Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie néo-classique
Curwwod : Guerlédan [Sélection GL]
 Publié le 16/09/15  -  23 commentaires  -  1072 caractères  -  367 lectures    Autres textes du même auteur

En 1930 la vallée du Blavet fut noyée sous les 45 mètres d'eau du lac né de la construction du barrage EDF et toute trace d'occupation humaine disparut, ne retrouvant le jour que pendant des vidanges périodiques.


Guerlédan [Sélection GL]



Dieu, qu'il était plaisant, mon village, autrefois :
Murs trapus de grès roux, coiffés de lourdes lauzes,
Les fenêtres s'ouvraient sur les collines roses
Et le ciel s'embrasait haut par-dessus les toits.

Quand venait la saison des travaux de la terre,
Tout le val verdoyait sur les eaux du canal
Où glissaient gravement, au pas lent du cheval,
Les chalands solennels en leur couleur austère.

La vie partout vibrait, au verger, au moulin ;
Les jardins s'habillaient de la splendeur humide
Du lilas mauve ou blanc, du liseron timide,
Et des morceaux de ciel se faisaient champs de lin.

C'était un monde clos. Nul besoin de voyage
Ni de songe forgé tout au long des feuillets,
Car les hommes d'ici modestement cueillaient,
Au rythme de leur cœur, les plaisirs de leur âge.

Chevelure ondulante au sein des profondeurs,
Mes souvenirs noyés sous la plaine mouvante
Me ramènent aux temps où la vallée riante
Écoutait d'un ruisseau les paisibles rumeurs.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Vincent   
19/8/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
C'était un monde clos. Nul besoin de voyage
Ni de songe forgé tout au long des feuillets,
Car les hommes d'ici modestement cueillaient,
Au rythme de leur cœur, les plaisirs de leur âge.

Chevelure ondulante au sein des profondeurs,
Mes souvenirs noyés sous la plaine mouvante
Me ramènent aux temps où la vallée riante,
Ecoutait d'un ruisseau les paisibles rumeurs.

bonjour

que votre peinture est paisible

et reposante

vous avez voulu nous faire ressentir

l'atrocité que laisse la construction de ce barrage

et on le ressent bien

c'était un monde clos.Nul besoin de voyage

tout l'amour de la nature dans ce petit village, avant

j'ai adoré

   costic   
21/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Émotion très tendre à lire ce poème, comme une une promenade tranquille au fil de l'eau d'un passé apaisant. Une remarquable musicalité rythme l'écriture. Moment très agréable!

   Anonyme   
24/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime bien ce poème nostalgique sur ce village englouti.

En France, ils furent nombreux à périr noyés sous les vannes
du progrès.

Je ressors :
Les fenêtres s'ouvraient sur les collines roses
Tout le val verdoyait sur les eaux du canal
Et des morceaux de ciel se faisaient champs de lin.
Au rythme de leur cœur, les plaisirs de leur âge.

Et le dernier quatrain dans son ensemble.

J'aime moins les lilas mauves ou blancs puisqu'ils ne peuvent être
que cela, il me semble qu'ils auraient mérité un adjectif comme
le liseron timide.

   angelina   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Monsieur Curwwod,
Quel bonheur de vous lire !
Vous avez l'art de faire revivre le passé avec ce texte mélodieux,coloré où l'on peut ressentir cette ambiance paisible ...ce bonheur partagé .J'y vois une teinte de regret .
" Dieu ,qu'il était plaisant mon village autrefois " mais le souvenir perdure .....

   Anonyme   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Curwwod. Ce qui me frappe dans un premier temps c'est que ce poème ne peut être le fruit de vos propres souvenirs compte tenu de la date de la mise en eau... ou alors vous êtes très âgé !
Tous ces détails ont pu vous être transmis par la tradition orale et ça n'enlève rien à la qualité du texte.
Je connais Guerlédan pour avoir failli me noyer dans ses eaux sombres à l'âge de quinze ans.
Je sais qu'à l'heure qu'il est il est à sec et je pense que ceux qui ont connu la vallée avant le lac, s'il en reste, ont dû ressentir une grande émotion en redécouvrant les lieux.
Le poème est plaisant, une jolie balade dans la première moitié du siècle passé avec un rappel aux chevaux tirant les chalands, une vie paisible qui n'incitait pas aux voyages !
Merci...

   Robot   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour CURWWOD,
D'abord vous dire pourquoi je suis sensible à votre texte. Je suis à quelques kilomètres du barrage de Vouglans dans le jura où à été engloutit un village et une chartreuse. Et un village détruit en bord de berge.
Votre poésie de qualité quant à sa rédaction m'a fait remonter des souvenirs car votre texte est très évocateur.
C'est vrai que ce fut une époque cruelle pour les villageois d'avoir à abandonner leur village natal. Aujourd'hui cela semble loin aux générations qui n'ont pas connu ces déchirements d'autant qu'une nouvelle économie et une autre écologie se sont construites au fil des ans auxquelles plus personne ne songe à renoncer.

