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Poésie contemporaine
Calebh : Distorsion
 Publié le 01/05/14  -  14 commentaires  -  1028 caractères  -  279 lectures    Autres textes du même auteur

Je vieillis, tu vieillis, nous vieillissons ensemble.
Sans véritablement s'être arrêtés, et encore moins avoir perçu que nous avons quitté une orbite qui nous était précieuse.
Juste un syndrome universel.


Distorsion



Un peu plus rond, un peu plus gris, même regard,
Un peu plus père, un peu moins vif et plus posé,
Un peu plus con, tu me l'as dit hier au soir
Je concède, il est vrai, avoir beaucoup changé.

Je m'épie un moment dans l'écho d'un miroir.
Ce que j'y vois n'est pas ce que j'y voudrais voir.
Imperceptiblement mes rides se sillonnent
Et l'âme s'alourdit d'être une autre personne.

Je vibre mes vingt ans : le pouls de mes envies,
Des alcools insouciants, l'insoumission pour culte…
Le métro, le boulot, ont souillé ma prairie
Et lesté mon esprit de ces fardeaux d'adulte.

Je dépose ma veste et lâche mon bagage.
Je vacille un instant, étourdi et sonné,
Heurté brutalement dans le carambolage
Entre ce que je suis et ce dont j'ai rêvé.

N'est-ce là qu'une peur, qu'une panique en somme,
De crever d'inertie noyé dans la routine ?
J'ai plus que jamais faim de ranimer cet homme
Positif et léger, empli d'adrénaline !


 
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   Anonyme   
21/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une lecture fluide, une écriture pourvue d'une belle sensibilité.
je vis tous les ballets de ses émotions:
1ère et seconde strophe: contemplation,
3ème strophe: nostalgie et regret,
4ème strophe: ébranlé
5ème strophe: espoir

Chaque émotions sont palpables, elles ne sont pas dites, elles se vivent. et c'est cela qui rend votre poème si touchant. L'état d'esprit du narrateur est clair, pas d'ambiguïté, il vit sous notre regard.

Des mots d'une simplicité et d'une grande profondeur pour exprimer le début d'une crise de la quarantaine.

   Anonyme   
22/4/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Et bien si je puis conseiller à l'auteur c'est d'écouter sa faim et d'écrire "empli d'adrénanline" !

Mon sentiment est que l'auteur écrit exactement dans l'état qu'il regrette et s'en contente.
Il y a comme une impuissance, une démobilisation qui s'avoue et se satisfait d'exprimer ce regret. Ce n'est qu'une lecture toute subjective mais j'aurais aimé découvrir ne fut-ce qu'une strophe finale "positive et légère", insoumise ou enivrée. Que l'on goûte à la personnalité de cet être rajeuni !

Quelques remarques de forme : "je vibre mes vingt ans". Vibrer comme verbe transitif existe mais c'est une forme rare et cela signifie "Modifier les propriétés d'un corps par des vibrations" .
Personnellement, je déteste le mot "con" dès que l'on peut s'en passer, c'est-à-dire presque toujours. Mais cela c'est personnel.
"ont souillé ma prairie" : image pas très heureuse, juste pour la rime ?
"se sillonnent" : sillonner n'est pas un verbe pronominal.

   LeopoldPartisan   
24/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Tellement vrai ce texte, même si on a nettement mieux pu repousser non pas le vieillissement en tant que tel, mais plutôt cette décrépitude rapide dont on souffert nos parents et aïeux.
C’est finalement assez compliqué de passer ainsi de la jeunesse à la vieillesse. La société des loisirs a semble-t-il fait en sorte qu’il y ait moins d’intermédiaire pour qu’un matin on s’en rende compte sans coup férir et là oui je le conçois et l’envisage, ça va faire mal et on va en chier.
Super bien écrit sans fioriture ni effet de manche, cela reste vraiment dans un ton intelligent qui met dans sa poche, les lecteurs du même âge qui pensent et vivent de la même manière. Vous touchez alors à l’universel.
Bravo

   Lulu   
26/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai beaucoup de mal avec les mots très familiers dans les poèmes. Je me suis donc heurtée au vers trois : "Un peu plus con, tu me l'as dit hier au soir". Que dire, cependant, si c'est ce même mot qui a généré l'écriture de ce texte ?
Indépendamment de cela, j'ai apprécié le travail effectué sur ce poème.
Quant au fond, je ne peux qu'encourager l'auteur à croire que tout n'est pas perdu. Si une conscience interroge par l'écrit, et notamment via une écriture poétique, alors il faut suivre le fil, tenir bon et ne pas le perdre.

   Miguel   
26/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comment l'auteur m'a-t-il reconnu ? A moins qu'il ne parle de lui-même. Un texte magnifique et une évocation saisissante de l'âge des premiers bilans, "Ce que j'y vois n'est pas ce que j'y voudrais voir", ""Entre ce que je suis et ce dont j'ai rêvé", des vers forts, percutants, un lyrisme désabusé et lucide, et ce cri de refus qui réveille la jeunesse toujours présente quelque part. Un petit bijou qui rend le "peps" perdu.

   senglar   
1/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Calebh,


Ce qu'il y a de permanent dans l'être c'est peut-être ce relent, cette persistance, ce regret des ambitions perdues où l'on aime à se laisser bercer parfois.
Faut-il regretter pour autant cet être que nous étions, immature et naïf ? Je n'en suis pas certain. La sagesse ne se nourrit pas d'idéalisme mais de renoncements salutaires et de concessions.
Cet autre que nous sommes devenus, il faut le respecter, il a le mérite d'être là ; à mon avis il n'est pas une défaite. Si sa jeunesse pointe encore, elle n'a plus du socle de jadis que les récifs.
Arasons !

