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Poésie contemporaine
Cyrill : Mue
 Publié le 29/07/22  -  11 commentaires  -  987 caractères  -  219 lectures    Autres textes du même auteur


Mue



Qu’importent l’allure et le port
les langes dont on est vêtu
le vrai se cogne de vertu
l’âme se fiche de son corps.


À l’adversité de la terre
qu’on foulait à pattes trapues
appréhendant de sa peau nue
la diablerie de la matière
on s’exposait avec gaieté.

De bouderies et faits de guerre
en précaires agilités
l’on se donnait à pleine enfance
aux douceurs de la bonbonnière
sous les ailes énamourées
les ribambelles de baisers
amidonnés de l’ascendance.

L’on se livrait comme fétu
aux éléments, sans élégance.

Liniment aux molles fragrances
beurrait des fesses fort mafflues.

L’on s’abîmait sur la faïence
un fil à la lippe pendu
malhabile animal dodu
qui rivalisait de vaillance
avec luxe d’elfes mutins.

Puis on fut de science et d’esprit
tout de prestance et de mépris
obèse d’un fiel intestin.


 
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   Anonyme   
12/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est intéressant, je trouve, en filigrane de cette célébration de l'enfance d'avant l'âge dit « de raison » je pourrais lire, en dépit de la faïence et du liniment sur les fesses irritées, celle (de célébration) de l'enfance de l'humanité, avant l'apparition du jeu social. Même si c'est un mensonge, l'observation de nos cousins simiens semblant indiquer que nous avons toujours vécu en groupes hiérarchisés. Bon, c'est sans doute moi qui me prends la tête.
J'ai bien aimé lire vos octosyllabes, ils m'apparaissent alertes ; j'aime aussi le ton, à la fois tendre (les baisers amidonnés de l'ascendance, le malhabile animal dodu) et distancié, sans aucune mièvrerie. Une déclinaison inattendue du « vert paradis de l'enfance ».

   Donaldo75   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
C’est ballot mais la première image qui m’est venue en cours de lecture c’est celle du rugby ; est-ce lié à ce côté enfant du genre « petit d’homme » comme le disaient les personnages de la bande dessinée « Rahan » que m’inspire ce sport où des ventrus se roulent dans la boue et se disputent un doudou ovale. Est-ce la rime étouffée comme dans une mêlée fermée ? Est-ce le champ lexical entre « fesses mafflues » et « pattes trapues » ? Je ne sais pas mais le tableau dépeint ici m’a fait penser à la pochette de l’album du groupe anglais King Crimson intitulé « In the Court of Crimson King ». D’ailleurs, voici un article qui en parle très bien : http://neospheres.free.fr/disques/king-crimson.htm

   papipoete   
29/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Cyrill
" qu'il est mignon ce gros bébé ! oh, il a de bonnes cuisses ! viens là mon chéri que je te fasse des gros mimis... " et ça faisait " smac, bien mouillé sur la joue, de mamie, des tatas et autres admiratrices "
Il se traînait à quatre pattes, oh ce petit chou...
Plus tard " oh ben non chéri, n'en mets pas partout ! manges !!! "
NB mon interprétation où je vois ce gros bébé, que l'on engraisse ( sans s'en rendre compte ? ) et obéissant, à grand renfort de Nutela et autres expédients, devenir obèse comme un tonneau.
la séance des " ribambelles de baisers " me fait penser au Covid, qui eut cet " avantage " de supprimer ces embrassades... ( deux ici, trois ailleurs ! pouah !)
mais ce n'est là que mon scénario !

   Anonyme   
29/7/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Cyrill,

Bon, pas ma tasse de thé poétique, mais j'adore les octosyllabes alors je me lance.

Je trouve qu'on ne sent pas ou presque pas le travail sur les rimes, et pour moi c'est une gageure de qualité rédactionnelle poétique. C'est fluide malgré le champ lexical classique. J'aime l'ascendance pour parler des grands-parents, j'imagine... parce que ça pourrait être les parents, mais je vois plus un papy et une mamie faire des papouilles au bébé jovial.

