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Poésie en prose
Cyrill : Dédicaces
 Publié le 20/11/23  -  12 commentaires  -  1260 caractères  -  222 lectures    Autres textes du même auteur

Sur un vergé testamentaire.


Dédicaces



À ma frangine de l’aurore un nuage frangé d’écume et l’amertume du décor lorsque paraître nous consume. Ma causerie sans élégance aux fantômes ressuscités. De pas de danse en révérence ils sont l’essence du vertige. Ils tiennent le haut du pavé quand leur âme toujours nous fige. Ils sont nos songes oubliés lorsque l’oubli toujours nous ronge. Quand de mensonge en mascarade on s’improvise funambule. Aux camarades dégrisés, évaporés comme la brise en un crépuscule nomade, les vestiges de mes tourments, mes pantomimes de façade.

À ma frangine sous le vent mon éternel intermezzo, le gréement fou de mes oiseaux, son fin duvet sous les rémiges. Aux poteaux des estaminets témoins de mes vieilles créances mes regrets de haute voltige.

À ma frangine de papier mes espérances calcinées au bûcher dément des étoiles. Mes navires arraisonnés dont la grand-voile hissée à l’acmé du désir touche l’illusion d’un empire. Mes cauchemars hallucinés dans l’étrange nuit des abysses. Aux rêveurs de tout acabit mes fantasmagories factices. Les avaries dans la coulisse. Aux complices de dernière heure, aux preux haleurs de l’existence mes impairs pavoisés d’enfance en bandoulière.

Sur un vergé testamentaire, votre très obligé…


 
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   jeanphi   
20/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un poème qui vient du cœur, des trips, de l'intériorité, de partout à la fois. J'ai l'impression qu'il en dit toujours plus de la sensibilité et du bouillonnement mêlés, une violente douceur. Plus que des nerfs à vifs, plus que du self contrôle, plus que de l'ouverture d'esprit ou que spleen, plus que tout cela en même temps.
La ponctuation est très éclaircie.
Le niveau littéraire des deux premiers (particulièrement le 1er) paragraphes s'envole vers des sommets oniriens.

   Myndie   
20/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cyrill,

Pas mieux que Jeanphi qui a très bien exprimé le ressenti « coup de poing » que reçoit le pauvre lecteur qui ne s'y attendait pas.
Je suis bouleversée de trouver dans cette prose miraculeuse et si belle, dans cette écriture puissante tant de choses qui me parlent. Pourquoi, peut-être parce que moi aussi je suis une familière des « fantômes ressuscités » et du petit matin au « nuage frangé d'écume », parce que j'aime que la nuit ne soit pas que « cauchemars hallucinés » mais qu'elle m'entraine vers l'essentiel : le spirituel, la beauté, l'intelligence, le merveilleux.
Il y a beaucoup de richesse dans cette suite d'évocations pleine d'effervescence ; on te suit avec délices dans l'émotion mémorielle.
Pour faire court, ton texte est un magnifique condensé de sensibilité, même si je m'interroge sur ce « vergé testamentaire » qui sonne comme un adieu...

Ces « complices de dernière heure » ont bien de la chance de recevoir de si belles dédicaces.

   Cristale   
20/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Cette prose poétique est constituée d’une suite d’octosyllabes (d’où ma réponse au mystère de l’effet musical) parsemés de nombreux mots rimant de façon redondante tout au long du récit, aussi bien internes qu’en finales du plus bel effet visuel et sonore.
Beau travail.
Le fond méandreux, désespéré et désespérant, pourtant d’une précision éclatante, me fait penser à un puzzle (métaphore) dont quelques pièces cauchemardesques sont enchevêtrées, pas à la bonne place, certaines autres sont déjà tellement usées qu’il est difficile d’en distinguer les couleurs mais le joueur, lui, les reconnaît parfaitement pour les avoir assemblées, désassemblées d’un coup de main et reconstituées maintes fois.
Joli paraphe laissé sur ce papier vergé.
Quant aux "frangines" elles me semblent fidèles et d'un bon soutien.

