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Poésie en prose
Donaldo75 : Soleil noir
 Publié le 17/04/21  -  12 commentaires  -  1273 caractères  -  159 lectures    Autres textes du même auteur

This is the end
Beautiful friend
This is the end
My only friend, the end

(Jim Morrison - 1967)


Soleil noir



Le dieu orange abreuve ses esclaves de rayons aveuglants. Des corps prosternés inondent la plaine aux arbres squelettiques, aux animaux muets. Des hommes, des femmes, des jeunes, des vieillards unis par la même foi, écoutent un chant intérieur aux notes sucrées. Un murmure parsème le bruissement du vent. Des centaines de bouches démarrent une incantation sans paroles.

Le soleil s’empourpre de feu.
Les nuages envahissent le ciel.
L’air avale le temps.

Le dieu rouge dévore ses enfants allongés à perte de vue dans la sierra. Les cactus, les serpents, les oiseaux attendent la fin du repas. Les hommes, les femmes, les parents, les anciens, chantent leur douleur sans un mot juste des effluves de son, de sourds clapotis de langue, une étrange mélopée sans rythme. Le sol craque sous les ondes.

Le soleil mange ses derniers rais.
Les nuages déchirent le ciel.
L’eau réconforte la terre.

Le dieu noir célèbre le nouveau monde. Les corbeaux, les crotales, les arbustes, se délectent des restes calcinés du peuple d’avant. L’air fait l’amour avec le feu. La terre tremble de son plaisir retrouvé. L’eau se teint de mille couleurs. L’horizon fond lentement. La cérémonie se termine sans bruit sans fureur.


 
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   Anonyme   
18/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

Je commente en première lecture, peur que le texte disparaisse .
Excuse à l'auteur pour cette "faute" (je corrigerai après publication si besoin)

Une prose fascinante, vraiment. Une impression de déjà lu : proposé en récit poétique et retravaillé ?

En préambule, je ne connais rien à la variété américaine, je suis passée par le net, bien sûr et ne riez pas, j'étais absente de la planète aux temps des Doors.

Donc je ne goûte pas même cette prose à sa juste valeur, cependant, candide, je l'aime beaucoup pour :
ses sonorités, son rythme, sa musique, son fond.
Un parfum de science fiction du meilleur aloi, d'allégorie intemporelle, de métaphore universelle.

Merci du partage et bravo !
Éclaircie

Édit le 18042021 :
Peur que le texte disparaisse ou NE disparaisse ?
Pour le reste, je persiste et signe.

   ANIMAL   
17/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une très belle prose émaillée de vers, dans une ambiance aussi étrange que magnifique qui évoque la brûlure du châtiment. Pour quelle faute ? Nous ne le saurons pas et peu importe.
Il y a des dieux, il y a des hommes, des bêtes et un paysage... puis les forces de la Nature qui, comme toujours, auront le dernier mot.

Une petite remarque : j'aurais aimé pouvoir reprendre mon souffle après "mot" par une virgule, voire un point, dans "chantent leur douleur sans un mot juste des effluves de son,".

Une cérémonie de feu et de cendres qui se lit comme un témoignage.

   papipoete   
17/4/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour Donaldo
Une vision de l'auteur, qui me semble familière, d'un monde apocalyptique avec crotales affamés, aux squelettes prosternés devant un Dieu Soleil, prêts au sacrifice sur l'autel d'un temple incas...
Jim Morrison inspirant la musique qui va de paire avec ces vers ; moi, Je verrais bien les personnages inquiétants de " The Wall ", se traîner sous ce soleil empourpré de feu...
NB l'auteur a le talent de donner vie aux spectres, faire se contorsionner un baobab... du psychédélique qui fout la trouille quand-même ! ( le dernier distique ferait hérisser le poil au Diable ! )
Promis, je ne le relirai pas ce soir, après mes prières...

   dream   
17/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Donaldo75

Sous un soleil qui donne la mort, soudain des gouttes de bonheur embrasent le ciel :

« L’air fait l’amour avec le feu. La terre tremble de son plaisir retrouvé. »

Merci pour cette belle prose. L’eau, la vie !
dream

   Ligs   
17/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Une vision apocalyptique et presque sensuelle des derniers jours de l'humanité ? Je ne suis pas sûr, mais c'est l'impression que le texte me laisse. L'humanité priant le soleil, les 4 éléments qui se mêlent les uns aux autres... seuls survivent les animaux et les végétaux résistants à cette chaleur terrible de ce soleil noir...
En tout cas, cette vision est très prenante, par ses images, son rythme... j'ai eu du mal à rentrer dedans, il m'a fallu 4 ou 5 lectures attentives. Mais une fois dedans, waouh !
Ride the snake !

