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Poésie libre
Donaldo75 : Des fleurs à la main
 Publié le 11/07/19  -  14 commentaires  -  1372 caractères  -  237 lectures    Autres textes du même auteur

En souvenir des chansons de Joan Baez.


Des fleurs à la main



Nous descendons dans la rue par milliers avec nos banderoles colorées
des messages pacifiques plein la bouche
des fleurs dans les cheveux
main dans la main.

Le ciel embrase le macadam d’une explosion chromatique
un tableau loin du bleu du blanc et du rouge
chantés naguère par nos parents
les onze novembre huit mai.

« Je suis toi tu es moi tous ensemble
soyons libres égaux fraternels »

Les fenêtres s’ouvrent devant le spectacle d’une jeunesse envoûtée
paix et amour mes frères et mes sœurs
un magnifique refrain entêtant
des rires dans un chant.

Les silencieux nous regardent cachés derrière leur petit cadre de verre
déchirés entre la peur du lendemain et l’espoir aujourd’hui
des souvenirs douloureux en mémoire
une révolution avortée.

« Toi et moi nous et vous juste un tout
marchons d’un seul pas »

Je me sens délivré sorti de ma coquille un escargot devenu papillon
au milieu d’une foule enfin prête à s’envoler
des rêves en pagaille un futur merveilleux
loin des abris et des chambres de béton.

Nous avançons par milliers sous les regards effarés d’uniformes fantômes
la langue pleine de mots trop longtemps oubliés
des couleurs fascinantes dans les yeux
et des fleurs à la main.


 
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   Gabrielle   
22/6/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Le rêve d'une révolution pacifiste au plus près de la plume.

Qui n'en a jamais rêvé, des fleurs plein les mains.

Merci.

Bien à vous.

   embellie   
23/6/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Oui, les chansons de Joan Baez sont et seront toujours d'actualité. Elles prônent la liberté, l'égalité, la fraternité, nos trois beaux principes si souvent bafoués ! J'aime ce texte parce qu'il est plein d'enthousiasme. C'est une manifestation d'espérance. Des fleurs à la main (et non des armes). En le lisant, je revois les images de la chanteuse manifestant à côté de Martin Luther King, et j'ai le cœur serré en me disant que les guerres sont loin d'être éradiquées. Sur le globe, on se bat toujours quelque part.
Mais, malgré tout, chantez poètes, chantez l'espoir pour la paix, la fraternité, c'est votre rôle, il faut persévérer... Chantez avec Aragon : un jour pourtant, un jour viendra, couleur d'orange, un jour de palmes, de feuillages au front, un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront, un jour comme l'oiseau sur la plus haute branche !

   hersen   
11/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ohhh, c'est carrément du vintage que tu nous fais !

Joan Baez aux EU, Paco Ibañez en Espagne, Zeca Afonso au Portugal, et d'autres sûrement encore, à la même époque ou peu s'en faut.
Une époque où en chantant, on rassemblait pour un peace and love auquel on croyait. Contre la guerre et la dictature.
Une société en plein changement, le cadre s'effrite et la pilule débarque, et on est bien occupé à faire l'amour et pas la guerre.

Il faut qu'il y ait des mouvements, toujours, parce que sinon, on tombe en catatonie et on n'a plus d'espoir.
Et des poètes pour les chanter...c'est ça qu'il nous faut, des poètes pour chanter ces moments.

Ce que l'on perçoit clairement, dans ton poème, c'est le mouvement de foule, c'est un même objectif.

je n'ai pas l'émoticone "fleur" en com, mais le coeur y est :)))

merci Don pour cette lecture.

   Provencao   
11/7/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
"Le ciel embrase le macadam d’une explosion chromatique
un tableau loin du bleu du blanc et du rouge
chantés naguère par nos parents
les onze novembre huit mai."

Magnifiques vers où un seul mot sublime est pris en considération: l'humanité.

Merveilleux enthousiasme, entrant en jeu, où Les fenêtres s’ouvrent devant le spectacle d’une jeunesse envoûtée, avec ce temps devenant une circonstance décisive.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Anonyme   
11/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Allez ! Un p'tit coup de << Peace and love >>, ça fait du bien et ça rajeunit.

Cet immense espoir post 68 est bien rendu dans cette poésie, avec la 'collaboration' de cette éternelle militante pour la paix.
« Je suis toi tu es moi tous ensemble
soyons libres égaux fraternels ».

" la langue pleine de mots trop longtemps oubliés
des couleurs fascinantes dans les yeux
et des fleurs à la main. " Certes, il en reste des traces. Mais elles semblent s'effacer au fur et à mesure que notre monde avance.

   Robot   
11/7/2019
Bonjour Don,

Bien sûr j'aurais pu réagir émotionnellement tant j'ai été et suis encore fan de la poésie et de la voix de Joan Baez. Aussi parce que c'était l'époque insouciante de ma jeunesse et que Joan Baez fait remonter beaucoup de souvenirs à la surface chaque fois que je l'écoute.

