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Poésie contemporaine
BeL13ver : Miracle de poésie
 Publié le 11/11/19  -  11 commentaires  -  1229 caractères  -  243 lectures    Autres textes du même auteur

Bretagne, à mon adolescence. Je suis un jeune pensionnaire moralement au bord du gouffre, quand je saisis mon dernier espoir d'exister.


Miracle de poésie



Je n’existe jamais si ce n’est par ce rire,
Ce mot que je reçois sur mon cœur profané
Ou cet œil dédaigneux d’un triste ricané ;
Aujourd’hui, quand Monsieur nous demande d’écrire

Ces vers pour la leçon enseignée à l’instant,
Je ne sais que penser du don de l’écriture.
Je suis nul, c’est acté, car telle est ma nature –
De n’être qu’un crétin à l’atour inconstant,

Qui n’aura point l’honneur du moindre ami… Je traîne
Ma misérable vie avec le cœur bien gros,
Mon âme est ravagée en un flux de sanglots.
Je sombre dans le noir du compte qui s’égrène,

De ce temps qui s’écoule et qui me brise au cœur.
Sur le papier, j’écris ces vers, rempli de rage,
Avec verve je vois réparé cet outrage,
Car si je n’ai les mots je garde ma rancœur ;

C’est un potentiel qu’en ce jour je révèle,
Une flamme, une fougue, un vigoureux pinceau,
La muse du poète arrangeant son morceau
A relevé mon cœur d’une force nouvelle.

Du collège breton ma seule fierté,
C’est cet humble poème écrit en moins d’une heure ;
Je préfère aujourd’hui le pardon qui demeure,
Du reste, pour ces gens qui m’ont mal supporté.


 
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   ANIMAL   
11/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je trouve intéressant le fonds de ce poème, ce cancre annoncé qui ne croit même pas en lui-même, sans amis, plein de colère contre son entourage qui l'a catalogué "nul" (on ignore pour quelle raison) et le rabaisse en permanence.

Et puis, suite à un devoir scolaire imposé, il découvre la poésie. Il couche des mots sur le papier avec "rage" et réalise qu'il parvient à écrire ce qui l'oppresse et qu'il n'a nul besoin de l'appréciation des autres pour composer des vers. Et au fur et à mesure qu'il écrit, qu'il extériorise ces sentiments qu'il ne savait comment exprimer, sa vision de lui change et devient positive. Enfin en paix avec lui-même, sa rancune envers les moqueurs et les dédaigneux n'a plus lieu d'être. Elle s'efface au profit du pardon car, libéré du regard des autres, il n'est plus ce crétin sans valeur, il est poète.

La forme est harmonieuse, bien que je trouve que par son ton vindicatif, ce poème se rapproche parfois du pamphlet avec des termes comme "profané" "ravagé" "brise" "rage" "outrage" "rancoeur".

Mais l'apaisement vient dans les deux dernières strophes et l'énergie négative se mue en énergie créatrice. Voilà comment un petit miracle de poésie peut changer une vie.

   papipoete   
11/11/2019
 a aimé ce texte 
Bien
bonsoir Bel13ver
Qu'il est lourd ce poids qui appuie sur votre coeur, qu'il est douloureux ce souvenir qu'avec le temps qui passe, vous êtes prêt à pardonner !
Mais il en aura fallu, des yeux dédaigneux, des moments où l'on vous considéra si nul !
Aujourd'hui, la muse vous prenant par la main sembla vous dire " montre-leur ce que tu sais faire ; écris ce que tu as au plus profond de toi, ces souvenirs de pensionnaire quand Monsieur...
NB je parle à l'auteur, qui n'est pas forcément le héros de ce drame de n'être considéré, de n'être que moqué, ridiculisé !
Enfin, telle est mon interprétation de votre triste poème ; mais cela put durer toute la vie ! subir l'outrance étudiant et ne pas la voir cesser, remplacée par le harcèlement au travail !
la première strophe met bien en place ce tableau
le 17e vers mesure 11 pieds ( = contemporain )
le 21e idem
je trouve les enjambements omniprésents, un peu encombrants !

   Davide   
11/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour BeL13ver,

L'adolescent trouve ainsi dans l'écriture (dans la poésie particulièrement) un exutoire à sa solitude et à son désespoir. Plus encore, il s'agira d'un pansement, d'un baume, enfin d'une amie fidèle qui saura le respecter, l'écouter et le comprendre.

Le mot "Miracle" avoue la primauté de la poésie, son importance indéniable et salvatrice, dans son cœur de jeune homme. Ainsi s'opère la métamorphose : son "cœur", d'abord "profané", "bien gros", "brisé" ("brise au cœur") est enfin "relevé (...) d’une force nouvelle".

La forme en quatrains, elle aussi, est brisée, déchirée, charcutée par des vers se chevauchant les uns les autres, sans parler des rejets/contre-rejets, comme ce beau "Je traîne" ; ce n'est que vers la fin que la structure recouvre une certaine unité, presque rassérénante.

Il y a quelques familiarités, ou plutôt, quelques étrangetés dans le vocabulaire, telles ce "triste ricané", ce "crétin", ou "l’atour inconstant", pas très jolis, mais pourtant tristement évocateurs.

Un passage maladroitement écrit, je trouve, mais où le "flux" et le "compte qui s'égrène", pourtant, suggèrent intelligemment le temps qui passe et la souffrance qui demeure :
"Mon âme est ravagée en un flux de sanglots :
Je sombre dans le noir du compte qui s’égrène"
Le rapprochement de "Sombrer dans le noir" et de "compte" me paraît hasardeux. Puis j'aurais remplacé "en" par "par".

