Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie néo-classique
calouet : Pourquoi les manchots ne volent pas
 Publié le 26/01/08  -  14 commentaires  -  3766 caractères  -  220 lectures    Autres textes du même auteur

Un genre de petite fable animalière, extraite d'un recueil, difficile à classer ici...


Pourquoi les manchots ne volent pas



Il est des volatiles qui jamais ne s’élèvent
Le manchot est de ceux qui ne volent qu’en rêve
C’est par une veillée, assis au coin du feu
Que cette douce fable se raconte le mieux

Le manchot était triste, collé à la banquise
Quand les mouettes rieuses, voltigeuses exquises
Piaffaient de leur bonheur de pourfendre les vents
Lui ne connaissait que la glace, les courants

Il pensa un beau jour « Je me dois de voler,
Par un moyen ou l’autre, je saurai m’évader »
Cette promesse faite, tacite mais réelle
Il s’en alla construire une jolie paire d’ailes

À l’aide d’une toile, de plumes de goélands
De rouages huilés, il fit un cerf-volant
Capable de porter par-delà l’horizon
Les rêves merveilleux, sans semelles de plomb

Un beau jour arriva, le manchot était prêt
Le vent soufflait si fort que des orques s’échouaient
Il empoigna enfin son génial instrument
Et s’en alla planer par-dessus l’océan

Las ! Le pauvre manchot, dans sa folle entreprise
N’avait jamais pensé que tomberait la brise
Et au moment précis où il passait en France
Survolant la Bretagne, il joua de malchance

C’est à l’aplomb d’une ferme qu’il tomba misérable
Une fosse à purin l'accueillit pitoyable
C'est une erreur lourde que de vouloir voler
Quand c’est en rase-bitume que l'on doit évoluer

Le manchot malheureux s’extirpa de la fange
Des larmes plein les yeux, il oubliait les anges
Qui avaient envahi avant l’horrible choc
Son crâne misérable, Caliméro sans coque

Alors qu’il accrochait à un vieux cerisier
Une corde de chanvre pour s’y suicider
Il croisa une vache comme on en voit rarement
Un bovin majestueux, car il était volant

D’en dessous de son arbre, le manchot lui cria
« Mais ça n’est pas possible !!! Comment fais-tu cela ? »
Dans une double vrille, aérienne prouesse
L’énorme bête à cornes atterrit en souplesse

« C’est tout simple, dit-elle, il te suffit d’y croire !
Chez moi en Normandie, dès qu’arrive le soir
Les vaches du pays s’envolent vers les cieux
Par la seule volonté, faut croire qu’il y a un Dieu… »

Le manchot regarda s'envoler la bigote
Ne croyant pas vraiment qu’une vision dévote
Du ciel et des nuages lui suffirait un jour
À traverser les cieux comme s’il était fait pour

N’ayant plus rien à perdre, cependant il tenta
De concentrer ses forces, ses peines et même sa foi
Sur l’objectif ultime qu’il s’était imposé
Au nom de Dieu ou pas, il devait essayer !

Le miracle attendu ne vint hélas jamais
Le triste volatile revint au cerisier
Après de longues heures passées à échouer
Même en partant d’un toit, il s’était ramassé

Pourtant la vie est belle, même pour les cloportes
Que l’on rampe ou qu’on vole, la chance parfois porte
Vers des lieux inconnus, que l’on n’espère pas
De ces contrées magiques, qui fleurissent ici-bas

Le manchot croyez-le, était prêt à mourir
Lorsque vint de la ferme une dinde à farcir
Elle non plus ne savait pas vraiment décoller
Ses ailes étaient brisées, on voulait la bouffer

Le manchot voyant cela descendit de sa branche
Elle était séduisante, tant elle roulait des hanches
Après de sottes paroles, échangées pour la forme
Les tourtereaux partirent habiter sous un orme

Ils firent de beaux enfants, mi-manchot, mi-dindon
Dont les ailes ridicules ne donnèrent rien de bon
Mais ils s’en moquaient bien, nos jolis amoureux
À terre ou dans le ciel, rien ne vaut d’être heureux


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   nico84   
26/1/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Cher calouet, j'iamé l'idée et surtout la fin de ton poéme. Je n'ai pas trop accroché à certains quatrains qui ralentissent le tout et qui stoppe un peu mla lecture.

Même si les émotions ne sont pas là, pour ma part, l'écriture est assez bonne, la forme aussi. (Peut être trop objectif, et on arrive pas à entrer dans l'histoire, même l'auteur parrait loin de son héros).

Je ne le trouve pas sublime mais bon, alors bravo ! Tu as encore une marge de progression, je continuerais à te suivre.

   clementine   
26/1/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Et bien, moi, j'ai beaucoup apprécié!
Idée très originale, insolite, vers faciles qui glissent.
Le ton est badin et la morale est jolie et légère.
Monsieur Jean de la Fontaine était bien présent et c'est tant mieux.
J'ai tendance à préférer les premiers quatrains mais j'aime aussi les autres.
Bravo et merci.
Clem.

