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Poésie classique
Damy : Aux soirs de la vieillesse
 Publié le 10/05/21  -  16 commentaires  -  1120 caractères  -  275 lectures    Autres textes du même auteur


Aux soirs de la vieillesse



Ô ma mie, espérons, aux soirs de la vieillesse,
Oublier sans regret nos fiévreuses amours
Et nous laisser combler par l’amène tendresse
Au restant de nos jours.

Nos corps endoloris portent nos têtes vides
Des effluves certains de fières passions ;
Nous ne caressons plus que les ombres livides
De nos privations.

La lune nous invite à nous savoir tranquilles
Quand sa rousse lueur étoilait nos ébats
Et que jouaient nos corps dans les danses fébriles
En simples apparats.

Ne renaîtront jamais nos larmes haletantes
Et nos gémissements semblant à des ruisseaux
Jusqu’aux chaudes rumeurs de leurs cours, déchirantes,
Cédant à nos assauts.

J’ai soif de ton sourire élégant et sensible
Et m’abreuve à tes yeux qui préviennent mes pleurs :
Ceux de ne plus t’offrir, dans un remords terrible,
La plus belle des fleurs.

Ô ma mie, espérons, aux soirs de la vieillesse,
Quand le miel de la vie adoucit les amours,
Charmer nos horizons d’une pure tendresse,
Les enivrer toujours.


 
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   Anonyme   
24/4/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je trouve intéressant ce rythme 12/12/12/6 de chaque quatrain, pour moi il correspond bien au sujet : un homme ou une femme (grammaticalement la narratrice est possible même si j'ai tendance à penser d'abord à un narrateur) se rappelle le torride de l'amour physique avec sa vieille amante, et cette rêverie tourne court, sa pensée bute sur ces six syllabes finales qui tombent comme un couperet.
Alors, peut-être un jour ce rappel obstiné de la faiblesse du corps n'entraînera-t-il plus de souffrance, peut-être la tendresse apaisée constituera-t-elle un horizon suffisant... C'est pas encore gagné pour le narrateur (ou la narratrice) dirait-on.
Dans l'ensemble, à mon avis, le sujet est plutôt bien décliné, en vers solides qui cependant ne me bouleversent pas parce que j'y relève aussi des associations qui m'apparaissent convenues, par exemple les fiévreuses amours, les fières passions et les ombres livides que je me respire dès les deux premiers quatrains. Et puis beaucoup de qualificatifs, quoi ; je n'atteins pas le point de saturation mais me reste une impression de lourdeur. Bon, c'est raccord avec la pesanteur matérielle, l'empêchement corporel, éprouvés par le narrateur ou la narratrice, d'accord.

Autre bémol pour moi :
Nos corps endoloris portent nos têtes vides
Des effluves certains de fières passions ;
dont j'ai eu du mal à comprendre la construction. J'avais la fausse impression que les effluves étaient complément du verbe porter et non de l'adjectif vides...

   inconnu1   
26/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Rien à dire sur le style poétique et sans faille. Donc pour cela j'aime beaucoup. L'hexasyllabe de fin de strophe est du meilleur effet

Je suis plus réservé sur le thème et la manière de le traiter, car j'ai un peu l'impression d'avoir déjà lu semblable déclaration. Quand l'amour physique n'est plus là, reste la complicité, la tendresse. J'aurais voulu un peu d'originalité, même si je comprends qu'il soit important d'adresser un message personnel à celle qui a partagé tant d'épreuves et de bons moments. Je me souviens par exemple d'un poème de Miguel dont la fin était moins attendue. Mais une belle déclaration d'amour éternel.

Bien à vous

   Miguel   
26/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelques maladresses peut-être, comme ce "semblant à", mais un lyrisme spontané, pur, une délicatesse, une nostalgie, l'expression d'une décadence qui a tout touché, sauf les coeurs. Je pense à la nouvelle "Menuet", de Maupassant.

   Vincent   
11/5/2021
encore un sur les vieux

qui me sort par les yeux

à quatre vingt trois ans

ce n'est pas amusant

je ne suis pas gâteux

gardez pour vous ces jeux

de jeune galopin

passez votre chemin

   papipoete   
10/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Damy
Un sujet auquel nul ne pourra échapper ( en vrai ), à moins d'être coeur à prendre, ou bien préférer le célibat " volontaire " !
Cette prière à cette mie, aux fils d'argent dans sa chevelure qu'on aimait décoiffer ; ces formes... qui ne sont plus ce qu'elles furent, provoquaient un appétit jamais repu...
Cette supplique à notre désirable chérie, devenu l'amie à qui l'on prie, à qui l'on confie ses sombres tourments...
NB qu'en termes charmants, ces prières sont dites et toucheront c'est sûr celle à qui ces mots sont destinés !
J'aime bien ce petit accent de vocabulaire désuet, qui n'en abuse pas non plus !
l'avant-dernière strophe est ma préférée.
mon bémol sur cette réflexion va vers la " verdeur " masculine, qui jamais ne faiblit et peut soulever quelque ire...
alexandrins et hexasyllabes font bon ménage dans ce texte agréable
( n'est qu'au 2e vers, " fiévreuses/amours " le son "zeza " un peu disgracieux )

