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Poésie contemporaine
Eskisse : Mon ours sourit pour moi
 Publié le 06/06/24  -  13 commentaires  -  766 caractères  -  227 lectures    Autres textes du même auteur


Mon ours sourit pour moi



Mon ours sourit pour moi qui mange mes angoisses
J’ai des rochers de peurs aux confins de mes yeux
Seuls mes mots répétés m’apaisent et me défroissent
Quand je vois au centuple et le rouge et le bleu.

On parvient non sans mal à briser doucement
Les parois de mon cœur qui peine à se livrer
Qui peine à s’exprimer dans les bribes d’aimant
Que je sens à mon front comme un diadème vrai.

Maman sait bien calmer chaque soir mes tourments
Les changeant en nuages qui s’en vont sous la lune
Les changeant en images que je fixe aisément
Là, loin, sous mes paupières, un éléphant chacune.


___________________________________
Texte avec un mot changé avant publication.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Polza   
20/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Ce poème étant proposé en catégorie Poésie contemporaine, je ne dirai donc rien sur la forme choisie et voulue par l’auteur.

Le narrateur (ou plutôt la narratrice, il me semble) parvient de façon réussie à faire ressentir ses angoisses et ses tourments au lecteur que je suis.

Il y a une profonde douleur qui se dégage de ses mots, on peut penser à une maladie mentale.

« J’ai des rochers de peurs qui sortent de mes yeux » je n’ai pas trouvé le choix du mot « rochers » des plus pertinents, l’image ne m’a rien évoqué, j’en aurais préféré une autre.

« Quand je vois au centuple et le rouge et le bleu. » j’ai bien aimé l’opposition du rouge et de bleu qui sont symboliquement totalement opposés. Le rouge allant plutôt du côté de la violence, de la colère (voir rouge) et de la passion quand le bleu est plutôt synonyme d’apaisement, de sagesse et de stabilité.

« Que je sens à mon front comme un diadème vrai. » à part pour la rime (et encore livrer/vrai), je ne vois pas ce que le mot « vrai » vient faire ici.

« Maman sait bien calmer chaque soir mes tourments
Les changeant en nuages qui s’en vont sous la lune
Les changeant en images que je fixe aisément
Là, loin, sous mes paupières, un éléphant chacune. » j’ai beaucoup apprécié le dernier quatrain, notamment l’image de l’éléphant qui vient comme métaphore pour dire « mes paupières sont lourdes ».

Un bon poème dans son ensemble qui mériterait d’être légèrement retouché à mon goût pour me séduire entièrement.

Polza en EL

   Pouet   
7/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Slt,

un texte d'une belle fluidité qui me parle bien.

La différence s'exprime dans la répétition, la persévération.
Les bruits et les couleurs sont amplifiés, hypersensibilité.
Il est impossible de deviner l'émotion de l'autre, le sourire n'a pas lieu d'être.

Voilà, je trouve ce texte émouvant et sans pathos et j'ai apprécié le relire deux ou trois fois ce qui est bon signe pour moi.

   Donaldo75   
29/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
L’image de l’ours – qu’il me semble avoir déjà lue dans un autre poème – donne de la tonalité à ces vers ; il y a du rythme et en même temps de la fluidité dans cet ensemble dont le dernier quatrain a ma faveur. L’émotion sous-jacente, les angoisses, le côté tourmenté de ce poème sont bien mis en avant par cette composition. Le tout est livré au lecteur sans en rajouter des tonnes, sans surenchérir sur la douleur. C’est réussi.

   papipoete   
6/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour Eskisse
De mon regard, a fui pour toujours le sourire ; j'ai si peur, peur de tout au point que mes yeux ne sont plus que " rochers pointus ", mais mon ours lui ne craint rien ; il sourit pour moi.
NB un texte, avec en fond de trame, Maman ; une mère qui veille et console son enfant, la narratrice qui se souvient.
comme si besoin était, évoquer la mère rassure...
comme dans la dernière strophe.
le 3e vers mesure 13 pieds, le 10e idem , 11e et 12e que des assonances closent régulièrement

   ALDO   
6/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour

Est-ce la deuxième nuit de l'endormissement ?
Le début d'une série ?