   Engel   
26/1/2008
J adore cette fable, drole a souhait. Un bonheur que l'on ne se lasse pas de lire. (je vais demander a ma fille de l'apprendre par coeur) histoire qu elle bluffe sa maitresse devant cette nouvelle fable d un LaFontaine contemporain! Bravo Mr Calouet on en veut encore!!!!

   Lariviere   
27/1/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Je me suis bien amusé en lisant cela...

C'est comme si Prévert faisait du Lafontaine... Ou l'inverse... Et vive versa... Enfin, disons, le coté humoristique sur le fond et sur le thème me fait penser à Prevert et le ton du poème, proche de la fable dans son rythme et sa sructure, me fait penser à Lafontaine...

Le tout est peut être un peu longuet... Amputé de deux ou trois quatrains, je pense que ce poème pourrait être vraiment bien...

C'est en tous cas plutôt réussi et surtout, amusant...

Merci !

   Anonyme   
27/1/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Une poème (euh...une fable) un peu long. Mais j'ai tout de même trouvé beaucoup de plaisir à la lecture. Une poésie à part, loin de ce qu'on peut généralement lire sur Oniris. ghislain.

   Couette   
28/1/2008
Je l'avoue je suis venue te lire "grâce" à ton commentaire sur mon dernier poème.
D'abord j'ai trouvé un peu long puis je me suis installée dans l'histoire si joliment racontée et pour un peu l'aurait trouvée trop courte! mais elle finit bien!

   jensairien   
28/1/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
une histoire séduisante, pas longue du tout à mon goût, certains quatrains ne sont pas parfait mais bon, moi personnellement j'en fais jamais. C'est plein de légèreté, de joie et de tendresse. J'aime bien. C'est loin d'être raté. Je ne note pas pour la qualité du texte (sans qu'elle soit mauvaise) mais pour la fraicheur du propos et une fin en forme de morale, pleine de bon sens et d'enseignement

   scorpionne   
30/1/2008
Un petit plaisir à croquer et à faire fondre doucement en dégustant...
Bravo et merci, tu m'as emmené sur le flot de tes mots jusqu'à un petit nuage douillet ! J'y suis, j'y reste.

   Anonyme   
30/1/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Histoire prenant la forme d'un conte en vers. Agréable à lire. La fin est plaisante

   calouet   
30/1/2008
Merci à tous pour votre passage ici, vos avis, vos remarques, vos compliments... Je prends tout!

   Absolue   
6/2/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai aimé et j'ai ri;-)

Mes passages préférés:

"Le manchot malheureux s’extirpa de la fange
Des larmes plein les yeux, il oubliait les anges
Qui avaient envahi avant l’horrible choc
Son crâne misérable, Caliméro sans coque"

"Le manchot croyez-le, était prêt à mourir
Lorsque vint de la ferme une dinde à farcir
Elle non plus ne savait pas vraiment décoller
Ses ailes étaient brisées, on voulait la bouffer"

"Ils firent de beaux enfants, mi-manchot, mi-dindon
Dont les ailes ridicules ne donnèrent rien de bon..."

Le calimero sans coque est une tournure bien trouvée;-)

La fin est amusante et malgré la légereté de la forme, il y a un message d'espoir dans ce poème... C'est parfois sur terre que l'on trouve son bonheur, plus près qu'on ne l'imagine... Bravo!

   Anonyme   
26/2/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai vraiment apprécié.

A mettre en sous-titre au film "La marche de l'empereur".

Derrière une apparente légèreté de profondes idées sont distilées

ici et là... L'écriture est plus qu'agréable et l'humour savoureux.

   Anonyme   
27/8/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour calouet
Ca paraît tellement facile à te lire ! Ca coule de source, c'est plein d'humour et en plus c'est sensé. On dirait que les mots viennent juste parce que tu les appelles. Ca glisse comme du Prévert, c'est aussi doux à lire. De belles images servies par une belle imagination. Et tout cela est tellement humain ! Bravo !

   Anonyme   
5/3/2010
Ben en voilà de la fablounette ! ....écrit et cris qui changent. le manchot est un oiseau qui vole dans l'eau. Je le sais, je suis allé lui serrer la pince avant hier à Océanopolis.

On passe du manchot à toute la basse cours qui se veut pousser des ailes. Jolie parabole aussi avec la morale adéquate au genre (qui plutôt me débecte).
J'aime l'approche sans fard de l'écriture qui se dégage ici. Mais je sais bien que c'est très travaillé.
Encore !


Oniris Copyright © 2007-2023