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Poésie classique
Concours : Le grand concert [concours]
 Publié le 05/12/25  -  11 commentaires  -  1840 caractères  -  100 lectures    Autres textes du même auteur


Le grand concert [concours]



Ce texte est une participation au concours n° 38 : Le souffle du vent
(informations sur ce concours).





Sur les récifs redoutés des marins,
Il siffle et souffle et soulève l’écume
En essaimant ses sinistres refrains ;
L’écho du large étourdissant présume
Un grand concert, décuple son volume ;
Le temps figé deviendrait ennuyeux
Si le moussoir fouettant terres et cieux
Apprivoisait la nature insoumise ;
Quand le Suroît soudain fait ses adieux
À cet instant, la Galerne est exquise.

Le tourbillon, gonflé d’énormes grains
Assourdissants, claque comme une enclume ;
Les pins penchés courbent le tronc, sereins
Dans ce chaos où le temps se consume ;
L’épouvantail a perdu son costume,
Las ! Le vent fou n’a rien d’un larmoyeux.
Sur la presqu’île on écoute les vieux
Et leurs dictons : « Si le ciel est en crise,
Abritez vous, implorez vos aïeux ! »
À cet instant, la Galerne est exquise.

Sur les hauteurs l’air autour de mes reins
Me vêt d’éther, la pleine lune allume
Son sémaphore, adoucit mes chagrins ;
Mon corps se rend, plus léger qu’une plume,
Et je m’endors, cheveux mouillés de brume
Que le Noroît démêle de son mieux ;
Tel un artiste il façonne les lieux
De la falaise à l’estran sous la bise ;
Il serait vain d’invoquer tous les dieux.
À cet instant, la Galerne est exquise.

Au chuchotis du froissement soyeux
De mes rideaux j’entrouvre enfin mes yeux ;
Dans la fraîcheur d’une étonnante brise
L’onde s’étire en reflets camaïeux.
À cet instant, la Galerne est exquise.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   papipoete   
12/11/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
classique
Le vent a réuni son orchestre au grand complet, et ça claque des cymbales, ça hurle des hautbois, le chef domine son sujet, il est Maître de cérémonie.
- et la Galerne est exquise...
Le vent du port se fait timide, quand celui du large explose sur les brisants, puis s'apaise comme pour me bercer, et m'endormir...
NB le vent élément tantôt tranquille, tantôt furieux comme personnalisé, quand il prend le héros ( ou héroïne dans ses bras ) maman berçant son petit
comme tyran, lorsqu'il rudoie la nature, inspirant un peintre dans son halo de Lune.
la 3e strophe a ma préférence
techniquement, ces décasyllabes sans faute conjuguent un parfait classique !
papipoète

   Lebarde   
15/11/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Tiens donc, une Grande Ballade, une forme fixe classique rare qui avec la qualité d’écriture présentée ici, (pas besoin de vérifier dans le détail, tout est parfaitement dans le respect des règles) s’ouvre inévitablement les marches du podium.

« À cet instant, la Galerne est exquise. »

Si on ajoute la poésie , la douceur, la subtile élégance de ce « grand concert » que les vents indomptables et imprévisibles offrent aux spectateurs/lecteurs, comment pourraient-ils ne pas s’enthousiasmer et applaudirent ?

« À cet instant, la Galerne est exquise. »

Et quand « l’écho du large » … » décuple le volume, le temps se fige »,
qu’il convoque « le Suroit », « Le tourbillon, gonflé d’énormes grains », « que le Noroit », « le vent fou», « la bise » et « la brise » s’en mêlent, chacun dans leur répertoire de mots choisis, d’images vivantes, de perceptions soyeuses, le spectacle devient grandiose et la nature sublimée « entre terres et cieux ».

« À cet instant, la Galerne est exquise. »

Et alors
« Mon corps se rend, plus léger qu’une plume,
Et je m’endors, cheveux mouillés de brume »

OUF! que d'émotions!

Un magnifique poème d’hommage à la nature et aux vents qui chuchote aux âmes et courbent le tronc des pins.
Bravo, c’est superbe.

« À cet instant, la Galerne est exquise. »


Bonne chance pour la suite.

En EL

   Myndie   
17/11/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
A défaut de pouvoir déterminer la forme fixe de ce poème classique (et aussi par flemme de me plonger dans le Sorgel^^) je peux dire mon admiration pour cette plume virtuose et élégante qui jongle superbement avec les rimes sans jamais laisser entrevoir l'inévitable et rigoureuse application derrière un tel travail d'écriture.
La répétition du dernier vers ajoute à la musique envoûtante du poème et lui donne des airs de douce ballade, en presque contradiction avec le titre qui nous annonce un « grand concert ».
En fait, ce concert annoncé est bien là, dans les sonorités (les allitérations en s bien sûr évoquant le souffle du vent ), dans les images qui nous « montrent » de manière très explicite la fougue et la violence :
« Si le moussoir fouettant terres et cieux
Apprivoisait la nature insoumise ; »
« Le tourbillon, gonflé d’énormes grains
Assourdissants, claque comme une enclume ; »
Mais à tout cela vient s'ajouter la suggestion poétique : on sent intrinsèquement toute l'humilité et la résignation ressentie par la (cela ne fait aucun doute pour moi) poétesse face à la puissance terrifiante du « vent fou » qui sème le « chaos où le temps se consume ; » et contre lequel «Il serait vain d’invoquer tous les dieux ».
Paradoxalement s'exprime aussi l'émerveillement, voire de l'adoration devant la beauté d'un spectacle de tempête, celle-ci étant vécue comme expérience mystique, de celles où l'on s'abandonne corps et âme aux éléments.
Plus que dans le formalisme de l'écriture, bien plus que dans la perfection prosodique, c'est là que pour moi se niche la vraie magie de la poésie.
Bravo

