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Poésie libre
Edgard : Jardin du souvenir
 Publié le 25/05/22  -  9 commentaires  -  1238 caractères  -  155 lectures    Autres textes du même auteur

Écrit depuis le jardin du souvenir…


Jardin du souvenir



Il y en a qui volent peinards dans les ondes bleues du ciel
Comme c’est beau voler je les vois depuis l’immobile tellement immobile
C’est très chiant de ne pas voler mes beaux oiseaux mes papillons

Et ceux-là qui filent dans les vagues marins voiles marins
Dites-moi où vous voguez emportez-moi n’importe où
Comme c’est chiant de ne pas partir !

Et encore d’autres qui marchent qui courent dans le printemps
Entre les arbres les parfums le zinzinulis(1) des mésanges
Je sais votre plaisir coureur coureuses enivrez-vous du bon air
Courir, ah ! courir…

Et les assis même les assis même les tout seuls assis dans le gris
À penser à l’autre qu’on aurait pu aimer
Ou devant le café du matin dans une flaque de soleil pâle
C’est si chiant de ne pas s’ennuyer

Et le petit bruit de l’œuf dur, tu t’en souviens mon Jacques,
Toi qui m’as fait aimer petit les mots la vie les autres
Tu l’entends encore le petit bruit de l’œuf ?
Tu l’entends encore comme moi depuis ton carré du souvenir ?
Tellement chiants, mon Jacques, nos carrés du souvenir !


(1) Mot nouveau plus beau que zinzinulement…


 
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   Anonyme   
2/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
La progression est fort bien amenée je trouve, de strophe en strophe les enjeux de votre poème se sont précisés pour moi et j'applaudis à
C’est si chiant de ne pas s’ennuyer
Du reste cette strophe-là, l'avant-dernière, est de très loin ma préférée. Je me réjouis aussi des écarts dans les niveaux de langage, je trouve que cette antienne de la chierie, cohabitant avec les ondes bleues du ciel, charpente votre poème.

Un petit regret sur la strophe de fin, j'ai le sentiment que préciser nommément la source de votre inspiration fait perdre de l'universalité à votre propos ; d'un autre côté, je comprends que vous ayez envie de nommer celui à qui vous rendez hommage…

Au final, un poème à mes yeux sensible et énergique à la fois. Une association de qualités pas évidente !

   Mintaka   
5/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir,
Un poème qui semble nous être adressé comme une confidence, une connivence.
Je n'aime pas tout mais l'ensemble nous invite à je ne sais quoi de l'intime.
C'est un texte qui s'écoute davantage qu'il ne se lit. Tout à fait curieux et intéressant.
Je me rend compte que mon commentaire est trés subjectif et que je passe peut-être loin des intentions de l'auteur-trice mais tel est mon ressenti.
Merci pour ce partage
En G.L

   Donaldo75   
6/5/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je retiens de ce poème l’adjectif qualificatif « chiant » dont je trouve la forme symbolique pas très poétique - et même les réminiscences subliminales persistantes - et qui se répète un peu trop à mon goût. Certes, c’est probablement un traceur ou un sémaphore stylistique dans cet ensemble mais vu que le reste ne m’a pas impressionné, ce signal s’est ancré dans ma lecture et il ne m’en reste que cette trace. Dommage, parce qu’il y a de la matière par-ci par-là et que la poésie aurait pu se déployer lors de ma lecture. Evidemment, cet avis ne concerne que moi, la perception d’un texte restant différente d’un individu à un autre.

   Cyrill   
6/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De bien jolies lamentations en langage parlé familier !
Le narrateur a des humeurs et ces humeurs il les soupire et les expire en regrets fleuris et colorés.
Ça vous campe son ci-devant autrement vivant qu’un vivant bien vivant. On a envie de taper la causette avec lui et pourquoi pas ? de casser un œuf à côté de lui au comptoir. C’est dans ces derniers vers que j’ai réalisé une lointaine fraternité d’écriture avec Prévert.
Merci pour ce beau poème, très émouvant et réjouissant.

   Anonyme   
25/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Edgar,

j'ai trouvé que votre poésie sortait des sentiers battus malgré ses répétitions et le mot chiant qui revient trois fois, elle se lit bien et le ton qui s'en dégage est assez réjouissant !

