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Poésie libre
Eki : Instants de grâce
 Publié le 25/12/18  -  15 commentaires  -  976 caractères  -  520 lectures    Autres textes du même auteur

Traverse le passage secret qui va de l'ombre à la lumière...


Instants de grâce



Dans l’échancrure
Ce perpétuel flottement
Du vide et du trop plein
L’oiseau zélé
Ne peut rien prédire
Des présages à venir
De ce qui s’écrit là-haut

Tu médites
À la merci de tes errements
Retiens le péril
Cherches l’invincible ancrage
Avant l’effondrement

Le temps s’émiette
Entre autres choses

Le ruisseau entonne son lamento
Tu t’allonges sur le lit d’herbes fraîches
Sans impatience
Tu suis des yeux
Le sursaut inutile des éphémères
Envies leur légèreté
Dans l’angle mort

Loin de ce qui pèse
Tu franchis la porte dérobée
La douce éclaircie vers toi se tourne
L'insouciance te restitue son refrain

Sans accord de noir parfait
Ta mélancolie ferait tache
Pendue à la frange de lumière

Tu t’enivres de ce qui palpite
Vires de bord
Et glisses dans la marée du jour
L'âme sereine


 
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   Corto   
6/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bien sympathique cet "instant de grâce". Dès le début on est intrigué par ce qui se trame "Dans l’échancrure Ce perpétuel flottement Du vide et du trop plein".
J'apprécie de participer à "Tu médites A la merci de tes errements"
et c'est beau quand "Le temps s’émiette Entre autres choses".
Quel plaisir aussi que "La douce éclaircie vers toi se tourne
L'insouciance te restitue son refrain".
Un petit doute pour l'expression "prédire Des présages". On pourrait trouver mieux, non?
On flotte, on rêve avec la dernière strophe.
Merci et bravo.

   Anonyme   
25/12/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ce poème, c'est cadeau.Un bijou. Une offrande d'apesanteur. Il n'y a rien en lui qui pèse ou qui pose. Le vers " loin de ce qui pèse" semble correspondre à l'art poétique de l'auteure. Ce poème, c' est comme un tableau abstrait qui recueillerait néanmoins quelques éléments figuratifs "L'oiseau zélé" , le lamento du ruisseau dans la lumière. Beau moment existentiel. Bel itinéraire vers la vie ? Ou vers un passage surnaturel ? Un seuil trouble pour un apaisement. Je le lis comme une disparition. Légère.
On entre dans le poème d'Eki sur la pointe des pieds , comme on traverserait une eau pure, on en ressort contemplatif et ravi.

   Lulu   
25/12/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Eki,

J'ai trouvé bien du plaisir à lire ce poème qui, de par sa légèreté et sa douceur, nous entraîne à juste éprouver un de ces "instants de grâce".

Dans le forme, j'ai trouvé dommage que vous ayez choisi le pronom "tu" qui semble dire les instants ressentis personnellement. Avec un "je" à peine effacé, juste discret, j'aurais peut-être trouvé l'ensemble plus simple.

La première strophe est superbe. Je vois ce ciel dans cette "échancrure" et cet oiseau zélé…

C'est dans l'ensemble très agréable à lire, notamment du fait des généralisations comme "Le temps s'émiette / Entre autres choses". Nul besoin de préciser, tout est ainsi, juste délicat et beau.

Enfin, et encore une fois à la relecture, même bémol : le "tu" trop présent, je trouve.

Bonne continuation.

   Stephane   
2/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Eki,

Votre poème m'a fait penser à ce tunnel que certains ont dit avoir emprunté, entre la vie et la mort. "Dans l'échancrure de ce perpétuel flottement" m'amène d'emblée à ce tunnel (je le vois ainsi), d'où la suite "L'oiseau zélé ne peut rien prédire des présages à venir" puisque, se trouvant dans ce fameux tunnel, on ne peut prédire de son franchissement ou non tant que l'on est pas passé totalement de l'autre côté.

"Le temps s'émiette entre autres choses", oui, car ici le temps n'est plus le même et les lois qui le caractérise s'effondrent de fait.

