Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Diane : Maternités
 Publié le 10/12/09  -  10 commentaires  -  3055 caractères  -  141 lectures    Autres textes du même auteur

Série de poèmes sur la maternité.
Ils ont une cohérence ensemble mais doivent être lus chacun comme un poème indépendant.


Maternités



0 de calcul



Moi qui savais depuis toujours qu’un et un font trois…

« It’s a little girl, me dit la sage-femme indienne. »
Et sa face sombre s’éclaire d’un délicat sourire.

L’épuisement m’auréole d’une gloire radieuse,
Je sens un rictus exsangue entrouvrir mes lèvres.

Je reçois ce poids compact
Sur ma poitrine nue :
Trois kilogrammes de chair douce
D’épiderme fin et mou, un peu gluant…

Je me sens l’égale des Dieux !

J’ai résolu l’arithmétique impossible
Du Toi plus Moi font Elle !

Moi qui savais depuis toujours
qu’un plus un font trois…




Certaines nuits…



Certaines nuits
La maison résonne de bruits
Furtifs : « pitter-patter » de petons légers,
Cavalcade dansante sur le plancher.

Je guette ton sourire dans l’obscurité,
La tiédeur douce de ton haleine,
La lourdeur de ton corps creusant le drap :
Serré, blotti contre le mien à l’étouffer.

Ton épaule épouse la forme exacte de mon cou ;
Ta tempe velours s’ajuste à ma joue ;
Le bonheur fauve a une odeur
La Tienne…





Je me souviens de nuits…



Scandées par la toux d’un enfant
Tambourinant l’obscurité blême.

Nuits immobiles dans le cercle de la lampe
Au chevet d’un dieu souffrant.

Nuits ivres de sommeil et de pleurs rauques,
Saoules d’angoisse impuissante.

Nuits durant lesquelles la chambre
Semble larguer ses amarres.

Nuits sans lune, nuits sans îles
Dans l’ouragan des insomnies.

Nuits qu’on tient dans une main
Du crépuscule à l’aurore.

Nuits qui se fracassent au petit matin
Dans une aube resplendissante.




Mon île
Mon lit




Territoire de nos jeux enfantins
« maison » sacrée de nos colin-maillard,
Retraite ultime d’où sont bannis les cauchemars.

Avec les traversins pour remparts :
Citadelle imprenable où s’inventent des dangers,
Île du diable cernée de requins :
Celui qui tombe est éliminé !

Mon île
Mon lit

Côte que tu abordes à tâtons :
Christophe Colomb de mes nuits blanches…
Lit-Phare au bout de la nuit
Autant dire au bout du monde,
Plage vers laquelle la houle te roule
- naufragé du petit matin.

Mon île
Mon lit

Lit conjugal, lit familial.
Lit dans lequel chacun
De nos enfants fut conçu ;
Lit où ils sont tous, au matin,
Revenus.

Lit où je n’ai jamais dormi seule ;
Lit où tu as tant de mal à le faire !

Lit défait, lit refait
Lit bordé, lit ouvert
Lit au ressac solitaire.

Les draps froissés dessinent sur nos joues
Des arabesques mortifères.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
10/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Diane,

Tu abordes là un thème qui m'est très cher, et pour lequel, par conséquent, je suis assez exigeante :-)

Impressions inégales pour moi sur l'ensemble des 4 poèmes. Le premier ne m'a pas convaincue du tout. Il me semble trop facile, trop banal ; cette arithmétique de l'amour, du "un et un font trois", ça a été déjà beaucoup trop employé pour me séduire encore. Et je trouve également la poésie relativement absente du texte, tant au niveau du rythme que des mots. Il n'y a pas d'images, pas de mélodie. De plus, pour un thème aussi puissant que l'accouchement, j'aurais attendu plus, beaucoup plus. En tout cas, j'ignore pourquoi, mais je ne suis pas séduite, je ne ressens pas de magie.

Le second par contre, pourtant également très simple, réussit à me plaire bien plus. Là j'y suis, je plonge dans l'atmosphère. J'aime beaucoup les "furtifs "pitter patter" de petons légers", j'entends littéralement ce petit bruit tellement familier... :-). Et puis, la tiédeur douce de l'haleine, le bonheur fauve, la tempe velours... tout ça, c'est très tendre et animal à la fois, tout ce que j'aime. J'ai l'impression de sentir la tiédeur du lit, et l'émotion farouche et totalement "mammifère" qui m'est si familière. C'est mon préféré.