On avait laissé votre "grand chœur de pleureuse" comme pendu au dessus d'un puit.

On le retrouve diadème vrai au front de l'Enfant. Avec plaisir.

"Ours", "Éléphant", "Angoisses", "Rochers" ne pourront rien contre la légèreté de vos "mots répétés",

la légèreté de la nuit qui vient toujours et nous emportera.

Je vois vos deux textes comme des amulettes magiques contre la peur originelle
d'un soleil qui ne reviendrait plus...

et je vous dis bravo.

   Roxanne   
6/6/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime beaucoup
Bonjour Eskisse,

Nous étions restés suspendu au ballotement effrayant de vos mots au fond d’un puits.
Merci à votre super hér-ours de vous en extraire même si la rémission semble aussi mince et fragile qu’une paroi de givre.

Très joli contraste entre les éléments massifs (les rochers, le poids des mots répétés, les éléphants) à la pondération rassurante et la pénible cohabitation avec le monde extérieur qui ne semble possible que sous un mode éthéré (nuage, image)

Les quelques ajustements proposés apporteraient beaucoup à votre texte.

J’attends avec impatience et inquiétude l’instant où votre ours ouvrira les yeux.

   Robot   
6/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Les douleurs, les angoisses, voire les souffrances enfantines soulagées par la présence d'une maman. Apaisement que vient confirmer l'Ours afin de calmer les terreurs du soir.
La poésie contemporaine aux vers fluides et souples dit les choses dans un langage poétique ou s'éloignent les peurs.

   Quidonc   
7/6/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
Ce poème est une belle exploration poétique des thèmes de l'angoisse et du réconfort maternel. Il se distingue par ses images riches et évocatrices ainsi que par sa structure harmonieuse. Cependant, quelques images et transitions pourraient être mieux articulées pour renforcer la cohérence narrative. Le deuxième quatrain m'apparaît plutôt abscons. Qui est le « On », l'inversion « diadème vrai » ne me semble pas très heureuse. En résumé, le poème est bien écrit et évocateur, mais il y a des marges de progression en termes de cohérence, d’originalité et de profondeur émotionnelle pour atteindre un impact encore plus fort.

Merci pour ce partage

   Louis   
7/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Dans un précédent poème, l’ours ne souriait plus ; désormais il sourit.
La situation tourmentée évoquée à l’époque du sourire perdu n’est pas restée figée. Un processus libérateur est en cours. Ces variations sur l’ours et son sourire montrent que l’on n’est pas dans un immuable.
L’ours sourit désormais : voilà qui peut sembler une bonne nouvelle.
La phrase-titre pourtant est équivoque, elle introduit une ambiguïté.
Elle peut s’entendre : mon ours me sourit, il ne sourit que pour moi.
Ce double, ce compagnon-miroir aurait donc retrouvé une certaine joie de vivre ; il ne serait plus le reflet passif du malheur de la locutrice, mais la figure de son côté résilient qui apporte soutien et encouragement.
Mais le titre pourrait aussi s’entendre : mon ours sourit pour moi, à ma place. Il sourit aux autres, il permet à la locutrice de faire bonne figure devant autrui. Sourire affiché par le côté « ours » de la locutrice adulte, pour en atténuer son aspect resté "sauvage" et solitaire. Il ne serait alors qu’une apparence, et si l’ « ours » sourit, le "moi" de la locutrice, lui, « mange » ses « angoisses », ainsi qu’affirmé dans le premier vers.
La bouche souriante de l’un masquerait cette bouche qui se nourrit d’angoisse de l’autre.
Quand l’un afficherait un sourire, l’autre le ravalerait.
Ce que l’un exprime, l’autre ne pourrait l’exprimer.
Quel sens convient ?
Le poème ne tranche pas vraiment, et l’ambiguïté demeure. Le poème laisse courir cette ambiguïté tout le long de ses strophes.

