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Poésie néo-classique
Curwwod : Odalisque brune
 Publié le 04/02/21  -  11 commentaires  -  859 caractères  -  286 lectures    Autres textes du même auteur

Souvenir, fantasme ou les deux, la beauté extrême stupéfie et enchante.
Avis aux ayatollahs, ici point de pédophilie. Le mot enfant est à prendre au sens de jeune femme…


Odalisque brune



Cette enfant dormait nue et, repoussant le drap
D'un pied insouciant, dévoilait, impudique,
Le corps harmonieux d'une parèdre antique
Et voilait son regard du repli de son bras.

De ses doigts s'échappait un foulard nacarat
Qui posait sur son sein une touche exotique,
Et reposant ainsi en sa beauté classique
Elle me paraissait sortir d'un Alhambra

Languide elle dormait dans la douce pénombre
De ce matin naissant qui nimbait sa peau sombre
Et prenait dans mon cœur un goût d'éternité.

Alors, rien n'importait, nul désir, mais l'envie
De rester contempler ces grâces que la vie
Sait quelquefois offrir à notre œil hébété.

Son genou lisse et rond plié contre son flanc,
Elle rêvait peut-être aux poèmes galants
Revêtant d'éternel sa fugace beauté…


 
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   Lebarde   
22/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Joli tableau d'une belle jeune femme ( puisqu'on nous dit que cette enfant nue est une jeune femme) impudiquement endormie, à travers l'oeil hébété et contemplatif du narrateur qui a déjà trouvé dans cette "fugace beauté" l'inspiration pour des "poèmes galants" qui la font peut-être rêver.

L'écriture est délicatement sensuelle et poétique, le rythme est fluide avec des décasyllabes bien ordonnés.
Du beau travail que j'apprécie, mais pourquoi diable ces rimes: drap/bras, nacarat/Alhambra, flanc/galants, et surtout cette rupture de l'alternance féminine/masculine dans la dernière strophe qu'il est dommage de ne pas avoir pu ( ou voulu) éviter!!

Il y avait pourtant là, matière à un superbe poème classique.

En EL

Lebarde

   papipoete   
28/1/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
néo-classique
En ces temps où chaque mot doit être pesé, soupesé, " enfant " quand bien l'auteur nous dit l'entendre comme " jeune femme ", est ici embarrassant ! En trouver le synonyme adéquat est impérieux, pour ne pas offenser les bonnes âmes...
Sinon, ce tableau d'une fille dénudée, dormant alanguie sur sa couche, dont chaque trait, chaque mouvement suscite l'émerveillement du peintre-poète est d'une grande beauté, et toute allusion à une grâce antique est largement justifiée !
NB la seconde strophe semble jaillie d'une palette de couleurs, avec ce " foulard nacarat posant sur son sein une touche exotique " .
le second tercet est là pour préciser, que nulle envie de chair ne traverse le héros, mais le simple bonheur de contempler ce qui est beau !
à part ma remarque d'entrée, je ne vois rien à ôter à ce sonnet estrambot, qui coule tel un paisible ru, marque une pause là, et là, et là...
au 7e vers " ainsi/en " fait hiatus, et vous prive sans doute du classique aux diérèses exactes et dodécasyllabes sans faute ?
papipoète

   Miguel   
28/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Seul le mot "hébété" me gêne, il manque de grâce. Le reste est tout à fait charmant : vers mélodieux, images délicates, une tonalité un peu baudelairienne ("Mon enfant, ma soeur, Songe à la douceur...") et une sensualité toute en délicatesse. De la vraie poésie.
La précaution prise en exergue me semble inutile : on n'est pas en cours de morale, et d'ailleurs le mot "odalisque" du titre, qui nous renvoie à la peinture, suffit, je pense, à identifier le personnage comme une femme adulte.

   Wencreeft   
4/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Magnifique sonnet estrambot (j'avoue avoir triché, je suis allé découvrir cette forme - fort originale, pour un sonnet- avec votre poème). Description ciselée avec grâce d'une griselle que j'imagine orientale.
En fait, votre texte m'évoque fortement la description que fait Théophile Gautier du personnage Tahoser (une très belle égyptienne, dont le pharaon tombe éperdument amoureux), dans son Roman de la Momie. Je ne sais, votre manière de décrire cette femme lui emprunte la précision et la beauté, ce qui n'est pas un mince compliment, attendu que je prends sans doute monsieur Gautier pour la plus fine plume de notre littérature (ah, le capitaine Fracasse !).

