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Poésie en prose
Raoul : Baladie mentale
 Publié le 29/07/22  -  11 commentaires  -  1880 caractères  -  165 lectures    Autres textes du même auteur

« Sa vie fut un calvaire sa mort romantique
Sa mère était trombone son enfant asthmatique
Les métiers les moins sots ne sont pas les meilleurs »
P. Soupault


Baladie mentale



Rester indocile, rester imbécile, poursuivre le début, essayer l'absurdité, taire la bouche. Déplacer l'imaginaire vers le cap des bonnes espérances, vivre à l'intérieur des choses, être plusieurs et pas assez à prendre soi-même les mesures.
Placer les égouts sous curatelle, éteindre ce qui nuit à la nuit, malaxer la 'pataphysique pour en faire, éplucher la lune de ses vieilles peaux ironiques, regarder dans les yeux du brouillon et collectionner zeugmes et sardinosaures. Infuser comme un vieux thé, apprendre à parler le polyglotte, fréquenter la canaille, convoler en sacerdoce, grogner dans les camélias, manger ses enfants, son cœur et sa langue maternelle.
Perdre un pied et hanter les réceptaclures*, aimer aussi, beaucoup.
Émerger du tas de mes ordures, faire rage du vent, couper les membres surnuméraires, appuyer sur la préconisation, sortir de la situation. Développer son muscle. Être une fleur dans ton esprit, ton cerveau, ton cœur, ton poumon, équiper le malaise ; remuer les ingrédients du rêve doux-amer à la petite cuillère.
Manger de la pluie, lorgner sous le manteau des photographies, grimper dans l'arbre de la folie comme Goupi-tonkin, écouter les bruits de bouche que font les mots entre eux dans l'intimité, manger la pieuvre du forfait. Pécher dans l'eau du bizarre, une épuisante à la main, passer dans la moulinette Averty du coq à l'âne, rétrécir jusqu'à la symétrie de surface, tomber dans les espiègles et danser dans le macabre des cinq sens.
Penser/classer.
Donner naissance à chaque jour, remettre en fonction la bonne vieille love-machine, crever les yeux de qui de droit, croquer au Bic® les marmousets du voisinage.
Sentir le farouche.


* Réceptaclure : Repaire de mauvaises gens.
[Sources : Lexique partiel de Juvénal des Ursins (1360-†1431) - Martine Moulin.]


 
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   Cyrill   
22/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Allez, je me laisse volontiers amuser par ce texte récréatif, auquel l’auteur a dû se livrer avec plaisir.
« essayer l'absurdité », dîtes-vous d’ailleurs.
Certaines images cocasses évoquent des situations étonnantes, intéressantes, ou donnent à penser : « Pécher dans l'eau du bizarre, une épuisante à la main », « Donner naissance à chaque jour », par exemple.
D’autres me paraissent plus gratuites, générées sans doute par des associations d’idées qui me sont obscures, donc le clin d’œil au lecteur n’est pas toujours au rendez-vous.
Il ne faudrait pas que ce soit plus long, on se fatigue tout de même vite de ce genre d’absurde, enfin moi !

   Donaldo75   
22/7/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Ce poème me rappelle une scène du film « Control » d’Anton Corbijn qui parle de la vie de Ian Curtis, leader et chanteur du groupe britannique Joy Division. Dans ce film, au début, la caméra s’attarde sur un poète anglais qui déclame des phrases devant des journalistes impressionnés par autant de verve et de délire. Je ne me souviens plus du nom de ce poète qui était très en vue dans la deuxième partie des années soixante-dix, au point d’être revendiqué par cette « Nouvelle Vague » postérieure au punk.

Pourquoi j’évoque cette scène et ce poète ? Tout simplement parce que ce texte m’a laissé la même impression de bavardage artificiel ; des verbes à l’infinitif dans une liste posée horizontalement sur la page et supposée éveiller le goût du fantasque chez le lecteur, l’envie de délirer. Sauf que pour moi, à l’instar de ce que le poète anglais précité a provoqué chez moi, ça ne marche pas, que j’essaie de raisonner froidement, analytiquement ou que je laisse mon intuition et mes préférences prendre le pas voire même en mixant les deux approches. Les mots valises, les inventions, les références à des marques, tout ce qui pourrait presque sonner « pop art » tombent à côté parce que trop nombreux ou disséminés un peu à l’emporte-pièces. Et l’usage de l’infinitif fige tous ces objets stylistiques au point de faire de cette ensemble un collecteur de « trucs » déjà dépassés avant même d’avoir vécu.

Ce n’est pas pour moi.

   papipoete   
29/7/2022
bonjour Raoul
A vous lire ci-dessous, je prends peur d'attraper cette " baladie ", alors que je m'évertue chaque jour à faire courir mes neurones !
Cela n'empêchera sûrement pas Alzeimer de lorgner de mon côté... mais je tâche de lire et écrire des lignes " qui tiennent debout "
NB votre texte, qui vous demanda sans doute moult acrobaties, ne parvient pas à m'arracher un sourire, mais plutôt une grimace désapprobative...
je ne vous noterai point en regard au travail fourni...

   senglar   
29/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Raoul,


A lire à la lumière du fabuleux Soupault...

Les associations/dissociations sont plus drôles les unes que les autres qui empruntent aux lieux communs pour mieux les distordre et les essorer en bains d'alambic.