Le deuxième vers explicite l’angoisse éprouvée.
Elle est faite de « peurs ». Ces peurs ne sont pas associées à des dangers bien déterminés, l’angoisse se distingue de ces peurs-là ; et l’image métaphorique des « rochers » : « J’ai des rochers de peurs aux confins de mes yeux » ne désigne pas l’objet des peurs, mais la solidité de ces peurs indéterminées constitutives de l’angoisse, par une insistance sur leur dureté, leur propriété peu friable, leur lenteur à se dissoudre.
À l’horizon toujours, en chaque regard, se dressent "des rochers de peurs", matières si peu solubles des craintes, écueils d’angoisse qui empêchent toute vue sereine.
En passant du premier vers au second, on est passé de la bouche qui avale les angoisses, les ravale dans un intérieur, aux yeux qui les perçoivent dans l’extériorité.
Partout, dedans, dehors : l’angoisse.
La bouche, les yeux ; les rochers et les confins : angoisse d’un visage et paysage d’angoisse, en figures métaphoriques.

Pourtant la bouche, dès le troisième vers, joue un autre rôle.
Ambivalente, elle n’est plus le lieu où l’angoisse se nourrit, mais celui où elle s’allège.
La bouche, en tant que lieu où se profèrent les mots et les paroles, la bouche métaphorique de la source des mots, apporte un « apaisement », soulage craintes et peurs.
Les mots dans leur insistance, « les mots répétés », les mots sans cesse repris, écrits, travaillés s’avèrent un rempart contre l’angoisse, un moyen de lutte contre ses assauts, eux-aussi répétés.
Ils apaisent, et aussi « défroissent », en ce qu’ils ôtent les plis et les replis d’une fermeture sur soi, ouvrent sur la relation aux autres ; en ce qu’ils détendent les tensions et oppressions qui étreignent âme et cœur douloureusement.
Une ambivalence aussi du côté des yeux qui voient « au centuple le rouge et le bleu »
À la fois le bleu serein, et le rouge sanglant de la violence. L’une et l’autre couleur en alternance. L’une et l’autre en juxtaposition, en coexistence, sans l’altération d’un mélange.
Mais la "bouche" et ses mots présentent un aspect plus actif, et donc plus combatif.
Tous deux, la bouche et les yeux, par les mots et la vision du monde, ne se limitent plus à subir, ils agissent aussi en vue d’une délivrance, s’activent pour se libérer de l’angoisse, ouvrir l’horizon par-dessus les « rochers » qui font obstacle à la sérénité, obstruent l’élan d’une vie pleinement vécue.

La deuxième strophe développe l’idée d’une parole libérée et libératrice. Non pas entièrement libérée, il est vrai, mais en voie de libération.
L’entourage de la locutrice joue un rôle dans ce processus, « On parvient…».
Bien que difficilement, « On parvient non sans mal à briser doucement / les parois de mon cœur qui peine à se livrer ».
L’ «ours » sort peu à peu de son refuge solitaire, et peut afficher ce sourire indiquant une relation retrouvée à autrui, apaisée, confiante, accueillante.
Mais c’est une autre image qui illustre l’idée : celle d’un bijou précieux, un « diadème », qui n’a qu’une existence imaginaire, ressentie : « que je sens à mon front ». Ce bijou, comme une aura qui nimbe le front, cette partie du visage qui fait face aux autres, est constitué de « bribes d’aimant ».
L’aimant se substitue au "diamant". Il rend mieux compte de l’attirance et des relations aimantes, bienveillantes, dans la relation aux autres. À l’état de « bribes », il est en cours de constitution ; il est le substitut, sur le front, d’un sourire ; il est, avec le sourire de l’ours, le chemin qui mène au sourire de la locutrice.
« Vrai », authentique diadème, où s’entend le "dia’"grec, "à travers", et le "dème" du "peuple", des autres, le dème surtout d’un "d’aime".
Un transport donc au-delà des cloisons du cœur, une traversée vers la rencontre au travers des obstacles de relations d'amour ( au sens de la "philia" surtout, l’amour- amitié) se trouve donc figurée dans ce « « diadème vrai ».

