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Poésie néo-classique
Ewald : Cauchemar
 Publié le 21/03/21  -  10 commentaires  -  725 caractères  -  214 lectures    Autres textes du même auteur

"Cependant c'est un bonheur de rêver…"
Baudelaire


Cauchemar



Un farfadet rieur, salivant sur son mets,
S’en va précipiter un enfant, frêle et nu,
En un vaste chaudron. ─ Effroyable menu !
Jamais je n'ai senti plus révoltants fumets…

Et plus loin des furies pour se bien défouler
Éventrent des lutins par les pieds suspendus ;
Certaines, bondissant sur des corps étendus,
Se repaissent du sang en train de s’écouler.

Il vaut mieux, c’est certain, se crever les deux yeux,
Plutôt que d’assister au déjeuner odieux
De ces démons replets à la sombre denture !…

Ce noir dessein m’enlève aux ombres de la nuit.
Mais, alors que prend fin l’insolite aventure,
Paraît avec le jour l’abominable ennui.


 
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   Lebarde   
4/3/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
C'est un cauchemar certes, mais les scènes évoquées paraissent bien gratuites et sans une bonne dose d'humour noir que je n'ai pas repérée, plutôt horribles et sans réel intérêt poétique.

C'est ma perception de lecteur mais peut être n'ai-je rien compris ou ai-je laissé passer quelque chose d'essentiel que l'exergue ne m'aurait pas dévoilé et n'annonce pas en tout cas:

"Cependant c'est un bonheur de rêver" Baudelaire"

De l'ironie macabre décalée sans doute mais qui me laisse circonspect!

C'est un sonnet néo-classique donc je ne fais que signaler que les 13 syllabes du vers 10 (o/di/eux) et les rimes: "nuit/ennui".

Vous avez compris ma déception horrifiée.

En EL

Lebarde

   Anonyme   
7/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien
J'apprécie que l'inévitable fin "je me réveille, c'était un rêve" ne se fasse pas sur le mode "ouf ! fini le vilain cauchemar" mais sur "ah zut ! je reviens à ma morne vie où il ne se passe rien"...
La pendule aux accents funèbres
Sonnait brutalement midi
Et le ciel versait des ténèbres
Sur le triste monde engourdi.
qu'il écrivait Baudelaire au réveil.

Dans l'ensemble j'ai aimé cette balade en pays de cauchemar sadique, même si je lui trouve un côté peu inventif, voire puéril car gratuitement provocateur. En gros, je ne lis qu'une idée directrice, suppllcier des êtres innocents, vulnérables, et les manger. C'est un peu court à mon goût pour l'enfer. Vu le sujet j'attendrais plutôt une débauche de scènes vomiques.
Bon, et puis le farfadet rieur, le noir dessein, l'ennui abominable, les ombres de la nuit, ces associations me paraissent attendues. Je note que le narrateur ou la narratrice se crève bien les deux yeux pour remplir douze syllabes d'alexandrin (en général, sauf aux conventions diplomatiques multi-planètes, il suffit de préciser qu'on se crève les yeux, l'auditoire sait qu'il y en a deux). Je grince des dents devant
Et plus loin des furies pour se bien défouler
parce que l'inversion pronom-adverbe du deuxième hémistiche n'est aucunement nécessaire du point de vue rythmique et, à mon avis, apporte une touche de préciosité qui n'a rien à faire ici.

   Edgard   
10/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce texte est bien écrit, c’est pour moi agréable à lire, fluide. Je pense que les règles du néo sont respectées mais je ne suis pas un spécialiste.
« Farfadet rieur » oui, mais dans l’imaginaire des enfants, ce n’est guère un cuisinier d’enfants. C’et un peu difficile à imaginer. D’autres créatures auraient à mon avis mieux convenu…car il s’agit d’un cauchemar.
Dans cette même première strophe, « Effroyable menu ! Je n’ai jamais senti plus révoltants fumets ». Le narrateur se détache du tableau pour commenter, ce qui gâche un peu notre cauchemar où il devrait nous entraîner. De même « Il vaut mieux se crever les deux yeux…. » : en tant que lecteur je n’arrive pas à entrer dans ce tableau horrible, à me faire peur, à cause des remarques du narrateur.(« C’est certain » semble un peu en trop.)
La chute est vraiment bien trouvée.
C’est une lecture agréable. On aime bien se faire peur quand on est enfant…grand ou petit.

   Corto   
21/3/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
L'auteur n'a pas fait preuve d'une grande originalité avec ce thème. Espérait-il que le traduire en poème classique (néo) lui donnerait une nouvelle envergure ?
Il m'a bien sûr fait penser au conte de Charles Perrault mais je dois dire que j'ai plus vibré (jadis) en lisant Le Petit Poucet qu'en lisant ce poème.
La dernière strophe qui débouche sur "l’abominable ennui" ne renforce pas la crédibilité ni l'intérêt.

