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Poésie contemporaine
Edgard : Le pont d’Izioum
 Publié le 25/01/23  -  6 commentaires  -  554 caractères  -  162 lectures    Autres textes du même auteur

Chacun a vu les images de ce pont détruit que des anciens, hagards, tentent de franchir. L'un d'eux dit quelques mots que je n'ai pas bien compris, mais son regard parlait.


Le pont d’Izioum



Lentement les mots tombaient
Feuilles mortes sur le champ
Et des bottes les foulaient
Dans un recommencement

Accoudé au temps qui traîne
Un vieillard songeait au vent
Portant les douleurs anciennes
Que les mots gardaient béant

Ils ne voulaient plus rien dire
On récrit Dieu sur leur cuir
Et l’histoire froide et noire
S’embrasait dans sa mémoire

Sous le pont allait l’eau blême
« On dit : c’est jamais la même
Et la revoilà pourtant
Ne rêvez plus de printemps »


 
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   Anonyme   
10/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Je trouve que cette métrique d'heptasyllabes convient très bien au propos, elle apporte comme une douceur résignée, décalée, au milieu de la violence et de l'angoisse ; je suis nettement plus réservée sur le choix de rimer (du moins à l'oreille), j'ai le sentiment que cela structure par trop ce que, j'imagine, peut penser le vieillard en plein désarroi. Et tant qu'à rimer, pourquoi modifier le schéma des rimes, d'abord croisées, puis plates pour les deux derniers quatrains ?

La forme me semble donc ne pas servir au mieux le sujet, toutefois le dernier quatrain me décide à commenter. Pour moi, il exprime avec délicatesse la tristesse, le découragement des vieilles gens voyant détruite leur existence simple, sans guère de perspective d'un avenir meilleur pour les leurs – j'apprécie que celle qu'on dit jamais la même et qui revient pourtant, ostensiblement l'eau, désigne en fait, selon une vérité souterraine, la guerre. Les trois autres quatrains à mon sens sont en dessous, trop attendus pour le sujet, à l'exception des cinquième et sixième vers plutôt décalés.

   embellie   
16/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Avec ce poème nous sommes plongés dans l’actualité véridique et tragique. Il ne s’agit pas de fiction. Nous pouvons vérifier l’exactitude des propos. Je suis allée voir sur Internet les images de ce pont effondré. Le ton du poème correspond bien à l’impression ressentie : désolation, tristesse, et pour ma part colère devant l’évidence : il y a toujours eu des guerres et il y en aura toujours. «  On dit : c’est jamais la même et la revoilà pourtant, ne rêvez plus au printemps. »
Je suis admirative de ceux qui ont assez de talent pour traduire en poésie des évènements destructeurs et leurs conséquences, comme les faits de guerre, et trouvent des métaphores adéquates : « Lentement les mots tombaient, feuilles mortes sur le champ, et des bottes les foulaient dans un recommencement. »
Quatre quatrains pour exprimer son ressenti, c’est le choix de l’auteur, dommage que les rimes soient aléatoires, mais cela n’a gêné en rien mon plaisir de lecture.
Mes vers préférés : « Accoudé au temps qui traîne et Sous le pont allait l’eau blême »

   papipoete   
25/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonsoir Edgard
Persuadé d'avoir commenté ce texte, que j'ai lu en LA ; puis non !
Eh oui, le Pont d'Izioum, comme on voit pratiquement la guerre en direct, ces images ne purent nous échapper !
Les mots qui tombent comme feuilles d'Automne, et que les soldats foulent sans manière, ne peuvent mieux illustrer ce pauvre décor ; ce vieux qui regarde sans ne plus rien voir...
NB un écrit sobre, toujours les mêmes mots pour qualifier l'horreur, et l'eau qui passe sous le pont, toujours la même...
Des heptasyllabes ( si rares ) que je vois " néo-classiques ! "

   Pouet   
25/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

une évocation épurée et "poétique" très aboutie pour employer le mot à la mode pour les trois premières strophes, j'ai moins apprécié la dernière sans trop réellement savoir expliquer pourquoi, ce qui ne vous avance pas à grand chose.

Mais il se dégage du texte une "langueur", une sorte d'évanescence concrète, de scories de l'instant, de pâle mélancolie. En toute simplicité.
Une très belle façon de poser les mots pour exprimer le sujet.

Je ne sais trop qu'ajouter mais, les douze premier vers, pour moi, sont remarquables.

   pieralun   
28/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je me suis arrêté car il est rare de rencontrer l’impair…, plus soluble dans l’air.
Ce ne doit pas être facile…….
Mais j’ai beaucoup aimé le dernier quatrain:
«  sous le pont allait l’eu blême….. » très poétique.

   Quistero   
28/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
J'aime bien le rythme de ce poème, l'idée centrale qu'il charrie, sans heurts d'écriture ni à-coups, comme dans un lit inéluctable, quoi. C'est dit de façon fluide, collant au sujet.
'c’est jamais la même', disent-ils dans le dernier quatrain, je pense, évidemment que c'est l'inverse, toujours la même eau noire. Merci.


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