   Provencao   
20/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cyrill,


"À ma frangine de papier mes espérances calcinées au bûcher dément des étoiles. Mes navires arraisonnés dont la grand-voile hissée à l’acmé du désir touche l’illusion d’un empire. Mes cauchemars hallucinés dans l’étrange nuit des abysses. Aux rêveurs de tout acabit mes fantasmagories factices. Les avaries dans la coulisse. Aux complices de dernière heure, aux preux haleurs de l’existence mes impairs pavoisés d’enfance en bandoulière"


J'aime ce souvenir de ces cauchemars hallucinés qui ne se donnent .
Ils se contentent d’être ce qu’ils sont, dans leur étreinte confuse de la réalité.
A ces complices de dernière heure, par-delà le temps.....

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Ornicar   
20/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Cyrill,

Ces dédicaces hallucinées, jetées en pâture au lecteur et aux différents dédicataires, sonnent comme une fin annoncée, les adieux flamboyants du narrateur à sa fidéle compagne ("ma frangine de l'aurore"), à sa confidente ("ma frangine de papier") sans oublier la "frangine sous le vent". Insaisissable Arlésienne ? Il y a de l'éclat, du panache dans cette prose jetée au tapis comme un dernier coup de poker avant le tombé de rideau. Il s'agit de ne pas se louper dans la dernière scène.

Pas d'héritage sonnant et trébuchant à attendre de ce "vergé testamentaire". Rien de rien. Seulement du vent, rien que du vent, le vent de mots méticuleusement choisis, magnifiquement assemblés, qui fendent l'air et claquent sous la langue.

Je n'ai pas tout saisi. Il m'en faut parfois vraiment peu pour me perdre. Certes, les images sont puissantes et les jeux sur les sonorités bien présents mais bon sang ! Les virgules ! Elles manquent cruellement et j'ai ressenti douloureusement leur absence, au point de passer et de ne pas commenter ce texte aperçu dans mon espace lecture. Vraiment quel dommage !

   papipoete   
21/11/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour Cyrill
" c'en est "
Le genre de texte, où il faut lire et relire chaque ligne, et faire en tête un assemblage... pour tenter de se dire
- mais oui, c'est bien sûr !
NB je vois ( crois voir ) des copines de tout bord ; à priori, envolées en fumée ou sous terre près des vers, à l'endroit à l'envers.
Frangines de tous moments, peut-être de picole ? d'errance
Notre poète avec ses mots savants, ses circonvolutions littéraires, est ici fidèle à sa façon...

   Geigei   
21/11/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
J'ai croisé, dans l'ordre : "aurore", "crépuscule" et "nuit". Coïncidence ? Non.

Les "dédicaces" du locuteur sont un prétexte pour revenir sur les états d'âmes qui ont émaillé sa vie.

Le premier vers, pardon, les huit premières syllabes, m'ont fait trébucher. Sans doute mes chaussures ne sont-elles pas adaptées à ce niveau de randonnée. "À ma frangine de l'aurore". Pas compris. "À ma frangine l'aurore" m'eut été accessible sans risquer l'entorse. J'aurais trouvé le passage cohérent, une strophe homogène, jusqu'à "consume". Ou alors la frangine porte un nom. Elle s'appelle mélancolie ? C'est la même frangine à chaque "frangine" ? Je progresse. C'est laborieux mais je progresse. Tant pis pour l'effet wow. L'idée me vient que le terme "frangine" a été choisi pour la permanence de la relation à ce désespoir, tant qu'il en devient familier. Je bosse.

L'absolution est-elle demandée avec les mots suivants : "Ma causerie sans élégance" ?

J'ai croisé "nuage", "brise", "vent", "oiseaux, "étoiles" et "voile". Ces mots sont-ils là pour faire poésie ?
Ils contrastent avec les humeurs : "amertume", "vertige", "oubli", "tourments", "fou", "regrets", "dément", "cauchemars", "avaries", "impairs".