Ben oui quoi :D

brabant

   Anonyme   
1/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Ah ce triste temps que l'on voudrait arrêter mais qui nous
change inéluctablement.
Poème frappant par son réalisme et sa lucidité.
Je pense qu'à partir d'un âge certain, peut-être faudrait-il
supprimer tous les miroirs de la demeure ?
Cela sauverait toute au moins les apparences, le reste étant
intérieur.
J'aime bien le :
Et l'âme s'alourdit d'être une autre personne.

Bien à vous.

Hananké

   Anonyme   
1/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
" Je m'épie un moment dans l'écho d'un miroir."
" Ce que j'y vois n'est pas ce que j'y voudrais voir. "
Deux vers forts qui résument bien, à un moment de la vie d'un homme ( du moins ce que j'en pense), cette prise de conscience de l'agression de l'âge.
De superbes trouvailles comme :" Heurté brutalement dans le carambolage
Entre ce que je suis et ce dont j'ai rêvé. "

   Anonyme   
1/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut Calebh... On sent la déprime à travers ces vers, par ailleurs bien balancés. Ca peut arriver à tout le monde mais il y a au moins un remède, traiter ces coups de blues par la dérision...

Viennent les quarantièmes, ces fameux rugissants !
Ceux- ci sont arrivés on ne sait pas comment
Entre métro, boulot, autres emmerdements,
Les mômes toujours là, avec papa, maman.

Elément perturbant, les cheveux grisonnants
Annoncent l’autre cap, celui des bedonnants
Si vite survenu qu’on ne sait pas vraiment
Comment la vie a fait de nous des grands-parents.

Je ne vous en dit pas plus sous peine d'être modéré mais c'est extrait d'un vieux truc que j'avais écrit et que je relis de temps à autre pour me redonner la pêche... à 72 ans révolus ! Et ça marche !

Je peux vous livrer gracieusement la totalité du traitement par MP... si vous le souhaitez.

Sinon votre texte est un bon texte quoi qu'un poil déprimant !

   Myndie   
1/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il est peut-être un poil déprimant, mais c'est parce qu'il est le reflet d'une vérité universelle. Pour certains, c'est du vécu, pour d'autres, c'est du présent et pour tout le reste, c'est une projection à plus ou moins long terme. Une chose est sûre, personne n'en réchappe !
Quel que soit le stade où l'on se situe, c'est souvent le négatif qui l'emporte, appréhension, angoisse, nostalgie, amertume, dépit. Heureusement que parfois l'espoir arrive à émerger de ce chaos un peu foutraque.
Tout cela est très bien rendu par votre poème, avec beaucoup de sensibilité, un poil d'humour et des vers joliment tournés.
Sur le fond, je suis bien d'accord avec Alexandre, l'idéal serait de prendre la tangente en flirtant avec la dérision; ce qui ne doit pas être des plus simples tous les jours quand même...
En tout cas, respect pour la pêche et la sagesse d'Alexandre et un grand merci à vous Calebh pour cette très agréable lecture

   Condremon   
2/5/2014
Y'a du rythme, cela peut se dire en slam
Tout n'est pas perdu...

   Anonyme   
2/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Calebh,

Le temps s'est un salaud qui prend très vite ce qu’il laisse à peine entrevoir, pas vrai ?!...
Tu en fais un constat pile poil gris. Un réalisme qui frise le borderline sur lequel je ne m’attarderais pas, par peur de la contagion. :))

Un moment en douce pente, où glisse la lecture.
J'aime "je vibre mes vingt ans", parce que finalement ce n'est que lorsqu'ils sont passés qu'on les "vibre" le mieux

Merci

Cat

   Anonyme   
2/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime beaucoup le rythme et la cadence du texte.
Je ressens, comme l'a bien exprimé diva-luna, les émotions par delà les mots. Vos mots touchent mes cordes sensibles bien que je ne sois pas dans la configuration de la quarantaine. Mais je "visualise" bien l'état décrit dans cette poésie.

Après, "triste", démobilisé, voire abusivement qualifié de "dépressif", comme lu par ailleurs importe réellement bien peu. Ce n'est qu'une question d'interprétation très personnelle. Ce n'est pas le fond de la piscine ni l'euphorie totale mais une simple photo me semble-t-il. Qui d'ailleurs peut se prétendre inoxydable et à l'abri de ce genre de prise de conscience ?

Je lis que certains mot crus comme "cons" peuvent déranger. Probablement mais ce mot "claque", giffle le lecteur et donne une tonalité et une couleur au texte. Des mots comme ça j'en veux encore :-)

Mes deux vers favoris sont "Et l'âme s'alourdit d'être une autre personne" (superbe) et "Et lesté mon esprit de ces fardeaux d'adulte" (tout est dit).

Un bémol vous auriez pu produire un texte plus long.
Vous aviez matière a explorer encore plus ce thème et venir nous chatouiller un peu plus.

Merci pour cette contribution et pour celles à venir.

   irisdenuit   
6/5/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Triste réalité qui nous touche tous mais tellement bien écrite ici
Tellement touchée, j'ai déjà essayé d'écrire sur ce thème ... je n'ai jamais été capable de le faire peut-être parce que je le vis à plein présentement.....

Bref, je le mets dans mes favoris.

Merci d'avoir décrit et écrit ce qui me hante.

Amitiés, Iris


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