri du coeur " de la part d'un nommé Valentin, à qui rien ne sourit . Sa vie est un tel cauchemar, que pour la fête des amoureux, il envoie un " argousin " au tapis dans une gerbe d'hémoglobine .
Lui qui ne possède rien, sinon la malchance, aime son Anabel de " l'attrape-coeur ", et alors qu'on l'emmène, à Fresnes ou la Santé, il hurle de ne rien lui dire ; " elle aurait de la flotte plein les yeux " .
Je ne décode pas entièrement l'argot, tel le 31e vers ? ( sans doute un coup qui fait très mal ) !
J'aime bien le sujet et la gouaille de l'auteur .

   Lulu   
19/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

je n'ai pas tout compris à la première lecture de ce poème, mais je me suis laissée embarquer par l'ambiance de cette écriture que j'ai trouvé superbe. C'est lié à la tonalité du texte que j'aime beaucoup.

J'ai adoré la première strophe, mais je me demande pourquoi vous avez mis une virgule après "J'ai été trouvé". Il me semble qu'elle n'a pas lieu d'être, même si cela pose votre propre rythme qui fait la réussite de ce poème.

J'ai bien aimé certaines idées ou images, comme "J'use de mon droit d'épave"

En relisant votre texte, je me suis dit que j'aimais bien votre personnage... "C'était la fête des amoureux. / Quelle ineptie..." Là, vous m'avez fait sourire.

Poème-chanson ? Peut-être... Le rythme y est pour quelque chose. Du coup, j'image ces mots chantés.

Je ne sais si vous êtes chanceux ou malchanceux, mais je vous souhaite le quai de la réussite pour ce concours.

   Bidis   
29/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je trouve que toute une atmosphère se dégage de ce texte et cela me plaît bien. Et l'entourloupette "Valentin Larcin" m'a amusée. Cependant, je n'arrive pas à apprécier, en poésie, le manque de rythme et d'harmonie musicale. C'est pourquoi je mets un bémol à mon appréciation.

   Francis   
29/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une écriture que j'ai appréciée ! Un registre lexical au diapason du héros. Un petit refrain à trouver et ce texte pourrait être chanté par Renaud. Ce Valentin a quelque chose qui le rend sympathique. Né au mauvais endroit, au mauvais moment, son destin était tracé. Malgré ses petits larcins, son cœur bat pour une édelweiss. C'est un faux dur. Il se fond dans la foule des petites gens pour qui sonne la cloche de bois. "Quai des malchanceux, mon nom c'est Larcin, je lui ai fourré les noix dans la benne..." autant d"expressions qui m'ont fait sourire. Merci.

   leni   
1/3/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
A Automnale
je suis toujours épaté que l'on puisse rédiger un texte sur une idée qu'on vous souffle dans l'oreille Et là votre style ou ton style marque d'emblée que l'on pourrait penser à tel auteur Ce sont surtout les images qui m'ont beaucoup plu
Quai des malchanceux aux antipodes..
J'use de mon droit d'épave
Sur l'éphéméride...
Parmi les encombrants...
Les noix dans la benne

Et le dernier groupe de vers qui est un petit collier de perles

Chapeau Epaté LeniJe change d'avis Je mets passionnément

   Arielle   
1/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Une astucieuse façon de prendre le sujet au pied de la lettre en utilisant le titre du concours pour en faire un personnage.
L'idée est bonne mais l'histoire un brin longuette à mon goût et je ne comprends pas bien ce qui incite ce pauvre Valentin à trucider un agent de la circulation qui l'avait apostrophé sans plus. La fin me semble un peu artificielle et imposée par le sujet. Dommage !

   LeopoldPartisan   
1/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Voilà un texte pour le moins étrange quoique dans le thème du Valentin Larcin. Etrange car pour le moins anachronique, en effet au début on se croirait fin 19ème début 20ème dans les faubourgs d'un Paris où une certaine population chère tant à Blaise Cendrars qu'à Gustave Lerouge, avant de s'appeler "racaille" était lors des bals musettes plutôt qualifiée de "canaille" et lors des vols à mains armées certifiée d'apache quand ce n'était pas les "chauffeurs de paturons".

Ensuite on bascule dans une période plus contemporaine, celle de Max et les ferrailleurs avec des allusions pour les ménagère de moins de cinquante ans se régalant "d'aujourd'hui madame" et de "louis la brocante."

Je passerai sur la prune collée au pare-brise qui là franchement n'est pas crédible comme mobile à un meutre. Personnellement pourquoi franchement ne pas l'avoir fait surprendre à chaparder dans une villa de Neuilly un peu dans le style Liliane Bétencourt où d'autres canailles se sont elles aussi fait prendre la main dans le sac de la vieille. Là la crédibilité y aurait gagnée, surtout lorsque l'auteur se làche un peu vis à vis de l'argousin. Etrangeté toujours, car le traitement réservé est plus en phase avec l'appelation "Keuf".

