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Poésie classique
Damy : Le bourdon [Sélection GL]
 Publié le 07/09/16  -  21 commentaires  -  725 caractères  -  441 lectures    Autres textes du même auteur


Le bourdon [Sélection GL]



Mes péchés expiés, je les expie encore :
Le silence du Ciel ne me rend pas pardon
Et les hommes sont sourds lorsque je les implore
De ne laisser mourir mon âme à l’abandon.

Qu’il est triste le jour quand se lève l’aurore.
Je n’entends dans le vent que l’écho du bourdon
Des regrets, des remords, des amours que j’ignore :
Celles qui m’ont souffert piquent comme un chardon.

Je dépose à leurs pieds mon ultime prière :
Un signe par-delà le jugement de Dieu.
Ma faute est de n’avoir pas su leur dire adieu.

Mes souvenirs, tremblant dans la soif meurtrière
D’un bonheur absolu, voilent mon horizon.
Je veux aimer avant de perdre la raison.


 
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   Cristale   
20/8/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Ô poésie quand tu arraches les douleurs du poète pour me jeter à la face ces larmes encrées de désespoir, de souffrance mais aussi de cette quête d'amour, je ne puis que t'aimer pour m'offrir tant d'émotion.
Il est évident que nul ne saurait laisser mourir une telle grandeur d'âme et je comprends la surdité des hommes face à ces suppliques douloureuses. Les deux premiers vers sont saisissants de culpabilité ! Nul dieu, ou entité supérieure ...ne demande aux hommes d'expier, voyons, nous serions tous amenés à nous auto-flageller si tel était le cas. Mais non, c'est l'Amour la prière universelle qui l'emporte sur tous nos actes.
Les regrets, les remords sont des émotions parasites qui ne servent à rien, sauf à empoisonner l'esprit de choses révolues donc inexistantes. Aujourd'hui l'aurore est triste mais qui saurait prédire que celle de demain le sera tout autant ?
Nul doute que la prière sera entendue et que le jugement final s'avèrera clément pour celui qui n'a pas su dire adieu à ses amours qui l'ont souffert. Comment ne pas pardonner à celui qu'elles ont aimé et qu'il a aimées ?
Ce qui compte dans une vie, c'est l'instant présent, c'est demain et les jours suivants, s'octroyer du bonheur, savoir recevoir et savoir donner aux autres un peu d'attention et d'amour. L'avant n'est plus, c'est l'après qui compte. Mais me voilà moralisatrice, pardonnez-moi mais vos quatorze vers m'ont embarquée très loin dans mes pensées.
J'aime la musicalité de ce sonnet, une plume affirmée qui ne s'embarrasse pas de fioriture tout en restant légère et gracieuse À mon humble avis, l'auteur n'est pas près de perdre la raison vu la qualité de son écriture.
Le vers médaillon est superbe :
"Je veux aimer avant de perdre la raison."
Je le lis avec un double sens car l'on peut aimer à perdre la raison, mais là c'est plutôt agréable...Aragon l'a si bien écrit.
Je suis fan et j'en redemande !
(en espace lecture)

   papipoete   
23/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
classique
j'ai demandé pardon au ciel pour mes péchés, mais il reste sourd à mes suppliques, mes prières .
Les hommes l'imitent et ne se soucient guère de l'état de mon âme à l'abandon .
Je vis dans le souvenir de mes amours morts/nés qui tant me firent souffrir ; ô ciel, donne-moi encore une chance d'aimer avant de perdre la raison !
NB belle prière que chacun de nous adressa sans doute au ciel !
Les 6e et 7e vers sont mes préférés ;
Je ne vois pas d'erreur prosodique
papipoète

   Johannes   
25/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Classique
Quelques expressions m'étonnent : "ne me rend pas pardon" (je n'ai pas trouvé d'explication sur internet); je suppose qu'il faut entendre : "ne me pardonne pas". Quant à "de ne laisser mourir", est-ce admis en poésie classique ? En langage courant, nous dirions : "de ne pas laisser mourir".
Le contenu de ce sonnet se rapporte aux regrets, aux remords du poète. De quoi ? D'avoir fait souffrir des femmes, comme semble l'indiquer le 8ème vers ? De ne pas avoir su leur dire adieu, comme mentionné au 11ème vers ? (mais dire adieu à une femme n'apaise pas généralement sa souffrance). De ne pas avoir suffisamment et profondément aimé, comme je pense pouvoir le déduire du dernier vers ? Il me semble que c'est ce sens là qu'il faut privilégier.

   Anonyme   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
" Le bourdon ", le blues, le cafard... Bien des termes pour définir cette sensation de noirceur de l'esprit.
" Qu’il est triste le jour quand se lève l’aurore " oui, il est des jours comme ça où s'installent, en premier plan, la morosité, les regrets, les remords.

