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Poésie libre
Evelit : Un transat bleu et rose [Sélection GL]
 Publié le 02/09/22  -  15 commentaires  -  1397 caractères  -  160 lectures    Autres textes du même auteur

Complainte d'un transat (bleu et rose).


Un transat bleu et rose [Sélection GL]



La mer se déshabille
Elle ôte sa robe de brume
Les crevettes roses crient
Elles déchirent l’écume
Un crabe usé s’approche
des dunes dorées qui s’effilochent
Une mouette déplumée chante
les rêves de sable qui la hantent

Toi tu t'reposes sur un transat bleu et rose

Une étoile de mer amochée
prend la pose à côté d’un oursin fatigué
Les algues se détricotent
à côté des requins anorexiques
et des baleines alcooliques
que le désespoir escamote
Les châteaux de sable s’écroulent
assassinés par la houle

Toi tu t'reposes sur un transat bleu et rose

Les cabines de plage ferment leurs portes
aux vacanciers que rien n'réconforte
Ni le soleil ni les cocktails
ni les matelas pneumatiques vermeils
La digue bétonnée s'tord de douleur
Le ciel se débarrasse de ses couleurs
Délavé il s’emmitoufle
d’une couche de nuages qui le camouflent

Toi tu t'reposes sur un transat bleu et rose

Les hippocampes apathiques
fument avec les coquillages psychotiques
sous le regard de cerfs-volants noirs
qui fuient le ciel, bonsoir
Les bateaux se noient
délaissant un voile de spleen, de larmes
Les méduses déposent les armes
au fond de l’océan bleu roi

Toi tu t'reposes sur un transat bleu et rose


 
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   Jemabi   
18/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un concept original traité sans temps mort et qui tient sur la longueur, même si l'on est un peu étourdi par l'avalanche d'adjectifs et de verbes, mais c'était sans doute l'effet recherché. Du coup, on a l'impression d'entendre Bobby Lapointe débiter à toute vitesse l'une de ses chansons. C'est un texte qu'il aurait pu chanter.

   Anonyme   
22/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème savoureux à mon avis, au désenchantement intense si j'ose dire. Une ambiance délavée mais en rien languissante, empreinte d'un humour ravageur. C'est aux requins anorexiques que j'ai vraiment senti qu'il se passait quelque chose en moi, et ce n'est pas la seule association frappante, loin de là. Je crois lire une interpellation aux lecteurs et lectrices apathiques devant l'état du monde (notamment de la nature), le transat vaut canapé.

Une expression originale et maîtrisée, votre poème est réussi selon moi.

   Anonyme   
2/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un poème qui m'a fait sourire entre ses baleines alcooliques et hippocampes apathiques.^^ Et puis j'aime bien le refrain, si j'ose dire, "Toi tu t'reposes sur un transat bleu et rose" que je trouve très évocateur et visuel. J'ai aussi pensé à la chanson de cette vieille actrice peu recommandable, "coquillages et crustacés sur la plage abandonné." Bref, c'est la fin de l'été, snurfll...

Vraiment sympa et original ! Merci.

Anna en EL qui range sa bouée canard.

   papipoete   
2/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Evelit
" toi tu t'reposes sur un transat bleu et rose " pendant que ça s'démène dans la mer, sur la plage.
Rien ne t'étonne, ni la mer pratiquement nue, ni les algues en boule qui essaient de se démêler, même ces " baleines alcooliques " le nez sur les châteaux de sable bientôt balayés ! Rien ne te surprend, peut-être que si le ciel tombait sur ta tête, tu " t'tirrais de ton transat bleu et rose ? "
NB la complainte de l'amer, face à ce drôle de loir qui ouvre un oeil, et le referme aussitôt que quelque chose se passe à quelques pas de lui !
Je verrais bien une baigneuse s'approcher ( même habillée ), et secouer sa serviette pleine de sable, au-dessus de celui que rien ne peut intéresser, surprendre ou affoler !
En gros, tout fout l'camp mais " toi, tu t'en balances ! "
Picasso put peindre la scène, où le burlesque, l'incongru prirent la pose, le temps d'être croqués !
La seconde strophe avec ses " requins et baleines " sur le sable, est mon passage préféré.

   senglar   
2/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Evelit,


Oh le transat bleu et rose ! Il est bien seul avec son vacancier aux abonnés absents. Sans doute une fin de vacances (il y a des indices : les châteaux de sable qui... les cabines de plage qui... les bateaux qui... et puis tout le monde est fatigué, ça sent le baisser de rideau etc...) mais c'est pas lui qui est triste, c'est tout itou autour.