Puis, soudain, une porte de sortie ("Tu franchis la porte dérobée") et, surtout, "pendue à la frange de lumière" (une formule d'ailleurs de toute beauté).

Enfin le virement de bord, la prise ultime de décision : rejoindre le jour (les vivants) "glisses dans la marée du jour" (image également de toute beauté).

"Tu t’enivres de ce qui palpite
Vires de bord
Et glisses dans la marée du jour
L'âme sereine"

J'ai donc vécu ce poème comme une expérience de mort imminente avec un retour à la vie, si je puis m'exprimer ainsi.

A moins, bien sûr, qu'il ne s'agisse d'une simple phase de sommeil et de réveil, ce qui revient à peu près au même, car le sommeil n'est-il pas "une petite mort" ?

Cordialement,

Stéphane

   Anonyme   
25/12/2018
Bonsoir Eki,

Instants de grâce, dites-vous. Etat de paix intérieure, de bonheur, de bien-être ? Alors ce sont ceux qui accompagnent le suicide, car c’est bien cela que j’ai lu ici. Une veine tranchée au bord d’un ruisseau, dans l’angle mort de sa propre vie.

La première strophe est évidemment une scène pornographique, comme on en lit souvent dans la plus banale élégie. Alors blonde ou brune, cette échancrure ? Et ce perpétuel flottement du vide et du trop plein ?? Et cet oiseau zélé ?? Bravo ! Je rêve ou on parle d’une cravate de notaire !! A moi on ne la fait pas.

Et puis, après ce noviciat initiatique, vient la grande déception, la mousse du vague à l’âme, de cet état mélancolique qui donne envie de franchir la porte dérobée. Soudain la poésie bascule dans un délire Raëlien de fin du monde, pendue à la frange de lumière, et à tout à l’heure, hein, rendez-vous en terre inconnue… « Cherche l’invincible ancrage avant l’effondrement ».

Franchement, j’aurais pas été moi-même gourou pendant une dizaine d’années, j’aurais pu lire tout ça comme une guimauve d’adolescente Twilight. Mais là, c’est carrément du prosélytisme sectaire. Viens à moi, brebis égarée, dans ton aube blanche, « la douceur éclaircie vers toi se tourne ». Notez l’inversion « vers toi se tourne » ! Là se situe le climax du mensonge de la pensée dévoyée et révélée, l’incantation du mal rassembleur qui a déjà loué une ferme toute pourrie dans l’au-delà. Tous ces messages subliminaux font froid dans le dos. En ce jour saint de Noël, je ne vous félicité pas pour la concurrence déloyale.

En-dessous de Pas, je ne note jamais. Je vais prier pour vous, en tâchant de rester digne et debout devant l’échancrure, seul passage intéressant que j’ai pu trouver.

FrenchKiss
exorciseur pas clerc

   Luz   
26/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Eki,

Je n'ai pas tout compris, dans le détail, mais j'ai beaucoup aimé ce poème. Je l'ai ressenti, et c'est tout ce qui compte.
J'aime beaucoup l'échancrure et la dernière strophe, entre autres.
Un petit bémol sur le "prédire des présages".
Merci.

Luz

   Vincente   
26/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé cette douce invitation. Vous nous proposez un cadre onirique pour deviner, à défaut de saisir, l'insaisissable, atténuer la prégnance de l'inconnu, de la finitude. C'est aimable et généreux.
Le rythme est sans heurt, on entend une musique planante en toile de fond.
J'ai frôlé malgré tout la sensation d'être dans une séance de méditation, où l'on oriente de façon discrètement directive le chemin du lâchez-prise et de la réflexion. Mais c'est pour la bonne cause et je peux vous confirmer que je vous en suis reconnaissant. Je suis bien avec vous pour m'interroger par la belle formule de vos 3 premiers vers, ainsi que de garder l'esprit aux aguets face à cette inquiétude :
"Tu médites
À la merci de tes errements"
Et puis les mots viennent judicieusement et joliment comme dans
"Le sursaut inutile des éphémères
Envies leur légèreté
Dans l’angle mort"
ou
"Sans accord de noir parfait
Ta mélancolie ferait tache
Pendue à la frange de lumière."

Vous avez créé le lieu, au lecteur d'en faire le développé, l'écriture en quelque sorte...

