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Poésie contemporaine
Bouffe-Chapeau : Combat nu
 Publié le 18/04/13  -  5 commentaires  -  1950 caractères  -  124 lectures    Autres textes du même auteur

"Viscères et membres fermés par une peau sont ce que la vie s'est proposée pour habiter le chaos." Alain Damasio, la Horde du Contrevent.


Combat nu



L’Aube
Secouait en rond sa chevelure nouvelle
Accrochant aux grands bois des larmes de miel.
Je me baignais dans les rayons voluptueux,
L’herbe fraîchie et les douceurs vermeilles, heureux !

Ses hanches avaient la pureté d’un violon
D’ébène tendre, aux parfums mats des saisons.
Lèvres : mûre, framboise ; d’un souffle de couleur
Frémissaient les prairies ; « voici chanter les fleurs ! »

Et, rêveur, je sentais la fraîcheur de mon front
Au creux de l’immense épaule ; puis à ses longs
Reins : où la lumière coulait ; j’en bus un peu
Allongé dans les prés, sous l’étendu sein bleu…

Bohème dès lors, j’ai maudi tous les chemins,
Vogué parmi les rousseurs tumultueuses,
Arpenté tous les sentiers verts et orphelins,
Battu les vents cruels des sirènes charmeuses.

J’ai valsé sur les flots bruns des mers inconnues
– Souvent mes voiles ont pleuré dans la tempête –
Remuant les sables lourds des abîmes nus ;
Debout, contre les rafales hurlantes et bêtes.

– J’écoutais les roulis doux moussant d’écume
Des vagues d’argent, brodées de fines étoiles,
Feu follet sur l’eau, dansant comme des plumes
Près de mon cœur, gonflant comme une grande voile –

J’ai dormi dans les cieux blonds encore chauds,
Lorsque le jour fermait doucement son volet.
Et senti les houles noires, infini sanglot,
Pleurer de longs horizons rouges et violets.

J’ai retrouvé les trésors que l’homme oublia.
Blanche Liberté, ainsi qu’une femme à genoux.
J’ai étreint son puissant corps, riant près des bois,
Portant son mouchoir d’azur aux papillons fous.

Au bout, Enfant, j’ai vu ce que l’homme appauvrit :
Le sirop de sang roux gonflant la terre bleue,
Le cosmos végétal – les pierres flamboient et rient ! –
L’Aurore me dit son nom, mariant mers et cieux.


 
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   Anonyme   
2/4/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Aaah oui !
J'ai d'abord été attirée par le chapeau citant Alain Damasio et son formidable "La horde du contrevent". En lisant le premier quatrain, je me suis dit : "Oh zut, ça m'a l'air gnangnan, les larmes de miel, voluptueux qui rime avec heureux... Ça démarre mal." Que je me suis dit.
Et puis, heureusement, j'ai persévéré et j'ai été emportée dès le vers suivant, les hanches à la pureté de violon (et j'adore le rejet, ou l'enjambement, je ne sais jamais comment ça s'appelle, sur "D'ébène"). "Parfums mats des saisons", formidable ! J'ai trouvé un peu dommage que "fleurs" rimât avec "couleur" (facile), mais au moins elles chantent.
Dans les strophes suivantes, j'ai eu l'impression d'une forte influence de Rimbaud (notamment à
"puis à ses longs
Reins : où la lumière coulait"), avec ce rythme bancal et charmeur, ce mélange de naïveté et de rouerie. On peut imaginer pire.
J'ai beaucoup aimé cette fraîcheur trompeuse et les associations tantôt insolites (les cieux blonds encore chauds, le sirop de sang roux), tantôt plus classiques (le puissant corps, le feu follet sur l'eau), ces dernières ayant à mon avis l'effet paradoxal, dans cet ensemble qui joue sur le décalage rythmique et sémantique, de désorienter un peu plus le lecteur.

Au final, j'ai fait un beau voyage sur un bateau pris de boisson, bousculé quelque peu dans le courant, tournoyant par instants, mais avec une destination bien réelle. J'ai trouvé ce poème fort intelligent, maîtrisé sous ses apparences désinvoltes.

   David   
10/4/2013
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Bonjour,

Il y a vraiment trop de reprises rimbaldiennes dans ce poème. J'ai reconnu plusieurs expressions ou formules caractéristiques de poèmes comme le Bateau ivre, sensation ou le dormeur du Val.

"L’Aube
Secouait en rond sa chevelure nouvelle
Accrochant aux grands bois des larmes de miel.
Je me baignais dans les rayons voluptueux,
L’herbe fraîchit et les douceurs vermeilles, heureux !"

Je trouve que ça ressemble à :

"C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons."

comme :

"Et, rêveur, je sentais la fraîcheur de mon front
Au creux de l’immense épaule ; puis à ses longs
Reins : où la lumière coulait ; j’en bu un peu
Allongé dans les prés, sous l’étendu sein bleu…"

avec

"Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue."

Et

"– J’écoutais les roulis doux moussant d’écume
Des vagues d’argent, brodées de fines étoiles,
Feu follet sur l’eau, dansant comme des plumes
Près de mon cœur, gonflant comme une grande voile –."

Avec

"Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux..."

La "femme à genoux" vient un peu plus loin dans le poème.

Je ne sais pas quelle est l'intention devant tant de références, la comparaison ne tient guère bien entendu entre ces grands classiques et un texte contemporain, ce n'est pas du plagiat mais un curieux collage. Chacun des emprunts perd assez largement sa dimension musicale en changeant de contexte, les vers de Rimbaud peuvent sembler un collage absurde issue d'une fantaisie, mais je trouve que ce poème prouve plutôt le contraire : il n'y a plus guère de magie.

   Anonyme   
18/4/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
J'ai aimé ce voyage amoureux.
Le seul hic serait le dernier quatrain que j'ai beau relire, je ne le comprend pas.
Qu'est-ce que l'homme appauvrit ?

   brabant   
18/4/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Bouffe-Chapeau,


Eh ben dites-donc, ça c'est de l'envolée ou je ne m'y connais pas !...

Hymne à la nature naissante, allégorie de la femme-violon. Vous savez jouer de ses cordes et de ses résonances.

Attention cependant à ce que le violon ne devienne pas contrebasse, s'il devait se transformer faites-en une harpe.
Préférez le tam-tam à la grosse caisse :)


J'aime beaucoup l'incipit. Serions-nous tous des boîtes de Pandore ?

- j'aurais voulu isoler quelques vers pour les mettre en exergue mais tout se vaut et me semble égal dans le genre.
Peut-être : " L'Aube
Secouait en rond sa chevelure nouvelle
Accrochant aux grands bois des larmes de ciel."
- "Sous l'étendu sein bleu" m'a fait peur. Nout ? Ouranos ? La Louve romaine ? (Oui je sais... "bleu", mais cette idée d'une mamelle pendante... euh... Lol. D'ailleurs ça marche pour Nout...)

   pieralun   
20/4/2013
Commentaire modéré

   Anonyme   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Pas ↑
C'est un poème bien trop "enrobé", il en est bien trop fait, du coup le texte perd son naturel, la lecture bien sûr se fait, mais sans aucun ressenti, sans conviction.

Je trouve ce poème bien trop long, j'ai commencé à un peu m'ennuyer à partir de la cinquième strophe, car le rythme de ce texte est monotone, je n'ai pas été captivé du tout. Les mots s'alignent, poétiquement posés, mais sans rien du plus.

Cet écrit manque cruellement de profondeur, il ne capte en rien l'attention.


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