" Ma faute est de n’avoir pas su leur dire adieu " peut-être pas su aimer vraiment ? " Je veux aimer avant de perdre la raison."

   Ramana   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime bien le parallèle entre le bourdon (la cloche) et le bourdon (trivialement, les boules). Vous voudriez "aimer avant de perdre la raison", mais on peut aussi "aimer à perdre la raison", comme chantait Ferrat ; enfin, ça revient au même ou presque.
"Ma faute est de n'avoir pas su leur dire adieu." Oui, c'est que toute expérience traumatisante ou même simplement vécue difficilement est apaisée par un débriefing, pourrait-on dire, et que le fait dans le texte de "savoir dire adieu" équivaut à peu près à cela. On a l'impression de ne pas "mériter" le bonheur s'il nous reste des culpabilités, des choses non pardonnées, nous qui sommes englués dans la morale ancestrale.
Merci pour ce poème bien construit en prosodie et en cohérence.

   leni   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
il y a des jours avec il y a de jours sans Quelle sera la couleur du ciel de demain la méthode COUE peut-elle intervenir par la persuasion tout est à tenter pour cesser de broyer du noir
Les quatre premiers vers sont tristes il faut les conjurer
et voilà l'insidieux

Qu’il est triste le jour quand se lève l’aurore.
Je n’entends dans le vent que l’écho du bourdon

et on entrevoit un meilleur choix

Mes souvenirs, tremblant dans la soif meurtrière
D’un bonheur absolu, voilent mon horizon.
Je veux aimer avant de perdre la raison.


mais rien n'est jamais acquis à l'homme ni sa force in sa faiblesse....

Il ne faut pas rater le moindre bon vent

Très beau texte qui mène à réflexion MERCI AMI Damy

amitiés Leni

   Robot   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai aimé ce bourdon que j'ai pris au sens d'avoir le cafard
Je m'interroge sur la syntaxe de ce vers:
"Celles qui m’ont souffert piquent comme un chardon."
- M'avoir souffert - a t-il le sens de m'avoir supporté ? dans le sens de "ne pas souffrir quelqu'un" faut-il interpréter ce vers ainsi: les amours qui ne m'ont pas trouvé insupportable piquent comme un chardon.
Simple question qui ne m'a pas ôté le plaisir de la lecture.

   plumette   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
je suis revenue plusieurs fois à ce poème à cause de tournures qui ne me sont pas familières.
même interrogation que Robot sur le vers "Celles qui m’ont souffert piquent comme un chardon."

avec les 2 points j'ai pensé que l'auteur voulaient parler des "amours" qui dans l'ancien français est féminin ( les amours mortes) N'est-ce pas alors "celles dont j'ai souffert" non! sûrement pas car le poète , vu la qualité du reste sait ce qu'il fait!

j'aime plus spécialement les tercets et le dernier en particulier avec cette belle prière " je veux aimer avant de perdre la raison"

A vous relire

   Anonyme   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très joli, bien écrit.
Pour ma lecture

Le mutisme du ciel reste sourd au pardon.
Et les hommes muets lorsque je les implore

Et ... Celles (les amours)DONT j'ai souffert
....... Je veux aimer encor' à perdre la raison

Mais ça c'est mon esprit tortueux.
Franchement superbe votre poème. B.

   FABIO   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Une atmosphère morose , le cafard, la petite déprime d'un soir, d'un jour, tous ça est bien retranscris, mais les images auraient être plus claires dans certains vers.

au plaisir de vous lire

   Anonyme   
6/10/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Damy

Je commente souvent les amours déchirées, les amours disparues, rarement les amours plaintives que l’on rencontre si souvent en poésie.
Bref, laissons le fond pour la forme, quelques passages de plusieurs vers relevés par Rain m’ont également perturbé. La chute qui est vôtre a un sens bien différent de celle proposée en commentaires. Par contre, je remarque que sur ce site, pourtant pointilleux, on ne relève jamais certaines allitérations malheureuses « piquent comme » « que, que » pas pardon "pas par- papa » à haute voix on trébuche come si l’on bégayait.

Autrement, vous exprimez superbement vos sentiments, vos regrets, et cette petite flamme qui brille toujours à la chute peut augurer des écrits plus joyeux, c’est ce que je vous souhaite, il n’est jamais trop tard.

Cordialement

   Vincente   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonsoir Damy,

Dans la légèreté formelle qui naît paradoxalement de la rigueur de votre style, aucun doute, la puissance des phrases doit trouver ses ressorts au plus profond de votre tourment. A chaque vers, j'ai senti l'envie de déclamer monter, à chaque pas j'étais pris à parti, avec vous comme pour partager l'effort de soigner ce "bourdonnement". Puisse la grâce de ce poème éveiller l'entendement du lecteur !