   Robot   
17/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le soleil dévore ses enfants. On ne peut que songer au réchauffement climatique. Serait-ce une forme de châtiment pour que l'apocalypse, au sens de renaissance vienne purifier le monde et remplacer le peuple d'avant par une génération nouvelle.

Aprés les trois extinctions que la terre a connu au cours des 4,5 milliards d'années, peut être nous dirigeons nous vers la quatrième anéantissement. Le tableau n'est pas totalement noir puisque je lis une forme d'espoir dans le final qui promet d'autres source de vie.

   Queribus   
18/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un superbe texte peuplé de belles (mais noires) images poétiques, le tout dans un forme particulièrement adaptée (et réussie), en un mot de la modernité bien comprise. Bien entendu, on sent l’influence de l'écriture (superbe) de Jim Morisson et très certainement aussi celle de Bob Dylan, le tout dans une ambiance"rimbaldienne"(le vilain mot) adaptée aux couleurs de notre temps.

De la belle ouvrage et pourquoi n'écririez-vous pas un ouvrage complet dans cette tonalité bien adaptée à notre époque.

Bien à vous.

   Vincente   
18/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai trouvé très bien vue cette vision dystopique très envahie de matière humaine extatique.
La scène porte une solennité terrible et formidable. Hors du temps, comme un accident temporel qui écrit une occurrence inouïe, aboutissant à l'intromission d'un nouveau paradigme vital.

Beaucoup de force, de couleur et de spiritualité se dégagent là, le récit accompagne les "faits" avec conviction et prégnance.
J'ai apprécié la progression de la cérémonie dans son intensité marquée par le changement de couleur du dieu, orange, rouge, et enfin noir.

Je reprocherais à l'écriture, à la marge cependant, un mode "coups de poing[ts]" peut-être un peu trop systématisé. Toutes ces phrases courtes, comme scandées en un pas marqué, signent une volonté affirmée de convaincre sans dispersement, soit ! mais un peu trop hégémonique à mon sens. Il me semble que quelques passages plus liés auraient permis un peu de flottement dans l'atmosphère gluant décrit.
Autre remarque, par forcément négative d'ailleurs, mais j'ai trouvé le tout très "décrit", peut-être trop là aussi.

J'ai trouvé très intéressant le choix de la phrase de fin, qui, à elle seule, replace toute l'aventure émotionnelle non dans une fiction insolite, perturbante et abstraite, mais dans une advenue réelle, vivante, d'autant plus troublante.

   emilia   
19/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La forme symétrique de cette prose poétique compose un tableau d’ambiance apocalyptique bien rendue : une scène de prières et de « dévoration » qui semble se dérouler dans une zone assez désertique où le « soleil s’empourpre de feu » et les arbres (sont) squelettiques, une « sierra » abritant « des cactus et des serpents… » (peut-être la vallée de la Mort qui porte bien son nom… ?), une scène fantastique et cinématographique pour une vision panoramique d’ampleur où des « corps prosternés » s’adonnent à un rituel en psalmodiant une « incantation sans paroles », une « étrange mélopée » pour chanter « leur douleur » avec en fond sonore la musique de circonstance de « This is the end », une étrange cérémonie qui se clôt par la célébration d’un « nouveau monde » qui redonne à la terre « un plaisir retrouvé » avec les éléments, sur « les restes calcinés du peuple d’avant » dont « le soleil noir » souligne l’extermination…

   fried   
19/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une vision qui me ramène aux peuples pré-colombiens, ils étaient nombreux : Toltèques, Aztèques, Mayas, Incas... avaient en communs d'être de grands batisseurs, observateurs du ciel et de vénérer le soleil. Pour les Aztèque la fête la plus importante était celle du "feu nouveau" elle avait lieu tous le 52 ans. J'imagine que c'est ce qui est très poétiquement décrit ici, superbe

   Quidonc   
20/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Donaldo75,

Après Pink-Floyd, les Doors, j'aime beaucoup vos influences et la façon dont vous vous en faites le miroir. Vous vous les réappropriez de très belle façon. Une fin du monde apocalyptique dans un coucher de soleil flamboyant, pour renaître vierge de toute corruption.

Merci pour ce partage

   Anonyme   
18/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Hola Don Camillo,

Une allégorie solaire qui rappelle la récente canicule. Il y a un souffle épique qui me plaît beaucoup dans cet exhortation qui évoque un peu une sorte de transe vaudou (celles du Bénin pas les âneries haïtiennes) et qui finit en sacrifice comme une partouze géante entre les hommes, les animaux et les éléments.

Excellent !

Anna Sundancer


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