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Poésie néo-classique
AxelDambre : Comme au goulot des heures
 Publié le 29/10/14  -  6 commentaires  -  844 caractères  -  212 lectures    Autres textes du même auteur

?
Sur les écueils de la croyance ?
Sur l'incapacité à accepter le réel ?
?


Comme au goulot des heures



Jamais dans une fronde, aboyante et rebelle,
On ne verra siller vos tristes oripeaux,
Vos instincts nus dans l’onde éprise d’autres ciels
Se rêvent feux de mâts et ne sont que fanaux.

Quant à ceux qu’on éloigne et du port et du jour,
Incarcérément vains sur un bateau de plumes
Et dont l’ombre témoigne en pleurant des contours,
Ceux-là vont à demain comme un champ se consume.

Mais qui souffre ici-bas n’est qu’une autre chimère,
Un pantin qui s’étonne au matin d’être vrai,
S’empoumonne de foi pour mieux quitter la terre,
Mais tremblant s’abandonne à peine sur le quai.

Quand me vient en écho l’hébétude du cœur,
L’étal ankylosé de vos piètres erreurs,
Je m’écoule en rouleaux sur un étang de fleurs,
Vos regrets oubliés comme au goulot des heures.


 
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   David   
3/10/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Je trouve un joli lyrisme au poème, c'est sans doute exagéré et mal dit de le qualifier d'hugolien, c'est plutôt un vocabulaire et une syntaxe qui doivent me l'évoquer par endroit. L'expression novatrice qui fait titre et fin du poème détient à elle seule un bon pan de ce lyrisme. Pour sortir de ce concept néanmoins, je lis dans ces vers une réaction à d'autres vers, une poésie de la poésie "enfin sortie du drame de la page blanche", le poème revendiquerait dès son premier vers une "vraie" poésie, celle de la "fronde", du concret du visible du touchable, celle ou on ne dit pas qu'on a mal tant qu'on n'a pas perdu un membre dans une mine de sel. D'un point de vue de ma lecture, c'est une poésie pleine d'orgueil et qui en fait même la démonstration dans sa formule-phare (le titre et la fin, je veux dire) comme souvent d'ailleurs dans le "lyrisme", ce que je peux mettre sous ce mot du moins : "je" montre du doigt ce qu'il est exactement en train de faire. D'ailleurs, le "je" est plutôt un "on" dans les vers, ce n'est pas tant une question d'égocentrisme, c'est juste le fait de s'extraire d'une population dont on fait manifestement partie.

C'est juste un point de vue de ma lecture, parce que justement avec sa formule-phare, les vers ne sont plus seulement dans la paille et la poutre que l'on peut chercher dans l’œil du voisin et avoir dans le sien, "boire au goulot", y chercher refuge, ne saurait être une prétention vers un idéal.

C'est un "humilité crâneuse" qui ressort un peu, et c'est pas une ironie de ma part, je trouve très important de prendre fermement une narration dans un poème, de faire son diable en quelque sorte. Ce n'est pas une poésie zen mais ça ramène l'émotion vers son afflux sanguin.

Il y a d'autres perles que le titre qui ont fait mouche pour moi comme :

"Vos instincts nus dans l’onde éprise d’autres ciels
Se rêvent feux de mâts et ne sont que fanaux"

"Incarcérément vains sur un bateau de plumes"

lol, on peut bâtir un temple en jetant des cailloux au même endroit, ce passage me fait penser aux "plumes" d'ici. Ce que je dis avant signifie simplement que "maudire" et "bénir" ont le même effet. Et je crois que le poème le reconnait tout à fait par ailleurs. C'est bien entendu uniquement vrai pour les abstractions, les concepts, les idées, ça ne met pas au même plan les caresses et les coups de poings.

"Un pantin qui s’étonne au matin d’être vrai"

Ce vers est très beau, Pinocchio était-il un Gepetto schizophrène...

   Ioledane   
8/10/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce texte est parsemé de belles images : la fronde aboyante et rebelle, le pantin qui s'étonne au matin d'être vrai, l'étal ankylosé des erreurs.

Au niveau du sens, je ne saisis pas tout mais l'esprit me plaît, j'aime ce ton un peu désabusé et amer.

Le rythme est fluide, et l'absence de ponctuation sert bien le sujet.

"Incarcérément" me paraît un curieux adverbe.

   Robot   
29/10/2014
 a aimé ce texte 
Bien
 Il y a de l'envolée, de la force évocatrice dans ces vers. "siller" (verbe inconnu pour moi et mon correcteur) J'ai trouvé une définition sur dico.com. "coudre les yeux d'un rapace". Est-ce votre propos? Une autre proposition serait fendre l'eau? mais j'avoue que ni l'une ni l'autre ne s'accorde avec les oripeaux. J'aimerais une explication. "Incarcérément vains" néologisme adverbial ? mais qui veut dire quoi ? Vainement emprisonné ? Je suis à la fois séduit par la forme et le rythme mais gêné par ces deux mots qui ajoute à l'impression d'un propos ou le narrateur paraît toiser ce qu'il semble ne pas comprendre dans la foi que d'autres peuvent exprimer.

   Curwwod   
29/10/2014
 a aimé ce texte 
Un peu
Je ne peux que regretter dans un texte où foisonnent les images évocatrices, un manque évident de recherche formelle, dans les rimes souvent pauvres voire réduites à de simples assonances, et en particulier dans le dernier quatrain une accumulation peu musicale de rimes en "eur".
C'est sans doute à retravailler.

   Miguel   
30/10/2014
 a aimé ce texte 
Un peu
Quelques vers bien sonnants et tout à fait réussis, preuve des qualités de l'auteur, mais un ensemble à l'hermétisme parfois un peu prétentieux et un manque d'effort dommageable à l'ensemble en ce qui concerne l'esthétique du poème ; la forme eût gagné à être mieux soignée, à ne pas souffrir de ce mélange de terminaisons masculines et féminines à la rime (ce système "vocalique/consonantique" ne vaudra jamais le système "masculine/féminine" ; de grands poètes comme Aragon en ont cependant usé, mais en veillant à ce qu'il n'ait pas les effets fâcheux qu'on peut lui trouver ici).)

   Anonyme   
2/3/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une grande originalité que cet "Incarcérément" ! De très belles images également. Un vocabulaire riche au texte soigné.

En somme : une belle envolée lyrique !


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