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Poésie contemporaine
Donaldo75 : Le fils d’Oppenheimer
 Publié le 24/02/23  -  13 commentaires  -  694 caractères  -  226 lectures    Autres textes du même auteur

« Maintenant, je suis devenu la mort, le destructeur des mondes. » C’est, selon la légende, à cette phrase d’un texte sacré de l’hindouisme que pensa le physicien Robert Oppenheimer le 16 juillet 1945, devant le spectacle de l’explosion de la première bombe atomique, dans un désert du Nouveau-Mexique.

(Article de France Culture – 2019)


Le fils d’Oppenheimer



Je suis le conquérant, un destructeur de mondes,
Venu sur cette terre en maître sorcier
Imposer mon pouvoir et ma foi d’épicier
Aux gueux des paltoquets aux pratiques immondes.

Je façonne le sol au gré des mappemondes,
Déchire dans le feu plein de gouttes d’acier
Et calme l’impétrant qui se croit créancier
D’un jardin fatigué mais noyé sous les ondes.

Tremble petit bipède et regarde ton sort
De souvenir d’antan ou de prince consort
D’un royaume abîmé dans l’âtre de l’atome.

Tu ne peux invoquer le Père ou Lucifer
Dans un ultime essai d’échapper à mon fer,
Le Temps t’a condamné, tu n’es plus qu’un fantôme.


 
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   Lebarde   
14/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Se prendre pour le maître du monde, qu’on met à ses pieds parce qu’on possède l’arme absolue ….
Lecture effrayante car je ne vois pas vraiment comment on pourrait éviter l’irréparable, mais je voudrais me tromper ou avoir mal compris le propos.

Dommage pour le 2ème vers qui n’a que onze syllabes.
Sinon, l’écriture de ce sonnet est puissante.

En EL
Lebarde tremblant

   Edgard   
16/2/2023
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
Oups, j'ai un peu beaucoup de mal à comprendre certaines formules:
aux gueux des paltoquets, je façonne le sol au gré des mappemondes, impétrant qui se croit créancier, d'un jardin fatigué mais noyé sous les ondes, ton sort de souvenirs d'antan...etc.
Ça me chiffonne trop le ciboulot.
Bien sûr il y a un travail de prosodie (rimes et alexandrins) mais est-ce seulement ça la poésie?
Le thème est important, il est bon de s'y pencher, surtout dans la période actuelle. Mais les approximations rendent le texte sans émotion, donc incapable d'embarquer le lecteur que je suis, c'est dommage.

   papipoete   
24/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Donaldo
Insensible aux effets de sa bombe, et à ceux qui pleuraient d'être bientôt servis...Oppenheimer était-il le Diable ou le Bon Dieu, tant l'un et l'autre sont capables d'effacer, une zone ou toute la planête sur la carte du monde ?
Toujours est-il que son fils, qui sait comment on la fabrique, et ensuite sur quel bouton appuyer, nous tient tous par le bout du...
Nous ne sommes qu'en sursit !
NB notre poète/nouvelliste nous épate une fois encore ; sa plume a tant de facettes que ce jour, nous voilà au bord d'un gros BOUM, et demain qui sait aux côtés de Thierry la Fronde et sa tendre Isabelle ?
Ce jour, on ne peut que rire " jaune " en songeant à cette arme sans retour, que certains polichinels agitent, sans en faire secret...
j'aime particulièrement les tercets.
techniquement, le 2e vers mesure 11 pieds
j'aurais ouvert des guillemets de discussion, au début des tercets, et un point d'exclamation !
faut quand-même bien que j'trouve quelques hics...

   Anonyme   
24/2/2023
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Je retrouve mon impression en Espace Lecture : il y a de l'ampleur dans vos vers. Façonner le sol au gré des mappemondes, on est à l'échelle planétaire, dans les forces telluriques.

