En général, je ne commente pas les chansons, ne connaissant rien à leur composition et au phrasé de voix, mais là je viens pour le plaisir de parler de ce texte qui fait un méli-mélo entre les "Ta Katie t'as quitté" de Bobby Lapointe, les rimes en "ex" que Gainsbourg fit pour Françoise Hardy (Comment te dire adieu), et les différentes allitérations, assonances et rimes internes qui donne un côté loufoque à ce "Mémo" (mi-mémé, mi-Momo ?) semblant parti pour des allitérations en "m" pour "me/moi" (au moins quatre strophes), suivi d'allitérations en "t" pour "tu/toi", mais qui perd de densité vers la fin. V15, j'aurais mis "Mais toi le sais-tu ?"

Malgré son "vocable plutôt stable", je regrette de n’avoir pas saisi le sens général de ce texte (pas pu lire le lien) et de n’avoir pas réussi à situer le genre du narrateur et de ce "Tu" (la personne à qui il s’adresse) : V21 "Mais t’es tout tendu" et 22 "ta Louloute". Le sujet semble être une histoire d’amour vaguement complexe avec ses clichés de déception : "tu t’sens si triste"

C'est peut-être exprimé en rap, genre rebelle : "T’accables les notables" … dont je ne suis pas public.
Voilà. Je n'ai pas de réponse au terme technique recherché. Avec Bobby Lapointe, on disait "jeux de mots" ou "calembours" simplement, Gainsbourg évoquait une "alchimie du verbe".
Je pense, comme souvent dans les textes à recherche stylistique, que la contrainte a fait du tort au sens. C’était assez bien parti, mais je trouve la fin bien moins inspirée.
Commentaire concernant l'écrit.

J’ai trouvé la chanson – je n’ai pas réussi à faire fonctionner le lien sur la version chantée et mise en musique – intéressante ; les jeux sur les sonorités tiennent la route, avec une évidente filiation à des chansons très connues de Bobby Lapointe. La première fois, je me suis dit que c’était un peu long puis j’ai relativisé, sachant que sans version mise en musique cette impression n’avait pas toutes les billes pour s’imposer. Et puis après relecture, le texte m’a paru réussi, cohérent.

Bonjour dowvid,

Comme mes prédécesseurs, votre chansonnette m'a fait penser à Bobby Lapointe. Mais ce que j'apprécie surtout, dans votre interprétation, c'est la maîtrise de la diction... Rien que pour cela, bravo !

Bonjour Dowvid

Une chanson c'est un tout , c'est pour ça que c'est difficile, contrairement aux idées reçues

Je serais si heureux d'être musicien comme toi , mais ce n'est pas le cas

Je ne peux dissocier la tonalité et la gaieté des paroles de sa symbiose avec les notes accouplées

Merci Dowvid pour ce tout magnifique

Bonjour Dowvid,

Un exercice à la Bobby Lapointe c’est tentant de s’y frotter et pas si évident d’y parvenir. En règle générale l’épopée rapportée est secondaire et seuls comptent, à l’écrit sous le stylo, les mots clairs et simples qu’on dégote et accouple pour en faire des sortes de borborygmes chatouilleurs de tympans. Pour que ça marche encore faut-il que la mise en ondes et que la voix qui les porte soit à la fois franche, sans hésitation qui trahirait la démarche, et claire.
Vous parvenez plutôt bien, voire mieux, à réaliser cet exercice. C’est réussi en somme.

Merci du moment.

Un amusant exercice stylistique de jongle avec les allitérations qui donne un texte assez jazz dans sa forme, on navigue quelque part entre Lapointe et Queneau avec beaucoup de malice. Je trouve simplement qu'en dépit de certaines nuances douce-amères, de la mini déprime à la tentative de cynisme, l'évolution du sens du poème ne bénéficie pas de l'effort mis sur la forme. Beaucoup de choses ici sont très bien dites, mais leur éparpillement me laisse sur ma faim faute de trouver un véritable discours à cette chanson.