   Cyrill   
10/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il y a quelque chose de poignant dans ce poème qui me touche beaucoup.
J'y ai vu moins de tranquillité que de mélancolie envers ce qui n'adviendra plus. La première étant sans doute encore à l'état d'espoir, mais on va y arriver !
Les formules sont délicates, autant pour dire les "corps endoloris" que la " rousse lueur" qui "étoilait nos ébats"
Je regrette juste, par goût personnel, ces diérèses qui me privent souvent d'aimer vraiment le classicisme.

Merci pour cette lecture, Cyrill

   Lebarde   
10/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Damy

Bien sûr que le sujet n'est pas nouveau (mais éternel!), qu'il est galvaudé et bien difficile d'en faire du neuf et qu'il a le don de faire monter aux rideaux certain(s), mais vous avez su proposer un poème classique d'une belle écriture avec cette alternance d'alexandrins et hexasyllabes sans fautes, clair, délicat, fluide, sans emphase ni images alambiquées.
Un poème un peu désuet dans son thème comme dans sa forme, mais comme je les aime.

Merci

Lebarde

   Anonyme   
10/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Damy,

On dira de part et d'autre que ce sujet a été maintes fois versifié, (preuve qu'il inspire )...et bien, qu'importe, c'est toujours plaisant de découvrir une autre manière de l'exposer aux yeux des lecteurs.
Ce n'est pas toujours évident de trouver l'originalité, c'est vrai, mais j'oserais dire : Et alors ?

Personnellement, je retiens de ce joli poème des alexandrins et hexasyllabes touchants, délicats et écrits avec beaucoup d'élégance.
On est toujours ému par cet élan d'amour et de tendresse du narrateur malgré le temps qui passe .

   Cristale   
10/5/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Vaste sujet que l'automne de la vie et chacun exprime ses sentiments sans que jamais aucun récit ne ressemble à un autre.

Ici, l'écriture de Damy a ce petit quelque chose de personnel comme un coucher de soleil qui n'en finit jamais de déployer ses ombres et ses pastels sans laisser vraiment place à la nuit, mais quand il finit par céder aux lueurs insistantes de la lune, le spectacle est aussi pudique que grandiose.

Je ne sais pas mieux exprimer les émotions que suscitent ce poème.

Les alexandrins, légèrement layés avec ces hexasyllabes, harmonisent une musique dansante.
L'ensemble du récit n'exprime ni remords, ni regrets, non, mieux que cela, il respire, comme un souffle nostalgique posé sur un nuage de tendresse.

Merci Damy

   Anonyme   
11/5/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Comme dirait Bipol, voilà un sujet qui devient vraiment récurrent
sur le site. Chacun ayant sa manière de le traiter.
Connaissant l'auteur, ça ne pouvait qu'être bien écrit mais nous ne sortons pas des éternels clichés et ça c'est un peu répétitif.
Bon, je sais qu'il n'est pas simple de faire du neuf avec un sujet pareil.

Un texte qui le lit facilement avec une impression de déjà lu
maintes et maintes fois.

   Vincente   
11/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une tonalité tendre et sage émane de ce poème, le regard, que dis-je l'attention, pour ses "espérances crépusculaires" le suggère mais il y a surtout à l'œuvre dans ce texte le partage de cette confidence à l'âme sœur. Dans cette invitation amicale et poétique, c'est bien ce versant là qui m'a le plus séduit.

En conjuguant "l'espoir" et "la vieillesse" ("Ô ma mie, espérons, aux soirs de la vieillesse,"), l'auteur rapproche deux champs qui d'emblée paraissent opposés. Pourtant, acceptant celle-ci avec sagesse, il adresse à celui-ci, après les considérations revisitant le passé du couple, une proposition sympathique, dans les deux vers de conclusion qui n'enferment pas dans une finitude implacable mais au contraire ouvrent au miracle d'un amour intemporel :
"Charmer nos horizons d'une pure tendresse,
Les enivrer toujours.
"
Dans ces deux vers finaux, chaque terme est d'une modestie accomplie, mais le tout porte à une sérénité affective et existentielle paisible, à une sorte de plénitude. Il semble à ce stade final que "l'espoir" pensé ainsi ait porté ses fruits en transcendant l'esprit du "corps endolori" et à la "tête vide".