Le problème, c'est qu'à mon avis le sujet ne quémande pas de l'ampleur : il exige la démesure. Le destructeur de mondeusses, quand même ! Un truc qui dézingue les mondes à la pelle, je ne le vois pas s'emberlificoter dans des formules comme
Imposer mon pouvoir et ma foi d’épicier
Aux gueux des paltoquets
Il sait ce qu'est une foi d'épicier, le destructeur de mondes ? Ou des gueux de paltoquets ? Voir débouler le mot « paltoquets » me fait la même impression que si, en plein combat homérique entre Achille et Patrocle (je donne les noms au hasard, j'ignore si ces deux-là étaient ennemis), je lisais « Achille souffleta vigoureusement Patrocle qui s'écria "Fi donc, monsieur !" ». Je ne pense pas non plus que le fléau cosmique s'adresserait à l'humain en le traitant de « petit bipède » parce qu'à son échelle il ne doit même pas distinguer si une forme de vie est bipède, tentaculaire ou aviaire.
Impétrant, créancier, sorcier, jardin, prince consort, royaume : vous l'aurez compris, je trouve le champ lexical trop timide, ancré dans un contexte historique occidental, manquant d'universel. En outre, des chevilles me gênent :
le feu plein de gouttes d’acier
jardin fatigué mais noyé sous les ondes (en quoi y a-t-il opposition entre la fatigue du jardin et le fait qu'il soit noyé ?)

Alors oui, après la promesse du premier vers je trouve que votre sonnet a quelque chose d'étriqué, de laborieux, et au lieu d'assister depuis l'espace à l'embrasement de la planète dans le feu nucléaire, je redégringole sur mon canapé, devant la télé qui diffuse la énième interpellation « musclée » à l'encontre d'un pauv' ministre qui veut nous faire travailler plus longtemps. L'échelle n'est pas la même.

   cherbiacuespe   
24/2/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Cette poésie, sous forme de harangue, me fait penser à un fou plus qu'à un scientifique. Quoique, l'un et l'autre parfois...

Parfois un peu brumeux, parfois impressionnant, j'ai à la fin l'impression qu'un homme peut se prendre pour un de ces dieux qui pourfend les mortels. Un fou, quoi! Poème pas mal façonné, mais comme je le dis plus haut, un peu désarçonnant. Les "gueux des paltoquets" me laissent perplexe.

Dans mon petit traité de prosodie, il semble que "sorcier"compte pour trois et non pour deux. Donc, selon moi, le deuxième vers serait bien à douze syllabes

   Pouet   
24/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Slt,

pourquoi le "fils" d'Oppenheimer, voilà une question qui me taraude velu... Mais je suis certain que l'auteur éclairera avec joie ma chandelle verte en forum explicatif.

En tout cas ce poème m'a "agrippé" je ne sais pas trop comment.

Si, par le premier tercet je crois, qui m'a un peu fait sursauter et m'a fait relire une seconde fois le texte avant même de l'avoir fini, une sombre histoire, il faut bien le dire...

J'aime beaucoup le cinquième vers aussi.

Bref.

J'ai trouvé le texte pas mal percutant ou percutant pas mal, ne "s'embarrassant" pas quoi, avec un bon angle d'attaque, allant droit à la cible en quelque sorte.

   Stephane   
24/2/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Bonjour Donaldo,

Bon, autant le dire tout de suite, je n'ai pas aimé ce poème à cause du ton employé, du moins en ce qui concerne les quatrains. Cela ne veut pas dire que le poème est mauvais, seulement qu'il ne m'a pas plu.

Du reste, les tercets sont meilleurs (selon moi), mais ne compensent pas assez le déficit des quatrains, et l'ensemble ne m'a pas vraiment convaincu.

J'essaierai d'être moins négatif la prochaine fois.

Cordialement,

Stéphane

   Eskisse   
24/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Don,

J'ai trouvé de la force, de l'ampleur dans les vers1, 2, 5 et 6, adaptés à la taille du sujet.
J'ai bien aimé l'adresse aux hommes avec l'injonction terrible qui dit la puissance destructrice dans le premier tercet.

Mais comme d'autres, je n'ai pas compris certaines formulations car je ne suis ni dans l'hémisphère gauche de ton cerveau ni dans le droit :)

   Miguel   
24/2/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Je ne comprends pas bien qui est ce destructeur des mondes qui s'adresse au petit bipède qu'est l'homme, puisque le destructeur du monde, c'est l'homme lui-même : je ne pense pas que Donaldo croie en l'Ange exterminateur. Pas mal d'expressions me semblent obscures. Mais la tonalité tragique, cette prémonition d'apocalypse (au sens profane du terme) rejoint assez mon propres ressenti. Il y a quelque belles formules, aussi. Dommage que le vers 2 ...

