Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie néo-classique
Brisemarine : Printemps désenchanté
 Publié le 23/09/13  -  6 commentaires  -  1843 caractères  -  110 lectures    Autres textes du même auteur

Rêves suspendus.


Printemps désenchanté



Ah ! Pourquoi reviens-tu, dans ce Babel de bulles,
Toi l’aède ingénu, l’impénitent rêveur ?
Tu quittes ton cocon pour un toit de vapeur !
Il ne fleure pas bon là où tu déambules.

Le fétide jasmin d’un printemps en errance
Exhale les relents des espoirs suspendus,
Des idéaux déchus sur les chemins perdus
Où la rage vomit sa bile froide et rance.

La terre sent le sang, l’air, la poudre incendiaire,
Le vent gonfle les cris, l’hiver est de retour !
Vieux, femmes et enfants en détresse le jour,
De nuit chair à canons pour junte militaire.

Mais toi, le rimailleur, sous ton voile de brume
Le temps qu’il fait dehors, tu sembles l’ignorer :
Un soleil décadent, des cœurs à dégivrer
Des désirs décimés par le vent d’amertume.

Il vente et pleut à flots sur les âmes meurtries ;
Et le rêve dérive à l’horizon brûlant
Où rugit l’inconnu comme un typhon cinglant
À l’heure des départs et des larmes taries.

Il gèle à pierre fendre en ces pays d’asile.
Des bourrasques de doute, ébranlant les défis,
Emplissent de douleur les regards déconfits,
Pitoyables reflets d’un renouveau débile.

Vous me raillez, l’amie, ô l’injuste sentence !
Je suis ni l’isolé, ni l’indolent songeur ;
Les vœux des indignés j’en suis le défenseur,
Le souffle de mes vers a brisé le silence.

Je rêvais d’un printemps aux couleurs d’espérance,
Où s’épanouit le cœur épris de dignité.
Ce trouble de saison et ce ciel agité
Ont flétri les bourgeons de l’if de délivrance.

Mais j’irai jusqu’au bout du chemin de la lutte.
Mes sanglots étouffés laissent l’encre couler
Pour qu’aux brins de jasmin puisse encore perler
La rosée implorée à l’aube qui débute.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
11/9/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce poème est un cri et cet appel me parle, ayant transité
à Tunis, l'année dernière.
En ayant beaucoup discuté avec les habitants de la ville
je comprends l'immense déception de l'auteur.

Mais bon, souvent, hélas, toutes les révolutions de ces pays
ne contentent qu'une certaine intelligentsia dont le peuple est
absent.

Sur le poème lui-même :

Il est bien imagé mais quelques tournures maladroites comme
les 6 dé de suite dans les vers :

Un soleil décadent, des cœurs à dégivrer
Des désirs décimés par le vent d'amertume.

auraient pu être évitées.

Mais bon le poème est néo-classique.
Au final, donc, un cri retentissant non dénué d'intérêt.

   LeopoldPartisan   
12/9/2013
 a aimé ce texte 
Un peu
le thème et la démarche sont, on ne peut plus louable. Toutefois dans le traitement, il y a quelque chose qui m'a particulièrement géné. L'auteur semble vraiment hésité entre ancien et nouveau. Il en va du vocabulaire qui parfois ce veut contemporain "Junte militaire" et plus "19ème" : La rosée implorée à l'aube qui débute. ou encore : "vous raillez, l'amie, ô l'injuste sentence. Cela finalement édulcolore vraiment le propos pour quelqu'un qui rêvait d'un printemps aux couleurs d'espérance.

Cela donne aussi l'impression que l'on me pardonnera je l'espère d'un tutu sur les barricades. Il n'y a aucune homophobie dans ce propos, juste une image d'un traitement beaucoup trop manièré pour un sujet aussi crucial et grave.

Désolé

   Anonyme   
23/9/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Brisemarine. Soutenir le Printemps arabe et dénoncer les malheurs qui en découlent sont tout à votre honneur et je vous rejoins dans cette démarche. Par contre, autant j'adhère au fond, autant je déplore cette écriture quelque peu surannée pour traiter un tel sujet... C'est bien écrit mais c'est d'un autre temps et ça ne convient pas vraiment au sujet traîté... à mon avis !
Je ne vous jette pas la pierre car c'est un travers dans lequel je me suis maintes fois embourbé mais le fait est là... Quelques uns de vos vers me rappellent De Vigny, Lamartine et autres poètes ayant fréquenté les XVIII ème et XIXème siècles...
Délicat dans ces conditions d'y accoler une appréciation mais en faisant abstraction de ces quelques passages anachroniques quant à l'écriture, je veux saluer ici les beaux sentiments qui se dégagent de ce poème...

   Ioledane   
23/9/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Les six premiers quatrains m'ont ravie, les trois derniers déçue.

J'aime beaucoup la tonalité de ce poème (tout au moins sur les 6 quatrains) : un ton âpre et incisif, qui met en évidence le décalage entre les 'rêveries' du poète et les dures réalités de ce monde.

Certains passages sont excellents : le "Babel de bulles", "l'aède ingénu", la "bile froide et rance", "La terre sent le sang, l’air, la poudre incendiaire", "Où rugit l’inconnu comme un typhon cinglant", les "regards déconfits" ...

Le 7ème quatrain me dérange : je ne comprends pas le vers "Vous me raillez, l’amie, ô l’injuste sentence !", et le suivant me semble incorrect ("je NE suis ni ..." non ?). Le ton est plus lyrique - trop à mon goût - et tourne un peu au 'mièvre' : les sanglots étouffés, la rosée qui perle, l'aube ... autant de poncifs. "L'if de délivrance" est plus original mais je n'accroche pas avec l'image.

Mon ressenti demeure globalement positif, mais la dernière partie est pour moi nettement en dessous du reste.

   Miguel   
24/9/2013
Une atmosphère, de beaux vers. Un long poème, long juste assez pour chanter une immense déception. Mais, dans son "Voyage en Orient", Nerval n'écrit-il pas déjà : "La tyrannie est le gouvernement normal de l'Orient" ?

   TheKid   
10/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un sincère exposé d'une révolution "désenchantée"

La profondeur de ta désillusion n'empêche un cri d'espoir, celui là même que ta plume emprunte aux luttes de toujours.


"Il vente et pleut à flots sur les âmes meurtries ;
Et le rêve dérive à l’horizon brûlant
Où rugit l’inconnu comme un typhon cinglant
À l’heure des départs et des larmes taries.

Il gèle à pierre fendre en ces pays d’asile.
Des bourrasques de doute, ébranlant les défis,
Emplissent de douleur les regards déconfits,
Pitoyables reflets d’un renouveau débile.

Vous me raillez, l’amie, ô l’injuste sentence !
Je suis ni l’isolé, ni l’indolent songeur ;
Les vœux des indignés j’en suis le défenseur,
Le souffle de mes vers a brisé le silence.

Je rêvais d’un printemps aux couleurs d’espérance,
Où s’épanouit le cœur épris de dignité.
Ce trouble de saison et ce ciel agité
Ont flétri les bourgeons de l’if de délivrance.

Mais j’irai jusqu’au bout du chemin de la lutte.
Mes sanglots étouffés laissent l’encre couler
Pour qu’aux brins de jasmin puisse encore perler
La rosée implorée à l’aube qui débute."


Simplement Fort

merci


Oniris Copyright © 2007-2023