De la morosité qui pourrait envahir son propos, si souvent inhérente à ce genre de problématique, le narrateur parvient à détourner la suggestion par l'acceptation, "Ne renaîtront jamais nos larmes haletantes /…", puis il retourne la force affligeante de ce sentiment par celui, ô combien plus lumineux de ce vers charmant et touchant, (mon préféré) "J'ai soif de ton sourire élégant et sensible". Car ce n'est pas les mots qui par leur agencement sont plaisants, mais ce qu'ils portent en eux de charge émotionnelle, de passion profonde et intemporelle ; celle-là même qui achèvera en "l'ouvrant" ce poème, "enivrer toujours.".

Dans la troisième strophe, j'ai été perturbé par la tournure liant le premier vers aux trois suivants, il me semble que la temporalité n'est pas respectée. Dans le premier, au présent, "la lune invite" les vieux amoureux à se savoir sages et paisibles face aux frasques "étoilantes" de leurs "ébats" passés. Mais dans les trois suivants, il me semble que la conjonction "quand" induit en erreur. Je ne propose pas de nouvelle construction ou un changement de conjugaison, car toute la strophe est à remanier à mon sens.

J'ai beaucoup aimé ces deux vers pour leur suggestion très inspirée, comme par un glissement métaphysique liant trois entités appartenant à des champs bien différents ; les "caresses", physiques et sensitives ; les "ombres", transparentes et purement visuelles ; les "privations", cérébrales et particulièrement dépendantes de contingences psychologiques et morales.

J'ai trouvé intéressante l'option de terminer chaque strophe par un hexasyllabe. La suspension légère de la scansion vient alors avec justesse achever l'évocation de la strophe en signifiant tacitement qu'elle se prolonge dans l'implicite.

Dans mon ressenti prédomine l'impression d'une écriture partageuse, cette confidence dont je parlais au début, celle du couple tout d'abord, mais aussi celle qui invite le lecteur à un regard en sympathie.
La "posture" intellectuelle est plaisante, consciente mais sereine, sans faux-semblant ni échappatoire, et gratifiée d'une belle "ambition" qui chante l'amour inconditionnel du narrateur pour sa "mie".

   Yannblev   
12/5/2021
Bonjour Damy,

La forme classique très soignée est sans doute une évidence pour évoquer les souvenirs de prouesses d’alcôves qu’une jeunesse enfuie, physique et sportive, permit à son heure. Quand la galipette n’est plus possible, la tendresse est de rigueur. En effet le thème est connu.

L’évocation est donc ici vraiment bien mise en œuvre, la métrique au cordeau et les rimes au fil à plomb ! le texte, le poème, est bien agréable à lire mais au bout du compte si le forme me ravit le fond qu’il révèle me fait une fois encore préférer la célèbre remarque d’un Oscar Wilde : « Le dramatique de la vieillesse, ce n'est pas qu'on se fait vieux, c'est qu'on reste jeune. »

Merci pour ce beau travail.

   Myo   
12/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Personnellement, même si le sujet n'est pas nouveau, il mérite bien ces nouvelles lignes.

J'aime beaucoup la tendresse qui émane de vos mots dans cette envie de trouver d'autres émotions à mettre en exergue pour remplacer ce qui ne peut plus se vivre.

Le 2e quatrain est un peu plus laborieux et pessimiste, par contre le dernier est source d'espoir.

La forme est originale et intéressante.

Merci du partage.

   domi   
13/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Doux et tendre poème, j'aime ce "Ô ma mie" qui ouvre et referme le poème : très tendre !

Que cette joliment dit : "La plus belle des fleurs" pour parler de ce que l'âge peu à peu nous fait délaisser

Ainsi que : "Quand le miel de la vie adoucit les amours"

Il fallait l'écrire cette lettre-là, avec cette poésie-là...

Merci Damy

   Castelmore   
13/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J’aimerais saluer tout d’abord votre utilisation de l’élégant “quand” dans le sens de “alors que” à la troisième strophe. Elle n’est plus si courante aujourd’hui.
Plus léger à l’écoute, économe en syllabes - ce qui pour un poème peut se révéler bien utile- sa brièveté lui donne un caractère plus cinglant, définitif.

Cet emploi est une illustration parmi d’autres, trop nombreuses à citer, de votre maîtrise à avancer avec délicatesse, tendresse et élégance sur ce terrain miné et tellement labouré des vicissitudes heureuses ou malheureuses du soir de nos vies.

Et je crie avec vous... enivrons nous de tendresse et de sourire !
Laissons les galipettes à nos arrières petits enfants :)

   Ligs   
13/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Damy,
Le poème évoque avec pudeur les souvenirs du passé passionné. J'apprécie les images et le rythme, en particulier le passage à l'hexasyllabe, qui allège l'ensemble.
Oui, passer de l'amour passionnel à la tendresse, j'imagine que c'est nécessaire aux soirs de la vieillesse...

Merci pour ce partage.


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