Bonjour Boutet

Je suis très surpris par le décalage entre votre écriture académique irréprochable

Mais à mon sens d'un autre siècle et cet écran qui lui est Hyper contemporain

Sur l'écran nous envoyons des mails

En fait je suis gêné par le classique en général que je trouve désuet à mon oreille

Ceci dit c'est parfaitement bien écrit et peut être que le décalage est voulu

Se correspondre régulièrement pour évoquer ses semblables douleurs, n'est-ce pas les cultiver, les entretenir par je ne sais quelle pulsion morbide ? Cette morbidité est accrue par le mode de correspondance utilisé, ce vecteur numérique qui élimine la part d'humanité d'un contact direct, et implique même dans le cas présent l'absence d'un contact téléphonique où la voix au moins serait présente !
Cette quasi permanence dans l'état morbide n'est-il pas la meilleure manière de ne jamais laisser le soleil entrer par la fenêtre ? Comme vous dites, l'écran scelle en effet les malheurs de ces deux personnages.
La prosodie classique est maitrisée, et le texte rend une image forte de l'état d'esprit de ces tristes personnages.

bonjour Boutet
Je " parle " avec lui par écran interposé, comme si nous étions amants, qu'un dialogue galant put rapprocher... alors que NON, nous échangeons seulement nos misères, un bleu contre un gnon, nos désillusions communes ; merci écran !
NB j'ai écrit mon dernier poème, dans lequel " les mots ont du mal à sortir de mon gosier ", alors que via mon écran et mon clavier, je suis intarissable sur tout sujet !
votre lucarne magique, comme la mienne, vous amène à bien des confessions, des aveux et constats mélancoliques mais ne vous interpelle-t-elle pas par des
" faut te secouer ! t'es pas seul sur Terre ! les oiseaux chantent dehors ! t'as vu ces gens de Gaza ! ce sportif sans jambes ni bras ! "
( je parle au héros bien sûr )
Je vois ce miroir avec tain, comme le " journal d'Anne Franck ", que chaque jour et nuit elle noircissait, jusqu'à ce qu'une trahison...
la dernière strophe est mon passage préféré, dans ce poème où les alexandrins portent à ravir, l'éclat de vos émois.

Echanger virtuellement à travers un écran est peut-être réconfortant, ce réconfort de ne pas se sentir seul dans un mal-être de vie que l'autre, dans la même situation, peut comprendre.
Peut-on le faire dans la "vraie vie" sans crainte d'ennuyer ou de se faire couper la parole par des "c'est comme moi je..." pour finir avec des "bon je file j'ai des trucs à faire" ?

Je ne saurais pas juger et ne le souhaite pas mais cette écriture fluide et expressive, d'une grand douceur m'a littéralement embarquée derrière mon propre écran où je peux reconnaître le beau langage quand je le lis et l'entends, et c'est aussi sur mon clavier que je peux transmettre mes félicitations à l'auteur/narrateur pour ces "confidences" et les miennes concernant son poème qu'il pourra lire sur son écran.

La versification est impeccable.
Bravo et merci Boutet.

Bonjour Boutet, j'aime bien votre poème, les quatrains sont de belle allure et le propos semble sincère.
L'idée est originale et bien écrite. Des alexandrins qui coulent aux rimes riches dans l'ensemble.
Seule la chute me dérange un peu : le mot malheur me semble trop fort.
Personnellement, j'aurais choisi un autre mot. Mais ce n'est que mon ressenti et cela n'enlève rien à la beauté de votre poème.

Bonjour Boutet,

Une délicatesse extraordinaire en ces confidences qui s'offrent avec grande émotion.

"Nous ne partageons pas d'amour adultérin
Ni d'âtre tourmenté, ni d'espoir d'aventure
Mais quand je lis les mots de sa mésaventure,
Notre double chanson a le même refrain."

Belle signature en ce passage. Mon préféré !

Au plaisir de vous lire
Cordialement