J'ai aussi terriblement bien aimé le dernier paragraphe qui lui me rappelle autant Fréhel que le fils regretté du regretté lui aussi Cabu, à savoir Mano Solo qui fut dit-on souvent un peu le chainon manquant entre elle et les bérurier Noir qualifiés lors des révoltes estudiantines de la fin des eigthies de "nouveaux Apaches" ... CQFD

vraiment dommage pour le poinconneur à la casquette de Marie Pervenche, j'eusse préféré un plus dans le style inspecteur la bavure, surtout qu'avant de le trucider d'une manière qu'un Bukovski n'aurait pas renié, il clame " Valentin Larcin n'est pas un assassin" mais plutôt un dépollueur de flic véreux .

Chère Automnale j'aurais aimé passionnément s'il n'y avait eu ce petit accident contre un pauvre petit fonctionnaire. Qui sait si un jour le coeur vous en dit de réécrire ce petit bout de l'histoire... Un petit Nicolas devenu Président donnerait n'importe quoi pour avoir cette faculté qui nous est donnée à nous les auteurs... Mais je cause, je cause...

   hersen   
1/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime bien dans cette nouvelle le côté brocante.

j'adore ce personnage, usant de son droit d'épave, qui n'est qu'un prétexte pour l'auteur de s'éclater dans un bric-à-brac de mots et d'expressions !

Et sinon, tout y est : Valentin Larcin, né un 14 février (mais on serait bien en peine de deviner l'année) ça dérape, on en remplit la benne à ordures et on doit se trisser sans revoir sa belle, mais faut rien lui dire, sinon elle aura de l'eau plein les yeux.

j'ai beaucoup aimé le côté vivant, un brin humblement gouailleur.

Une très bonne lecture.

   Anonyme   
2/3/2016
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Bonsoir,

La fin me fait penser à une chanson de Pierre Perret... et le début à une chanson de Lenormand...

Le reste, je me demande si tous les poètes qui participent au concours ou presque se sont donné le mot, est trop argotique pour me satisfaire, je ne suis malheureusement pas fan de l'argot en poésie.

Les images me semblent trop artificielles, trop crues dans l'expression telle que j'aime la percevoir, pour me parler de ce que j'entends de la poésie, et je suis loin de me poser en juge de la chose, simplement, la poésie doit me faire ressentir et là, je ne ressens pas. Avec mes excuses à l'auteur pour mon manque d'ouverture d'esprit.

Merci pour la découverte.
Bonne chance pour le concours.

   LenineBosquet   
4/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai bien aimé la langue, le décor aussi que je trouve bien planté. Bien qu'ayant un peu de mal avec la poésie libre, je me suis laissé entraîné par la votre, peut-être parce qu'elle raconte effectivement une histoire, claire et limpide.
Claire et limpide au 3/4 en tous cas. En effet, je n'ai pas compris ce qui a entraîné le geste de ce malheureux à l'encontre de l'argousin.
Sinon je dirais thème respecté, lecture agréable. Merci.

   diptyque   
4/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Valentin Larcin" est un joli nom qui sonne plutôt bien, et même résonne clairement dans ce fief où stagne le désespoir sans timbre d'une cloche de bois.
Chouette idée de s'être approprié ainsi le thème du concours !
Il est attendrissant ce Valentin. Sa triste condition largement détaillée aura sans doute sa peau mais, c'est une certitude, elle n'aura pas son cœur, déjà offert tout entier à sa Valentine.
Un Amour ce Valentin ? Le 14 février, une seule date pour célébrer les deux.
Ne m'en veuillez pas, chère Automnale, je dois l'avouer, la gouaille sans doute nécessaire au rendu de cette atmosphère sordide -atmosphère très bien rendue ceci dit- a gêné ma lecture.
Ces mots là sont comme des accrocs...Je m'explique :
C'est un peu comme...Comment dites-vous déjà ?...Ah oui...Comme "fourrer les noix dans la benne" de la poésie.
J'ai quand même bien ri, rassurez-vous.
Un registre étonnant dans lequel l'auteur ne perd pas pied, dans la fange des rues.
Toujours, au plaisir de vous lire.

   Automnale   
19/3/2016

   Anonyme   
17/2/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
C'est un écrit très surprenant par ce vocabulaire employé.

La plume est là, égale à elle-même, tout est dit, avec franchise, du vrai de vrai, les images ne sont pas absentes, le monde de ces malchanceux, de ces laisser-pour-compte, hélas de plus en plus nombreux ...

Ce "Larcin-Valentin", m'a ému, parce qu'il y a tout de même du bplus don dans chaque être humain, et vous avez su le mettre en avant, dans ce décor, qui fait très "Misérable", il y a là un petit côté Victor Hugo, ainsi votre écrit n'en a que plus de valeur.

C'est indéniable vous avez ce don de l'écriture qui donne au lecteur un immense plaisir.


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