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Poésie contemporaine
Calebh : Un aller simple pour hier
 Publié le 26/03/13  -  12 commentaires  -  1011 caractères  -  289 lectures    Autres textes du même auteur

Court instantané sur la nostalgie laissée par mes souvenirs d'une enfance douce et heureuse. Avec en filigrane l'empreinte d'êtres chers qui, bien que disparus, ont façonné ma conscience et contribué à faire de ce "grenier de la mémoire" un des piliers de l'adulte que je suis devenu.


Un aller simple pour hier



C’est un endroit paisible où m’attend ma mémoire,
Intime sanctuaire où les ans sont rangés
Comme d’anciens portraits
De famille et d’Histoire.

Ce sont quelques objets rapportés de l’enfance,
Deux trois livres, un cahier, retrouvés dans l’armoire.
Ou bien est-ce un tiroir ?
Mais c’est sans importance…

Ce fut un grand théâtre. Il n’est fait aujourd’hui
Que d’un décor intact et froid comme l’ivoire,
D’acteurs en pleine gloire
Congédiés par la vie.

J’emporte quelquefois mes roses, mes pensées,
Mes regrets à nourrir, mes peines à panser :
En un jour dix années
Ont fleuri puis fané.

Ces mots sont des genêts séchés entre les pages,
Des horloges cassées le long de ce recueil,
D’innombrables voyages
Dans de très vieux cercueils.

Mes rimes déposées sur cette blanche plage
Promettent à mes nuits des jardins de sonnets ;
Pèlerin sur la page
De trente ans de secrets.


 
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   Anonyme   
26/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Kalheb.
J’avais aimé Pénitence, j’adore cet Aller simple… Au risque de me répéter, car je ne me souviens plus exactement de mon comm. concernant Pénitence, je suis fan de cette poésie qui me va droit au cœur ; l’écriture est simple mais belle, libre de toutes contraintes mais toutefois rythmée et rimée, avec quelques passages qui sont de véritables joyaux…
-
J’emporte quelquefois mes roses, mes pensées,
Mes regrets à nourrir, mes peines à panser :
En un jour dix années
Ont fleuri puis fané.

Superbe mais pourquoi les deux points ?
-
Ces mots sont des genêts séchés entre les pages,

Un de mes vers préférés …

Juste un bémol, le quatrain final… ou tout au moins le premier vers.

La blanche plage alors que j’attendais plutôt la blanche page…

Mais vous avez certainement vos raisons !

En conclusion, vous avez touché au cœur le vieux sentimental que je suis et je vous en remercie !

   Anonyme   
26/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
C'est un très beau poème que vous nous offrez là.
Une belle nostalgie d'où on n'a pas envie de sortir.
Votre titre est, de ce fait parfaitement choisi.
Ce qui est intéressant, c'est que vous n'entrez pas dans les détails de vos beaux souvenirs et donc, vous laissez la place au lecteur de ranger les siens dans votre tiroir.
Un grand merci.

   Pimpette   
26/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un titre si beau qu'on est déjà conquis avant de commencer la lecture!

Tout d'ailleurs nage dans une plénitude poétique qui enchante...le sentiment de lire un texte vrai dont les images jamais insistantes filent l'une derrière l'autre, toutes naturelles ...c'est très émouvant tout ça:

"Ces mots sont des genêts séchés entre les pages,
Des horloges cassées le long de ce recueil,
D’innombrables voyages
Dans de très vieux cercueils."

   Anonyme   
26/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Calebh

Le titre donne envie de lire, me suis senti concerné, appelé ?
Le premier vers m'a piégé, la suite se lit en douceur.
J'aime cette nostalgie un peu froide qui me fait pénétrer des greniers où les araignées tissent l'oubli.
J'aime moins "des horloges cassées le long de ce recueil"
recueil/cahier recueil/se recueillir, tout est simple, limpide, parle au cœur et puis cette hésitation du lecteur... comme on trébuche.
Goût personnel et couleurs des autres, mélange à laisser reposer pour ce qu'il entraîne ou laisse supposer.
Merci

   Marite   
26/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Poésie contemporaine ... j'hésite toujours à entrer dans la lecture de cette catégorie mais ici, dès le premier vers nous sommes happés par les mots, les vers qui s'enchaînent sans heurt. Est-ce la régularité du rythme et les rimes qui m'ont séduite ? Je crois un peu car nous sommes quand même assez proche des alexandrins il me semble.

La première strophe est ma préférée :

"C’est un endroit paisible où m’attend ma mémoire,
Intime sanctuaire où les ans sont rangés
Comme d’anciens portraits
De famille et d’Histoire."

Aucune interrogation pour le lecteur, tout est clairement et harmonieusement décrit.

   brabant   
26/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Calebh,


Heureux qui comme Calebh peut s'en aller glaner des souvenirs/brindilles d'enfance heureuse, quelques photos, deux livres, trois cahiers, un tiroir en désordre, une horloge cassée ; le passé revisité comme théâtre, les chers disparus, les cercueils comme des puits sans fond mais avec des draps qui bordent les chers disparus, sans housses de plastique ni carton, une vie qui n'est plus, chaleureuse.
Et la mémoire qui permet de n'être pas totalement orphelin.

Certains devront trier un peu ; vous ferez des jaloux :)

Merci pour ce moment enchanté ! Pas forcément facile avec ce thème.

   Pouet   
27/3/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Superbe poème qui va à l'essentiel. Parmi mes préférés que j'ai pu lire sur le site pour l'instant. Un rythme parfait et des images simples et parlantes. Une écriture maîtrisée sans fioritures ni tape à l'oeil...
Et la simplicité est loin d'être chose facile à tenir en poésie.
Pour ma part je n'y vois pas de défauts (avis purement subjectif) et je décide donc d'y attribuer mon premier "exceptionnel".

Bravo

   troupi   
27/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ça se lit comme des alexandrins, ça coule comme une eau douce, dès le premier vers on voit le havre de paix qui ressource et où l'on aime se réfugier quand le besoin s'en fait ressentir. Merci pour cette belle lecture.

   Ioledane   
27/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup ce voyage intimiste et pudique au pays des souvenirs, en aller simple ... Sans pathos excessif, mais avec une vraie sensibilité, et de très beaux passages :
"D’acteurs en pleine gloire
Congédiés par la vie",
"Ces mots sont des genêts séchés entre les pages,
Des horloges cassées le long de ce recueil"
et le dernier quatrain, hormis peut-être la blanche plage qui appelait plutôt à l'esprit le mot 'page', mais ce dernier arrive juste après ...
Une très belle lecture en tout cas.

   Mona79   
29/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il n'est pas besoin de grandiloquence pour aller au coeur du sujet et toucher celui du lecteur. Vous savez effleurer le mot juste, celui qui porte en lui les sentiments et fait mouche. Merci pour l'émotion.

   wancyrs   
1/4/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Si toutes les pages d'hier étaient ecrites de la sorte, je prendrais bien un billet aller simple pour ce voyage ; plaisir assuré. Merci

   Anonyme   
2/5/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ce poème est pur. Tout simplement.
D'une rare fluidité et d'une rare simplicité.
Merci


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