   Anonyme   
26/12/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Des " instants de grâce " décrits avec une écriture élégante et des images choisies.
"Cherches l’invincible ancrage
Avant l’effondrement "

" Tu suis des yeux
Le sursaut inutile des éphémères
Envies leur légèreté
Dans l’angle mort " entre autres.

et le passage que j'ai préféré : " Loin de ce qui pèse
Tu franchis la porte dérobée
La douce éclaircie vers toi se tourne
L'insouciance te restitue son refrain "

   Anonyme   
26/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comme une invitation bienveillante à congédier ses propres craintes et celles, plus largement, communes aux hommes,
Le 'plus largement' est pour le 'tu' dont le genre est ici universel donnant au texte quelque chose de cosmique, de complet.
Dans sa partie finale, le poème résonne comme un hymne à la simplicité, à sa redécouverte (temps de l'enfance), à l'imprégnation de l'instant (loin des contingences quantifiables), à la joie non chiffrable mais lumineuse de se savoir et de se sentir vivant sur cette terre qui reprend mais donne tant.
J'ai pensé à Bobin en vous lisant.
C'est ainsi que votre poème m'est parvenu.
Merci Eki.

   hersen   
27/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De l'ombre à la lumière.

Chacun y voit son ombre et sa lumière.

j'ai aimé ce temps en suspend, comme un temps du choix, d'aller vers sa propre lumière.

"Le temps s'émiette
Entre autres choses"

Oui, c'est exactement cela, toutes ces miettes, y en a plein partout; lesquelles prendre pour se rassasier (de lumière, donc ?)

Merci pour ce poème que j'ai pris plaisir à lire.

   Kherza   
27/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai vraiment apprécié cette peinture, ou plutôt cette description poétique, de ce que sont ces si rares "instants de grâce". Serein, exalté... Merci!

   Robot   
28/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ce qui est appréciable dans ce texte, c'est la recherche d'une écriture originale qui donne au récit son rythme. Impression qui aurait pu être accentué avec l'utilisation d'un peu de ponctuation. L'absence de ponctuation me semble parfois ressortir d'une certaine facilité que les auteurs se donnent alors qu'un effort de ce point de vue serait parfois bénéfique dans la manière dont le lecteur reçoit le texte.
La flèche descendante pour cette raison. Mais celà ne m'a pas empêcher d'apprécier positivement ce poème.

   Eki   
28/12/2018

   Brume   
31/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Eki
Touchée par la grâce de votre poème.
J'ai aimé la manière dont vous glissez de l'ombre à la lumière à petits pas.
L'intonation de vos vers est légère, douce et mélodieuse.
Votre poème est mystérieux, le lecteur a la possibilité d'interpréter comme bon lui semble ce phénomène de passage d'ombre à la lumière.

Pas besoin de ponctuations, les découpages de vos vers sont bien fait et font à merveille leur travaille sur le rythme et la respiration.

   Cyrill   
30/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
C’est une invitation. Le « tu » ne m’oblige pas, il semble que le locuteur se l’adresse autant à lui-même qu’au lecteur. Si ça matche avec lui, tant mieux. C’est le cas pour moi qui trépigne et gesticule inutilement.
J’ai ressenti ce poème comme une recherche d’équilibre, j’imagine ce locuteur en position instable, sur une corde de funambule. Vers où aller ? Vers le vide ou le trop plein. Vers le noir ou la lumière. Vers la légèreté des éphémères et leur caractère éphé… euuuh… fugitif. Vers l’ancrage ou l’effondrement. La réponse est dans vos vers, elle est d’un naturel confondant. Il y a, entre les extrêmes, une position médiane, qu’on ne soupçonne pas si simple : « Tu t’allonges sur le lit d’herbe fraîche ».
Ils échappent, par leurs métaphores ciselées et l’extrême soin apporté au ressenti, à la mode du développement personnel.
À « Moi qui frémissais / toujours je ne sais / de quelle colère », et je reprends à mon compte les vers d’Aragon, vous opposez cet état, ce moment de grâce, « Sans impatience » et « l’âme sereine ».
Je suis content d’avoir moi aussi fouillé un peu dans les archives.


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