   Ornicar   
22/11/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Une grande ballade pour un "grand concert" avec son envoi de cinq.
Un poème classique dans la forme et le fond jusque dans le traitement du thème. C'est très bien fait sur le plan formel, parfaitement huilé et calibré mais au final un peu trop sage et lisse, sans grande surprise, sans rien qui m'accroche vraiment. J'aurais voulu me sentir "acteur" au milieu des éléments et je ne le suis pas. Je ne suis que simple spectateur, confortablement assis, au chaud, à l'abri, derrière la vitre. Je reste à l'extérieur du poème. J'aurai souhaité quelquechose de plus "engageant" au sens physique du terme, le thème s'y prêtant selon moi. Ca manque, pour moi, d'aspérités et de rugosités. Il y a comme une perfection formelle qui contraint - éteint ? - l'élan vital, le souffle. Bravo néanmoins pour la performance prosodique.

   Donaldo75   
23/11/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
C'est marrant, ce n'est pas le premier poème de ce concours dont je sens le souffle épique proche du dix-neuvième siècle. Le thème, je suppose ? C'est réussi, au niveau de la forme. Le lecteur sent la maitrise derrière le poème. Et vue la tonalité de ce souffle épique, la forme se pare d'une atmosphère, ce qui va bien au vu du thème.

J'ai presque envie de dire CQFD.

Ce concours donne de belles pépites.
C'est une réelle bonne nouvelle.

Merci pour la partage et la participation.

   Cyrill   
23/11/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
C’est le 3e voire 4e poème du concours qui égraine des noms de vents. Si je regrette un peu cet angle quasi obligé, ce poème-ci nous emmène en ballade avec une belle musicalité d’ensemble. On se glisse dans l’allitération en S des premiers vers, et j’aime ces décasyllabes qui donnent toute la mesure des éléments. Le vers-refrain donne envie de danser un truc traditionnel breton, du genre An Dro. De belles images essaiment tout le poème, j’apprécie particulièrement « l’air autour de mes reins / Me vêt d’éther » et les « cheveux mouillés de brume », tellement romantique.

Mention pour le joli champ lexical. Et pour la succession de tableaux, chacun d’une couleur différente. Je les trouve très visuels. Un quadriptyque, à mon avis, plutôt que « Le grand concert » annoncé en titre.

   Vincent   
5/12/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Il me semble reconnaître l'auteur

De ce magnifique texte

Un superbe tableau musical

Avec toutes les qualités que réclament la poésie

Bravo

   Provencao   
5/12/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Une grâce ô combien heureuse en cette poésie.

Véritablement sous la délicatesse de ces vers qui s'ouvre et éveille ainsi les joyaux cachés qu’ils portent en eux. Avec quelle acuité "Le tourbillon, gonflé d’énormes grains assourdissants, claque comme une enclume" ! Avec quelle célérité un "Tel un artiste il façonne les lieux de la falaise à l’estran sous la bise" Et ce défilé "Quand le Suroît soudain fait ses adieux à cet instant, la Galerne est exquise"
En s’ouvrant " l'onde s'étire en reflets camaïeux. "

J'aime cet étonnement au coeur de l'essence, celle des sens, des voluptés et de l'âme.

Bonne chance pour le concours.

   Robot   
5/12/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un poème en plusieurs tableaux d'une qualité poétique indéniable. Classique de la plus grande valeur technique.
C'est vivant, c'est vécu.

   RaMor   
5/12/2025
Bonjour,

La maîtrise formelle est nette, mais je n'ai trouvé aucun élan.
Les rimes, souvent très contraintes, donnent une musicalité hachée ; et les images restent dans un registre très familier, déjà très largement exploré. Il n'y a aucune surprise, comme si le poème restait dans un confort un peu scolaire.

Cdlt,

   Boutet   
5/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Des décasyllabes proches de la ballade où les contrastes de lumière et la musicalité des éléments sont rendus avec intensité. La répétition du refrain crée une atmosphère envoûtante et donne au texte une cohésion élégante. Je regrette néanmoins les quelques longueurs dues à l’abondance d’adjectifs. Malgré cela, l’ensemble reste riche, évocateur et très immersif. Le thème imposé du concours est respecté


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