Comme dans le poème précédent, la dernière strophe laisse entendre, à travers la voix de la locutrice adulte, celle de la locutrice enfant.
Ce retour à l’enfance est aussi une replongée à la source de l’angoisse.
Mais dans ce retour se situe aussi le modèle même d’un apaisement de cette angoisse, dans l’attitude aimante d’une mère qui, non seulement "savait", mais sait pour toujours « calmer chaque soir » les « tourments ». La mère, et tous ses substituts, réussissent à provoquer un apaisement, par le pouvoir de changer en « nuages » légers qui se dissipent sous la lune, les anxiétés de l’enfant et de l’adulte.
Ces « nuages » se ramènent à des « images ». Le calme revient, surtout à l’approche de la nuit effrayante, par ce qui suscite des images, dont on peut supposer qu’elles constituent un ailleurs des tourments et de la réalité qui les nourrit, ou encore leur sublimation.
Faire naître des images, y compris par les mots poétiques, est le moyen de s’évader dans une dimension autre, laissant les paupière alourdies, les paupières-« éléphants », se fermer de tout leur poids sur la réalité douloureuse.
Or cette dimension autre n’est plus une solitude, mais celle d’un partage avec autrui, celle d’une construction à travers les images d’une réalité moins douloureuse, sans cloisonnement du cœur. Le processus est en marche. Et l’ours donc de nouveau peut sourire. Et à la locutrice. Et à son entourage.

Bravo Eskisse pour ce partage.

   EtienneNorvins   
9/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Qu'ajouter à ces retours élogieux sinon, à défaut de plumes, le petit caillou d'un plaisir de lecture non boudé et le sentiment d'un dyptique de peluches ursidées réussi — annonce d'un triptyque ? Puis d'un poème à boucles d'or ? A suivre...

   Myndie   
9/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Eskisse,
l'ours en fil rouge de tes poèmes, en image métaphorique des émotions, je trouve l'idée excellente. Et, peu m'importe qu'elle s'inscrive dans la lignée des classiques ou qu'elle choisisse la liberté du modernisme, c'est avec grand plaisir que je retrouve ton écriture fine et sensible.
A nouveau, tu mets parfaitement en lumière les angoisses, les peines, les tourments, tout ce qui peut traumatiser ou affecter un enfant - tu parles ici de l'autisme -, et toutes choses que ta poésie nous transmet et nous fait partager : l'espoir, l'attente de ce qui réchauffe, rassure et réconforte :
«  Maman sait bien calmer chaque soir mes tourments »
Aucune exagération dans le drame et pourtant, la douleur est là, poignante, exprimée en filigrane dans la parole de l'enfant.
J'aime beaucoup.

   aldenor   
11/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
De l’ours aux éléphants, les peurs enfantines...

Beaucoup de liberté, des tournures inattendues, qui sonnent bien. Manger ses angoisses. Les mots qui défroissent. Les bribes « d’aimant » semblant se substituer à « diamant » du diadème...

Et puis deux vers touchants et sans malice
« Maman sait bien calmer chaque soir mes tourments
Les changeant en nuages qui s’en vont sous la lune »

Avant de terminer en titubant sur les virgules….

   jackplacid   
14/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Joli poème alexandrin qui nous ramène au très jeune âge ,aux angoisses enfantines qui ne sont pas encore des soucis d'adulte, et où les insomnies sont guéries par le baiser maternel .


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