Peut-être un effet de mimétisme avec une humeur morose...
A ce rythme le bleu et rose ne tardera pas à se délaver.

Le mot "spleen" est bien là (pour les méduses ; plus personne à piquer ?) mais l'océan a l'air de s'en moquer qui reste bleu roi, c'est lui le grand vainqueur, que l'on arrive ou que l'on parte.

Grand égoïste va !


C'est très, très bien tout ça avec une écriture piquante, pittoresque, aboutie-achevée-réussie ; mais je vous en veux pour les baleines !

   plumette   
2/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Dans ce poème, je me suis laissée prendre par une atmosphère et une musicalité.
je le verrai bien mis en musique et fredonné , un peu à la Vincent Delerm.
c'est la deuxième strophe qui m'a semblée la plus réussie avec cette sorte d'hécatombe de fin d'été.
La quatrième strophe dans le même esprit est savoureuse avec son premier vers.

je me suis demandée qui était celle ( ou celui?) qui se reposait dans ce transat bleu et rose.

Merci pour ce texte inventif!

   Anonyme   
2/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Evelit

Tout est si vrai dans ce qui est exposé à travers cette belle poésie libre.
J'aime ce rappel :

Toi tu t'reposes sur un transat bleu et rose "

C'est tellement vrai.
Tandis que tout suffoque, la mer, les océans, le sol bétonné remplaçant les bienfaits de la nature,l'homme se contente de flemmarder sur un transat, insouciant.
C'est bien dit et de belle manière.

Edit
Les cabines de plage ferment leurs portes
aux vacanciers que rien n'réconforte
Ni le soleil ni les cocktails
ni les matelas pneumatiques vermeils
La digue bétonnée s'tord de douleur
Le ciel se débarrasse de ses couleurs
Délavé il s’emmitoufle
d’une couche de nuages qui le camouflent

Ce passage me fait passer à la fin de l'été, cette période où la majorité des vacanciers a quitté les lieux laissant derrière elle, un amas de déchets qui renforcent la pollution et l'extinction progressive de l'espèce marine.

   JohanSchneider   
2/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai bien aimé ce bestiaire marin déjanté, en particulier les requins anorexiques et les baleines alcooliques. Une baleine bien murgée qui a le hoquet, ça doit au moins provoquer un petit tsunami !

En chanson, je verrais bien ça chanté par Thiéfaine ou le regretté Hervé Cristiani.

   Raoul   
2/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
J'aime bien cette description un brin foutrac où faune et flore partent en cacahuètes. Ces crevettes roses (complètement cuites, donc?) ces requins anorexiques, ces hippocampes apathiques... ces dunes qui s'effilochent, ces algues qui se détricotent, cette houle qui assassine... Pleins de trouvailles vues par le prisme des verres a cocktail, et fin de fête, aussi
Merci pour cette lecture.

   papymordoc   
3/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Des images poétiques qui vont droit au cœur en révélant nos lâchetés quotidiennes et les dénis qui nous aveuglent et nous condamnent. Merci pour ce moment d'humanité

   Lariviere   
4/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Evelit,

Un texte coup de poing contre le tourisme balnéaire quand tout part en sucettes dans nos océans, j'ai aimé le ton, j'ai aimé les images vraiment singulières et hilarantes (humour noir!), j'ai aimé ce refrain qui vient se briser sur ses strophes déjantés et qui tel un un couperet nous rappelle la farniente des bords de plages quand les prolos fatigués ne pensent qu'a se faire dorer sous le soleil de l'été... rêvant du coktail de soir.

Un beau poème désabusé traité au second degré pour une fin de vacances annoncé...

