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Poésie contemporaine
Donaldo75 : Je suis arrivé
 Publié le 10/06/23  -  7 commentaires  -  1069 caractères  -  172 lectures    Autres textes du même auteur


Je suis arrivé



Des hordes de bisons, courant les yeux crevés,
Écrasent les tapis de pétales séchés.
Des femmes éléphants hurlent en suraigu
Aux enfants abreuvés de longs mots biscornus
Un chant lent scandé dans une langue inconnue.

Le jour ronge la nuit, le loup mange le chien.
Je perçois le lac noir conté par les Anciens.

Ma peau revêt soudain une gangue mousseuse
Et j'en vois transpirer l'humanité visqueuse.
Les femmes éléphants pleurent l'air et la terre,
Et j'en sens les enfants inspirer le mystère
De leurs bouches cousues à l'endroit à l'envers.

Je suis le fils de l'eau, le roi de la forêt,
Des fleurs grises fanées, le maître de l'après.

Les bisons ont quitté le bruit et la fureur
Pour un monde éloigné de la chasse et la peur.
Les femmes éléphants ont dévoré le feu,
Délivré les enfants et repris depuis peu
Leur posture de mère auprès d'un nouveau dieu.

Enfin le lac frémit. Il semble m'appeler,
Moi son fils attendu. Je dois me préparer.


 
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   jeanphi   
3/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Je me garderai d'émettre une opinion quant à votre technique de versification classique car cela n'est pas mon domaine. Mon enthousiasme pour ce poème me fait dire que l'auteur trouvera peut-être un intérêt quelconque dans ce compte rendu :
Poème perspicace et méticuleux ! Impression d'entrer dans le décor d'un tableau abstrait. J'observe un conglomérat de peuplades primaires parfois plus ou moins familiarisées avec la civilisation. Absence de jugement, détachement extrême de votre narrateur.
Seul regret : Ø contextualisation en avant propos.
Il me semble que vous évoquez la tentative d'une connexion avec les souches perdues de l'humanité, mais sans illusion quant à l'improbalité de parvenir à quelques résultats.

   Anonyme   
10/6/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Le jour ronge la nuit, le loup mange le chien.
Je perçois le lac noir conté par les Anciens.
Malgré les bisons évoqués dès le premier vers (mais après tout, le bison d'Europe ça existait aussi) les deux vers ci-dessus me font penser à Ragnarök, quand Fenrir le loup se met à dévorer la lune et le soleil aussi, tiens, Internet me renseigne plus avant. Et puis il y a deux loups.

Je trouve plutôt bien campée l'atmosphère apocalyptique dans votre poème, d'emblée les bisons qui courent les yeux crevés, ça arrache ! Là, je pense à cette séquence au tout début de "Mars Attacks!" quand déboule un troupeau de vaches galopant l'échine en feu.
De l'allure donc, à mon goût, je regretterais presque l'apaisement final du lac qui appelle son fils narrateur. Votre choix, bien sûr.

Les alexandrins m'apparaissent un peu trop sages, également, pour convoyer l'horreur ; tout repose sur le lexique, les images évoquées, les femmes éléphants par exemple. Mais je lis des associations bien anodines selon moi, par exemple les pétales séchés me font penser à un salon bourgeois quand la bonne a eu le culot de partir en vacances, la langue inconnue c'est bien le moins et le bruit et la fureur font bonne figure sur un cliché. Et puis les rimes me semblent plan-plan en général, terre/mystère, fureur/peur, sans blague ? Quant à mousseuse/visqueuse, un peu plus recherchée, elle joint tout de même deux mots assez proches par association d'idées. Me dis-je.

Au final je dirais que vous avez quelque chose de potentiellement puissant, mal servi par une manière trop sage. Simplement mon avis.

   Pouet   
10/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Slt,

je ne sais pas si mon hémisphère gauche s'est jumelé à mon hémisphère droit ou si un hémisphère central contreplaqué en kit a été rajouté à mon cerveau par un constructeur suédois, toujours est-il que j'ai bien apprécié la lecture.

J'ai particulièrement aimé ce vers simple en apparence mais très bien vu à mon sens: "Le jour ronge la nuit, le loup mange le chien."
L'entame, les deux premiers vers posent aussi très bien l'ambiance et la fin termine de façon stylisée et rythmique l'ensemble.
Que demande le peuple? Du sang, du pain, des jeux et des femmes éléphants, c'est vrai.

J'ai été dépaysé, je sais pas trop où - et je m'en fous- j'ai été dépaysé et projeté dans un univers pré ou post-apocalyptique à la Sitting Bull peint par un Dali sous champignons le temps d'une lecture et cela m'a amplement suffit plutôt que de tenter une thèse antithèse synthèse comme au bon vieux temps du lycée où d'ailleurs je ne suis jamais allé.

   allultime   
10/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
j'adore ce poème mais est-ce que j'en ai compris le sens?

j'ai découvert ce site récemment et je m'initie aux écrits et j'ose des commentaires.

j'adore le rythme et la progression vers l'arrivée.

je ne comprends pas les femmes éléphants qui pleurent l'air et la terre et qui dévorent le feu.

y'a-t-il un fol espoir dans cette poésie?

   Cyrill   
11/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Salut Don,
Le premier quintil met tout de suite dans l’ambiance fin-de-mondiale mais grands espaces tout de même, autant finir avec un large panorama amérindien. L'auteur ici est reconnaissable !
Le distique qui suit me plaît beaucoup, je l’aurais bien vu répété à la manière d’un refrain. Il dit en peu de mots le dérèglement longuement décrit par ailleurs.
Je continue dans l’ordre : le deuxième quintil est mon préféré. La mousse et la viscosité y sont pour quelque chose. Fils de l’eau, maître de l’après, il se pose là et je lui trouve de l’allure pour quelqu’un qui est censé régner sur une nouvelle ère.
Je ne sais pas trop si quelque chose est à espérer dans cette fiction post quelque-chose mais en tout cas c’est assez visuel, j’ai volontiers adhéré.
Merci pour le partage.

   Eskisse   
11/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
salut Don,

L'impression de m'immerger dans les eaux d'un récit légendaire avec une netteté visuelle dans chaque vers.

Et puis il me semble que l'arrivée bénéfique d'une sorte de personnage-sauveur crée une forme d'apaisement dans ce monde de créatures fantastiques enchâssées dans la violence en début de poème.

Un récit et un discours venus de nulle part ou des tréfonds du monde..

   BlaseSaintLuc   
12/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Plus qu'une description d'un tableau surréaliste, je suis ressent ici l'esprit du chaman, dans les grandes prairies de l'ouest (remplis d'éléphants roses) ...

Il ne manque qu'un auteur ayant consommé des champignons hallucinogènes , pour faire s'envoler l'herbe seche .


Je ne sais pas où est arrivé notre narrateur, mais c'est beau et plein de couleurs d'un monde disparu.


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