Le troisième me plaît pas mal aussi. Il y a de belles trouvailles au niveau des images (la toux qui "tambourine l'obscurité", la chambre qui "semble larguer les amarres", les nuits "qu'on tient dans une main", et qui "se fracassent au petit matin"... c'est très beau). Et il y a aussi une ambiance, une lourdeur qui ne peut que parler à tout qui a déjà connu ça.

Pour le quatrième, je suis mitigée.
Autant j'aime bien l'idée et j'y trouve de très jolies références enfantines, de belles bulles d'imagination, autant je ne parviens pas à rentrer dans le rythme. De plus, si les trois premières strophes sont assez originales et réussissent à me faire voyager un peu (j'aime bien le "Christophe Colomb de mes nuits blanches"), je retombe brutalement à partir de "lit conjugal". Je n'aime pas le fin, je la trouve trop plate, avec des maladresses d'expression. Exemple :
Lit où je n’ai jamais dormi seule ;
Lit où tu as tant de mal à le faire !

Je n'aime pas du tout ces deux vers, et je ne suis même pas sûre de comprendre exactement ce que tu veux dire pour le deuxième.

Dans la fin ne me plaît que "lit au ressac solitaire", qui claque bien au milieu du reste.
Par contre, très perplexe au sujet des "arabesques mortifères"...

Donc, globalement, à mon goût, du bon et du moins bon, mais en tout cas ça ne m'a pas laissée indifférente, bien au contraire. Merci pour cette promenade en terre maternelle :-)

   domi   
11/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien
poèmes qui ne laissent pas indifférent; du vécu, de l'émotion, de la tendresse... certaines trouvailles poétiques, mais pas assez à mon goût, j'en voudrais plus ! gourmande...

   LEVENARD   
11/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelque part, pour moi, c'est un film à sketchs (fort l'allusion au burlesque que l'on peut trouver dans le mot, bien sûr), un bon Truffaut.

Une vie résumée en une série sans faiblesse : deux et deux font trois, puis quatre.., puis referont deux : c'est écrit à la fin. Non ?

Sur les deux vers qui posent problème, il me semble que le second évoquent allusivement à la faiblesse foncière des hommes.
Si l'on fait bien le compte, la femme n'ayant jamais dormi seule, l'homme ne fut jamais absent.
A l'inverse, c'est en son absence que l'homme n'y a pas trouvé le sommeil, soit sans doute et notamment durant ses maternités...

Sur le plan strict de l'écriture je ne perçois personnellement aucune verrue soit de construction, soit de niveau de langue, soit de manque de musicalité...

Un très bel ensemble.

   Anonyme   
11/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'aime beaucoup l'idée de ce découpage en quatre parties, quatre "vécus" complémentaires de la maternité ; les trois premiers me plaisent globalement malgré quelques bémols, mais je n'ai pas du tout aimé le quatrième.

Plus précisément :
- sur le premier texte, je trouve le titre et le "un et un font trois" un peu "faciles", un peu galvaudés ; mais j'y ai quand même ressenti une certaine émotion, grâce à "Trois kilogrammes de chair douce (...) Je me sens l'égale des Dieux".
- sur le deuxième, j'aime bien les "petons légers" et ce bonheur presque animal, joliment décrit.
- le troisième me plaît assez aussi, mais son titre (je trouve) ne se démarque pas assez du précédent ; j'ai apprécié les passages "Nuits sans lune, nuits sans îles / Dans l’ouragan des insomnies" et "Nuits qui se fracassent au petit matin / Dans une aube resplendissante."
- le quatrième ne m'a pas du tout convaincue, ni par son titre, ni par son leitmotiv, ni par l'assènement du mot "lit", ni par le disgracieux "Lit où tu as tant de mal à le faire" ni par ses "arabesques mortifères" qui m'ont fait froid dans le dos.

Dommage, il y a vraiment de bonnes trouvailles et un bon concept, j'aurais aimé "vibrer" jusqu'au bout ...

   Anonyme   
11/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé la mise en page. J'ai trouvé du souffle ici, de la "sincérité".
En revanche j'ai trouvé le début un poil "poussif" par rapport au "Mon lit/ Mon île" de la fin qui est vraiment très bien, visuel et attrayant, où "tout" se dévoile en une insigne simplicité, à mon goût s'entend.

Après, évidemment, quant au fond, je ne sais.

Un poème qui me parle toutefois. J'aime la fin et ses "arabesques mortifères".