Mais j'avoue que mon premier mouvement après la lecture a été un certain désappointement un peu triste. Le récit n'est pas parvenu à me faire retrouver la profondeur des sentiments à laquelle je m'attendais.

Toutefois je sais que je serais moi même sur ce sujet incapable de traduire en mot tout ce qu'évoque le nom de cette artiste. Je serais tout aussi frustré par ma propre incapacité de dire.

Alors je m'en tiendrai à ce constat :
Le récit aborde bien l'ambiance du Peace and Love. Tout ce qui est dit en images porte une réalité que j'ai connue. La rédaction est de qualité et j'en ai surtout beaucoup apprécié les mots de la dernière strophe qui rejoignent et résument ma propre nostalgie.
"...la langue pleine de mots trop longtemps oubliés
des couleurs fascinantes dans les yeux
et des fleurs à la main."

Mon sentiment est trop personnel pour que je porte une honnête appréciation.

   Corto   
11/7/2019
Dès qu'il est sorti j'ai reçu en cadeau le coffret de Woodstock: 3 disques vinyle qui ont tourné sur ma platine durant des soirées, encore et encore, au point d'en user bien des saphirs.
Des moments de rêve donc mais n'oublions pas que pendant ce temps des milliers de soldats sortaient morts ou fous ou handicapés du Vietnam généreusement passé au napalm.

Désolé de casser l'ambiance...

Plus près de nous l'occident a perdu son insouciance le 11 septembre 2001 à New York.

Dans l'actualité récente on ne peut plus écrire "Les fenêtres s’ouvrent devant le spectacle d’une jeunesse envoûtée". Eh non, car on ferme toutes les fenêtres dès le matin pour se protéger de la canicule.

L'envolée lyrique ici présentée est bien sûr sympathique, mais tellement aveugle et déconnectée du réel qu'elle ressemble à un conte. Un conte pour qui, pour quoi ?

Mis à l'imparfait ce conte aurait pu faire oeuvre de souvenir ou de référence historique.

Difficile donc de donner une appréciation si ce n'est sur la forme du texte qui montre une belle maîtrise littéraire.

Et reconnaissons à chacun le droit de formuler un rêve ou une nostalgie. A titre d'antidote ?

   Hiraeth   
11/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je n'ai jamais été fan des grands rassemblements, des manifestations et autres marches publiques, m'étant toujours méfié des foules et des slogans. Combien de germes d'Enfer derrière les apparences paradisiaques de mai 68 ? Quelles dures réalités ces belles couleurs et paroles cherchent-elles à masquer ? (Je pense notamment à la soi-disant libération sexuelle, battue en brèche par Houellebecq dans ses romans par exemple.) Quelle place pour la réflexion authentique au milieu de cet optimisme béat et porté par une passion collective ? Et puis que de naïveté, d'autant plus insupportable dans le contexte actuel ! Pendant longtemps j'ai placé ma foi dans l'éthique individuelle en dédaignant toute forme d'expression collective.

Mes doutes persistent, mais j'ai mis de l'eau dans mon vin depuis. Je me suis rendu compte que j'étais moi-même dogmatique sur le sujet, et oubliais de manière commode bien des marches historiques porteuses de progrès. Et puis évidemment je passais à côté de la réalité de l'expérience collective, qui n'est pas forcément mauvaise dans sa simplicité : que cette simplicité puisse être riche et bonne, sans tomber dans la naïveté et le dogmatisme, c'est ce que votre beau texte confirme à mes yeux, exaltant la joie, la sérénité et le courage malgré les sombres exemples du passé et les doutes du présent.

Le rythme du poème est bien travaillé, avec ces quatrains aux vers décroissants (l'effet est intéressant : on démarre en trombe, comme porté par un enthousiasme collectif subjugué par les apparences, puis on finit sur des notes plus douces et simples, avec ces vers courts qui montrent l'essentiel), entrecoupés de distiques entre guillemets à valeur de slogan.

J'aime beaucoup les moments du texte où les mots semblent acquérir une substance, devenir des choses palpables dans la bouche et sur la langue : "des messages pacifistes plein la bouche", "la langue pleine de mots trop longtemps oubliés". Ces vers rendent l'abstrait concret et les messages de paix délicieusement sensuels -- c'est le verbe fait chair, en somme, pour citer un autre texte célébrant l'amour. Les sens sont presque tous représentés je crois dans ce poème qui célèbre l'humanité en faisant la part belle aux organes humains les plus symboliques (les yeux, la bouche, les mains).

Un fort beau texte donc, merci.

   papipoete   
11/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Donaldo
" nous descendons dans la rue avec nos banderoles " et le premier quatrain est tout feu tout flamme, tout entier pour appeler nos soeurs et nos frères, à s'aimer et jamais ne lâcher la main de lui, d'elle, de nous, des fleurs dans les cheveux...mais un beau jour les slogans font place à " peace and love ", et des spectateurs fantômes de manifestants devenus vieux, aigris et grimaçant devant ces disciples de Joan Baez...
NB nous défilons dans la joie, et la liesse de notre jeunesse qui voulait tout changer, avec les cheveux longs au Flower Power, mais la vie est passée par là avec son gout amer parfois, qui fait faner toute fleur, même le liseron ! Et derrière " notre petit cadre de verre ", on songe " allez-y, rêvez ! on est passé par là, et on chantait même plus fort que vous ! "
Un texte idyllique, mais d'avant avant...