Merci de rappeler le décapsuleur Averty. Hommage à celui qui a déniaisé la France profonde !

On a de la géographie, on a de la philosophie, on fait appel aux Cinq sens.
Je ne cite pas car tout serait à citer, du "cap des bonnes espérances" aux "marmousets du voisinage" à croquer au bic en passant par "perdre un pied et.." même si on le prend ici son pied.

A réserver aux pataphysiciens sinon danger de rupture d'anévrisme. Ubu veille et réveille !

   Anonyme   
29/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai aimé cet inventaire de choses à faire, de la plus simple (rester imbécile) à la plus grotesque (manger ses enfants) en passant par les plus originales, scientifiques, les images sont globalement vachement bien trouvées, j'aime le sardinausore, convoler en sacerdoce.

Alors ça me fait penser un peu, en prose du coup, à mon vieux texte Héro chez moi mon amour, sauf que ton texte est nettement plus subtil, peut-être de par sa forme.

Ca fait plaisir de te relire.

   Anonyme   
29/7/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour

J’avoue ne pas avoir compris grand-chose à ce texte qui m’a semblé abrupte, rêche et sans musique interne agréable à mes petites oreilles délicate. Il semble avoir été écrit à l'aide d'un dictionnaire de mots compliqué : zeugmes, sardinosaures, réceptaclure, etc. S’il faut lire un texte en s’arrêtant sans arrêt pour aller chercher le sens de termes bizarroïdes, le jeu n’en vaut pas la chandelle et perd tout intérêt.

Je reste donc insensible à ce type d’exercice.

Bonne continuation

Anna

   Myo   
29/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Chacun sa "check-list" de chose à faire avant de ... partir.
Celle-ci est des plus étrange et poétique à la fois.
Chaque phrase cache dans son surréalisme une grande vérité.

Ce n'est pas coutume, mais j'ai réussi à suivre les turpitudes de votre esprit décalé ... qui le rend unique et génial à la fois.

Un voyage surprenant pour moi.

Myo

PS: déjà le titre, est une trouvaille.

   Anonyme   
29/7/2022
Un délire taillé en forme de liste, les items souffrant de rapprochements incongrus et inattendus. Le seul défaut est peut-être cette structure systématique en forme de liste. Le délire donne de l'enthousiasme à n'en pas douter, il faut s'inspirer de lui pour écrire le plus vite possible, avant qu'il ne s'évapore.

   StephTask   
30/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Raoul,
Je viens de découvrir un univers, un style, une patte et je me suis précipité, tel un agrégat, vers de nouvelles alchimies de mots.
C’est surréaliste et en lisant cette liste… à la Raoul, qui sent à la fois le dadaïsme et la fugue (poétique), je me suis évadé dans un ailleurs pourtant si proche.
N’ayant pas plus de mots qu’un marmouset, je suis sous le choc de cette onde et je dirais simplement que j’aime beaucoup.
A lire, comme une décharge mentale, pour ne plus penser à la “to do list” de la semaine.

   virevolte   
31/7/2022
Le problème avec les textes en forme de listes c'est qu'on ne sait pas pourquoi ça s'arrête. Il m'a semblé reconnaître des expressions connues comme "les peaux de la lune", "manger ses enfants". La moulinette d'Averty d'ailleurs le reconnaît, mais pourquoi la rappeler dans un texte qui se veut original.
Certaines expressions m'ont amusée, mais parfois elles m'ont paru trop faciles "ce qui nuit à la nuit", "fréquenter la canaille", la bonne vieille love -machine" ou agaçantes 'émerger du tas de mes ordures", "grimper dans l'arbre de la folie" et autres.
La forme trop peu aérée est assez fatigante.
Je ne mets pas d'appréciation, car tout cela me reste étranger.
Merci pour les moment d'amusement !

   David   
1/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Raoul,

Je suis transporté par "apprendre à parler le polyglotte" ! C'est une très fine évocation de l'infini puisque ça signifie bien connaitre toutes les langues, et j'y vois aussi une métaphore poétique, sur ses illusions universelles qui voudraient aussi parler toutes les langues. Il y a aussi "placer les égouts sous curatelle" et "manger de la pluie" que j'ai trouvé particulièrement poétique.

Je me suis arrêté aussi sur "grimper dans l'arbre de la folie comme Goupi-tonkin" et j'ai découvert cet acteur bien particulier Robert Le Vigan. C'est une drôle de vie à l'époque de la drôle de guerre qui illustre bien la folie du monde.

Le poème me semble cohérent dans son encadrement, de "Rester indocile" jusqu'à "Sentir le farouche", il y a bien un vent de liberté, de révolte le long des propos. C'est aussi une façon de le dire sans le faire avec le passage "Penser/classer" où il n'y a même plus de phrase et une ponctuation quasi mathématique : le texte à l'air d'une succession analytique, intellectuelle, presque comptable dans la forme mais avec un fond particulièrement sensible,, marquée par l'absurde, les glissements d'expression toutes faites.

On est libre, on n'est pas prisonnier de notre nature raisonnable qui n'est pas toujours une pente moins pentue vers la folie que l'émotion, la sensation, c'est ce que m'évoque cette lecture que j'ai trouvé vivante, et c'est une belle qualité.


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