Bien à vous

Anna

   papipoete   
25/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Edgard
" à m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi... "
qui vole tranquille sur un zéphyr
toi qui file dans les vagues
toi qui coures entre les arbres
toi qui ne bouges plus de ta chaise... comme il me manque le temps où nous vivions tout simplement...
NB le héros en a gros sur la patate, et planté devant ces " carrés du souvenir ", se demande quand il prendra son ticket pour rejoindre tous ces potes, devenus poussière au Jardin du Souvenir.
Entre tristesse et résignation, de jolis vers à boire SANS modération ! L'ultime strophe, ma préférée me renvoie dans ce parc fleuri, où c'est " chiant " de côtoyer l'ami.

   LenineBosquet   
25/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour et merci, j'aime beaucoup votre poème, et ça fait du bien !
Il y a beaucoup de tendresse dans le regard du narrateur, il n'est pas envieux de ne pas voler, ou filer dans les vagues, ou courir ou partir, il trouve ça juste chiant de ne pas le faire.
J'aime aussi "mon" Jacques, ça aussi c'est plein de tendresse.
Bref, je ne sais que trop dire, un poème qui me touche, le bruit de l'œuf, et qu'ils sont chiants nos carrés du souvenir !

   Annick   
1/6/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ce qui m'a interpellée dans ce poème, c'est l'exergue : "Écrit depuis le jardin du souvenir". Tout laisse à penser que le narrateur est l'auteur qui a perdu quelqu'un qui lui est très cher.

Écrire, depuis ce cimetière, ce poème est un véritable cri du coeur qui est particulièrement émouvant.
Le narrateur n'a pas cherché à  faire de "la littérature". Pas ou peu d'artifices. Les mots familiers côtoient les mots courants et quelques images poétiques comme  "les ondes bleues du ciel" ou " dans une flaque de soleil pâle".

Le narrateur oppose la vie et la mort, le mobile et l'immobile, en employant des verbes comme  "volent ", "filent", "marchent" et puis "ce petit carré de terre".
Et le fait même de s'ennuyer, c'est vivre.

Il clôt le poème par un souvenir humble, un détail de la vie qui devient important à ses yeux et rend légitime "ce jardin du souvenir" :

"Et le petit bruit de l’œuf dur, tu t’en souviens mon Jacques,
Toi qui m’as fait aimer petit les mots la vie les autres
Tu l’entends encore le petit bruit de l’œuf ?
Tu l’entends encore comme moi depuis ton carré du souvenir ?
Tellement chiants, mon Jacques, nos carrés du souvenir !"

Cette affection pour le défunt se révèle dans les petits riens de la vie : "le petit bruit de l'oeuf dur" ou l'adjectif possessif : "mon" Jacques.
Le bruit de la vie s'oppose au silence : "Tellement chiants, mon Jacques, nos carrés du souvenir".

Beaucoup de sentiments mêlés dans ce poème  : des regrets, de la tendresse, une révolte douce amère, de l'impuissance face à la fatalité de la destinée, un hymne à tout ce qui vit et s'anime opposé à ce petit carré de terre immobile et silencieux.

Le bruit de la vie s'oppose au silence...

Très émue par ce poème simple et sincère. J'ai beaucoup apprécié la dichotomie entre ce qui s'anime et vit et le petit carré de terre immobile.

   Pouet   
25/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Slt,

les deux dernières strophes sont très touchantes, l'ensemble l'est d'ailleurs, touchant. J'aime bien la forme, même si je me serais contenté d'un seul "chiant" pour "c'est si chiant de ne pas s'ennuyer", sans conteste le plus opportun, allez peut-être un deuxième pour la route; pour les autres des synonymes argotiques ou pourquoi pas des synonymes précieux ou ampoulés justement pour trancher un peu, cela m'aurait plus convaincu. Je trouve qu'en l'état c'est un peu chiant de crouler sous les chiants, mais est-ce moi l'auteur, hein, je vous l'demande... bon, non mais c'est vrai quoi.

En tout cas une lecture qui me plait bien pour son originalité et sa tendresse, en attendant le boulevard des allongés où l'on doit quand même il est vrai furieusement se faire chier.


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