Vous usez d'une certaine pudeur à décrire le désir par l'admiration, ce qui n'était pas une mince affaire. Merci de cette exergue salvatrice, car il est vrai que le mot "enfant" aurait pu suscité un malaise certain, en tout cas chez moi : peut-être suis-je un ayatollah ?

Je rejoins cependant Miguel sur le mot "hébété", en y rajoutant carrément tout le vers -maladroit-, voire tout le tercet -beaucoup plus quelconque que le reste. L'adjectif "classique" me semble également un peu trop prosaïque.

Le dernier tercet est très réussi, et j'emmène ce paradoxal dernier vers "Revêtant d'éternel sa fugace beauté…" dans ma besace pour le reste de la journée :)

Félicitations !

   ANIMAL   
4/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Superbe poème qui est passé trop vite dans mon espace lecture.

Le narrateur admire la représentation de la beauté en la personne de cette jeune femme endormie. La scène est parfaitement décrite et nous livre le portrait de cette odalisque brune innocemment abandonnée aux regards.

J'apprécie d'autant plus ce texte qu'il ne parle que de plastique et de charme. Oui, on peut admirer la beauté sans désir, juste parce que la nature, parfois, a su accomplir un chef d'oeuvre. L'instant est là, d'autant plus précieux qu'il est périssable.

Le mot "hébété" gagnerait à être remplacé, peut être par "fasciné" ou "envoûté". C'est bien la seule aspérité que je trouve à ce poème très pur.

Un beau regard sur une belle scène.

   inconnu1   
4/2/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Très beau poème, bien dans la lignée de tout ce dont l'auteur nous a déjà gratifié. Poème néo classique dans son classement mais classique dans sa conception, qu'un Baudelaire n'aurait pas renié.

Où trouver des insuffisances? l'utilisation fréquente d'épithète? mais ils sont ici tellement bien choisis. Effectivement la 4eme strophe est peut être la moins aboutie. Les rimes de la dernière strophe? Ils me vont très bien

Merci du partage

   Castelmore   
5/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
« Elle rêvait peut-être aux poèmes galants
Revêtant d'éternel sa fugace beauté… »

Et plus tard elle pourra conter, s’appropriant notre maître en sonnet :
« Curwwod me célébrait du temps que j’étais belle »... Corneille aussi a joué cet air ... d’une façon moins élégante ...

Au sortir d’un grand bain d’orientalisme dans une pénombre très fin XIX ième siècle ... vous nous offrez un rayon de soleil du XVI ième !

Tout est à sa place, ai-je envie de dire dans ce sonnet (madrigal ?) et j’ai déjà célébré le vers final dont on sait l’importance: somptueux.
Il y a bien ce « hébété » qui fait pour moi un peu désordre et même anachronique, mais il doit bien y avoir une raison à votre choix... je cherche ... mais ne trouve pas ...

A n’en pas douter il y a une touche et un style Curwwod,
et traversant les siècles sans vergogne, j’appelle Baudelaire pour conclure :
« Il y a, là, la beauté du métal et du minéral bien travaillés. ». !

   Quidonc   
5/2/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Curwwod,

Sensualité quand tu nous tiens... Il se dégage de votre poème des parfums capiteux d'orient.
J'aurais sans doute commencé différemment, en effet, si enfant ne me gène pas particulièrement, le "cette" placé devant semble banalisé la belle au bois dormant. J'aurais peut-être commencé par "Elle sommeillait nue et,..." Mais bon, c'est tout à fait personnel et il n'y a aucun jugement derrière ce commentaire, c'est une question de ressenti. Pour ce qui est "d'hébété" c'est moi qui le suis devant la beauté de vos vers.

C'est toujours un plaisir de vous lire, merci pour ce partage

   emilia   
5/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Belle description picturale d’une figure de rêve empreinte de mystère et d’exotisme, propre à fantasmer la sensualité et la fascination orientales d’une jeune femme nue endormie ; un corps harmonieux et gracieux d’une beauté académique, offrant « un goût d’éternité » à la contemplation de ce charmant tableau où l’art du poète rejoint celui du peintre dans un désir « voilé » …

   Curwwod   
8/2/2021

   Myo   
8/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod,

Un instantané, un tableau, d'une beauté pure et naturelle.

Les 2 derniers tercets sont magnifiques.
Je regrette un peu dans les quatrains, la répétition du "et"

Du grand art, merci du partage


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