Pour ma part, j'ai pu sentir que votre tristesse pense sa source dans la résonance de vos basses actions, vous vous persuadez que vous êtes le pêcheur qui par ses fautes engrangées a installé cette morne ambition. Et vous cherchez dans la repentance une issue à votre trouble. Les péchés, le silence du Ciel, le pardon, l'ultime prière, le jugement de Dieu, sont autant d'entités substitutives qui vous désabusent et alimentent la baisse de moral. De la conscience hypersensible qui s'affirme dans votre poème, je comprends (à l'opposé de vous semble-t-il ?) que votre dernière strophe démontre, impérieuse, que "la soif meurtrière d'un bonheur absolu" est votre plus grande alliée, elle n'a de meurtrière que les multiples meurtrissures qui chargent votre esprit, par déception de n'être dans l'absolu des réussites espérées. Vous n'êtes pas le fauteur qui doit faire repentance, vous ne pouvez vous reprocher d'être en deçà de l'Absolu. La raison est bien là qui vous fera aimer sans perdre la raison.

Au plaisir de vous lire

   MissNeko   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très beau poème classique empli de tristesse, de mélancolie et de détresse.
Un beau moment de lecture

   Proseuse   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Un poème que j' ai bien aimé lire ! quant à la forme, je ne suis pas suffisamment expérimentée en prosodie " pure" pour émettre un quelconque avis, conseil ou critique ! Je ne pourrai donc ,ici, comme dans l' ensemble de mes commentaires d' ailleurs, que m' exprimer sur le fond et sur mes ressentis . Dans votre poème, j' ai cette sensation d' être dans un - arrêt sur image- un instant où l' on fait un bilan sur soi-même, alors, l' instant peut être heureux ... ou pas ! ici, il ne l' est pas et vous le dites fort bien !
Merci pour ce partage

   Anonyme   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Damy... J'ai parfaitement compris la raison de ce sonnet et je ne m'y étendrai pas plus longuement.
Tu n'as rien perdu de ta belle plume classique et, entre bien d'autres, le vers final est de toute beauté...
Un grand bravo !

   Curwwod   
12/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un beau poème élégiaque, désespéré, d'un romantisme sombre et assumé. L'écriture est belle, on sent que vous maîtrisez votre art. Je ne remarque aucune image vraiment "marquante", le vocabulaire qui reste simple (c'est une qualité) suffit à créer une atmosphère pesante et douloureuse. J'ai juste remarqué l'usage qui m'a sembé inhabituel de la construction du verbe souffrir dans
"...des amours que j’ignore :
Celles qui m’ont souffert piquent comme un chardon."
Est-ce une façon originale de dire faire souffrir ? Cela ne me gène pas, Bien au contraire.

   Damy   
24/10/2016

   Anonyme   
25/10/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Damy,

N'ayez point le bourdon, car ce sonnet est magnifique. Le respect de la forme si caractéristique de cet exercice est ô combien respectée et menée avec brio. Une seule chose m'a un peu "heurté" - si je puis m'exprimer ainsi. Il s'agit du tout dernier vers et du rythme un peu différent des autres, à mon sens. Ce n'est que mon ressenti, mais la préposition "avant", placée juste avant l'hémistiche a quelque chose d'un peu "dérangeant". Pourtant la césure est respectée et il était difficile - voire impossible - de placer cette préposition autrement qu'à cet endroit précis.

Bravo pour cet excellent travail !

Wall-E

   Terri_Peirton   
14/8/2017
sonnez sonnets !
bel effort cher Damy.. vous avez des choses à dire...

   solo974   
28/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Damy,
Votre sonnet m'a plu. Il en émane une nostalgie telle, qu'on ne peut que se sentir ému, sinon bouleversé.
J'aime bien la diérèse ("expiés"), qui donne à ce mot encore plus de force. Le contre-rejet ("Mes souvenirs, tremblant dans la soif meurtrière") renforce aussi la puissance du dernier tercet.
Au plaisir,
Solo974

   Marite   
12/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quand la conscience du temps perdu et de celui qui reste à vivre se fait envahissante et que toutes les illusions s'effacent sans possibilité de les échanger avec de nouvelles. Quand les "je veux ... je souhaite ..." n'ont plus d'avenir ou un avenir incertain sur lequel nous n'avons plus prise.
C'est le ressenti que me laisse ce poème, dès la première lecture. L'écriture en est si simple et si précise à la fois qu'elle s'est faite oublier (pour moi) pour laisser une place entière au fond du poème.


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