   Myndie   
11/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Don,
J'ai envie de dire : quel beau message positif!
J'ai trouvé ton texte très cool et même baba cool - et le fait est que l'on célèbre pas mal en ce moment (surtout sur une radio belge, Classic 21 pour ne pas la nommer), les 50 ans de Woodstock et le flower power.
Donc, oui, j'ai plongé avec délectation dans ton poème parce qu'il fait du bien , parce qu'il détonne dans cette époque où tout le monde se fout un peu de tout, où l'individualisme est roi, où l'on ne rêve plus beaucoup à un monde meilleur, à une société humaniste, où les jeunes sont parfois plus vieux que leurs aînés et qu'ils sont loin d'avoir cet enthousiasme que tu chantes, celui qui "embrase le macadam d'une explosion chromatique".
S'il y a quelques chose de chromatique aujourd'hui, ce ne sont que quelques traces de jaune...
Ce que tu prêches appartient au passé (oui je suis une grande pessimiste) et reste une belle utopie.
Mais dans UTOPIE, il y a rêve n'Est-ce pas?
Alors merci à tes vers pleins de fougue et de joie de m'avoir emballée à ta suite. Merci de m'avoir fait rêver à une époque dont je n'ai pas su, j'étais trop jeune, comprendre toute la portée.
Merci de me faire croire qu'un jour...

J'aime bien l'image des "silencieux (qui) regardent derrière leur petit cadre de verre"

myndie, ex-fan des babas, sans illusions

   Davide   
11/7/2019
Bonjour Donaldo75,

Un poème idéaliste, photographie d'un rêve de liberté dans une France qui se "dévergonde". Il se dégage de cette verve une innocence d'enfant, un regard plein de paillettes.

"Souvenir" précise l'exergue. Pourquoi le poème est-il au présent ?
Derrière ce choix, je décèle une volonté de l'auteur de croire encore aujourd'hui en ses/ces rêves d'évasion, d'humanisme et de partage...
En tout cas, de rendre ce rêve réel.

N'oublions pas d'ailleurs qu'idéalisme ne rime pas avec utopie (même si...), mais avec réalisme ; il n'y a qu'à voir un documentaire comme "Les Pépites" pour le comprendre.

Si le choix de ce regard unidirectionnel est touchant de par sa sincérité et le message qu'il véhicule, la célébration de l'amour n'est qu'une facette "idéalisée" de cette révolution.
Pourtant, la rupture entre deux mondes est joliment dépeinte, entre les ombres du passé, leur rémanence et les lumières qui s'allument à l'horizon, l'espoir qui fleurit dans les bouquets d'étoiles fleurant le doux soleil de mai...

A ce sujet, la chanson "Peace and love" de Manu Militari (un rappeur canadien) me touche beaucoup.
Mais lui aborde également "l'envers du décor" à travers le vécu d'un enfant, une chanson poignante et douloureuse :
https://www.youtube.com/watch?v=bdBijdOzW1c

En somme, j'ai été touché par l'engagement et l'idéalisme qui se conjuguent dans ce texte "cri du cœur".
La profusion d'images et leur force tranquille me donnent même l'impression, moi vingtenaire, d'avoir vécu à cette époque... ;)

Un poème simple dans lequel tout sonne juste ! Merci !

Davide

   Anonyme   
12/7/2019
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Donaldo75,

L'oeuvre de Joan Baez me semble moins fleur bleue que ce poème. L'oeuvre dans son ensemble, bien sûr.

Un travelling sur une période donnée, datée, au travers des yeux d'un jeune qui y croit...et heureusement. Il nous faut bien cette fougue juvénile, même avec ses débordements, pour secouer la poussière. d'autant que cette jeunesse est sans cesse renouvelée par d'autres jeunes.

Je pense en vous lisant à Greta Thunberg, dont le combat est plus rationnel, la situation étant plus aiguë, grave encore.
Il aurait été intéressant pour terminer votre texte de faire un bilan sur le sujet, sur les espoirs, ce qu'ils sont devenus.
Sinon présenter ce poème (joliment écrit) en 2019 me paraît singulier.

   cherbiacuespe   
24/7/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Toute une génération y croyait. Mais le ver se cachait dans le fruit.

Si l'idée était belle, certains l'ont clairement dévoyé à leur profit dont on paye chèrement aujourd'hui la trahison.

Beau poème sur un beau rêve, vite brûlé sur l'autel du profit et du matérialisme consumériste.

   natile   
1/8/2019
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
pour moi, c'est davantage un récit poétique sur une période où on croyait fort aux changements sans violence. j'y ai trouvé quelques belles images sans cependant trouvé une émotion à laquelle me raccrocher


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