   Disciple   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour, Curwwod

C’est très beau, remarquablement écrit, la versification se fait oublier, le ton est délicatement tendre et nostalgique, le tableau est en même temps très vivant et sensuel; une seule rime, je crois, aurait fait pencher ce poème dans la catégorie classique (feuillets/ cueillaient). Mon seul regret : sans les lignes explicatives précédant le poème, ces vers ne font pas assez, comme il le faudrait, selon moi, explicitement part du « mal », ni de son action, ni de ses résultats ; il faudrait, me dis-je, pour que nous soyons touchés pleinement, selon toute la mesure du propos, soit être « initié », c’est-à-dire savoir au seul mot de « Guerlédan » ce qui s’y est produit, soit entreprendre des recherches à partir de ce nom pour le découvrir, soit, bien évidemment, s’instruire de cela dans les phrases d’un propos liminaire, expédient assez regrettable, à mon gré.
Cela dit, je le reconnais, même si, pour mon compte, je refuse de l’éluder, rien de plus problématique que la question du mal, en général, rien de plus dangereux aussi.
Là-dessus, mes félicitations encore, pour ces très beaux vers, cet excellent travail, et mes remerciements pour le plaisir qu’il a su me procurer.

   Anonyme   
16/9/2015
Curwodd
Au delà de l'actualité de Guerlédan, vidangé ce printemps, votre très beau poème peut s'appliquer à tous les lacs artificiels.

Sous votre plume, la magie des alexandrins opère et ressuscite la vallée engloutie.

Je suis très sensible à l'harmonie qui s'en dégage et crois entendre la Symphonie pastorale.
A cet égard, la troisième strophe est sublime.
Vos quatrains ne sont pas seulement d'un poète, mais d'un peintre et d'un mélomane.

Merci Curwwod pour cette leçon de poésie et respect.

   Pimpette   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Cur

Tu as un don certain pour ces évocations là!
ET je me laisse prendre à cette belle prosodie classique qui, souvent, ailleurs, me casse les pieds!!!

On vit tout en lisant dans ce Blavet dont j'entends parler par d'autres que toi et que je ne connais pas perso

""Du lilas mauve ou blanc, du liseron timide,
Et des morceaux de ciel se faisaient champs de lin."

...sans mot extraordinaire mais choisi avec un grand raffinement...

   cervantes   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Comme dans vos poèmes précédents, vous avez un véritable don pour la musique, le rythme et l'évocation nostalgique.
Même si je suis personnellement moins sensible au thème développé dans celui ci, vous avez su rendre toute la mélancolie du lieu.

Un (tout petit!) bémol: le vers
Me ramènent aux temps où la vallée riante
m'apparait moins mélodieux que le reste avec le "taux temps" qui agresse l'oreille.

Bravo et merci.

   Arielle   
17/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelle jolie vue d'artiste tu nous brosses là Curwwod !
En situant sous les eaux de Guerlédan ce village imaginaire, c'est tous les villages de France et d'ailleurs qui ont sombré dans les eaux du progrès que tu nous donnes à voir avec une infinie délicatesse et la nostalgie d'un monde paisible que nous ne pouvons plus que supposer heureux dans ses vallées riantes.

Comment ne pas se pencher avec tendresse sur cette image universelle d'un passé idéalisé :

"Car les hommes d'ici modestement cueillaient,
Au rythme de leur cœur, les plaisirs de leur âge."

   Anonyme   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une écriture sobre et raffinée pour décrire un parmi tous ces espaces sacrifiés au bénéfice du progrès intransigeant..
De belles images et celle-ci, entre autres, qui m'a séduit : " Car les hommes d'ici modestement cueillaient,
Au rythme de leur cœur, les plaisirs de leur âge. "

   papipoete   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonsoir Curwwod; Dieu, qu'il était plaisant, mon village, autrefois; du pas lent du cheval au lé de halage, au verger, au moulin, tout n'était que vie dans ses murs, où les gens étaient heureux sous le mauve des lilas.
Ici, nul besoin de voyages à rêver au long de feuillets, rien ne manquait et l'on cueillait les plaisirs selon l'âge. Souvenirs noyés au sein des profondeurs; mon village n'est plu, un barrage l'a englouti...
Enfant, j'allais en chantant << 1 km à pied, ça use, ça use...>> sous ma pélerine de colon regarder sur l'autre rive de l'Ain, la Chartreuse de Vaucluse veillant sur la tranquillité des lieux; nous entendions " pour de rire ", chanter les moines, partis depuis longtemps sous d'autres cieux. Aujourd'hui, 40 m d'eau recouvrent l'endroit, mais dans ma tête, je la revois, et Brillat, Bellecin, les eaux du torrent.
Dieu, que votre récit est plaisant, et ses vers enchanteurs tel " et des morceaux de ciel se faisaient champs de lin ".
Je ne vérifie même pas la métrique, la technique; ce serait faire injure au poète, au peintre, au conteur...

