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Poésie néo-classique
Curwwod : Au miroir...
 Publié le 03/12/16  -  13 commentaires  -  983 caractères  -  289 lectures    Autres textes du même auteur

Une vision "d'avenir"…


Au miroir...



En me regardant au miroir
J'ai vu, grotesque et ricanante
Sous son masque de vieille infante,
La mort en corset rose et noir.

Je brûlais mes années, rebelle,
Neuve de désirs et de corps,
Éprise de galants accorts
Ardents à lever ma dentelle.
Je croyais qu'elle aurait duré
Éternellement ma jeunesse
En sa beauté et la caresse
De mes matins de fruit sucré…

Alors, j'ai fardé mon visage,
Noué mes cheveux d'un ruban,
Allumé un grain d'oliban,
Mis un œillet à mon corsage.
J'ai moqué les os décharnés,
De son crâne à l'orbite vide,
Et sa bouche au souffle putride
En son habit aux tons fanés…

Quand elle eut imposé silence
À mes chansons, à mes plaisirs,
Aux aubes que l'on voit rosir
Le ciel des souvenirs d'enfance,
Je n'ai pas vu glisser la nuit
À la surface de la glace,
Où petit à petit s'efface
Le pas léger des jours enfuis…


 
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   Ora   
13/11/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Vous nous faites partager avec talent les pensées d'une femme qui se découvre vieillissante et mortelle alors qu'elle pensait tout ceci bien loin d'elle. Le constat est amer!

Bien qu'un peu surprise par l'expression "au miroir" j'ai beaucoup aimé la toute première strophe:
En me regardant au miroir
J'ai vu, grotesque et ricanante
Sous son masque de vieille infante,
La mort en corset rose et noir.

   Anonyme   
3/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Oui, la jeunesse est une fleur fragile dont l'éclat s'estompe peu à peu, irrémédiablement.
" Je croyais qu'elle aurait duré
Éternellement ma jeunesse
En sa beauté et la caresse
De mes matins de fruit sucré… "

" J'ai moqué les os décharnés,
De son crâne à l'orbite vide,
Et sa bouche au souffle putride " mais elle se fiche bien de tous les apparats ; elle attend.

Comme toujours une écriture élégante et de belles images.

   MissNeko   
3/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
la beauté, la jeunesse sont aussi éphémères qu'un papillon de nuit. ce n'est que lorsqu'on les a perdues qu'on comprend que rien n'est éternel et que tout disparait.
votre poème exprime avec tristesse et délicatesse cette douloureuse prise de conscience.
merci pour ce partage et cette plume magnifique

   Ramana   
3/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Et toutes choses se défont
Comme le plâtre des maisons,
comme le vin du carafon,
De toutes choses on voit le fond..." (Gérard Manset).
Le corps est mortel, mais puisque l'homme peut avoir l'idée de l'éternité, de l'intemporel, c'est que cet intemporel, et par conséquent cet immortel, doit bien le concerner d'une manière ou d'une autre. Autrement dit, la pure conscience d'être ne peut dépendre de cet émetteur-récepteur biologique qu'est le cerveau, car le fini, l'organique, ne peut déduire ce qui le dépasse infiniment... Enfin, pensez comme vous voulez, moi, c'est mon opinion, hein !
En tous cas j'apprécie votre poème, il décrit bien ce à quoi nous n'échappons pas, quelques soient nos croyances optimistes ou pessimistes sur les états post-mortem.

   Anonyme   
3/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Curwwod. J'ai apprécié l'écriture qui relate cette déchéance universelle. Je constate que l'auteur a pris soin d'alterner rimes masculines et féminines bien que la catégorie ne l'y obligeait pas.
Un plus pour le premier quatrain mais surtout pour ces quatre vers de chute que je trouve vraiment superbes tant pour leur construction que pour la conclusion de ce poème... avec un ++ pour le vers ultime !

Je n'ai pas vu glisser la nuit
À la surface de la glace,
Où petit à petit s'efface
Le pas léger des jours enfuis…

Un thème assez classique (que j'avais également tenté de traiter il y a quelque temps dans Monologue) mais un thème intemporel qui a encore, et pour cause, un bel avenir en poésie.
Bravo et merci...

   Anonyme   
3/12/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonsoir Curwwod,

"Au miroir..." est un des poèmes les plus beaux que j'ai lu ! Il y a quelque chose dans l'écriture qui m'a particulièrement touché. C'est comme si vous aviez été touché par la grâce, ou que les plus grands poètes avaient pris possession de votre main le temps d'écrire ce qui restera sans doute - en tout cas pour moi - au panthéon de la poésie.

