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Poésie contemporaine
Eryblis : La grande Énigme
 Publié le 29/06/17  -  4 commentaires  -  2062 caractères  -  106 lectures    Autres textes du même auteur

Moment d'incertitude.


La grande Énigme



« Où m'en irai-je donc quand l'éther me prendra ?
Verrai-je enfin le jour au travers de ce drap
Qui n'a jamais cessé de couvrir mon visage ?
Pourrai-je enfin partir vers les doux paysages
Dont nous ont fait rêver les antiques lectures ;
Ou serai-je à nouveau la morne créature
Dont le corps impotent, sombre geôle de l'Être,
Se vautre, complaisant, dans l'orgueil du paraître
Et se fait le miroir le plus épouvantable
D'un esprit agité par des pensées instables ?

« À chercher la réponse, ici-bas, je m'affaire.
Ne deviendrait-on pas plus savant en enfer
Qu'explorant vainement le plafond nébuleux
De notre monde, où rien n'est aussi fabuleux
Que l'Infini, qui flotte au-delà des nuages ?
La vie semble parfois un ténébreux plumage
Dont l'épaisseur nous prive de l'éternité ;
Alors nos rêves fuient vers ses immensités
Qui s'ouvrent à l'espace et l'infinie distance,
Car notre âme demeure assoiffée d'Existence.

« Cet horizon du sage est l'ultime frontière ;
C'est l'univers sans fond qui gît sous nos paupières
Quand le corps semble éteint dans l'ombre du sommeil
(Car les sens endormis sont l'essence en éveil) ;
C'est l'énigme finale, et nous cherchons encore.
Nous balayons des yeux l'intangible rebord
Mais ne cherchons qu'à voir le gouffre inexploré,
Dont nous rêvons toujours des sphères colorées
S'ouvrant à notre esprit, quand la mort nous emporte
Et qu'une aube inconnue s'invite à notre porte.

« Je n'ai jamais vécu que pour la Connaissance ;
Aujourd'hui, je maudis le jour de ma naissance
De m'avoir arraché à l'onde originelle
Et jeté dans l'oubli d'une prison charnelle.
Le temps viendra pourtant de ma libération ;
Subirai-je à nouveau l'atroce incarnation
Qui ampute l'esprit de sa totalité ?
Sans doute ; car le monde et sa moralité
Ont besoin qu'un néant, dans l'âme de leurs hôtes,
Étouffe le Savoir qui les pousse à la faute. »


 
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   papipoete   
29/6/2017
bonjour Eryblis,
La grande énigme est pour moi, la capacité à suivre le train de votre réflexion, que j'aurais bien vu disserter par les aspirants au bac !
NB difficile d'avancer à grands pas au travers de vos lignes, et se souvenir de ce qu'on lut un peu plus tôt !
Je laisse le loisir d'apprécier à sa juste valeur cette oeuvre, à des puristes qui s'en régaleront sans doute !

   Anonyme   
29/6/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
« Où m'en irai-je donc quand l'éther me prendra ? "
C'est là " La grande Enigme ".
L'auteur me semble aller à contre sens de notre vision habituelle de la vie " notre âme demeure assoiffée d'Existence ".
Un attrait sensible vers ce que l'on ne sait pas « Cet horizon du sage est l'ultime frontière ;
C'est l'univers sans fond qui gît sous nos paupières. "
C'est ma façon de percevoir ce texte.

Si je n'adhère pas complètement au fond, je trouve l'écriture soignée avec des images intéressantes.

   Michel64   
30/6/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
L'éternelle question, qui restera éternellement sans réponse, les morts ne revenant pas nous parler.

Il y a de beaux alexandrins qui semblent bien maîtrisés.

Deci delà j'aurais choisis d'autre terme comme dans ce vers :
"C'est l'univers sans fond qui gît sous nos paupières" pourquoi "qui gît", pourquoi pas "s'ouvrant" ?

Il y a aussi ce :
"Mais ne cherchons qu'à voir le gouffre inexploré,
Dont nous rêvons toujours des sphères colorées
S'ouvrant à notre esprit...." qui me paraît mal construit.

Par contre j'ai beaucoup aimé :
"...quand la mort nous emporte
Et qu'une aube inconnue s'invite à notre porte."

Votre conclusion :
"car le monde et sa moralité
Ont besoin qu'un néant, dans l'âme de leurs hôtes,
Étouffe le Savoir qui les pousse à la faute"

Ah bon ?
(Je plaisante un peu, car pour moi c'est pas très clair et un peu péremptoire).

Globalement j'ai bien aimé ce poème même si le thème est un peu rebattu. Mais après tout le thème de l'amour l'est aussi et pourtant on ne s'en lasse pas.

Merci pour ce partage

   Ramana   
30/6/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai lu tous les livres de la Tradition, et tout ce que je sais en définitive, c'est que je ne sais rien !
Votre questionnement existentiel est humainement légitime, et doit être partagé par tous avec plus ou moins de persistance et d'acuité. Cette question primordiale semble résolue par un nombre très limité de personnes telles que sages indiens, saints chrétiens ou musulmans pour qui l'énigme est résolue mais pas forcément dicible et compréhensible à ceux qui n'ont pas atteint cet état.
Qu'est-ce que la mort ? "Un manque de savoir vivre", disait Pierre DAC. Plus sérieusement, se questionner sur sa propre mort est ce qui permet de relativiser les choses de la vie, de les transcender pour vivre mieux, plus vrai.
Vous avez le mérite de décrire poétiquement ce questionnement, et vous maîtrisez les alexandrins, si ce n'est un hiatus : "De m'avoir arraché à l'onde originelle" et une césure non respectée à mi-vers : "Dont l'épaisseur nous prive de l'éternité ;" Même si vous paraissez en "contemporaine", ces seules licences accrochent mon oreille vu qu'elles sont les seules à l'intérieur des vers (je ne parle pas des rimes).


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