   Anonyme   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème où les vers coulent de source, fluides au point qu'on n'en oublierait tout le travail fourni.

Une tragédie que je ne connaissais pas, un terme (lauzes) que j'apprends ici, des images d'une grande beauté, d'une grande pureté...

Tout à fait excellent !

Wall-E

   Francis   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une encre violine aux couleurs des champs de lin, le retour ou l'errance dans un univers si proche et déjà lointain ! Une nostalgie douce, sans amertume nous ramène aux temps de la vallée riante. L'alexandrin plonge le lecteur dans un monde englouti.
Merci pour ce partage.

   Vincendix   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'imagine le déchirement des habitants obligés de quitter ce village paisible.
J'ai éprouvé de l'émotion à chaque vers, à chaque mot, c'est superbement bien écrit, sans fioritures, juste ce qu'il faut.
Etant originaire d'un petit village, qui heureusement existe encore et que j'ai plaisir à revoir de temps en temps, ce poème me touche particulièrement, merci.

   leni   
17/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour CUR
Un poème paisible et harmonieux Sonore et musical
La nostalgie du passé nous la percevons en nous rappelant "les villages engloutis"
J'aime particulièrement ce Quatrain

C'était un monde clos. Nul besoin de voyage
Ni de songe forgé tout au long des feuillets,
Car les hommes d'ici modestement cueillaient,
Au rythme de leur cœur, les plaisirs de leur âge.


Merci pour ce moment de lecture qui nous transporte alleurs

Mon salut très cordial

Leni

   Anonyme   
17/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il y a dans les villages d'autrefois tout ce que vous dites et plus encore
Je possède beaucoup de témoignages qui en expriment la nostalgie
Un texte bien écrit qui m'est allé droit au coeur

Merci

Marcel

   emilia   
17/9/2015
Une belle vision nostalgique d’un village disparu dont vous esquissez le charmant portrait pittoresque en touches de couleurs choisies avec soin, à travers une mise en scène imagée : ce pas lent du cheval qui accompagne les chalands solennels…, souligné par cette allitération en (l) et la résonance du son (an) qui produisent un effet musical se prolongeant par la description d’un monde clos, certainement rude, mais vibrant de vie et apprécié à sa juste valeur (lorsque les fenêtres s’ouvraient, le val verdoyait, les chalands glissaient, les jardins s’habillaient, les hommes cueillaient…) ; le contraste entre ce village paisible et le drame vécu lors de la construction du barrage ressurgit dans ce vers : « Mes souvenirs noyés sous la plaine mouvante… » en incitant à magnifier les vestiges du passé enfui à jamais, à rendre hommage à cette vallée riante, à la faire revivre le temps d’un poème au rythme de vos alexandrins qui ne peuvent laisser le lecteur insensible…

   Curwwod   
18/9/2015

   Anonyme   
20/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir

Comme on les sent vos battements de cœur à travers vos mots

Une douce nostalgie , un avant et un après
Vous nous faites voyager dans ce village goutant les odeurs et les couleurs , vous me faites penser également au village de Naussac en Lozère noyée pour la construction d'un barrage afin d'assurer le maintien de l'étiage de l'Allier et de la Loire ,j'étais sensible au sujet car j'y avais des amis , j'ai donc vécu par leur intermédiaire ce sentiment d'être déraciné!

Vos mots nous le dessine votre village ....il avait l'air si paisible :

Merci

   Fabien   
28/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour, quel talent !
Vous faites preuve de beaucoup de maîtrise dans ce tableau nostalgique où la douceur l'emporte sur l'amertume. Le lecteur passe du monde animal au végétal, de la terre au ciel, avec la présence de l'eau et de l'homme unis harmonieusement.
Il y a quelques vers que j'ai aimé particulièrement :
"Tout le val verdoyait sur les eaux du canal
Où glissaient gravement, au pas lent du cheval"
et aussi :
"Car les hommes d'ici modestement cueillaient,
Au rythme de leur coeur, les plaisirs de leur âge"
Une petite déception quand même pour deux lieux communs poétiques que sont les mûrs "coiffés" et le ciel champ de lin mais même là les images se fondent avec cohérence dans l'ensemble.
Tout simplement beau.
Merci.
A bientôt.

   MissNeko   
21/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
On sent une nostalgie et une grande tendresse dans ce poème.
C est plus qu un village qui disparaît : la vie.
"Un monde clos ": c est un univers qui disparaît.
L eau a emporté la vie mais elle a surtout englouti avec elle tout une époque désormais révolue.


Oniris Copyright © 2007-2023