Pas sûr d'avoir percuté à tout. Le locuteur dédicace mais il se parle à lui-même en fait. Les destinataires comprendront mieux que moi sans doute.
Je ne liste pas les passages flottants. Ce sont eux qui font poésie. Probablement.

   Polza   
21/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Bonjour Cyrill,

Je ne peux pas dire que je trouve votre poème pas abouti, néanmoins je ne possède pas les capacités intellectuelles ou assez de références littéraires voire culturelles pour en saisir pleinement le sens ou la beauté (pour peu que l’on considère qu’un poème se doit de contenir une certaine forme de beauté et en admettant que ce mot soit plutôt vague et difficile à définir).

J’ai beaucoup apprécié le travail sur les sonorités dont il me paraît inutile de dresser une liste exhaustive tant elles sont évidentes à repérer dans le texte.

Je me suis demandé pourquoi « À ma frangine sous le vent » subissait un traitement inégal par rapport aux deux autres frangines. Deux petites lignes quand les autres en font six et cinq. Peut-être était-ce pour laisser transparaitre en filigrane le souffle du vent qui passe rapidement, je n’en sais trop rien.

Je reste divisé quant à mon appréciation, c’est comme si j’avais lu un de ces poèmes de René Char que je ne comprends pas ou vu un film de David Lynch (Mulholland Drive par exemple) qui m’échappe et qui n’est pas pour autant inintéressant. C’est juste que je n’ai pas le code ni les clefs pour comprendre, j’aurais pourtant aimé…

Mon ressenti est j'aime un peu, mais cela n'a rien à voir avec la qualité de votre texte, c'est juste que l'ensemble m'apparait hermétique pour les raisons citées plus haut.

   Eki   
21/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Testateur fantasque au plus clair d'un crépuscule...parce que c'est joyeux autant qu'un sursaut poétique. On entend la respiration des mots courir tout le long de ce texte très imagé...

Dédicaces sur papier à musique où les mots dansent !

   Cyrill   
25/11/2023

   Catelena   
28/11/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Salut Cyrill,

Ces dédicaces ont quelque chose d'éthéré d'où ressort le plaisir certain pris à jouer avec les mots et leurs sons. Ça glisse et virevolte, de volutes en méandres, tel un monologue de fumées dans la tête.

Des pas d'une danse menée pour ressusciter des ombres anciennes aux yeux d'une frangine avec qui l'on partage l'aube, le vent, le papier...

Petit bémol, ce malheureux mot ''acmé''. Je ne sais pas expliquer pourquoi, mais il fait partie de ceux qui me ''coupent la chique'' à chaque fois. Trop ''littéraire classique'', trop grandiloquent, peut-être.

Du coup, l'effet cool aussitôt dissipé, je suis redescendue en vrille du petit nuage où je commençais à me sentir bien.

Peut-être aussi, parce que si le plaisir de jouer avec les mots me saute aux yeux dès la première ligne, il me manque une histoire vraiment aboutie où poser mes valises...

Merci pour le partage.


Cat-Elena

   Dimou   
12/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Plongée dans le passé ou plutôt dans les abysses, le poète exprime la torpeur qui fut, qui reste, il ne regrette rien et prend de la hauteur - simple constat.

Des dégâts à l’âme peut-être, mais qui l’ont forgé. Sa route spirituelle, - poétique, cahoteuse -, sempiternellement marquée par l’introspection, aboutit, maintenant que le poète est au stade de maître, d’un poème en prose travaillé dans lequel certains auteurs peuvent se reconnaître, parmi ceux ayant ça en l’hémoglobine.

Les idées s’enchainent, le poète nous gratifiant au passage de sa sagesse par une verve très posée. Un genre d’hommage à une tempête à la fois commune et rarissime, selon ce que l’on éprouve ou ce qu’on en fait, selon que l’on soit poète ou non.

Il faut continuer dans la prose Cyrill, ça en vaut grandement la peine.

Bravo à toi, à une prochaine.

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Illustration du poème :

http://www.oniris.be/modules/myalbum/photo.php?lid=1713&cid=9


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