"L’on s’abîmait sur la faïence
un fil à la lippe pendu
malhabile animal dodu
qui rivalisait de vaillance
avec luxe d’elfes mutins."
=> cette strophe est très jolie en bouche :)

je suis moins fan de la dernière strophe, même si... je la trouve violemment tomber avec le fiel qui feule... c'est très certainement volontaire et l'effet est très bien trouvé, mais c'est moins attractif à mes gouts personnels.

Voilou, merci pour ce partage.

   Ascar   
29/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Franchement, il y a de très belles trouvailles. Les 2 premières strophes sont superbes et plantent parfaitement le décor. La suite ne gâche rien.
Le dernier tercet permet de se demander si, au travers de cet évolution du bébé vers l'adulte, un parallèle peut être fait entre l'évolution du singe et une société primitive vers l'Homme et sa société moderne. C'est en tout cas une belle ouverture.

Je suis fan de ce texte. Le seul regret que je peux émettre c'est la disposition décousue des vers ( quatrain, quintil, tercet...) qui vient rompre la fluidité des rimes. Du coup le texte ressort moins poétique.

merci pour ce partage

   senglar   
29/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Cyrill,


Comme quoi, pour ce que j'en comprends, il vaut mieux rester marmot, puisque l'adulte conceptuel est finalement fielleux.

Mais le bébé lui-même apparaît bien viandox tout occupé qu'il est à ses flatulences premières.

Tout ça c'est la faute aux "... ailes énamourées" et aux "... ribambelles de baisers / amidonnées de l'ascendance.".

Masse gélatineuse ou Cervelle pontifiante on n'échappe jamais à l'inhumaine condition. Le serpent seul réussit sa mue parce qu'il reste pareil à lui-même.

   Anonyme   
29/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Cyrill,

Il m’a fallu plusieurs lectures pour apprécier votre dernière livraison qui j’ai bien compris se réfère à l’évolution d’un être humain de la naissance au crépuscule. A la première lecture, je l’ai trouvé un peu désordonné et puis à force une musique m’est apparue. A noter un choix de mots et tournures assez remarquable.

Anna

   Cyrill   
31/7/2022

   sigrid   
31/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Cette poésie décrit parfaitement le fossé entre l'enfant et l'adulte. L'enfant débordant d'imagination et l'adulte très terre-à-terre, l'enfant dans la simplicité et l'adulte complexe, l'innocence enfantine et la perfidité de l'adulte. Ces différences sont ici magnifiquement exposées.
La dernière strophe nous ramenant à notre réalité nous ramène à une nostalgique de notre enfance.
Bravo!

   Bodelere   
11/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Cyrill,
Superbe poème sur la mue humaine.
Cette peau que l'on perd à l'âge adulte avec en prime toute l'innocence qui s'y rattachait.
Cet un poème émouvant et si bien écrit...

   Eki   
23/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Une évolution pessimiste de l'être humain...mais un texte qui met l'accent sur le bonheur d'être un bébé.

Bébé neuf, filant vers la lumière, confiant, protégé, aimé, câliné...
Le portrait est idyllique...

Après, ça se gâte, on avance, on apprend, on détricote des rêves, on passe du bonheur au malheur puisque la vie est une imposture parfois. Elle nous pétrit, nous modèle, nous confronte aux autres, nous blesse...

C'est la conscience qui met le bazar...Heureux les bébés, les innocents.

Enfin, il nous reste les douceurs de la bonbonnière...

Sourire amusé à l'image des fesses fort mafflues des bébés...

Un verre de limonade peut me faire revenir en enfance...ça tient à peu de chose de refaire quelques pas en arrière...

Toute l'essence du poème, sa tendresse est dans cette strophe que j'apprécie vraiment.

De bouderies et faits de guerre
en précaires agilités
l’on se donnait à pleine enfance
aux douceurs de la bonbonnière
sous les ailes énamourées
les ribambelles de baisers
amidonnés de l’ascendance.


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