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Poésie libre
dom1 : Un autre...
 Publié le 21/11/19  -  8 commentaires  -  897 caractères  -  210 lectures    Autres textes du même auteur

Métamorphose imposée par les cendres de l'autre…


Un autre...



Orgueil purulent,
né au cours des cafards,
des spasmes de l'enfance,
entre rires et chagrins
et la mort infantile
que tu voulais docile…

Violence sans pareille
issue de ta malice
à vouloir tout gérer
et le jour et puis l'heure
où le corps se tortille,
et l'âme se retire…

Tu as voulu ce temps,
où rien est plus que tout,
où chaque seconde qui gît
dans le lit des remords
s'impose à la lueur
que l'on sait illusoire…

Dans l'espace où tu erres,
entre fards et paupières,
entre soleils et nuits,
de ta fièvre et des cendres
rendues aux géniteurs
qui en ont fait leurs choux…


Avilissant l'espace
à tes vœux racoleurs,
tu as pondu des œufs
au cœur de ma substance
qui muent et me transforment
en un autre qui prend forme…


 
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   Gouelan   
7/11/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,

L'autre a choisi sa mort et son heure semble-t-il.
J'aime cette violence, ce "tu" qui tue sans laisser le choix. Cet orgueil purulent.
De belles images de soleils et de nuits.
"Entre fards et paupières" : magnifique.
"qui en font leurs choux" : image subtile.

La mort qui transforme celui qui reste.

Un poème qui exprime tant de vérités. On ressent le vécu.

Merci.

   Castelmore   
21/11/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
« et le jour et puis l'heure
où le corps se tortille,
et l'âme se retire
...
Tu as voulu ce temps,
où rien est plus que tout
...
Dans l'espace où tu erres,
entre fards et paupières,
entre soleils et nuits,
...
qui muent et me transforment
en un autre qui prend forme… »

La simplicité absolue des mots au service de la puissance du message !
L’auteur fait preuve d’une maîtrise absolue de l’outil poétique pour nous décrire son état de conscience vis à vis de l’autre ...

Violence sans pareille ... Émouvant et terrible.

Un grand bravo.

   BernardG   
21/11/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Déjà, ce qui m'a plus dans ce poème est que l'on ressent un vécu (un vécu douloureux)......bien transmis dans l'agencement des vers.

Ce "départ" est émouvant.
La tristesse transcende ce poème et fait que le vers suivant casse "le climat" souhaité par l'auteur(e).
"Qui en ont fait leurs choux".

Je vois un paradoxe entre "la mort infantile que tu voulais docile" et "le corps qui se tortille" puisqu'il y a dans le deuxième sizain la notion de gérance " Ta malice à vouloir tout gérer".

Les 2 derniers vers sont, à mon sens, un peu énigmatiques.

Merci pour le partage

Bernard G.

   Anonyme   
21/11/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai interprété ce texte, à ma manière, pour donner le sens qu'il m'a plu d'y trouver.
Je suppose des jumeaux dont un seul fut viable, et la rancœur du survivant qui semble s'en prendre à Dieu (ou à son frère parce que les parents cherche la vie du défunt dans l'enfant qui reste).
Dans ce contexte, la colère s'exprime et justifie le style emporté, réprobateur. L'autre qui prend forme peut être celui que se reproche, le narrateur, de ne pas être. Le frère décédé.
Quoi qu'il en soit les mots de cette révolte, m'ont paru convaincants.

   Donaldo75   
22/11/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Dom1,

J’ai trouvé ce poème rythmé, fort, avec beaucoup de relief et une vraie tonalité. Je l’ai lu comme une poésie jetée à la face du lecteur qui n’en demandait pas tant, qui voulait seulement se dégourdir les neurones et non se retrouver déstabilisé.

Je ne prédis pas les réactions du public mais j’ai pour ma part beaucoup, beaucoup aimé ce poème. Comme disait Franz Kafka, « un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous ». Et bien là, c’est à la masse que la mer va dégeler.

Bravo !

