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papipoete
4/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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classique
Dans l'aube naissante, tout était si calme, que l'on entendait les pavés se détendre de leur nuit, trop serrés les uns contre les autres. Quand, j'entendis un chant venant de cette maison, dont seule la grille semblait trembler sous le souffle du vent ; on vivait donc dans cette demeure close ? Qui donc se cachait sous ce prélude ? NB je ne sais qui est " Il " ; un chanteur célèbre qui habiterait là, mais que l'on ne voit jamais ? Le mystère est ainsi maintenu, alors que le décor tout simple est posé, avec cette aube semblable à toutes les autres. Mais point de cri, ni pleurs faisant penser à quelque diable, en train de tourmenter une victime ; c'est bien. J'ai songé au Pianiste de Polanski caché dans les décombres, lorsque l'officier allemand lui demande de jouer... je préfère le premier tercet. des alexandrins au classique sans faute, où je remarque les rimes en âle, fort à propos ( on confond souvent le son " âle avec le son ale " ) papipoète |
Lebarde
4/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Le souvenir d’un rêve nocturne qui a l’aube naissante conserve dans le cœur de l’auteure l’écho de la “voix mâle/ ou douce” “d’un artiste inconnu”.
“Un prelude oublié traversant la charmille”. Il se dégage du sujet une atmosphère féerique pleine de délicatesse et d’élégance qui plonge le lecteur dans une plaisante sérénité, “Alors que dans un arbre on entendait un merle”, scène rappelant sans trop de poésie cette fois, à une situation bien réelle celle là. Un bien joli sonnet classique a priori respectant les règles; je ne vérifie pas préférant rester sous le charme et garder l’espoir que ce “Prélude » dur longtemps. Bravo pour cette douceur poétique un brin mélancolique qui change de la rudesse du moment. J’apprécie volontiers. En EL Lebarde |
Cyrill
15/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Comme Papipoete, j'ai songé au film de Polanski.
J'aime bien l'atmosphère de ce poème, la précision apportée à la rupture du silence. Les images sont choisies avec soin pour offrir à cette voix humaine un cadre sobre, empreint de religiosité, sur le fil ténu des émotions. « ciel de perle », « tremblait une grille », « fenêtre pâle ». Tout est dans la retenue, comme semble retenu le souffle du locuteur dans son désir de ne pas déranger, de préserver la magie de l’instant. La lecture est fluide et prégnante, le charme de l'éphémère est transmis au lecteur par voie de poésie. Bravo ! |
Eskisse
15/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour
Ce poème met en scène le pouvoir de sidération de la musique sur un auditeur happé grâce à une douceur qui l'enveloppe tout entier. Cette douceur est notamment crée par le choix des rimes qui sonnent " léger" et ce, sans que le travail ne se sente -ex: merle/ perle IL ménage un certain " suspense" puisque l'on ne voit pas l'auteur du chant. J'ai beaucoup aimé les formules : " exilé de quelque rêve noir" et " un prélude oublié traversant la charmille" qui illustrent bien l'origine, le mouvement et la légèreté du chant. je trouve très beau ce "rêve noir" comme origine d'une mélodie... Merci pour avoir traduit ce qui à la fois échappe et demeure. |
Provencao
15/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Boutet,
"Mais longtemps en mon cœur résonna sa voix mâle Ou douce, je ne sais ; le matin s'était tu, Et seul, restait l'écho d'un artiste inconnu." J'aime beaucoup cet écho qui croît au secret du silence. Ce silence à une force en soi où j'ai presque ressenti ces effets...Merveilleux langage sonore en votre sublime poésie. Au plaisir de vous lire, Cordialement |
Cristale
15/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour,
Un poème où l'on entre à pas feutrés pour ne pas interrompre la magie de cette aube en suspend. Une voix semblant venir d'une demeure mystérieuse... qui peut bien chanter à une heure pareille ? Sans doute un artiste comme le dit le poème, dont le chant est son mode de vie et d'expression. Un bonheur d'entendre : "Un prélude oublié traversant la charmille. ... Je m'arrêtai, captif de ce souffle inédit" Moi, vu mon talent de chanteuse ratée, si je chantais à l'aube je serais sûre de voir arriver les pompiers, le Maire, le GIGN, appelés par le voisinage. Il est doux et charmant ce poème, l'écriture est un plaisir. Merci pour ce partage. |
Corto
15/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Belle inspiration pour ce poème. On part d'un presque rien accompagné d'un merle sans doute enamouré.
Et de cette maison close comme il en existe tant, une voix s'élève pour un chant mystérieux qui interloque et attise la curiosité. La tension est construite en deux strophes et l'on ressent volontiers l'émotion du narrateur. "Il était là, peut-être" et même sans doute. Par ces mots, un flot d'imaginaire s'engouffre et la dernière strophe construit un souvenir à ne pas oublier ! Bravo |
jfmoods
15/7/2025
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Il serait judicieux d'étudier ce sonnet par l'exploitation que fait le poète des cinq sens.
Que constate-t-on ? L'ouïe et la vue prennent quasiment toute la place. Pas vraiment surprenant. Ces deux sens-là sont bien ceux qui nous trompent le plus volontiers. Le toucher, l'odorat, le goût ont, eux, comment dire ? Un peu plus de consistance. Le moment indécis du jour évoqué ici invite à ce genre de fantasmagorie avec une somme d'éléments pour le moins ambigus. Au vers 1... "je m'avançais sans bruit" Pourquoi "sans bruit" ? Est-ce une description physique (marche feutrée) ou plutôt morale (recueillement, errance intérieure) ? Au vers 2... "on entendait un merle" Il y a là comme un flottement dans la perception. Qui entend ? Le poète ? Tout le monde ? Personne ? Au vers 3... "sous un ciel de perle" Le mot "perle" renvoie à l'idée de douceur, mais aussi d'opacité, de froideur. Au vers 4... "les pavés s’éveillaient" L'image est poétique mais apparaît aussi inquiétante. Sommes-nous dans la réalité ou dans un rêve ? Au vers 5... "une maison close" Est-ce simplement un lieu clos ? Un bordel ? Le poète laisse planer le doute. Au vers 6... "Vint un son solitaire, un murmure d’espoir" On peut légitimement se poser la question : "Comment un son solitaire peut-il être porteur d’espoir ?" On perçoit là comme une contradiction apparente dans les termes. Au vers 7... "exilé de quelque rêve noir" Qui rêve ? Qui est exilé ? Au vers 8... "un prélude oublié" Par qui ? Pourquoi ? Au vers 9... "Je m’arrêtai" Il y a là comme un choc intérieur chez le poète. Pourquoi s'arrête-t-il ? Est-ce la beauté du chant ? Le trouble ? Est-ce l’éveil d’un souvenir ? Au vers 9... "captif de ce souffle inédit" De quoi est-il captif ? Du chant ? De l’émotion qu’il suscite ? Au vers 10... "fenêtre pâle" L'adjectif qualificatif "pâle" renvoie à l'absence de lumière et "fenêtre" à une ouverture sur la lumière. Au vers 11... "il était là, peut-être…" Qui ça, il ? L'expression du doute amplifie l'ambiguïté. Aux vers 12-13... "sa voix mâle / ou douce, je ne sais" L'indécision est impossible à lever. Comment ne pas convoquer Verlaine et son monde fantasmé ? "Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l’ignore." (vers 9 du sonnet "Mon rêve familier") Au vers 14... "un artiste inconnu" Est-il réel ? Imaginé ? Est-ce un double du poète ? L'attachement au sonnet naît de ce trouble permanent que le texte entretient chez le lecteur. Merci pour ce partage ! |