Un grand bravo,

Wall-E

   leni   
4/12/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
c'est beau triste discret C'est l'écrit due belle plume
ça commence dur

La mort en corset rose et noir.

Ardents à lever ma dentelle.
Je croyais qu'elle aurait duré
Éternellement ma jeunesse

Et les quatre derniers vers pour lesquels je suis heureux d'être venuMerci ETmon salut trèsamical LENI

   Lulu   
4/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Curwwod,

Si je suis un peu moins touchée cette fois-ci, j'aime néanmoins ce poème dont je trouve l'idée fort intéressante. Un portrait face au miroir dit tellement. Nous faisons face au miroir avec elle, même si nous lui laissons toute la place pour qu'elle puisse décliner ses propres pensées. En définitive, le temps passe, et nous y sommes tous sensibles.

Dans l'écriture, j'ai été étonnée - un peu ! - par la présence nombreuse des adjectifs possessifs de la seconde strophe. J'ai pensé que c'était un peu lourd. Le personnage fait face au miroir dans lequel il s'observe. De fait, il me semble qu'on peut parfois remplacer l'adjectif possessif. J'aurais bien vu, par exemple, "la dentelle" plutôt que "ma dentelle"... A vous de voir.

Au plaisir de vous relire.

   plumette   
4/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Elle est un peu rude la vision que vous nous proposez! Mais saisissante avec ce " corset rose et noir"

un jour le miroir nous révèle que notre jeunesse n'est plus, alors que dans notre tête, nous nous sentons toujours jeune!
Nous avons alors un sursaut! quelques artifices permettent d'éloigner cette vision, de continuer à la tenir à distance.
Mais c'est elle la plus forte.

Dans ce poème, la mort personnifiée est très puissement rendue:

J'ai moqué les os décharnés,
De son crâne à l'orbite vide,
Et sa bouche au souffle putride
En son habit aux tons fanés…

C'est si bien dit!

Plumette

   archibald   
4/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le reflet de la camarde dans le miroir, ainsi que la facture classique du poème m’ont fait pensé aux peintres symbolistes comme Alfred Kubin ou Félicien Rops. C’est tout à fait dans mon esthétique. Sur le fond, cela m’a également évoqué -dans un style bien sûr tout différent- “les regrets de la belle hëaumière” de Villon.
Ta poésie est souvent belle et sombre. J’aime beaucoup cela.

   Michel64   
5/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod,

Un poème plein d'émotions comme vous savez si bien les écrire.
Moi aussi le premier vers , avec ce "au miroir" m'a un peu surpris de prime abord, mais finalement quoi d'autre ? "en me mirant dans le miroir" aurait été trop convenu, trop... Peut être "Me regardant dans le miroir"?
Les deux vers suivant
"Aux aubes que l'on voit rosir
Le ciel des souvenirs d'enfance," m'ont aussi paru un peu ...compliqué.
Peut être :
"Aux aurores qui font rosir
Le ciel des souvenirs d'enfance,".
Les quatre derniers vers sont superbes.
Mis à part ces deux tout petits bémol, vous m'avez, encore une fois, ému.
Je vous en remercie.
Michel

   papipoete   
5/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Curwwod,
Mon miroir, gentil compagnon qui me souriait jusqu'à maintenant, est celui que je hais dès le matin, quand à lui j'offre mon teint, avec cette image grotesque qu'il renvoie, de moi .
Je n'aurais jamais cru; si belle dès l'aube pour l'éternité à ne me voir point changer ! hélas, la nuit de mes jours de splendeur est tombée, et pour toujours colle à la glace devant moi .
NB la deuxième strophe est ma préférée avec par exemple ..." éprise de galants accorts ardents à lever ma dentelle "

   lucilius   
19/12/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Quel dommage que ce texte démarre si lourdement "en me regardant au miroir" plus digeste par "en me rapprochant du miroir"... , souffre de défaut de chronologie ! Le masque de la mort avant les stigmates de la vieillesse, c'est un peu la mise en bière avant la veillée mortuaire. Quelques anachronismes déroutants et la fin ne cadre pas avec la découverte brutale du premier strophe : "où petit à petit s'efface le pas léger des jours enfuis". Il y a pourtant là une belle fluidité contrastante.


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