Donaldo

   Vincente   
22/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'approche est difficile, il m'a fallu plusieurs lectures, espacées, pour commencer à percevoir mon écartement. Difficile car l'évocation est ourdie par des mots qui s'adressent à cet autre que le lecteur par définition ne connait pas. Le chargé douloureux, agressant (j'imaginerais un inceste entre frères ou/et sœurs, une relation délétère, abusante, dans la sphère familiale), a poussé le narrateur à s'exprimer, mais la gorge est serrée, la pensée meurtrie, en sort une colère forte et émouvante mais insaisissable ; on peut deviner que longtemps l'emprise a asphyxié la communicabilité du narrateur ; cela se ressent au cœur même du poème.

Ce qui m'a d'abord égaré, ce sont ces deux vers :
"et la mort infantile que tu voulais docile…",
Formulation terrible que je n'arrive à envisager que métaphorique dans les jeux enfantins, à la manière de : "pan ! tu es mort, j'ai gagné…". Ensuite, ces "cendres / rendues aux géniteurs…", terribles au premier degré, je m'en suis échappé en y voyant une mort en instance, une mort de l'esprit et de la conscience, d'où la "métamorphose" permettra la renaissance.
Elle se révélera dans la très forte image :
"tu as pondu des œufs
au cœur de ma substance
qui mutent et me transforment…
"

La dévastation aura fait lit à une sorte de résurrection, il y a une démarche christique qui ne manque pas de puissance dans ce poème. L'écriture de qualité porte avec une certaine pudeur, voire un trouble qui masque un peu trop la contextualisation, mais l'ensemble est très touchant, assez déroutant, on ne sait que dire si ce n'est regarder le champ qui se régénère après la bataille.

   Davide   
22/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour dom1,

Le narrateur semble s'adresser à un ami d'enfance, sinon un frère, mort en raison de son "orgueil" et de sa "malice". Un "T'es cap ou pas cap ?" qui aurait mal tourné ? Un suicide savamment prémédité pour échapper aux "cafards" et aux "spasmes de l'enfance" ? Mais l'agonie sera lente...

Les deux vers suivants, d'une incroyable force tragique, me font pencher pour cette seconde hypothèse :

"Tu as voulu ce temps,
où rien est plus que tout"

Les mots sont percutants, mais peinent à circonscrire les éléments du drame. La douleur l'emporte systématiquement sur les circonstances. Mais chaque strophe s'entend comme un cri du cœur, un besoin d'expurger le pus (écho au mot "purulent") que ce deuil a versé dans l'âme du narrateur confident.

La quatrième strophe s'ourle d'un lyrisme inattendu, émouvant, presque surréaliste, où les "géniteurs" récupèrent les restes ("cendres") de leur petit chou, de leur enfant décédé (?)

En revanche, l'expression de la dernière strophe m'a quelque peu moins plu, je la trouve trop contournée, cherchant l'artifice là où il n'en fallait pas, là où il n'en fallait plus. Malgré tout, l'intention me touche, car elle trouve ici une belle destinée poétique, à savoir, une ouverture, un devenir.

En effet, l'image des œufs ne m'a pas enchanté, même si j'en approuve le sens : "tu as pondu des œufs / au cœur de ma substance".

Si l'œuf est le germe d'une vie nouvelle, cet autre qui "prend forme" n'est-il pas le narrateur, celui-là même qui exsude la peine en un poème bouleversant ?

   Alfin   
5/12/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Dom1,
Bravo pour ce texte qui chamboule, déstabilise.
Sur le fond, je ressens le récit d'une femme (la narratrice) qui est tombée enceinte d'un manipulateur.
si mon approche est bonne (je n'y vois que ce que je veux y voir :-)

Premier sizain
Description des origines du manipulateur, de son enfance et ses souffrances

Deuxième sizain
Explication de la manipulation et du coït qui en découle, les gesticulations sont dépourvues d’âme, d'investissement

Troisième sizain :
Les excuses, les regrets ne sont qu'illusoires

Quatrième sizain
La mort non expliquée du pervers narcissique dont les parents n'ont rien à faire

Cinquième sizain
Très dure dans cette vision des choses, toute la douleur de la femme qui exècre l'acte avilissant et bien sûr l'arrivée d'un enfant qui dans l'esprit de la narratrice est un autre... en devenir .

C'est dévastant comme récit, trop de solitude et de regrets amers d'avoir laissé aller.

Pour la forme, j'aime beaucoup le choix des sizains qui roulent tous seuls. Le double espace du dernier sizain prépare au pire.

Je trouve l'ensemble très maîtrisé, juste et inspiré.

bravo et au plaisir de vous relire

Alfin


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