Merci pour cette lecture et bonne continuation

   Polza   
5/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Evelit. « La mer se déshabille
Elle ôte sa robe de brume » À ce moment précis où j’entamai ma lecture, je me dis : encore un énième poème gnangnan avec des formules telles que « l’hiver s’est revêtu de son blanc manteau… » que je n’apprécie personnellement guère. Bien heureusement pour moi, je ne me suis pas arrêté là et ne suis donc pas bêtement passé à côté d’un texte qui m’a ravi au plus haut degré. Le titre aurait pu être « La complainte du phoque en Alaska » (chanson que j’en adore) s’il n’avait pas déjà été pris. J’ai vraiment beaucoup apprécié le contraste entre les événements assez surprenants qui se passent dans le récit et le flegme de la personne qui se la coule douce dans son transat bleu et rose. Le ciel pourrait lui tomber sur la tête qu’elle ne bougerait pas un sourcil me suis-je dit. J’ai trouvé cela drôle et poétique à la fois. Les formules font mouches en ce qui me concerne. Je n’ai plus qu’un mot à dire : chapeau

   Anonyme   
9/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour bonjour,

Bon, je vais commencer par dire que j'ai un ton, ne vous en offusquez pas, c'est mon ton, j'y travaille, mais il peut être surprenant.

Je vais enchaîner sur ce qui m'a dérangé en lecture sur un poème classé en catégorie libre. La forme est assez proche du classique, dans sa construction, dans les figures de style, les positions de rimes, les vers en AB"A"BCCDD sur la strophe 1 (et les autres strophes) et l'interne sur le refrain, ça fait beauuuuucoup de contraintes pour du libre. C'est dommage. Du coup ça me braque.

Le sac de l'ananas étant vidé, je peux me concentrer sur autre chose.

Non en fait, parce que du coup, ça a un impact sur le reste aussi.
Un exemple : ça retire de la fluidité en lecture orale, les qui sur le vers 6 et 8 auraient pu être évités en modifiant la position des mots dans le vers, et en perdant donc la structure rimée. Idem sur la strophe baleine, que le désespoir escamote est moins percutant qu'escamotée de désespoir (qui est plus riche également au niveau sonorités et donne une gifle rythmique agréable) mais j'aime pas les qui et les que en poésie, donc je vais pas tous vous les faire mais ça me grattouille.

Donc, sorti du fait que je sens encore très fort le travail sur la forme, j'ai apprécié le thème. Une critique sociétale du point de vue du touriste, de celui qui se prélasse devant la misère de l'autre, contribuant à appauvrir le pays où il reviendra l'an prochain parce que la bouffe, l'alcool et le sexe sont bon marchés...

Les images sont bien choisies, j'aime le ton désabusé sans être accusateur, ce refrain qui vient, en toute ingénuité pointer un fait, de manière assez neutre au final.

Un texte intelligent, qui gagnerait à être un peu plus libre... mais moi ce que j'en dis...
;)

Merci pour le moment de lecture et au plaisir de vous relire !

   Cyrill   
30/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Evelit,

avec un peu d'imagination et de tricherie sur le tempo, on pourrait chanter votre texte sur l'air de la chanson de Gérard Manset : La mer Rouge.
Ces transats bleus et roses qui reviennent en refrain m'y ont fait penser tout de suite.
Allez, je vous en propose un couplet :

"Mon pauvre Henri, mon vieil Alfred
Mon pauvre Henri, Monfreid
Où tu pêchais les perles de nacre
Juste à la même place, y’a un palace
On t’ sert ton whisky sur de la glace ..."

On peut faire plein de parallèles comme celui du whisky qui est chez vous un cocktail.

Un désenchantement beau et poignant émane de ce poème désabusé. Je serais curieux de savoir si vous avez été inspiré par la chanson que je cite.
Quoiqu’il en soit, j'ai beaucoup aimé. Flèche en bas parce que Manset, c'est Manset !

   Ascar   
9/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
je n'avais pas vu ce poème.

C'est astucieux le parallèle ironique entre l'humain qui se repose et la nature resplendissante mais beaucoup moins ressentie ainsi par les éléments qui la composent. Tout se délite... et c'est joliment dit.

Vision sans concession !

Bravo à vous.


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