Je me demande si le narrateur aura su pardonner, car le dernier vers ("...pour ces gens qui m’ont mal supporté") bruit comme un euphémisme à côté de ce cœur "profané". L'ont-ils seulement mal supportés, ces "gens", ou l'ont-ils plus vraisemblablement fait souffrir ?

Enfin ce joli premier vers, le plus beau d'entre tous, ai-je envie de dire : "Je n’existe jamais si ce n’est par ce rire"... Ce rire qui résonne et résonnera toujours, au creux de l'écriture, dans les chatouilles d'une plume, comme aux scintillations de la flamme de la vie.

Un beau poème, en somme, dont l'authenticité me touche. Ici, pas d'artifices, juste un cœur gros qui s'épanche.

   Anonyme   
12/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

J'ignore si l'auteur a vécu cette situation particulière ou si ce n'est qu'imagination, mais le fond de ce poème est intéressant et me parle.

Le narrateur, élève insupportable et médiocre que rien ne semble intéresser, qui se sous estime ( que les autres sous estiment peut être aussi ) , par une poésie imposée , va coucher sur le papier ses sentiments, "sa rage"jusqu'alors intériorisée' et s'en sortir honorablement.
L'écriture devient alors une passion, un besoin.
Oui, la poésie aide à extérioriser les états d'âme, les doutes, les angoisses ou le mal être de l'auteur .

Il pardonne, peut être, mais oublie t'il pour autant ?
Toujours est il que je comprends l'auteur.

Très belle poésie qui ne laisse pas indifférent.

   Anonyme   
12/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

La Poésie ou l'écriture poétique comme canot ou bouée de sauvetage,
je suis preneur. Il suffit souvent de presque rien pour trouver sa voie.

Très réaliste poème qui me remémore un peu ma période écolière.
L'école m"ennuyant fermement sauf lorsque les vers d'Hugo,
d'Hérédia ou autres faisaient leur entrée sur les livres d'école.
Là, je devenais tout autre et c'est pourquoi ce poème qui me rappelle
une lointaine période de ma vie me touche énormément.

Bien écrit, je ne comprends pas le contemporain mais qu'importe,
le contenu est agréable à lire.

   hersen   
12/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le fond est excellent : l'écriture, la poésie, pour exister autrement.

Ainsi, un ado moqué, tourné en dérision, trouve sa bouée, son radeau dans l'écriture.
peut-être nous dit-on ici qu'il faut quelque chose de fort, qui nous prenne aux tripes, pour que se révèle cette aptitude à l'écriture. Que ce qui est subi puisse remonter un jour à la surface, pour enfin l'assimiler, et pardonner.

l'incompréhension est de tous les milieux et de toutes les époques.

l'écriture est très maîtrisée et se lit de manière si fluide qu'on est presque étonné d'arriver à la fin en ayant tant de matière.

En somme, l'art de la poésie;

Merci de cette lecture !

   Anonyme   
13/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Auto-censuré.

   Cristale   
13/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La poésie, une planète où se réfugier, s'inventer un autre monde où les portes sont fermées aux tortionnaires du quotidien...un espace de sauvegarde doté de ce garde-fou que sont les mots libres de s'exprimer, de rester blottis ou de s'envoler.

Miracle, je ne sais pas, mais potion magique j'en suis sûre :) et tomber dans le chaudron quand on est encore à l'âge de la scolarité est le meilleur qui vous soit arrivé...

"C’est un potentiel qu’en ce jour je révèle,
Une flamme, une fougue, un vigoureux pinceau,
La muse du poète arrangeant son morceau
A relevé mon cœur d’une force nouvelle."

Peu importe la catégorie votre poème ne souffre d'aucun temps mort et les mots gardent leur puissance vers après vers.
J'entends comme une douleur sourde dans le rythme en parfaite adéquation avec les faits évoqués.
Le vocabulaire est riche, le propos dense.

Un poème ouvert sur l'horizon.

Bravo et merci BeL13ver

Cristale

   Anonyme   
14/11/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour BEL13ver
Le cœur de cette poésie est d'actualité.
Je suis sensible au mots et à la façon de traiter un moment de vie douloureux.
C'est mon premier commentaire et je le fais sur une poésie qui mea touche. Les mots, le langage, l'écriture, la pensée, la création, seront toujours supérieurs aux outrages.
Bravo et Merci

   Pouet   
15/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

j'ai ressenti l'émotion du poète à la lecture de ce texte.

Je trouve beaucoup de sincérité ici, de "mise à nu", c'est le genre de texte que j'écrivais (moins bien) il y a encore quelques années, peut-être en plus "noir" encore...

La vie est surprenante, ne prend jamais la direction qu'on lui prédestine.

   BernardG   
16/11/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Bel13ver,

La poésie en thérapie finalement !
Il est vrai que l'écriture est quand même un don et il suffit de lire la prose poétique de Rimbaud à 9 ans pour s'en convaincre.
Cependant la volonté, le travail et "la rage" permettent de transcender certaines situations et ce poème en la démonstration. Bravo !

Quelques remarques amicales: "atour inconstant" m'a paru un peu mystérieux - - - -vers 13, 2 fois "qui" - - -vers 16 "car si je n'ai les mots je garde ma rancoeur", un peu paradoxal car justement vous avez les mots !
J'ai eu aussi un peu de mal avec les temps car le poème est au présent et certaines attitudes relèvent du passé..........Mais en moins d'une heure, c'est normal !
Merci pour le partage

Bernard G.


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