   AR-A   
12/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

les poèmes de femmes sur la maternité m'intéressent.
Cependant, je n'ai pas aimé ton premier poème, car je le trouve surfait : alors que l'idée du "1+1=3" est excellente et traduit la vérité vraie (comme disait ma grand-mère) de l'amour, certains mots trop recherchés exagèrent et annulent l'effet : "l'épuisement m'auréole d'une gloire radieuse" "un rictus exsangue".
Par contre, j'ai plongé avec délice dans le deuxième car ton émotion s'exprime naturellement et les "Furtifs : « pitter-patter » de petons légers" ont ramené à moi le souvenir des petites pantoufles d'amour glissant sur le parquet.
Le troisième poème m'a demandé un effort pour entrer dans ton émotion. Il a réussi. J'ai retrouvé l'inquiétude des nuits à écouter l'enfant malade.Est-ce la forme choisie qui m'a gênée ?
Enfin, le dernier est surprenant ; je le ressens à la fois heureux lorsque je lis la première strophe : "Territoire de nos jeux enfantins / « maison » sacrée de nos colin-maillard, Retraite ultime d’où sont bannis les cauchemars", et à la fois profondément douloureux dans les deux derniers vers : "Les draps froissés dessinent sur nos joues / Des arabesques mortifères." L'émotion que m'a procuré ce poème a gommé ce qui a pu me gêner au niveau de sa forme et de certaines expressions un peu lourdes : "Lit où tu as tant de mal à le faire !"

En définitive, j'ai bien aimé l'ensemble.

   Anonyme   
12/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Sur ces 4 poèmes, je préfère les 2ème et 3ème.

Le premier me semble fort banal, les vers ne sont pas assez recherchés :
"Et sa face sombre s’éclaire d’un délicat sourire"

Le 4ème ne me plait pas trop :
"Lit où je n’ai jamais dormi seule ;
Lit où tu as tant de mal à le faire !

Lit défait, lit refait
Lit bordé, lit ouvert
Lit au ressac solitaire"

Que veut dire "lit où tu as tant de mal à le faire ?"
Le vers est incompréhensible.
Et il y a répétition de "lit défait", juste après "faire"

Le deuxième est plaisant, avec de belles trouvailles (1ère strophe)

Du troisième, je citerai
"Nuits durant lesquelles la chambre
Semble larguer ses amarres."

   Lulu   
13/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
L'ensemble m'a parue plaisant, mais au-delà de la forme, je crois que ce qui m'a le plus touchée, c'est le fond, cette tendresse évidente, ce bonheur vécu...

Dans la forme, je suis moins réceptive. Le début me plait ; cette naissance est bien décrite, suggérée dans ses ressentis, mais dans la dernière partie (dernier texte), je n'adhère plus : la répétition du mot "lit" qui est voulue et censée donner du corps au texte me semble excessive, maladroite.

Bonne continuation et bon dimanche.

   Garance   
14/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une bien belle façon d'évoquer la maternité et ces jeunes amours qui remplissent si bien la vie.
Plusieurs poèmes sont nécessaires, ils sont tous plus "délicats" les uns que les autres. J'ai une légère préférence pour " Certaines nuits" ( à cause des sensations évoquées ), mais tous rappellent vraiment des moments intenses vécus avec nos enfants.
Merci Diane.

   Anonyme   
5/8/2010
Commentaire modéré

   Anonyme   
6/11/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime beaucoup le premier, non pour le calcul, mais pour le ressenti si vrai qu'il émet, le visage de la sage-femme, autant que celui de la femme, sont comme libérés de l'angoisse, de la douleur, pour laisser place à la joie, à la douceur.

Dans le second écrit, c'est là, un moment posé tout en tendresse, où ce petit bout de chou, vient conforter le bonheur par sa présence réconfortante.

Dans le troisième écrit, place à l'angoisse, si bien décrites, je me suis revu au chevet d'un de mes enfants, enfant fragile, qui me fera passer de nombreuses nuits blanches, quettant la moindre respiration, le moindre signe, craignant le pire, qui sera évité heureusement, ce sont des nuits marquantes.

Dans le quatrième je n'ai pas vraiment retrouvé la magie des précédents, ou l'enfant était le sujet principal, avec ces quelques facettes du bonheur qu'ils nous donnent sans limite.

La forme me convient, et le fond simple et vrai, dans l'ensemble est touchant, bien exprimé.


Oniris Copyright © 2007-2023