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Poésie libre
bragadin : Homo clinicus (autoportrait au chevet)
 Publié le 18/09/13  -  3 commentaires  -  7407 caractères  -  56 lectures    Autres textes du même auteur

Bonjour, je viens de m'inscrire ici. C'est donc ma première publication.
Ce texte (un peu long) constitue l'étape actuelle d'un travail en cours.
Par ailleurs, quelques autres de mes textes ont paru cette année dans une quinzaine de revues numérique ou papier.


Homo clinicus (autoportrait au chevet)



les yeux brûlantslourds
toute cette partie du visage
des sourcils aux pommettes
lourds dis-jede nuits sans suite

dans une sorte de posture
comme adossé à rien


la ligne d’horizon penchée
s’écroule à l’intérieur du corps
à commencer par quelques miettes
qui finissent finiront en gravats stupides

quelques miettes d’horizon
en gravats stupides


et c’est doux quand même
et ça fait mal doucement
on a relâché son poing qui serrait fort
un amour une mère un enfant

(mon amour ma mère mon enfant
lâché mon poing si fort)


debout sur un balcon
au bureau peut-êtreen plein jour
une chambre d’hôtelune maison de plage
à se demander pourquoi ça penche

pourquoi comment combien
ça penche tantsi fort soudain

*

s’il est possible
compter sur
toutefois

chaque phalange
de chaque main
celles d’en bas même

les lignes permanentes
furtivesanciennes
inédites ravines et

s’il est possible compter
encore sur soi-
même un peu

*

ça finit bien par arriver
toujours dit-on
jamais à l’abri

ça commence un matin
sur un air de déjà-vu
goût sur la langue

ça échappe un moment
cette sensationalors
on chercheon repasse

c’est peut-être un truc
mâché de la veille
entre les dentscoincé

ou mieux que ça
ce rai de lumière sur le pan
de mur mauve

on sait pasc’est
c’était
juste avant de tomber

*

comment ça va ? on entend
qu’on dit comment ça va

alors contracter légèrement
pommette et coin de lèvre
ni plus

et ça vaon entend
qu’on dit ça va
ou bienet toi ? si c’est toi

quelque autre du même nom

*

pelotonner comme on peut
chien de fusilles mots gelés
dans la bouche
afin desi possible

rompre la glace entre soi

centimètre par

*

et puis couchépresque
on est quepoussière
mouton

des plis incrustés dans le dos
miettes fichées dans les plis

de l’odeur encorejuste
juste un peu plus vieillel’odeur
un peu rancie de soi

des éclats de peinture
blancheon sait
le bas des plinthes encombrées
de neige

par quel bout remonter
– trop d’angles morts –
la pente
le puzzle

*

au final bien peu de mots
si peu de chosesil reste
à la tranche du livre
un lambeau de chair
communec’est tout

*

ce qui vient entre deux
eauxvivre ou
certaines formes de

ça s’appelle ou se nomme
une respiration peut-être

artificieuseà souffle
comptémême pas coupé

du silence troubleet stagnant
entre deux

*

avec ça vouloirmalgré tout
centre et ligne
de flottaison
voir encoreplus loin que soi
et puisne pas
(toujours)

ne pasce sont soubresauts
des spasmesc’est selon
plus ou moins de naïveté
mêlée à l’eau

*

on en vient à se rompre et souvent –
ses racinesses ponts

l’intérieur de la peau retournée
comme veste

d’un autre côtél’envers de velours
c’est les autres
et pour soi dedans
la face rêcheurticante et jouisseuse

*

pas facile certains joursnon
le réseau de nos fibres

à boutporté à bout
de brasporté à bout

déporté des bords de nos doigts
des bordsl’ossature de nos mains

pas facilenon se connecter quand
le réseau de nos fibres sature

nonpas facilenon

*

d’autres fois le derme et l’épiderme
forment une couche épaisse
de métalbien ajusté
ça gêne les mouvements bien sûr
mais on s’habituevite

des processeurs à la place des nerfs
petites caméras pour les yeux
tout un vocabulaire prêt à l’emploi
ça gêne les sentiments bien sûr
mais on s’habitueaussi

et puis ça durece que ça dure
pas plus mal après tout
pas plus de malon se ressemble
juste assez pour le changela monnaie
de singesl’habitude

*

hors soiguetter des îlots
– frôler des aubépines –
semblants de viesdes contours
aux effluves mouvantes
(on croirait des semblables)
afin de

mais sans le dire
à quoi bon
l’air d’y toucher

*

des listes
choses vuespas vuesà voir
lirefaire surtout çafaire

des trucs en retardde la
tambouille quotidiennepareil
ça fait qu’on rallonge la liste
en attendant
– quoi ? –

on sait bienen attendant quoi

*

s’agirait de bouger avant que

faire un pasdroit devant
dans la masse
gluante

histoire de
pour le cas

parce qu’écrirecomprenez
ça se fait assis etça n’avance pas
son homme

*

jamais toujoursce visage
peut pas s’y fier

plus de ceci ou de cela par-dessus l’os
qui demeurelui

on imaginepeut pas faire autrement

mais plus ça va plus
ça creuse etça se creuse

on se rapproche

*


 
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   David   
18/9/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Bragandin,

Le poème tient bien sa longueur avec ces vers très courts, ces espacements rallongés, un peu comme les anciens messages télégraphiques. Il y a des effets aussi, les verbes conjugués à deux temps, les expressions tronquées (comme le "ni plus" du 4ème passage qui ferait présager un "ni moins", absent), qui donnent une atmosphère. Le thème semble être l'existence elle-même, un mal de vivre dans cet autoportrait :

"parce qu’écrire-comprenez
ça se fait assis et-ça n’avance pas
son homme"

Je n'ai pas eu l'impression de contempler le narrateur, c'est imagé parfois, mais pas vraiment descriptif, c'est la langue qui ressort plutôt, la façon de s'exprimer en vers. Il y a une jolie image aussi comme "– frôler des aubépines –" c'est plaisant d'en imaginer un sens, et le 12ème passage où les propos se font plus précis, qui me restent en mémoire.

   CharlesJosephin   
19/9/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
j'ai du mal avec une telle longueur sur un écran en tout cas, cela aurait gagné à être présenté en plus petits morceaux. Mais... les espaces, les strophes courtes, les mots visuellement volent comme une danse saccadée et j'aime bien cela. les reprises comme un tango... j'entends une musique et un film qui s'arrête à ces détails qui ouvre la porte à la suggestion... vraiment j'aime beaucoup

   Anonyme   
21/9/2013
Commentaire modéré

   Anonyme   
3/10/2013
Commentaire modéré

   Anonyme   
25/7/2016
 a aimé ce texte 
Pas
C'est bien long, bien trop long ... j

J'ai pensé ne pas aller jusqu'au bout, pourtant j'ai persévéré, mais sans conviction, c'est pour moi bien trop brouillon dans le fond, et dans la forme. Cela n'a rien d'engageant et d'attrayant.

Cette lecture a fini par m'ennuyer prodigieusement. Aucun ressenti n'est venu de tout ce tas de mots posés. Ils n'ont pas réussi non plus à me captiver, à laisser ne serait-ce qu'un peu de leur présence. Mais non rien, je dois reconnaître avoir été complètement hermétique à cet écrit.


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