   Myndie   
25/2/2023
Bonjour Donaldo,
ni Dieu Ni Diable, donc. Qui est donc ce personnage haineux, hostile et menaçant qui nous promet l'anéantissement ? Pour ma part, j'ai bien ma petite idée mais l'essentiel n'est pas là. Qu'elle prenne sa sa source dans l'actualité ou non, je salue l'inspiration.

Mais, à l'instar de plusieurs commentateurs, je trouve que le sujet est trop faiblement exploité. Cela tient peut-être à la contrainte d'écriture que vous vous êtes imposée : quatrains, tercets et rimes qui musellent l'expressivité de votre poème. Pourtant, même en poésie classique ou néo classique, les moyens ne manquent pas pour traduire les tensions et en extraire toute la vigueur. A commencer par l'exclamation : à elle seule, c'est le cri des émotions et il est dommage qu'elle ne soit pas ici matérialisée par les signes qui lui sont propres.

Cela tient aussi surtout au choix des substantifs et des tournures qui réduisent l'expressivité de votre poème et le corsètent en quelque sorte.
Exemple : au vers 6 «  Déchire dans le feu plein de gouttes d’acier », ce « plein » donne un côté naïf à l'image projetée sans apporter l'effet recherché de peur absolue (dont « mille gouttes d'acier » s'en approcherait plus).
Je ne reviendrai pas sur la « foi d'épicier », plusieurs fois citée, ni sur les « gueux des paltoquets «  que j'ai du mal à comprendre.
« Le « petit bipède » m'a fait sourire en imaginant la revanche de l'animal sur l'homme, sans aller jusqu'à la Planète des singes quand même^^). Ce n'est ni un reproche, ni une moquerie, au contraire, c'est là le côté intéressant et positif de la poésie dans tout ce qu'elle a de sibyllin. Ne jamais trop expliquer.

Au final, je n'ai pas été convaincue par le fils d'Oppenheimer. Le titre est joli mais cette vision d'Apocalypse manque d'envergure et d'exaltation. C'est dommage car le sujet m'intéresse.

   EtienneNorvins   
25/2/2023
Bonjour Don,

Je m'inscris sans originalité dans la ligne dessinée par les précédents commentateurs.
L'incipit m'a attiré, avec sa référence à 'Trinity Test' - dont le nom était déjà tout un programme... J'ai apprécié les sonorités claquantes des vers, en indécrottable amateur des choses parnassiennes, et la critique des ravages de la techno-science, qui est d'une actualité brûlante, sans mauvais jeu de mots...
Mais je saisis mal aussi certaines formulations, et encore moins la raison d'être du titre, quand on sait combien l'attitude d'Oppenheimer a été critique à l'égard du programme atomique après 1945 (au contraire d'un Edward Teller, par exemple...).
Je dirai donc que le style me semble maîtrisé, mais que mon ressenti est mitigé - et dans l'attente, comme d'autres, d'éclaircissements foudroyants !

[Edit : vous venez d'éclairer une partie de ma lanterne en forum, merci !! Mais je maintiens que c'est un peu dur pour Oppenheimer que de faire d'un autocrate russe son 'fils'...]

   Donaldo75   
25/2/2023

   Antoninus   
26/2/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour,

Le sujet de ce sonnet, éminemment d'actualité en cette époque de nouvelle Guerre froide, a visiblement inspiré à l'auteur des images frappantes mais parfois difficiles à traduire de façon limpide. Je pense que ce poème gagnerait à une légère reprise qui pourrait viser à augmenter encore l'aspect tragique et apocalyptique qui fait son sel. Et pour commencer, pourquoi l'indéfini "un destructeur de mondes" ? "Le destructeur de mondes" me paraît plus fort, d'autant qu'il s'agit de la formule même donnée en citation.
En tout cas, merci pour ce texte !


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