Avec mes regrets.
PS: Baudelaire était-il plus clairvoyant ?

   papipoete   
21/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Ewald
Un repas de cannibale se prépare devant moi, tandis qu'on cuit un enfant et là tels tyranosaures on éventre des corps avant de se repaître de leur sang ! Ouf, le réveil sonne ; je rêvais !
NB il arrive que l'on enrage de ne pas trouver le sommeil, mais là on remercie Morphée de nous en délivrer !
L'histoire pourrait sembler banale ; qui n'a pas rêvé de telles horreurs ( il y en a de " plus " pires !
Mais le premier tercet me semble incongru, alors que le héros dort toujours ? J'aurais en quelques mots terminé le récit, par cette réflexion bien légitime !
Mais la teneur du " spectacle " genre Tarantino, offre un menu des plus effrayants ! ( j'écrivis ce genre de thème " voyage onirique " )
Le dernier vers me choque un peu ( retomber dans l'ennui d'être éveillé, certes mais " abominable "... )
Les dodécasyllabes sont bien " néo-classiques "

   Robot   
21/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un cauchemar raconté comme un conte qui nous plonge toute proportion gardée dans des visions de l'enfer de Dante ou dans les allégories sculptées des damnés sur le porche des cathédrales.

J'aime beaucoup cette manière d'amener le récit à cette conclusion qui, plutôt que d'exprimer le soulagement, regrette le retour à une réalité commune.

   Angieblue   
21/3/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Hello,
J'avais repéré ce poème en "EL".
Le mélange de références au folklore et à la mythologie me parle et me plaît beaucoup. Le thème du cauchemar, du rêve est bien exploité, au sens où c'est délirant, fantasque, des visions cauchemardesques qui s'enchaînent comme sous l'effet d'une drogue.
Je repense tout de suite à ma nouvelle fantastique préférée, "Le club des hachichins" de Théophile Gautier.

Les deux premiers quatrains sont brillamment construits avec des rimes riches et des sonorités travaillées comme l'allitération en "f" dans les 5 premiers vers. C'est fluide et d'une parfaite musicalité.

On a ensuite une transition avec les deux tercets où l'on entend la pensée du personnage-narrateur qui nous ramène à la réalité.
Superbe chute qui donne à réfléchir:
"Paraît avec le jour l'abominable ennui"
Il est certain que la vraie vie paraît bien fade à côté du pouvoir de l'imaginaire, de la littérature où l'on peut inventer des mondes parallèles complètement insolites et farfelus.
"abominable ennui". J'aime le choix de l'adjectif "abominable" car, et si c'était la réalité, la normalité qui était un cauchemar dans lequel on est enfermé dans un quotidien où il n'y a pas de magie, pas de merveilleux?

Peut-être un petit "bémol" sur l'emploi de "Mais" à l'avant dernier vers qui casse un peu la fluidité. Et je n'aime pas trop l'idée d'opposition contenue dans cette conjonction.
J'aurais peut-être préféré:
"Et tandis que prend fin l'insolite aventure"

Hey hey, je suppose que la catégorie néoclassique c'est à cause de la rime nuit/ennui. Franchement, pas grave, Rimbaud le fait aussi.

En tout cas bravo, bel exercice de style avec une parfaite maîtrise du sonnet classique, et bel hommage au registre de l'étrange et du fantastique avec un sympathique clin d'oeil humoristique.

   Ligs   
21/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour, j'aime beaucoup l'univers oniro-poétique des quatrains, très XIXème. Cela m'a donné envie de réécouter la symphonie fantastique de Berlioz 😊
Le travail sur les sonorités est excellent, notamment l'allitération en f/v dans les 5 premiers vers, qui crée un passage de la 1ere à la 2ème scène, comme une sorte de chaînage, avec les lutins qui deviennent à leur tour victimes.
L'opposition quatrains/tercets est pertinente, et on a presque envie, avec le poète, qui pourtant fait l'effort de sortir de son cauchemar, d'y retourner, plutôt que de rester dans la morne réalité.

"Jamais je n'ai senti plus révoltants fumets" me fait par contre sortir un peu de l'image.

"Odieux" me va très bien en 2 syllabes, et je ne vois pas pourquoi "nuit" ne devrait pas rimer avec "ennui", au contraire, l'opposition entre les 2 termes est très juste en rapport avec ce que vous voulez exprimer.
J'adore Racine, mais on est en 2021...

Bref, j'ai passé un agréable moment à la lecture de ce poème.

   hersen   
21/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Autant le dire tout net dès le début : les poèmes/nouvelles qui se finissent bêtement dans les deux dernières lignes par, baf, non, tout ça c'était un rêves, je ne les supporte plus trop par la facilité que l'on devine.
Ah ah ah, mais là, c'est une tout autre affaire ! préférer l'horreur pure et simple telle qu'elle nous est contée ici à l'horreur d'une journée vide, d'une journée d'ennui qui s'annonce au réveil, c'est juste épatant.

jamais il ne faut dire jamais. Alors je fais amende honorable, les textes qui se finissent par le réveil du dormeur, des fois c'est super !

j'ai aimé toute cette description de l'horreur. Si on se figure exactement les images proposées, je pense que je suis à mon maximum du supportable.
Et tout ça ça m'a fait rire à la fin !

Bravo pour ce poème "horrific", comme on dit aujourd'hui en lit frse. :)

Un détail que je trouve très bon : premier mot du poème : un farfadet. Une petite touche si mignonne et si sympathique !

   Anonyme   
21/3/2021
Un rêve n'a pas besoin de tant d'horreurs pour être un cauchemar. L'apaisement du réveil pouvait être la clef du texte. Je pense que c'est bien écrit, mais l'auteur est allé trop loin dans sa recherche de détails sordides. Bien sûr, c'est une histoire de sensibilité, je ne pourrais donc donner d'appréciation.


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